Texte de l'introduction de Zaïde
Erzähler
« Jetzt hören Sie doch auf ! »
„Sie hasse uns doch bloβ, weil sie keine Kultur haben"
„Die Moslems hassen uns für unsere Freiheit und unsere
Kultur, weil die so groβartig ist und weil sie keine haben.
Deshalb wollen sie uns ausrotten"
„Entschuldigung…. Im Orient hat es schon Kultur
gegeben, da hat man bei uns noch…'
„Ach so ! Sie sind also für die Terroristen?"
„Nein, da haben Sie mich falsch verstanden. Ich mein'
nur, weil Sie von Kultur…"
„Ich habe Sie ganz richtig verstanden. Sie finden es in
Ordnung, wenn die unschuldige Menschen umbringen"
„Nein, sie haben mir nicht zugehört"
„Jetzt hören Sie mir mal zu ! Sie bekunden hier offen
Ihre Sympathie für den Terror. Wer sind Sie eigentlich,
sind Sie von der Presse ?"
Zeitgenossen beim Letzten Republikanerparteitag,
etwas frei übersetzt.
Zeitsprung :
1740, Der groβe Fritz :
„Die Religionen müssen alle tolerieret werden, und es
muβ der Staat nur das Auge darauf haben, daβ keine der
anderen Abbruch tue, denn hier muβ ein jeder nach
seine Façon selig werden"
Normalerweise sollte man meinen, dass die toleranten
Sätze die jüngeren sind
Die Geschichte, die wir Ihnen heute abend erzählen,
wurde 1779 geschrieben: Drei Jahre vorher war die
erste Menschenrechtskonvention der Welt in Kraft
getreten, nämlich die amerikanische Unabhängigkeitserklärung;
zwei Jahre später wird Joseph II. sein Reformwerk einleiten,
und zehn Jahre später bricht in Frankreich der groβe Kehraus
des europäischen Feudalismus los.
Das heiβt : Das Thema, das die Menschen in dieser Zeit
bewegt – mitten im Sturm und Drang, am Ende der
Aufklärung – ist Freiheit : Glaubensfreiheit, Gedankenfreiheit,
der freie Geist (den Thomas Mann den Deutschen dann 1945
nochmals anempfohlen hat, weil sie in wieder mal verlegt hatten)?
Auch hier geht's um Freiheit, und die Menschen, die diese
Geschichte erleben und erleiden, reden von nichts anderem.
Es geht um etwas ganz Einfaches: die Freiheit zu lieben, wen
man will; zu leben wo man will, und hinzugehen, wohin und
mit wem man will.
Aber in Europa dieser Zeit hat kaum jemand diese Freiheit :
Die leibeigenen Bauern und die unteren Stände haben sie
Naturgemäβ nicht, aber die Töchter der Maria Theresia,
zum Beispiel, haben sie auch nicht.
Die Zaide spielt hier dieses Thema am Schicksal von Sklaven
durch : Europäischen Sklaven am Hof eines Sultans. Eine
naive Geschichte eigentlich, das sieht auch unpolitisch aus,
auf den ersten Blick. Wenn der europäische Sklave dem
türkischen Pascha beteuert, dass er nur in Freiheit leben
könne, vermutet dahinter niemand etwas, schon gar nicht das
garstig politische Lied, das schon ungeduldig an der Türe scharrt.
Mozart und sein Librettist Schachtner machen es wie viele
Ihrer Zeitgenossen: Im exotischen Gewande schmuggeln sie
ihre Freidenkerei an der Zensur vorbei.
Auβerdem war der Orient in Mode damals, er verkaufte sich gut:
Seit man die Türken vor Wien geschlagen hat, sind sie ja wieder
Relativ weit weg, und solange sie nicht versuchen, die
europäische Haustür aufzubrechen, haftet ihm der Duft und der
sinnliche Kitzel des Exotischen an. Sicher, er war fremd, er war
grausam; aber das war man hier auch.
Und der wache Zeitgenosse Mozart, der auch formal mit den
Modernsten Mitteln des Musiktheaters arbeitet, war wie immer
auf der Suche. Deutsch gesungene Rezitative gibt's zu dieser
Zeit nicht.
Aber Georg Anton Benda hat gerade den neuesten musikalischen
Trend gesetzt: Er flicht gesprochene Monologe in instrumentale
Musik ein : Das Melodram ist erfunden worden, und Mozart
probiert dieses Muster hier gleich zweimal aus. Zaide. Viele
sehen in ihr eine Fingerübung zur Entführung, aber in
Wirklichkeit ist sie so etwas wie ein – Rohdiamant – Ein
Experiment, das er in dieser Form auch nicht mehr wiederholt.
Folgen wir ihm also in das „Serail"
Gerade haben wir Sklaven Mittagspause, also der Chor – also
das sind jetzt wir, aus Kostengründen – und deshalb singen wir
der Unabänderlichkeit des Schicksals: Man plagt sich halt, Gott,
so ist das nun mal. Man isst sein Butterbrot, nach einem Sinn
dieses stumpfen Dahinvegetierens fragt man nicht, oder nicht
mehr: don't bring everybody down like that…
"Welt und Not ist einerlei,
keiner bleibt von Plagen frei".
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Narrateur
„Mais arrêtez donc ! „
„Ils nous haïssent uniquement parce que vous n'avez aucune culture «
« Les Musulmans nous haïssent à cause de notre liberté et notre culture,
parce qu'elles sont si grandes et que eux n'en ont pas. C'est pour ça qu'ils
veulent nous exterminer. »
« Je vous prie de m'excuser … mais en Orient il y avait déjà une culture
alors que chez nous…. »
« Ah bon, vous êtes donc pour les terroristes ? »
« Non, là, vous m'avez mal compris. Je voulais seulement dire, parce
que vous parliez de culture … «
« Je ne vous ai pas très bien compris, Vous trouvez normal qu'ils
assassinent des innocents. »
« Non, vous n'avez pas écouté ce que j'ai dit.
« Maintenant, écoutez-moi bien, vous manifestez ouvertement ici
votre sympathie pour le terrorisme. Mais qui êtes-vous donc,
vous êtes journaliste ? »
" Voix d'aujourd'hui entendues lors du derniers congrès du Part
Républicain, traduction libre."
Un bond dans le temps ;
1740, Fréderic II de Prusse :
" Les religions doivent toutes être tolérées et l'Etat doit veiller
à ce qu'aucune ne porte atteinte à l'autre, car, ici, tout le monde
doit être heureux, chacun à sa façon."
On serait en droit de penser que les propos de tolérance sont
les plus récents.
L'histoire que nous allons vous raconter ce soir fut écrite en 1779 :
Trois ans plus tôt entrait en vigueur la première convention des
Droits de l'Homme du monde, à savoir la Déclaration d'Indépendance
des Etats-Unis ; Joseph II allait entamer, deux ans plus tard, son
programme de réformes et, dix ans plus tard, s'amorcera en France
la fin du féodalisme européen.
En d'autres termes, le sujet qui agite les hommes de cette époque – en
Plein Sturm und Drang (Préromantisme), à la fin de l'Aufklärung (Lumières) -
c'est la liberté : liberté de croyance, liberté de penser, esprit libre
(que Thomas Mann recommande en 1945 une fois encore aux Allemands
qui l'avaient, une fois de plus, perdu)
C'est, ici aussi, la liberté qui est en jeu, et les hommes qui ont vécu et subi
cette histoire ne parlent de rien d'autre. Il s'agit d'une chose toute simple :
de la liberté d'aimer qui on veut, de vivre où l'on veut et d'aller où l'on
veut et avec qui l'on veut.
Mais dans l'Europe de ce temps-là, très rares sont ceux qui ont cette liberté :
Les serfs et les couches inférieures ne l'ont pas de par nature, mais les filles
de l'Impératrice Marie-Thérèse, par exemple, ne l'ont pas non plus.
Zaide traite ici ce sujet à travers le destin d'esclaves, d'esclaves européens
à la cour d'un sultan. Une histoire naïve, à vrai dire, aux allures à première vue
bien peu politiques. Quand l'esclave européen déclare, face au pacha turc,
qu'il ne peut vivre qu'en liberté, il n'est personne pour pressentir quoi que
ce soit derrière ces paroles, pas même ce vilain chant politique qui gratte
déjà avec impatience à la porte.
Mozart et Schachtner, son librettiste, font ce que font bon nombre de leurs
contemporains : sous couvert d'exotisme, ils passent en fraude leur libre-
pensée, au nez et à la barbe de la censure.
L'Orient était en outre à la mode à cette époque, il se vendait bien :
depuis que les Turcs avaient été battus devant les murs de Vienne ,
ils sont relativement loin et tant qu'ils ne tentent pas de forcer la porte
de l'Europe, ils sont auréolés du parfum et de l'attrait sensuel de
l'exotisme. Certes, ils étaient étrangers, ils étaient cruels, mais on
l'était aussi de notre côté.
Et Mozart, esprit contemporain toujours en éveil, utilisant les moyens
formels les plus modernes du théâtre musical, était, comme toujours,
à la recherche d'autre chose. A cette époque, il n'existait pas encore
de récitatifs chantés en allemand.
Mais Georg Anton Benda vient de lancer la dernière tendance musicale :
Il entremêle récitation de monologues et musique instrumentale ; le
mélodrame vient de voir le jour et Mozart en fait ici l'essai, à deux
reprises. Zaide. Beaucoup n'y voient qu'un exercice de doigté en vue
de l'Enlèvement au sérail, mais, en réalité, il s'agit là d'une chose
comme – un diamant brut – une expérience que Mozart ne reprendra
plus jamais sous cette forme.
Entrons donc, sur ses pas, dans le « sérail ».
Pour nous autres, esclaves, c'est justement la pause de midi, le chœur,
c'est aussi nous, pour des raisons de coût – et c'est pourquoi nous
interprétons un chant sur l'immuabilité du destin : On s'échine, ma foi,
Mon Dieu, ainsi va la vie. On mange sa pitance, on ne cherche pas, ou
plus, à savoir si végéter ainsi bêtement a un sens : don't bring everybody
down like that….
« Peu importent le monde et la détresse,
à chacun son calvaire. »
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Narrator
« Stop now, for goodness' sake! »
« They just hate us because they have no culture. »
« The Moslems hate us for our freedom and our
culture. That's why they want to destroy us. »
« Excuse me, but they already had culture in the
Orient back in the days when we were still... »
« Aha! So you support the terrorists, do you? »
« No, you misunderstood me. I just meant that when
you start talking about culture... »
« On the contrary, I understood you perfectly.you
think it is OK for them to kill innocent people »
« Not at all, you weren't listening! »
« Now you listen to me! You're openly declaring your
sympathy with the terrosrists. Who the heck are you?
Are you from the press? »
Overheard at the last Republican Party convention
and freely translated.
Cut to the 18th century:
1740,
« All religions must be tolerated, and the state must
make sure that no faith does harm to another : each
man must find satisfaction here after his own
fashion . »
One would normally assume that the more tolerant
of these opinions is more recent in date....
The story we are going to tell you this evening dates
from 1779. Three years earlier saw the world's first
human rights convention come into force, namely the
American declaration of independence. Two years later,
the Austrian emperor Joseph 11 introduced his pro-
gramme of political and social reforms, and ten years
later the French Revolution sounded the death knell for
feudalism in
In other words, the issue that preoccupied people in
this period – in the midst of the Sturm and Drang era
and at the end of the Enlightenment – was freedom :
freedom of worship, freedom of thought, freedom of
spirit (the latter something that Thomas Mann re-
commended to the Germans once more after 1945, as
they had mislaid it again in the intervening years).
Our story is likewise concerned with freedom, and
the people who experience the events here speak of no-
thing else. The characters' wishes are simple : they want to
be free to love whom they want, to live where they want
and to go where they want and with whom they want.
But in
these freedoms. Obviously the lower classes didn't
have them, ditto the serfs working the land. But the
daughters of Empress Maria Theresia, for instance,
didn't enjoy them either.
Zaïde plays through this subject based on the fate of
the salves- European slaves at a sultan's court. Really
a rather naïve story that also looks to be unpolitical at
first glance. When the European slave tells the Turkish
pasha that he can only live in freedom, no-one suspects
there is anything more to it, and certainly not the nasty
political song that is already scratching at the door.
Mozart and his librettist Schachtner followed the
same path as many of their contemporaries: they used
an exotic setting to smuggle freethinking past the censor.
Moreover, the Orient was in vogue at the time. The
equivalent of today's « Sex sells! » was «
since the Turks had laid siege to
defeated, they were a fair way away, and as long as
they didn't try to march into
be enjoyed (at a distance) for the perfume and the
sensuous thrill of the exotic. Mohammed's followers
were alien, it's true, and they were known for their
cruelty- but so were Europeans in those days.
Mozart was an alert observer of his surroundings;
he made use of the latest operatic resources, and he
was always on the lookout for new material. Recita-
tives sung in German were unknwon in Mozart's day.
But Georg Anton Benda had just set the latest mu-
sical trend, weaving spoken monologues into instru-
mental music: the melodrama was thus rediscovered,
and Mozart experimented with this new model twice
over there. Many scholars see Zaïde as a kind of practice
piece for Die Entführung aus dem Serail, but in reality
it is more like an uncut diamond-an experiment that
Mozart was not to repeat in this form.
So let's follow into the seraglio!
We slaves are just taking our lunch break-in
other words, to economize we have just become the
chorus-and we sing of our irreversible fate, slogging
away all day, that's just the way life is. We munch on
our sandwiches and don't wonder-not any more, at
least-whether there is any meaning to this dull and
repetitive existence: don't bring everybody down like
that...
« The world is all trial and tribulation
The same old grind for everyone ».
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