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„Der Alb raubt mir manchmalmeinenSchlaf“
“Le cauchemar me dérobe parfois mon sommeil”
26.12.2012 • Herausforderer und Herausgeforderter: Tobias Moretti wagt sich mit dem Motorrad ins Africa Race - in die original Dakar-Rallye. Im F.A.Z.-Interview spricht er über seine Vorbereitung, seine Motivation und die Angst vor dem Start.
26.12.2012 : Challenger et défié : Tobias Moretti se risque en moto dans l’Africa Race, le Rallye Dakar Original. Dans une interview F.A.Z. il parle de sa préparation, de ses motivations et de la peur avant le départ.
Herr Moretti, Sie fahren auf einem Motorrad das Africa Race von Paris nach Dakar. Warum reizt Sie diese Herausforderung?
Monsieur Moretti, vous participez en moto à l’Africa Race de Paris à Dakar. Qu’est-ce qui vous excite dans ce défi ?
Die originale Rallye Paris-Dakar ist ein Mythos, der alle Bildungs- und Gesellschaftsschichten in ihren Bann schlägt - besonders in Frankreich, aber eigentlich überall in der Welt. Es ist eine der letzten archaischen Herausforderungen der postmodernen Welt. Und plötzlich rückt die aus ihrer mythischen Ferne heraus und wird eine reale Möglichkeit. Das ist doch unglaublich. Es ist mir zwar bewusst, dass wir noch nicht einmal jetzt, nach einem halben Jahr Training, eine Vorstellung davon haben, was uns da wirklich erwartet. Aber trotzdem ist der Reiz größer als die Angst oder die
Bedenken.
Le rallye original Paris-Dakar est un mythe, qui fascine toutes les classes d’éducation et sociales, particulièrement en France mais à vrai dire, partout dans le monde. C’est le dernier défi archaïque du monde post-moderne. Et soudain, cela sort de son lointain mythique et devient une possibilité réelle. C’est pourtant incroyable. Je suis certes conscient, que nous n’avons pas encore maintenant, après six mois d’entraînement, une représentation de ce qui nous attend vraiment là. Mais malgré tout, le charme est plus grand que la peur ou les scrupules.
Bietet Ihnen die Bühne so wenig Aufregung, dass Sie nun auch noch Rennen fahren wollen?
La scène vous offre-t-elle si peu d’excitation que vous voulez aussi maintenant participer encore à des courses?
Na ja, dieses Fieber und die Aufregung, die ich manchmal empfinde vor und während einer Vorstellung, ist nicht unähnlich der Situation und der Konzentration beim Rennen. Nur ohne Netz und doppelten Boden. Obwohl: Wenn man in einer Probenarbeit ausschlittert, kann man sich auch so versteigen, dass man tief fällt. Wahrscheinlich war es auch das, was den Didi Mateschitz
(Chef von Red Bull) an diesem Unternehmen interessiert. Er hat mich nämlich zuvor bei den Salzburger Festspielen im „Ottokar“ gesehen und konnte sich nicht vorstellen, dass sich diese beiden Welten so treffen können. Das hat ihn vielleicht so provoziert, dass er das Unternehmen mit Heinz Kinigadner, unserem Teamchef, angehen wollte.
Eh bien cette fièvre et l’excitation, que j’éprouve parfois avant et pendant une représentation, n’est pas dissemblable à la situation et à la concentration lors d’une course. C’est seulement sans filet et sans doublure. Bien que : si dans un travail de répétition, on glisse, on peut aussi tellement s’égarer qu’on tombe profondément. C’est vraisemblablement aussi ce qui a fait que Didi Mateschitz (le responsable de Red Bull) s’est intéressé à cette entreprise. Il m’a, en effet, vu auparavant au Festival de Salzbourg dans « Ottokar »’et ne pouvait pas se représenter que ces deux mondes pouvaient se rencontrer. Cela l’a peut-être tellement provoqué, qu’il a voulu aborder cette entreprise avec Heinz Kinigadner, notre chef d’équipe.
Sie fahren auf einem Motorrad. Warum muss es gleich die ganz harte Nummer sein?
Vous conduisez une moto. Pourquoi cela doit-il être tout de suite le plus difficile ?
Ja, es ist schon so : es ist brutal. Aber seit ich mich erinnern kann, hat mich das Motorradl immer gepackt. Irgendeinen fahrbaren Untersatz gab’s immer, mit dem wir vier Brüder uns gematcht haben. Anfangs auf drei, später auf zwei Rädern. Und das hat nie mehr aufgehört, bis heute. Später, als Jugendlicher bin ich dann Bergrennen mit 50 und 125 Kubikzentimeter gefahren. Und erst später, als Erwachsener bin ich zum Enduro und zum Motocross gekommen.
Oui, c’est déjà ainsi : c’est brutal. Mais aussi loin que je peux m’en souvenir, la moto m’a toujours emballé. Il y avait toujours quelques tacots qui nous correspondaient, aux quatre frères. Au début, sur trois, plus tard sur deux roues. Et cela ne n’est jamais arrêté, jusqu’à aujourd’hui. Plus tard, quand j’étais adolescent, j’ai fait des courses de montagne avec des 50 et 125 cm3. Et seulement plus tard, quand j’étais adulte, je suis venu à l’Enduro et au motocross.
Haben Sie Angst vor dem Start an diesem Donnerstag?
Avez-vous peur avant le départ ce jeudi ?
Bis vor einem Monat gar nicht, allerdings setzt sich jetzt der Alb öfters auf die Brust und raubt mir meinen Schlaf. Dann geht’s halt kreuz und quer dahin, das ganze Szenario, wie man’s halt kennt. Aber am Morgen bin ich dann wieder voll mit Euphorie und neugieriger Freude auf all das, was jetzt da kommen wird. Es ist schon eine eigenartige Situation vor Weihnachten, mit unserer Großfamilie, und dann dieser Aufbruch jetzt. Aber ich habe irgendwo eine Zuversicht, dass ich gesund wiederkomme.
Jusqu’à il y a un mois , pas du tout, cependant, maintenant, le cauchemar se pose souvent sur ma poitrine et dérobe mon sommeil. Alors, ça va juste dans tous les sens là-dedans, tout le scénario, comme on le connaît seulement. Mais le matin, je suis de nouveau plein d’euphorie et de joie curieuse, de tout, ce qui va venir maintenant. C’est déjà une situation singulière avant Noël, avec notre grande famille, et puis, ce départ maintenant. Mais j’ai quelque part une assurance, que je reviendrai sain et sauf.
Kann man die Vorbereitung auf eine Rallye mit der Vorbereitung auf ein Filmprojekt vergleichen?
Peut-on comparer la préparation d’un rallye avec la préparation d’un projet de film ?
Nein, eher mit dem Marathon eines Theaterprojekts vielleicht. Aber es ist schon so, dass man in eine Rolle schlüpfen muss, nämlich in die Rolle eines Sportlers. Man muss es sich ganz zu eigen machen, sowohl die Disziplin des täglichen Ausdauertrainings als auch die Art zu denken, eigentlich die Konzentration auf ganz eingeschränkte Lebensbereiche.Das war eine ganz komische Erfahrung. Man muss die Perspektive enger machen. Ich beispielsweise habe mich viel zu sehr
ablenken lassen von den verschiedensten Dingen, nicht nur in emotionaler Hinsicht. Aber man braucht ganz einfach diese körperliche und technische Basis zum Überleben. Im Film habe ich eine ganz andere Art der Vorbereitung.
Non, peut-être plutôt avec le marathon d’un projet théâtral. Mais c’est déjà ainsi qu’on doit se glisser dans un rôle, en effet dans le rôle d’un sportif. On doit s’imprégner totalement, aussi bien de la discipline des entraînements d’endurance quotidiens que la manière de penser, réellement se concentrer sur des domaines de vie très restreints. C’était une expérience tout à fait comique. On doit rendre la perspective plus étroite. Par exemple, je me suis trop laissé distraire par beaucoup de choses différentes, pas seulement du point de vue émotionnel. Mais on a tout simplement besoin de cette base corporelle et technique pour la survie. Pour les films, j'ai une manière de préparation tout à fait autre.
Sie arbeiten mit dem ehemaligen Motocross-Weltmeister Heinz Kinigadner zusammen. Was hat er Ihnen geraten?
Vous travaillez en collaboration avec l’ancien champion du monde de motocross. Que vous a-t-il conseillé ?
Er ist ein Mythos in menschlicher Form, ein Heroe im antiken Sinne. Heinz als Teamchef ist so was wie unser Regisseur. Er ist der Einzige, den von Russland bis Dakar jeder respektiert und kopfschüttelnd bewundert. Obwohl er selbst für sich keine Grenzen kennt, ist er niemand, der andere irgendwo hineinhetzt. Im Gegenteil, er wirkt für mich trotz seines Anspruchs, den er logischerweise an uns hat, wie ein beruhigender Faktor. Dazwischen ist er aber wie ein Lausbub und trotzdem ein Chef, der nie die Autorität verliert.
Il est un mythe de forme humaine, un héros au sens antique du terme. Heinz comme chef d’équipe, c’est quelque chose comme notre metteur en scène. Il est le seul, que chacun, de Russie à Dakar respecte et admire en secouant la tête. Bien qu’il ne connaisse pour lui aucune limite, il n’est pas quelqu’un qui précipite les autres n’importe où. Au contraire, il agit sur moi, malgré ses exigences, qu’il a pour nous de façon logique, comme un facteur rassurant. Mais entre-deux, il est comme un gamin et malgré tout, un chef, qui ne perd jamais son autorité.
Sie nehmen an der Rallye gemeinsam mit Ihrem Bruder Gregor Bloéb teil: Haben Sie gemeinsame Regeln aufgestellt?
Vous participez au rallye avec votre frère Gregor Bloéb. Avez-vous fixé des règles communes ?
Dieses Projekt war immer schon auf uns beide abgestimmt, es war immer klar, dass wir das nur gemeinsam machen. In vieler Hinsicht sind wir uns ähnlich, in vieler aber auch grundverschieden. Das Beruhigende war: Während dieser ganzen Zeit hat sich die Entwicklungskurve im Trainings-aufbau nie auseinanderdividiert. Wir haben ausgemacht, dass wir nie, und sei die Versuchung noch so groß, uns gegenseitig matchen werden, das wäre auch hirnrissig. Es ist mir eine große psychische Beruhigung, dass er dabei ist. Wir werden uns sicher in vieler Hinsicht helfen, aber eines ist klar: Es ist letztendlich ein Rennen, in dem jeder für sich kämpft.
Ce projet a déjà toujours été coordonné sur nous deux, il a toujours été clair, que nous le faisions seulement ensemble. A beaucoup d’égards, nous sommes semblables mais dans beaucoup d’autres fondamentalement différents. Le plus rassurant était: pendant toute cette période, la courbe de développement de la construction de l’entraînement ne s’est jamais
divisée. Nous avons convenu, que jamais, et la tentation peut encore être tellement grande, nous ne nous opposerions l’un contre l’autre, ce serait aussi débile. C’est pour moi un grand réconfort psychologique, qu’il soit là. Nous nous aiderons certainement à bien des égards, mais une chose est claire : c’est finalement une course, dans laquelle chacun combat pour soi.
Was treibt Sie an? Was soll die Rallye, diese Welt der harten Kerle, aus Ihnen als Mensch machen?
Qu’est-ce-qui vous motive ? Que doit faire le Rallye, ce monde de gars durs, de vous comme homme ?
Ein Kamel vielleicht, unbeirrbar, der Zeit entrückt und zäh. Aber ich glaube nicht, dass ich eine Art von sozialem Interesse habe, zu den harten Kerlen zu gehören. Obgleich man sagen muss, dass jede Art von Elite einem schmeichelt. Es mag vielleicht naiv wirken, aber ich habe, als ich mich entschieden habe, nie an Kampf gedacht, sondern an die Lust, an die Unvorstellbarkeit der Herausforderung. Dass ich da jetzt mitten in dem Tross sitze und neben mir ein Werksteam
mit 20 Leuten und Wahnsinnsaufwand; da muss ich mich schon manchmal kneifen, um aufzuwachen.
Un chameau, peut-être, imperturbable, détaché du temps et coriace. Mais je ne crois pas, que j’ai une sorte d’intérêt social, à appartenir aux gars durs. Bien que l'on doive dire, que chaque sorte d’élite est flatteuse. Cela peut sembler naïf, mais je n’ai lorsque je me suis décidé, jamais pensé au combat, mais à l’envie, à l’aspect inimaginable du défi.
Que je sois maintenant assis au milieu du convoi et à côté de moi, une équipe de travail avec 20 personnes et un coût de folie, là, je dois déjà quelquefois me pincer, pour me réveiller.
Es gibt Kritiker, welche die Original-Dakar als „Unsinn“ abtun. Sehen Sie das inzwischen auch so?
Il y a des critiques, selon lesquelles le Dakar Original est écarté comme « Non sens ». Voyez vous aussi entretemps cela ainsi ?
Ganz im Gegenteil. Als der Menschenrechtler und Touareg Mano Dayak über die Rallye zum ersten Mal schrieb, hat er sie als einen Haufen von wildgewordenen Europäern bezeichnet, die ihr Leben sinnloserweise riskieren. Er, der in der Wüste groß geworden ist, hat gedacht, es sei der Respekt nicht da. Später hat er Sabine Thierry (Gründer der Rallye Dakar, der 1986 während der Rallye bei einem Helikopterflug ums Leben kam) und den ganzen Haufen kennengelernt und hat zugestanden, dass nur der überleben kann, der ein Teil davon wird, auch wenn es im Sozialen anders aussieht. Am Ende ist er später selbst mitgefahren.
Tout à fait au contraire. Quand le défenseur des droits des hommes et Touareg Mano Dayak a écrit pour la première fois sur le rallye, il a décrit cela comme un tas d’européens devenus sauvages, qui risquaient leur vie de façon stupide. Lui, qui a grandi dans le désert, a pensé, qu’il n’y avait pas de respect là-dedans. Plus tard, il a appris à connaître Thierry Sabine (le fondateur de Rallye Dakar, qui est mort en 1986 pendant le rallye dans un accident d’hélicoptère) et tout le tas et a admis que seul peut survivre, celui qui devient une partie de cela, même si on voit cela différemment socialement. A la fin, il a plus tard lui-même participé.
Die Dakar forderte seit 1978 rund sechzig Todesopfer. Braucht man so eine Veranstaltung heute noch?
Le Dakar a fait depuis 1978 environ 60 morts. A-t-on encore besoin d’une telle manifestation aujourd’hui.
Das ist eine gute Frage, aber sie ist auch eine rhetorische. Denn jede Form von Hierarchie besteht aus Oben und Unten, jede Form von Wettkampf besteht aus Sieg und Niederlage, jede Form von Leben besteht aus Leben und Überleben. Uns ist in einer Gesellschaft der virtuellen Medien die Realität abhandengekommen: Da wird gestorben, ohne dass man tot ist; Liebe ist Sympathie. Alles, was zum Menschentum gehört, gibt’s in unserer Welt für den Oberflächenbetrachter kaum mehr.
Ich meine, in einer Gesellschaft, die den Tod im eigenen Umfeld nicht mehr respektiert, wird es bigott, wenn sie sich über Lebensgefahren empört. Ich bin in meinem Wesen ein Herausforderer und Herausgeforderter - und trotzdem ein Zufriedener. Meine Verantwortung ist es, bestens vorbereitet meine Disziplin nie zu überfordern. Ich bin zuversichtlich und freue mich, wenn ich dieses Abenteuer bestehe. Inschallah.
C’est une bonne question, mais elle est aussi rhétorique. Car chaque forme de hiérarchie se compose de hauts et de bas, chaque forme de compétition se compose de victoires et de défaites, chaque forme de vie se compose de vie et de survie. Et la réalité a disparu dans notre Société dans un milieu médiatique virtuel: Là, on meurt, sans que l’on soit mort; L’amour est de la sympathie. Tout ce qui appartient à l'humanité ne donne dans notre monde guère plus pour l'observateur superficiel.. Je veux dire, dans notre Société, où on ne respecte plus la mort dans son propre environnement, on devient bigot, si on s’indigne à propos des dangers de la vie. Je suis, de par ma nature, un challenger et un défié – et malgré tout, quelqu’un de satisfait. Ma responsabilité est d’être préparé au mieux et de ne jamais surcharger ma discipline. Je suis confiant et je serai heureux, si je réussis cette aventure. Inch Allah.
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