TOBIAS MORETTI

TOBIAS MORETTI

Wer hat Angst vor Luis Trenker ?

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Une interview de Tobias :


Wer hat Angst vor Luis Trenker? 
Qui a peur de Luis Trenker ?

Österreichs Schauspielstar Tobias Moretti zum Beispiel. Warum — und wie er jetzt trotzdem die zwiespältige Berg- und Film-Legende spielte 
L’acteur star autrichien Tobias Moretti par exemple. Pourquoi et comment il joue maintenant malgré tout l’ambivalente légende de la montagne et du cinéma.

Herr Moretti, wie man Sie kennt, haben Sie sich bestimmt mehrere Monate auf die Rolle Luis Trenkers vorbereitet. 
Mr Moretti, tel qu’on vous connaît, vous vous êtes certainement préparé pendant plusieurs mois au rôle de Luis Trenker. 

Tobias Moretti: 
Ach was, Jahre! (lacht). Nein, im Ernst. Wir sind schon seit drei Jahren an dem Projekt dran. Luis Trenker ist ein Mensch, zu dem ich im Vorfeld eigentlich überhaupt keinen Bezug hatte. Ich kannte ihn nur als Geschichten-Erzähler aus dem Fernsehen. Es war eher eine verschleierte Kindheitserinnerung. Daher war mir nicht ganz klar, warum man heute einen Film über diesen Mann machen sollte. Es kennt ihn ja schließlich kaum einer mehr, abgesehen von älteren Menschen. 
Ah ça, des années (il rit). Non, sérieusement. Nous sommes déjà sur le projet depuis 3 ans. Luis Trenker est un homme, avec lequel je n’avais donc en fait aucun rapport au préalable. Je le connaissais seulement comme conteur d’histoires à la télévision. C’était plutôt un souvenir d’enfance voilé. C’est pourquoi ce n’était pas clair pour moi, pourquoi on devait faire aujourd’hui un film sur cet homme. Finalement, presque plus personne ne le connait, à part les personnes plus âgées. 

Also: Was macht Trenker für das heutige Publikum interessant? 
Donc, qu’est-ce-qui rend Trenker intéressant pour le public d’aujourd’hui ?

Moretti: 
Wir gehen mit dem Film über das Klischee hinaus. Wenn Fernsehanstalten nach einem interessanten Filmstoff Ausschau halten, dann handelt es sich meist um einen Identifikationscharakter. Auch im Fall von Luis Trenker hieß es zunächst: Es muss eine positive Bergfigur sein. So eine Prämisse führt schnell zu einer unkritischen Betrachtung und klischeehaften Erzählformen. Das wollte ich so nicht machen. Aus diesem Grund hat sich die Arbeit am Projekt so lange hinausgezögert... Und so sind wir in den Stoff Schritt für Schritt hineingestolpert. 
Avec le film, nous allons au-delà du cliché. Si des chaînes de télévisions tiennent un sujet de film intéressant, alors, il s’agit la plupart du temps d’un caractère d’identification. Donc dans le cas de Luis Trenker, cela signifie d’abord : cela doit être un personnage montagnard positif. Avec une telle prémisse, cela conduit rapidement à une considération non critique et des formes de récit stéréotypées. Je ne voulais pas faire cela. C’est pour cette raison que le travail sur le projet a été retardé aussi longtemps. Et ainsi, nous sommes entrés dans le sujet pas à pas. 

Glauben Sie, dass auch junge Menschen Zugang zu ihm finden werden? 
Croyez-vous, que les jeunes gens trouveront aussi un accès vers lui ? 

Moretti: 
Ich glaube, dass gerade die Geschichte Luis Trenkers besonders packend ist. Weil sie beispielhaft für die Hybris unserer Zeit ist. Er hat nicht nach einem literarischen Stern gegriffen, sondern nach der konkreten Welt. Auch der besondere Ansatz, den wir gewählt haben, könnte von Interesse sein. Wir zeigen einen Mann, der bei Joseph Goebbels ein und aus ging und als Macher die Fäden in der Hand hielt, während andere an der Front standen. Es ist eine aktuelle Geschichte. 
Je crois que justement l’histoire de Luis Trenker est particulièrement prenante. Parce qu’elle est exemplaire pour l’orgueil de notre époque. Il n’a pas cherché à attraper une étoile littéraire, mais un monde concret. Ainsi l’approche particulière que nous avons choisie, pourrait être intéressante. Nous montrons un homme, qui avait ses entrées et ses sorties chez Goebbels, et qui tenait les fils dans la main en tant que décideur, pendant que d’autres étaient sur le front. C’est une histoire actuelle. 

Wie groß war für Sie die Verantwortung, diese gewichtige Persönlichkeit des deutschen Films zu verkörpern? 
A quel point la responsabilité, d’incarner cette importante personnalité du cinema allemande était-elle grande pour vous? 

Moretti: 
Ich muss zugeben, ich hatte große Angst vor der Figur. Trenker war in seinem ganzen Wesen immer ein Grenzgang zur Peinlichkeit. Als Schauspieler muss man klarerweise immer Schnittmengen zwischen dem Charakter und sich selbst finden. Das bedeutete zugleich, dass ich mich Eigenschaften von mir stellen musste, die mir unter Umständen peinlich sind. Auf der anderen Seite war Trenker eine unglaublich faszinierende Persönlichkeit. 
Je dois avouer, que j’avais une grande peur du personnage. Trenker était dans toute sa nature toujours à la limite de la pénibilité. En tant qu’acteur, on doit clairement toujours trouver des points communs entre le personnage et soi-même. Cela signifie en même temps, que je devais mettre des éléments de moi-même, qui me sont éventuellement pénibles. D’un autre côté, Trenker était une personnalité incroyablement fascinante. 

Inwiefern faszinierend? 
Fascinant dans quelle mesure?

Moretti: 
Er war ein großer Geschichtenerzähler und ein großer Macher. Als Filmemacher gehörte er einer Generation an, die in ihrem Metier erste Schritte machte. Er war in vielem prototypisch. Wie viele war auch er beseelt von der Hybris der Zeit, der Vorstellung, dass man die Welt erobern kann. Andererseits hatte auch er einen fast pathologischen Hang dazu, alles Negative auszublenden. Und dann hatte er diesen Ordnungsgedanken, der die Welt in Schwarz und Weiß teilt: auf der einen Seite das Schöne und das Gute, auf der anderen Seite das Hässliche und Böse, hier das Gesunde, dort das Kranke. Das kenne ich auch noch von der Generation meines Vaters. Diese Weltsicht war den Menschen indoktriniert. Auch Trenker war voll von diesem Gedankengut. 
C’était un grand conteur d’histoires et un grand décideur. En tant que cinéaste, il appartenait à une génération qui faisait les premiers pas dans le métier. Il était prototypique dans beaucoup de choses. Comme beaucoup, il était aussi animé par l’orgueil de l’époque, l’idée qu’on peut conquérir le monde. D’un autre côté, il avait aussi un penchant presque pathologique à masquer tout ce qui était négatif. Et alors, il avait cette idée de classement, qui sépare le monde en noir et blanc : d’un côté, le beau et le bon, de l’autre côté le laid et le méchant, par ici, la santé, là, la maladie. Je connais encore cela aussi par la génération de mon père. Les hommes étaient endoctrinés par cette vision du monde. Trenker était aussi rempli de cette idéologie. 

Als Filmemacher gelang es ihm, nach dem Zweiten Weltkrieg trotz seiner opportunistischen Haltung gegenüber dem Nationalsozialismus, weiterzuarbeiten... 
En tant que cinéaste, il réussissait, après la 2e guerre mondiale, malgré son attitude opportuniste à l’égard du national-socialisme, à continuer à travailler… 

Moretti: 
Es gibt Menschen, die immer wieder auf die Füße fallen. Trenker ist so einer gewesen. Immer wenn er glaubte, dass es nicht mehr weitergeht, fand er einen Ausweg. 1948 versuchte er, die Tagebücher von Eva Braun zu verkaufen, dann wollte er den Absprung nach Amerika schaffen. In den USA hatte er ja vor dem Krieg schon Fuß gefasst, wo man seine Filme mit amerikanischen Schauspielern nachdrehte. Er war quasi ein Weltstar. Dort wollte er 1948 wieder ansetzen. Damit beginnt unser Film. 
Il y a des gens, qui retombent toujours sur leurs pieds. Trenker était un de ceux-là. Chaque fois qu’il croyait que cela s’arrêtait, il trouvait une porte de sortie. En 1948, il essayait de vendre le journal intime d’Eva Braun, car il voulait sauter le pas vers l’Amérique. Avant la guerre, il avait déjà mis un pied aux USA, où l’on faisait des remake de ses films avec des acteurs américains. Il était quasiment une star mondiale. Il voulait de nouveau se placer là en 1948. Notre film commence avec cela. 

Wie war das mit den Tagebüchern Eva Brauns? Glaubte er an deren Echtheit? 
Qu’en était-il du journal intime d’Eva Braun ? Croyait-il à son authenticité ? 

Moretti: Er hat versucht, die Bücher an die Amerikaner zu verscherbeln. Die sagten, dass sie momentan andere Sorgen hätten. Trotzdem glaubte er daran, dass er einer Weltsensation auf der Spur sei. Erst am Ende, als es nicht mehr weiterging, entschied er, als Geschichtenerzähler tätig zu werden. Und das in einer Zeit, als die Menschen hungrig waren nach positiven Geschichten. 
Il a essayé de vendre le journal aux américains. Qui disaient qu’ils avaient d’autres soucis pour le moment. Malgré tout, il croyait être sur la trace d’une sensation mondiale. Seulement à la fin, quand cela n’allait plus, il se décidait à devenir conteur d’histoires. Et cela à une époque, où les gens étaient friands d’histoires positives. 

Musste Trenker je Hunger leiden? 
Trenker devait-il souffrir de la faim ? 

Moretti: Nein, er hat gut geheiratet. Anders als in seinen Filmen, wo er immer eine Frau aus dem Dorf heiratet... Die heißen dann immer Maria oder so ähnlich. Im wahren Leben schloss er die Ehe mit Hilda von Bleichert, der Tochter eines Industriellen aus Berlin (lacht). Er war halt eine schillernde Persönlichkeit. 
Non, il a fait un bon mariage. A la différence de ses films, où il épousait toujours une femme du village… Qui s’appelait alors toujours Maria ou quelque chose de similaire. Dans la vraie vie, il s’est marié avec Hilda von Bleichert, la fille d’un industriel de Berlin (il rit). C’était juste une personnalité haute en couleurs. 

Mochten Sie ihn als Menschen oder waren Sie irgendwann ernüchtert angesichts seines zwiespältigen Wesens? 
L'aimiez-vous comme homme ou étiez-vous finalement désabusé étant donné son caractère ambigu?

Moretti: Im Zuge der kritischen Auseinandersetzung mit ihm dachte ich tatsächlich, dass ich irgendwann den Absprung verpasst habe. Als Schauspieler muss man seine Figuren schließlich auch mögen. Mit diesem Bammel haben wir den Film begonnen. Zum Glück gab es dann Regisseur Wolfgang Murnberger, der eine interessante Perspektive, eine Erzählform und Ästhetik gewählt hat, die uns zusammen mit der Atmosphäre der morbiden Nachkriegssituation gefangengenommen und bis heute nicht losgelassen hat. Aber seit dem ersten Drehtag hat mich Trenker nicht mehr verlassen. 
Au cours de la confrontation critique avec lui, en fait je pense que j'ai à un moment donné raté le saut. En tant qu'acteur, finalement, il faut aussi aimer ses personnages. Nous avons commencé le film avec cette trouille. Heureusement, il y a eu alors le réalisateur Wolfgang Murnberger qui a choisi une perspective intéressante, un récit et une esthétique qui nous ont captivés avec l'ambiance de la situation d'après-guerre morbide et qui ne nous ont pas lâchés jusqu'à aujourd'hui. Mais depuis le premier jour de tournage, Trenker ne m'a plus quitté.

Was waren das für Schnittmengen zwischen Trenker und Ihnen, vor denen Sie sich fürchteten? 
Quels étaient les concordances entre Trenker et vous dont vous aviez peur?

Moretti: Es waren diese gewissen Eigenschaften eben, die bei jedem Menschen zutage treten können. Ob das nun Charakterzüge wie das Anbiedern sind oder kleine Lügen um des Vorteils willen. Oder die Tatsache, dass man immer voll dabei sein muss, egal bei welchem Zirkus man mitmacht. Die Überschneidungen berührten sogar die Beziehung zur eigenen Frau. 
ll y avait certaines caractéristiques précisément, qui peuvent venir à la lumière dans chaque personne. Que ce soient des traits de caractère comme le fayotage ou de petits mensonges pour obtenir des avantages. Ou le fait que vous devez être toujours à 100%, quel que soit le cirque auquel on se joint. L'interférence touchait même la relation avec sa propre épouse.

Haben Sie seine Filme angeschaut? 
Avez-vous vu ses films?

Moretti: Ich habe mir alle angesehen. Irgendwann braucht man auch eine Pause. Mit dem
heutigen dramaturgischen Ver-ständnis kann ich mir nicht vor-stellen, wie die Menschen damals zwei Stunden im Kino aushalten konnten (lacht). Andererseits fand ich sie zum Teil angesichts des Hintergrundwissens faszinierend, das ich mir angeeignet hatte. Bei „Der Rebell"zum Beispiel hat er zwei verfeindete Dörfer genom-men, die Bewohner mit Tiroler — bzw. französischen Uniformen bekleidet und für den Film aufeinander einprügeln lassen. Am Ende gab es drei Tote und 17 Schwerverletzte. Ein andermal erwischte es einen Kameramann bei einer St-einlawine, weil Trenker eine bestimmte Einstellung haben wollte. Das würde heute zum Glück alles nicht mehr gehen... 
J'ai tout regardé. Parfois, vous avez besoin d'une pause. Avec la compréhension dramaturgique d'aujourd'hui, je ne peux pas imaginer comment les gens pouvaient alors résister à deux heures de cinéma (rit). D'autre part, je les ai trouvés en partie fascinants en vue de la connaissance de fond que j'avais acquise. Dans "Le Rebelle" par exemple, il a pris deux villages ennemis, a habillé les habitants avec des uniformes tyroliens ou français et les a fait se tabasser pour le film. A la fin, il y avait trois morts et 17 blessés graves. Une autre fois, un caméraman a été pris lors d'un glissement de terrain parce que Trenker voulait un cadre particulier. Cela n'existe plus aujourd'hui, heureusement. 

Das Interview führte Willy Flemmer (Ricore Text)
L'interview est réalisée par Willy Flemmer (Ricore Text)



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