TOBIAS MORETTI

TOBIAS MORETTI

Une interview de Tobias et Gregor dans KURIER depuis Dakar (12/01/13)

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"Man ist nicht mehr 20 und kein Hasardeur"
“On n’a plus vingt ans et nous ne sommes pas des joueurs »

Die Brüder sprechen im KURIER über Grenzgänge und Gefahren. Ein Interview zwischen Euphorie und Erschöpfung.
Les frères parlent dans KURIER du dépassement de limites et du danger. Une interview entre euphorie et épuisement.

Nur 13 der 30 Teilnehmer kamen ins Ziel. Gregor Bloéb und Tobias Moretti waren dabei. Bloéb wurde Siebenter, Moretti Zehnter des "Africa Race". Ihr Mentor und Teamchef, Motocrossweltmeister Heinz Kinigadner, lobte den "Kämpfergeist" der Brüder.
Seulement 13 des participants sont arrivés au but. Gregor Bloéb et Tobias Moretti en faisaient partie. Bloéb était 7e, Moretti 10e de l’Africa Race. Leur mentor et chef d’équipe, le champion du monde de moto-cross Heinz Kinigadner loue l’esprit combatif des frères.

Monatelang konzentrierten sie sich weniger auf ihre Schauspielkarrieren als auf die professionelle Vorbereitung mit Kinigadner und bewiesen, dass sie keine Abenteuer-Touristen sind, die im Rennen "durchgeboxt" werden, wie man ihnen vorab unterstellte, sondern mit den Profis mithalten
können – und wollen.
Pendant des mois, ils se sont moins concentrés sur leur carrière d’acteurs que sur la préparation professionnelle avec Kinigadner et prouvent, qu’ils ne sont pas des touristes aventuriers, qui ont été « balancés » dans la course, comme certains l’ont d’abord supposé, mais peuvent – et veulent rivaliser avec les professionnels.

Als etwa Teamchef "Kini" dem Geburtstagskind Bloéb am 3. Jänner im marokkanischen Dakhla "ein Zimmer spendieren wollte", wie Moretti erzählt , "lehnte Gregor ab und blieb lieber im Zelt, um in der Konzentration zu bleiben.“ Gefeiert wurde kaum. Silvester verschlief man lieber, um
fit zu sein.
Quand le chef d’équipe pour l’anniversaire de Bloéb le 3 janvier voulait lui payer une chambre à Dakhla au Maroc, comme le raconte Moretti, « Gregor refusait et préférait rester dans la tente, pour rester concentré ». On l’a à peine fêté. On a préféré oublier la Saint Sylvestre, pour être en forme

Sonntag, werden die beiden nach ein paar Tagen Erholung mit ihren Frauen Nina Proll und Julia Moretti aus Dakar abreisen. Der KURIER erreichte sie in ihrem Hotel.
Dimanche, après quelques jours de repos avec leurs femmes Nina Proll et Julia Moretti, les deux rentreront de Dakar. KURIER les a joints à leur hôtel.

KURIER: Wie geht es Ihnen?
KURIER : Comment allez-vous ?

Tobias Moretti: Ein großartiger Zustand von beseelter Erschöpfung.
Tobias Moretti : Un état magnifique d’épuisement animé

Gregor Bloéb: Moment, ich muss mich erst aufrichten.
Gregor Bloéb : Pour le moment, je dois seulement me remettre debout

Hat Sie der Anruf geweckt?
L’appel vous a réveillé ?

Bloéb: Nein, ich liege den ganzen Tag, entweder am Pool oder im Bett.
Bloéb : Non, je reste allongé toute la journée, soit à la piscine, soit au lit.

Sind Sie so erschöpft?
Etes vous tellement épuisé ?
Bloéb: Jetzt kommen alle Schmerzen raus, die ich vertagt habe. Bei der vorletzten Etappe hat’s mich tierisch auf die Schnauze gehaut.
Bloéb : Maintenant, toutes les douleurs que j’avais ajournées ressortent. Lors de l’avant-dernière étape, cela m’est furieusement
tombé dessus.


Moretti: Gregor ist in einer Düne gestürzt und hat sich dabei eine Rippe angeknackst. In der Euphorie hat er durchgebissen, mit einer Mischung aus Wut und Zielstrebigkeit.
Moretti : Gregor est tombé dans une dune et il s’est fêlé une côte. Dans l’euphorie, il s’est débrouillé avec un mélange de courage et de détermination.

Können Sie nachempfinden, dass er verletzt weiterfuhr?
Aviez-vous l’impression qu’il pouvait continuer en étant blessé ?

Moretti: Ja sicher, wir beide hatten nur ein anderes Metrum: Bei mir waren die Krisen schon vor dem Start, erst die Achillessehne, dann hat mich eine Grippe erwischt. Ich bin gelegen bis quasi vor der Abfahrt. Da fängt man an nachzudenken: Was bedeutet das?
Moretti : Oui, certainement, nous avons seulement tous les deux une autre unité de mesure : Chez moi la crise était avant le départ, d’abord, le talon d’Achille, puis j’ai attrapé la grippe. Je suis resté allongé quasiment jusqu’au départ. Là on commence à réfléchir : Que signifie cela ?

Kommt da auch der Gedanke: "Es soll eben nicht sein"?
Là, vient aussi la pensée « Cela ne doit juste pas être » ?

Moretti: Natürlich, aber den kann man kurz vor dem Start nicht zulassen. Es hängt zu viel dran. Da darf man nicht in der Kategorie Befindlichkeit denken.
Moretti : Bien sûr, mais on ne peut pas se le permettre si près du départ. Trop de choses en dépendent. Là, il ne faut pas penser dans la catégorie d’état d’âme.

Sie haben doch beide daheim versprochen, gesund zurückzukommen ...
Vous vous êtiez pourtant promis tous deux, de revenir en bonne santé…

Bloéb: Eine angeknackste Rippe ist ja nicht ungesund, die kann man sowieso nicht operieren. Da hilft nur ruhig liegen, und das tue ich jetzt.
Bloéb : Une côte fêlée n’est pas une maladie, on ne peut même pas opérer. Cela aide seulement de rester allongé tranquillement, et c’est ce que je fais maintenant.

Hat es sich ausgezahlt, die Schmerzen zu "vertagen"?
Cela a-t-il été payant, d’”ajourner” les douleurs ?

Bloéb: Ja, sonst hätte ich aufgeben müssen, und 800 Kilometer vor Schluss geht das nicht.
Bloéb : Oui, sinon, j’aurais dû abandonner, et 800 Kms avant la fin, ça ne va pas.

Hat Sie der Gedanke an die Familie daheim, das Versprechen, auf sich aufzupassen, belastet?
La pensée de la famille à la maison, la promesse de faire attention à soi, vous a-t-elle pesé ?

Moretti: Sicher. Man ist ja nicht mehr 20 und auch kein blinder Hasardeur. Das war schon eine Belastung und führte zu Situationen, in denen ich gezweifelt habe. Aber man kann das dann gar nicht brauchen. Es hätte genug gute Gründe gegeben, das nicht zu machen. Aber wenn man sich dafür entschieden hat, muss man es durchziehen.
Moretti : Certainement. On n’a plus 20 ans et on n’est pas des joueurs aveugles. C’était déjà une charge et a conduit à des situations, dans lesquelles j’ai douté. Mais on n’a pas du tout besoin de cela. Il y avait assez de bonnes raisons de ne pas faire cela. Mais quand on s’est décidé pour cela, alors on doit y passer.

Von 30 Teilnehmern haben nur 13 das Ziel erreicht. Dachten Sie irgendwann daran, aufzugeben?
Sur 30 participants, seulement 13 ont atteint le but. Avez-vous pensé à un moment ou l’autre, à abandonner?

Bloéb: Ich denke selten bis nie ans Aufgeben. Auch wenn es immer wieder Momente gibt, in denen ich an mir zweifle.
Bloéb : Je pense de rarement à jamais à l’abandon. Bien qu’il y a toujours des moments, dans lesquels je doute de moi.

Wann war ein solcher Moment?
Quand y avait-il un tel moment ?

Bloéb: Nach der ersten Etappe. Ich hab mich vollkommen verfahren und bin erst um zehn, elf Uhr nachts ins Camp angekommen. Ich war durchgefroren, es hatte minus drei Grad, ich lag dann bibbernd in meinem viel zu dünnen Schlafsack, hab kein Auge zugemacht und wusste, dass ich um fünf wieder auf muss. Da war ich mir nicht sicher, ob ich es bis ins Ziel schaffe. Aber auch in so einer Situation würde ich niemals sagen: "Ich lass es jetzt."
Bloéb : Après la première étape. Je me suis bien perdu et suis arrivé au camp seulement vers 10 / 11 Heures. J’étais gelé, il faisait – 3°, je me suis allongé en tremblant dans mon sac de couchage trop fin, je n’ai pas fermé les yeux, et je savais que je devais me lever à cinq heures. Là, je n’étais pas sûr d’arriver jusqu’au but. Mais même dans une telle situation, je ne dirais jamais « Je laisse tomber maintenant»

Und Sie, Herr Moretti, haben Sie ans Aufgeben gedacht?
Et vous, Mr Moretti, avez-vous pensé à abandonner ?

Moretti: Ja, oft. Es war ein ständiges Durchpeitschen.
Moretti : Oui, souvent. C’était un coup de fouet qui me traversait continuellement.

Sie haben vorher gesagt: "Man wächst daran und ist nachher wahrscheinlich ein anderer Mensch." Sind Sie jetzt ein anderer Mensch?
Vous avez dit auparavant “On grandit de cela et on est vraisemblablement un autre homme après cela” Etes-vous maintenant un autre homme ?

Moretti: Vorher sagt man solche Dinge, weil man es sich so vorstellt. Wenn man’s dann erlebt, ist es doch ein großer Unterschied zur Vorstellung. Trotzdem glaube ich, dass sich tatsächlich etwas nachhaltig verändert hat.
Moretti : Auparavant, on dit de telles choses, parce qu’on se le représente ainsi. Quand on l’a alors éprouvé, il y pourtant une grande différence avec ce que l’on se représentait. Malgré tout, je crois que cela a changé réellement quelque chose de façon durable.

Können Sie das beschreiben?
Pouvez-vous décrire cela ?
Moretti: Dieses Erlebnis wird mich immer wieder erfüllen. Später, wenn es irgendwann Probleme gibt, werden die Erinnerungen kommen und mich stärken.
Moretti : Cette experience me remplira pour toujours. Plus tard, quand il y aura n’importe quel problème, les souvenirs viendront et me rendront plus fort.

Herr Bloéb, was werden Sie den Enkeln einst darüber erzählen?
Mr Bloéb, que raconterez-vous à vos petits-enfants à ce sujet plus tard ?

Bloéb: Vielleicht werde ich sagen: "Meine größte Herausforderung, die ich bewältigt habe." Aber ich werde es mir sicher nicht auf die Stirn tätowieren und mein Leben lang damit hausieren gehen, dass ich Siebenter geworden bin.
Bloéb : Peut-être dirai-je : « Mon plus grand défi, que j’ai surmonté ». Mais je ne me le tatouerai certainement pas sur le front et ne colporterai pas ma vie durant, que j’ai été septième.

Wie ordnen Sie das Erlebte ein?
Comment classez-vous le vécu ?

Bloéb: Ein Meilenstein. Aber eben doch nur ein Stein.
Bloéb : Une pierre blanche. Mais justement encore seulement une pierre.

Moretti: Eine Erfahrung, die mir nie mehr zu nehmen ist. Diese Reise war sicher mehr als ein Abenteuergrenzgang.
Moretti : Une expérience, qui n’est plus jamais à prendre pour moi. Ce voyage était certainement plus qu’une aventure au dépassement des limites.

In Österreich wurde diese Woche heftig über Abenteuer und Grenzgänge diskutiert: Zwei Deutsche saßen vier Tage am Berg fest. In Äthiopien wurde ein österreichischer Rafting¬urlauber erschossen ...
En Autriche, on discutait vivement cette semaine à propos de l’aventure et des dépassements de limites : deux allemands étaient bloqués quatre jours en montagne, En Ethiopie, un vacancier autrichien qui faisait du rafting a été abattu par balles..

Moretti: Davon hab’ ich gar nichts gehört ...
Moretti : Je n’ai rien entendu là-dessus …

Wie erklären Sie jemandem, der sagt: "Die sind alle selber schuld. Warum bleiben die nicht daheim?", den Reiz, sich einer Extremsituation auszusetzen?
Comment expliquez-vous à quelqu’un qui dit “Ils sont tous coupables eux-mêmes. Pourquoi ne restent-ils pas à la maison ? »Le charme, de s’exposer à une situation extrême ?

Bloéb: Das kann man nicht erklären, man muss es auch nicht erklären. Und man muss es nicht verstehen. Ich finde es spannend, meinen Horizont zu erweitern. Aber ich bin kein Missionar. Ich verurteile umgekehrt auch nicht den Phlegmatiker, der daheim sitzt und in den Fernseher glotzt.
Bloéb : On ne peut pas expliquer cela, on ne doit pas non plus l’expliquer. Et on ne doit pas le comprendre. Je trouve captivant d’élargir mon horizon. Mais je ne suis pas un missionnaire. Je ne condamne pas non plus inversement le flegmatique, qui reste
assis à la maison et fixe la télévision.


Moretti: Also ich kann solche Ansichten schon verstehen. Wenn Abenteuer nur noch ein Ausdruck dafür ist, dass man sich selbst in einer zubetonierten, nivellierten Gesellschaft verloren hat und etwas riskieren muss, um das Vakuum aufzufüllen, betrachte ich das auch kritisch. Sport ist absolut notwendig für den Menschen. Wenn’s den Sport nicht gäbe, gäb’s mehr Krieg. Aber so etwas gerät rasch in gefährliche Bahnen, wenn es touristisch vermarktet wird. Ich war selbst bei der Bergrettung und weiß, wie gefährlich Kommerzialisierung sein kann. Wir haben viele Berge, die man nur bei optimalen Bedingungen und mit höchstem Respekt besteigen kann. Dann sehe ich im Prospekt eines Münchner Reiseveranstalters einen dieser Berge mit dem Hinweis: "Optimaler Touren-Berg!" Das ist problematisch. Nicht die nötige Vorbereitung und Ausrüstung zu haben, ist lebensgefährlich. Wer das riskiert, bringt alle in Verruf.
Moretti : Donc, je peux déjà comprendre de tels points de vue. Si l’aventure est seulement l’expression que l’on s’est soi-même perdu dans une société bétonnée, nivelée et qu’on doit risquer quelque chose, pour remplir le vide, alors je considère cela aussi critique. Le sport est absolument nécessaire pour les hommes. S’il n’y avait pas le sport, il y aurait davantage de guerres. Mais on se trouve vite sur des chemins dangereux, si c’est commercialisé de façon touristique. J’ai fait moi-même du sauvetage en montagne et je sais, combien dangereuse peut-être la commerciali-sation. Nous avons beaucoup de montagnes, que l’on doit escalader seulement avec les conditions optimales et le plus grand respect. Puis, j’ai vu dans le prospectus d’une agence de voyages munichoise une de ces montagnes avec l’indication «Excursions en montagne optimales ». C’est problématique. Ne pas avoir la préparation et l’équipement nécessaires est dangereux. Celui qui risque cela, apporte le discrédit sur tous.

Waren Sie selbst – in der Rückschau – optimal vorbereitet? Im Internet gab’s Wetten, dass Sie es nicht schaffen werden.
Etiez-vous vous-mêmes – avec le recul – préparés de façon optimale ? Sur Internet, il y avait des paris que vous ne réussiriez pas.

Moretti: Wir haben uns völlig auf den professionellen Umgang mit diesem Sport eingelassen. Trotzdem haben viele vorher über uns gedacht:  "Die werden da eh nur durchgeboxt." Jetzt wendet sich das Blatt. Plötzlich wird das, was wir gemacht haben, zum Symbol dafür, was man erreichen kann, wenn der Wille da ist.
Moretti : Nous nous sommes totalement engagés de façon professionnelle avec ce sport. Malgré tout, beaucoup ont pensé de nous à l’avance :"Ils ont été seulement balancés là " Maintenant, le vent tourne. Soudain, ce que nous avons fait devient un symbole de ce que l’on peut atteindre, si la volonté y est.

In österreichischen Medien tragen Sie jetzt das Etikett "Benzinbrüder". Wie gefällt Ihnen das?
Dans les médias autrichiens, vous portez maintenant l’étiquette “Frères Benzine” Comment cela vous plaît-il ?

Bloéb: Ist in Ordnung. Etiketten sind mir total egal.
Bloéb : C’est OK. Les étiquettes me sont totalement égales.

Moretti: Das wird sich schon wieder legen.
Moretti : Cela s'atténuera déjà de nouveau

Sie haben stets betont, es gebe keine Rivalität. Hat Sie dieses Erlebnis als Brüderpaar verändert?
Vous avez toujours affirmé, qu’il n’y avait aucune rivalité. Cette expérience vous a-t’elle changés en tant que frères ?

Bloéb:Das glaube ich nicht. Wir waren schon immer sehr lieb und innig und gemeinschaftlich unterwegs. Es ist nur eine weitere gemeinsame Erfahrung, eine, die wir nie, nie vergessen werden.
Bloéb : Je ne crois pas. Nous étions déjà depuis toujours très proches et ensemble sur la route. C’est seulement une autre expérience commune que nous n’oublierons jamais, jamais.

Moretti: Das Miteinander gab’s immer. Aber Gregor war mir unterwegs schon ein Halt.
Moretti : Cela a toujours été ainsi. Mais Gregor était déjà un réconfort pour moi sur la route

Inwiefern?
Dans quelle mesure ?
Moretti: Es war beruhigend, ihn dabei zu haben. Ich hätte es allein nicht geschafft. Oft reicht ein Blick. Oder in der Früh, wenn man verschlafen und frierend inmitten der Hektik steht, den anderen sieht und denkt: "Dem geht’s wie mir." Ein Mal, ich glaube, am Samstag, waren wir beide je fünf Minuten Etappen-Führende.
Moretti : C’était rassurant, de l’avoir là. Je n’aurais pas réussi cela seul. Souvent, il suffisait d’un regard. Ou le matin, quand on se réveillait et qu’on se trouvait gelé au milieu de l’agitation, on voyait l’autre et on pensait « Il va comme moi ». Une fois, je crois, samedi, nous étions tous les deux pendant cinq minutes en tête de l’étape.

Was waren noch ganz besondere Momente?
Qu’y avait-il encore comme moments tout à fait particuliers ?

Bloéb: Wir fahren 200 Kilometer nur durch Sand, plötzlich verändert sich die Landschaft, du kommst in ein Tal und glaubst, du bist in einem Disney-Film. Das Licht, die Farben, es war wie in "König der Löwen“. Wir sind da gerade gemeinsam gefahren, haben uns angeschaut und gesagt – also sagen konnten wir ja nichts, aber gedeutet: "Ist das nicht fantastisch!"
Bloéb : Nous roulons 200 Kms seulement dans le sable, soudain, le paysage change, tu arrives dans une vallée et tu crois que tu es dans un film de Disney. La lumière, les couleurs, c’était comme dans « Le Roi Lion » Nous sommes justement arrivés là ensemble, nous nous sommes regardés et avons dit – donc nous ne pouvions rien dire, mais cela signifiait « N’est-ce pas fantastique ! »

Moretti: Man fährt in vollem Tempo und totaler Konzentration in dieses Tal hinein, sieht die unbeschreiblichen Bilder, die kein Tourist zu sehen bekommt, und hat plötzlich wieder Kraft. Andererseits sieht man unterwegs auch immer wieder Menschen, die dort hineingeboren sind
und zwei Tage mit einem halben Liter Wasser auskommen müssen. Da frag’ ich mich: "Wie gibt es das? Wieso haben die keine Chance, da je rauszukommen?" Diese Eindrücke bleiben, trotz der Geschwindigkeit.
Moretti : On arrive à pleine vitesse et avec une concentration totale dans cette vallée, on voit les images indescriptibles, qu’aucun touriste ne peut voir, et soudain, on a de nouveau de la force. D’autre part, on voit aussi en route toujours des hommes, qui sont nés là dedans et doivent tenir deux jours avec un demi-litre d’eau. Là, je me demande « Comment y-a-t-il cela ? Pourquoi n’ont-ils aucune chance, de se sortir de là ? » Ce sentiment reste, malgré la vitesse.

Und halten einen nachts wach?
Et cela tient éveillé la nuit ?

Moretti: Ja. Vielleicht reflektiere ich zu viel. Wirklich grausam wird es ja, wenn die Fantasie auch noch mitspielt, da entstehen Bilder, die man nachts gar nicht brauchen kann. Das geht durch und durch.
Moretti : Oui. Peut-être que je réfléchis trop. Cela devient vraiment cruel, quand l’imagination y joue aussi encore, et là, apparaissent des images dont on ne peut pas du tout avoir besoin la nuit. Cela te transperce jusqu’à l’âme.

Herr Bloéb, Sie haben nach den ersten Etappen gesagt: "Es fällt mir schwer, die Bilderflut in der Nacht aus dem Kopf zu kriegen." Gibt es ein Bild, das sich am stärksten eingeprägt hat?
Mr Bloéb, vous avez dit après la première étape “ C’est difficile pour moi, de me sortir ce flot d’images de la tête pendant la nuit » Y-a-t-il une image qui vous a impressionné plus fortement ?

Bloéb: Wenn’s nur eins wäre. So eine Rallye ist wie ein komprimiertes Leben: Du gehst täglich durch zehn Höllen und zehn Himmelspunkten. Das sind unendlich viele emotionale Momente.
Bloéb : S'il n'y en avait qu'une. Un tel Rallye est comme une vie compressée: Vous passez chaque jour dix fois en enfer et dix fois au paradis. C'est sans arrêt de nombreux moments d'émotion.

Moretti: Der schönste Eindruck war das Ziel. Die schwerste Etappe war einen Tag vor Dakar, und da wurde schon gratuliert. Zu dem Zeitpunkt war ich leer, ich habe nichts empfunden. Aber dann, in Dakar! Ich wusste nicht, dass ich schon in Zielnähe bin, fahr’ mit 140 in die Kurve, plötzlich Gegenverkehr, ein Esel, Puls 180, auf einmal ist das Ziel da, völlig unerwartet, ich sehe die Familie, zuerst die Nina, dann habe ich meine Frau gesehen und realisiert: "Ich bin da!" Das ist der Eindruck, der bei mir ständig wiederkehrt.
Moretti : La plus belle impression était le but. L’étape la plus difficile était un jour avant Dakar, et là, on pouvait déjà s'en féliciter. A ce moment précis, j’étais vide, je ne ressentais rien. Mais alors, à Dakar ! Je ne savais pas que j’étais déjà près du but, je conduis à 140 dans un virage, soudain la circulation en sens inverse, un âne, le pouls à 180, et le but est là, tout à fait inattendu, je vois la famille, d’abord Nina, puis j’ai vu ma femme et réalisé : « Je suis là ! ». C’est l’impression qui me revient continuellement.

Bloéb: Es war ein sehr, sehr bewegender Moment, als wir’s geschafft hatten und die beiden im Ziel gewartet haben. Das war Wahnsinn.
Bloeb : C’était un moment très très émouvant, alors que nous avions réussi et que les deux nous attendaient à l’arrivée. C’était de la folie.

Sie wussten doch, dass Ihre Frauen Sie erwarten werden.
Vous saviez pourtant que vos femmes vous attendraient.

Bloéb: Ja, aber es war wie zu Weihnachten: Man weiß, was sein wird, und ist trotzdem überrascht, dass das Christkind Geschenke gebracht hat.
Bloéb : Oui, mais c’est comme pour Noël : on sait que cela sera, et on est malgré tout surpris que l’enfant Jésus ait apporté des cadeaux.

Was war das Erste, das Ihre Frauen zu Ihnen gesagt haben?
Quelle est la première chose que vos femmes vous ont dite?

Bloéb: Wir haben uns in die Arme genommen und gelacht und geweint und lange nichts gesagt. Ich glaube, das Erste, was sie dann gesagt hat, war: "Jetzt hab’ ich dich wieder."
Bloéb: Nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre et avons ri et pleuré longtemps sans rien dire. Je crois que la première chose qu'elle a alors dit c'est: «Maintenant, je te retrouve."

Moretti: Wir haben gar nichts geredet. Wir haben uns angeschaut, und sie hat bei meinem Helm seitlich die Hände vorgehalten, damit uns niemand sehen kann, das war ein ganz intimer Moment.
Moretti: Nous n'avons pas du tout parlé. Nous nous sommes regardés, et elle a mis sa main sur le côté de mon casque, afin que personne ne puisse nous voir, c'était un moment tour à fait intime.

Und was kommt jetzt?
Et qu'est ce qui vient maintenant ?

Bloéb: Bei mir "Der Fall Jägerstätter", eine Koproduktion zwischen Theatersommer Haag und Theater in der Josefstadt. Aber davor ist noch genügend Zeit, den Januar zu genießen.
Bloéb: Pour moi, «Der Fall Jägerstätter", une co-production entre le Theatersommer à La Haye et le théâtre Josefstadt. Mais avant cela il me reste encore beaucoup de temps pour profiter de Janvier.

Moretti: Ich freue mich auf zu Hause und darauf, mich wieder mit Kunst zu beschäftigen. Aber als Erstes werden wir Abbitte bei unserer Frau Mama leisten. Dann wird sich alles wieder einrenken.
Moretti: Je me réjouis de m'occuper de la maison et de retrouver l'art. Mais d'abord nous devons des excuses à notre maman. Puis, tout redeviendra normal.

Wieso? War Sie dagegen?
Pourquoi? Elle était contre?

Moretti: Nein, aber sie ist 80 und hat zu uns gesagt: „Das ist das letzte Mal. Meine Schutzengel sind schon so alt.“ Das hab’ ich sehr rührend gefunden.
Moretti: Non, mais elle a 80 ans et nous a dit: ". C'est la dernière fois. Mes anges gardiens sont déjà si vieux" J'ai trouvé cela très touchant.
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