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Source : http://issuu.com/magazinring/docs/tirolerin_september15_gesamt (P.203/204)
Es braucht immer eine innere Wahreit
Cela nécessite toujours une vérité intérieure
Vielschichtig, umstritten und legendär : Im Drama “Luis Trenker – Der schmale Grat der Warheit’ schlüpft Tobias Moretti in die Rolle des Südtiroler Bergsteigers, Schauspielers und Filmemachers Luis Trenker.
Complexe, contestable et légendaire : dans le drame « Luis Trenker – l’étroite arête de la vérité », Tobias Moretti se glisse dans le rôle de l’alpiniste, acteur et cinéaste Luis Trenker.
Text : Cornelia Müller – Fotos : Martin Vandory, Christian Hartmann/epo-film
Nach dem Austro-Western »Das finstere Tal", für den er als bester Nebendarsteller mit dem Deutschen Filmpreis 2014 ausgezeichnet wurde, der Komödie „Der Vampir auf der Couch" und der Krimi-Verfilmung »Das ewige Leben" ist Tobias Moretti ab 28. August erneut in den Tiroler Kinos zu sehen. In »Luis Trenker - Der schmale Grat der Wahrheit" mimt der 56-Jährige eine umstrittene Legende - Luis Trenker, der aufgrund der Instrumentalisierung seiner Filme durch das deutsche NS- und das italienische faschistische Regime im Nachhinein stark kritisiert wurde, jedoch als Pionier des Alpinismus auch 25 Jahre nach seinem Tod einen hohen Bekanntheitsgrad in Deutschland, Österreich und Südtirol genießt. Bei einem gemütlichen Kaffee vor dem Kinostart erzählte der vielseitige Theater-und Filmschauspieler der TIROLERIN von den abenteuerlichen Dreharbeiten, den unzähligen Facetten der Titelfigur und seinen
Rückblick auf die Fernsehserie »Die Piefke-Saga".
Après le western autrichien “La vallée sombre » pour lequel il a été récompensé comme meilleur second rôle avec le prix du film allemand en 2014, la comédie « Le vampire sur le divan » et l’adaptation cinématographique du roman policier « La vie éternelle » on pourra de nouveau voir Tobias Moretti dans les cinémas tyroliens à partir du 28 Août. Dans « Luis Trenker – l’étroite arête de la vérité », l’acteur de 56 ans interprète une légende contestable – Luis Trenker, qui en raison de l’instrumentalisation de ses films au travers du national-socialisme allemand et du régime fasciste italien a été par la suite fortement critiqué, et pourtant 25 ans aussi après sa mort, jouit pourtant comme pionnier de l’alpiniste d’une haute notoriété en
Allemagne, en Autriche et auTyrol du Sud. En prenant tranquillement un café avant la sortie au cinéma, l’acteur de théâtre et de cinéma multi-facettes parle à TIROLERIN du tournage aventureux, des innombrables facettes du personnage titre et de sa rétrospective de la série télévisée « Die Piefka Saga »
TIROLERIN: Wie ist der Film „Trenker - Der schmale Grat der Wahrheit" entstanden?
TIROLERIN : Comment en est-on venu au film “Trenker, l’étroite arête de la vérité » ?
Tobias Moretti: In den Medien ist man ständig auf der Suche nach einer Helden-figur und da haben sich ein paar eben gedacht: „Den Trenker haben wir ja auch, den graben wir jetzt aus!" Die Redaktionen wollten zunächst einen Helden stilisieren und daraus ein Epos machen. Da habe ich mich gefragt, ob die schlichtweg einen Vogel haben in Bezug zu dieser Thematik. Trenker ist ja eine mehr als zu hinterfragende Figur. In Deutschland ist er noch bekannter als bei uns, weil er in den 1960er Jahren die Fernsehserie “Luis Trenker erzählt.” hatte. Die Deutschen kennen ihn als netten Opa, so als würden wir die Biographie von Sepp Forcher verfilmen. Aber so eine Figur wie Trenker kann man nicht einfach unreflektiert in den Raum stellen, will ich auch nicht. So ein Charakter, der nur von sich erzählt, sein Leben verschönt, interessiert mich weder politisch noch menschlich. Das Projekt habe ich abgelehnt, immer wieder, und nach zwei Jahren hat sich auch an der Konstellation etwas geändert: Für Julian Pölsler, der unter anderem »Die Wand" gedreht hat, sprang Regisseur Wolfgang Murnberger ein. Das Drehbuch wurde wiederum umgeschrieben, und Murnberger kannte ich bereits aus unserem vorigen Projekt „Das ewige Leben". Und irgendwann habe ich mir
gedacht, so, jetzt vertraue ich einfach mal dem ganzen Projekt in seiner Absicht und sage zu.
Dans les médias, on est continuellement à la recherche d’un héros et là, quelques-uns se sont justement dit : “Nous avons aussi Trenker, déterrons-le maintenant !” Les rédactions voulaient ensuite le styliser en héros et en faire une épopée. Là, je me suis demandé, s’ils n’avaient pas tout simplement le cerveau fêlé vis-à-vis de ce thème. Trenker est un personnage plus que contestable. En Allemagne, il est encore plus connu que chez nous, parce qu’il y avait dans les années 60 la série télévisée « Luis Trenker raconte ». Les allemands le connaissent en tant que gentil Papy, comme si nous filmions la biographie de Sepp Forcher. Mais on ne peut pas simplement proposer un personnage comme Trenker de façon non réfléchie, je ne voulais pas non plus. Un tel personnage, qui parle seulement de lui, embellit sa vie, ne m’intéresse ni politiquement ni humainement. J’ai refusé le projet, encore et toujours, et après deux ans, quelque chose a changé dans la distribution : Le metteur en scène Wolfgang Murnberger a remplacé Julian Pölslmer qui a tourné entre autres « Le mur ». Le scénario a été réécrit et je connaissais déjà Murnberger par notre projet précédent « La vie éternelle ». Et à un moment donné, je me suis dit, maintenant je fais simplement confiance à tout le projet dans son intention et j’ai accepté.
TIROLERIN :Wie wird die Persönlichkeit Luis Trenker in dieser Produktion befeuchtet?
TIROLERIN : Comment la personnalité de Luis Trenker est-elle atténuée dans cette production ?
TOBIAS : “Trenker" ist das Gegenteil zu seinen homogenen Filmen. Seine Geschichte wird durch Intermezzi aufgerollt und der Film springt in seiner Biographie nach vorne und zurück. Die Erzählung beginnt 1926, wo er das erste Mal auf Leni Riefenstahl trifft, und endet ungefähr um 1968. Es bilden also nicht die bekannten Trenker-Klischeeszenen den roten Faden.
TOBIAS : “Trenker” est le contraire de ses films homogènes. Son histoire se déroule au travers d’intermèdes et le film fait des sauts en avant et en arrière dans sa biographie. Le récit commence en 1926, quand il rencontre Leni Riefenstahl pour la 1ère fois et se termine à peu près en 1968. Les scènes clichés connues de Trenker ne forment donc pas le fil rouge.
TIROLERIN: Wie waren die Dreharbeiten?
TIROLERIN : Comment était le tournage ?
TOBIAS : Ich habe darauf bestanden, dass wir ein paar Bergszenen drehen. Unter anderem am Würzjoch, mit originalgetreuen zwei Meter langen Holzski. (Übrigens:
Wie die damals solche Szenen gedreht haben, ist heute unfaßbar). Für die Kletterszenen mussten wir die alten Knoten lernen und auch das Abseilen ist nicht ohne, wenn man sich selbst vorne und hinten an einem Seil festhalten muss. Wir haben das auf zehn Meter geübt. Ich bin früher geklettert und bei der Bergrettung, da denkt man sich, das geht ja leicht. Aber wenn man auf 50 Meter oben steht und sich nur am Seil hält, dann sagt man sich, wenn ich jetzt einen Schwindelanfall bekomme
oder mich eine Mücke sticht, bin ich einfach nicht mehr - das ist definitiv ein anderes Gefühl.
TOBIAS : J’ai insisté pour que nous tournions quelques scènes de montagne. Entre autres, au Würzjoch, avec d’authentiques skis en bois de deux mètres de long
(d’ailleurs : comment ils ont tourné de telles scènes est aujourd’hui inconcevable) Pour les scènes d’escalade, nous devions apprendre les anciens nœuds et aussi
la descente en rappel, ce n'est pas si simple quand on doit soi-même se tenir devant et derrière à une corde. Nous nous sommes entraînés sur 10 mètres. J’ai fait de
l’escalade auparavant et lors du sauvetage en montagne, on se dit, c’est facile. Mais quand on se trouve à 50 mètres de haut et qu’on est seulement tenu par une corde,
alors, on se dit, si maintenant le vertige ou si un moustique me pique, je ne suis simplement plus là – c’est définitivement un autre sentiment.
TIROLERIN : Was verbinden Sie persönlich mit der Person Luis Trenker?
TIROLERIN : Qu’est-ce qui vous relie personnellement au personnage de Luis Trenker ?
TOBIAS : In einem Satz zusammengefasst: Trenker ist ein Satellitengebilde eines Menschen. Er kreist ständig um sich, ist zerrissen und in der Mitte ist er eigentlich sein eigenes Klischee. Ähnlich wie bei einem Schlagersänger - es braucht immer eine innere Wahrheit. Und diese war wahrhaftig bei Trenker. eine Mischung aus einem wachen, intelligenten Geist und einem so naiven Menschen, der alles so zu verdrängen vermag, das nicht seinem Ziel entspricht, dass er nie reflektieren muss, weder im Politischen noch im Leben. Heute würde man so was Opportunismus nennen. Eine unglaubliche Figur.
TOBIAS : Pour résumer en une phrase : Trenker est une formation satellite d’un homme. Il tourne continuellement autour de lui, est déchiré et au milieu, il est en fait son propre cliché. Pareil à un chanteur de tubes – cela nécessite toujours une vérité intérieure. Et ceci était vrai chez Trenker, un mélange d’un esprit alerte, intelligent et un homme tellement naïf, qui est capable d’évincer tout ce qui ne correspond pas à son but, qui ne doit jamais réfléchir, ni en politique ni dans la vie. Aujourd’hui, on appellerait quelque chose comme cela de l’opportunisme. Un personnage incroyable.
TIROLERIN : Wie haben Sie sich auf diese Produktion vorbereitet?
TIROLERIN : Comment vous-êtes préparé pour cette production ?
TOBIAS : In der Figurenrecherche muß man ja etwas finden, das einen fasziniert. Die Figur muss man mögen, sie muss einem gehören, damit man nicht ein Konstrukt erspielt. Außerdem kam noch der Tod meines Vaters hinzu. Mein Vater war bis zuletzt unter anderem ein »König der Schwindler und Schummler" und ein „Schmähführer". Und bei Trenker fühlte ich mich immer irgendwie an ihn erinnert, und es ist auch ein gewisses Generationscharakteristikum gewesen: das ständige „Herum-Charmieren", schlechte Wörter ausklammern, schönfärben usw. Die innere Zerrissenheit dieser Generationen. Trenker hat beispielsweise, wenn es um das Dritte Reich ging, immer über die »dunkle Zeit" gesprochen, aber nie über Konkretes.
TOBIAS : Dans la recherche du personnage, on doit toujours trouver quelque chose qui fascine. On doit aimer le personnage, il doit t’appartenir, pour que l’on ne fasse pas
une construction. En outre, la mort de mon père se rajoutait. Mon père était jusqu’aux derniers temps entre autres un « Roi des menteurs et des tricheurs » et un « boute-en-train. » Et chez Trenker, je sentais toujours d'une certaine manière quelque chose qui me le rappelait, et cela a été aussi une certaine caractéristique de la génération ; « Charmer tout le monde », rejeter les mauvais mots, embellir, etc… Les déchirures internes de cette génération. Trenker a, par exemple, lorsqu’il s’agissait du 3e Reich, toujours parlé de la « sombre période », mais jamais de quelque chose de concret.
TIROLERIN :Wie erarbeiten Sie sich so einen realen Charakter?
TIROLERIN : Comment préparez-vous un tel personnage réel ?
TOBIAS :Meistens arbeite ich mich über das geschichtliche Umfeld in einen Charakter. Man muss die Zeit analysieren und betrachten: Trenker ist drei Jahre nach Adolf Hitler geboren, also quasi eine Generation. Interessant ist, mit welcher Begeisterung Trenker diese Zeit erlebt hat, als die Technik die Welt erobert hat. Er war als wacher, ladinischer Bauernsohn im Akademischen Gymnasium in Innsbruck und hat anschließend in Graz Architektur studiert - was auch wunderbar in diese Zeit passt: der Aufbruch in eine neue Ästhetik. Er war in seiner Zeit stets privilegiert, aber durch sein Schicksal und nicht durch Geburt, das hat seinem Wesen entsprochen.
TOBIAS : Le plus souvent, je fais mon chemin au travers de l’environnement historique d’un personnage. On doit analyser et observer l’époque : Trenker est né trois ans après Hitler, soit quasiment une génération. C’est intéressant, avec quel enthousiasme il a vécu cette époque, quand la technique a conquis le monde. Il était, comme fils de paysan éveillé, ladiniste au lycée académique à Innsbruck et a finalement étudié l’architecture à Graz – ce qui convient aussi merveilleusement à l’époque – le départ dans une nouvelle esthétique. Il était toujours privilégié dans son époque, mais au travers de son destin qui correspondait à sa nature, et non par sa naissance.
TIROLERIN :Was ist das Besondere an der Person Luis Trenker?
TIROLERIN : Qu’y-a-t-il de particulier dans le personnage de Luis Trenker ?
TOBIAS :Er war ein toller Filmemacher, ein Pionier des Films, auch des Alpinismus, aber er war ein schlechter Schauspieler, spielerisch knapp am Dilettantismus, und ich hatte keinen Zugang. Bis ich draufgekommen bin, dass er, als Kind seiner Zeit, in der Ästhetik des Expressionismus aufging, und dadurch seine Gebärden, sein Spiel, seine Art zu sprechen nicht mehr peinlich war, sondern für mich spielerisch nützlich. Man könnte sogar sagen. als würde eine hölzerne Puppe einem Egger-Lienz entsteigen.
TOBIAS : C’était un super cinéaste, un pionnier du cinéma, de l’alpinisme aussi, mais c’était un mauvais acteur, presque un dilettante pour le jeu, et je n’avais aucun accès. Jusqu’à ce que je démasque, qu’il s’ouvrait comme enfant de son époque à l’esthétique de l’expressionnisme et au travers de cela, sa gestuelle, son jeu, sa façon de parler n’étaientt plus pénible pour moi, mais utile pour moi pour le jeu. On pourrait même dire, comme si une poupée de bois émergeait d’un tableau d'Egger-Lienz
TIROLERIN : Wie sehen Sie die Kritik an ihm?
TIROLERIN : Comment voyez-vous les critiques à son égard ?
TOBIAS : Ich habe mich gefragt, wie sich ein Mensch so nach allen Richtungen wenden kann, ohne sich selbst beim Anblick im Spiegel peinlich zu sein. Der Punkt ist Wahrhaftigkeit - er hat immer daran geglaubt, dass er das Richtige macht. Es ist ein Stück Südtiroler Mentalität geworden, das sogenannte „Diarrangiarsi", sich zu arrangieren und nach allen Seiten abzusichern.
TOBIAS : Je me suis demandé, comment un homme pouvait se tourner dans toutes les directions, sans être pénible pour lui-même en se regardant dans le miroir. Le point est la véracité – il a toujours cru, qu’il faisait ce qui était correct. Il est devenu un morceau de la mentalité sud-tyrolienne, la soi-disant « Diarrangiarsi »se faire une raison et s’assurer de tous les côtés.
TIROLERIN : Sind für Sie bei Ihren Projekten auch Bezüge zu Tirol interessant?
TIROLERIN : Les projets en rapport avec le Tyrol sont-ils intéressants pour vous ?
TOBIAS : In Tirol zu drehen, hat zum einen immer etwas Befremdliches, zum anderen auch immer etwas Besonderes, weil so viel von einem selbst drinsteckt und das einfach meine Welt ist. Die Qualität einer Figur entscheidet sich auch daran, ob man die Schnittmenge zu sich selbst findet.
TOBIAS : Tourner au Tyrol, a d’une part quelque chose d’étrange, et d’autre part toujours aussi quelque chose de particulier, parce que tellement de soi-même s’y trouve et c’est simplement mon monde. La qualité d’un personnage se décide aussi, si on trouve les correspondances avec soi-même.
TIROLERIN : Dieses Jahr feiert Ihre erste große Fernsehproduktion „Die Piefke-Saga« das 25-jährige Jubiläum - ist es Fluch oder Segen, immer noch mit dieser Rolle verbunden zu werden?
TIROLERIN : Cette année, votre première grande production télévisée “La Piefke-Saga » fête ses 25 ans – Est-ce une malédiction ou une bénédiction, d’être toujours encore relié à ce rôle ?
TOBIAS : Das ist doch eine wunderbare Arbeit, auf die wir alle - vom Autor Felix Mitterer bis zu uns Schauspielern - wirklich stolz sind und von einem berechtigten Sentiment gepackt werden können. Es ist so eine kluge Filmreihe gewesen, nicht nur lustig, sondern einfach ein unfassbarer Griff von Felix Mitterer, der damals fast „kassandrisch" vorausgesehen hat, wie es bei uns 25 Jahre danach aussehen würde.
TOBIAS : C’était pourtant un merveilleux travail, dont nous sommes – de l’auteur Flix Mitterer jusqu’à nous, acteurs, vraiment fiers et dont nous pouvons être saisis d’un sentiment légitime. C’était une série de films intelligents, pas seulement drôles, mais simplement une prise incroyable de Felix Mitterer qui, à l’époque presque à la «Cassandre » a prévu, que cela serait encore regardé chez nous 25 ans après.
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