TOBIAS MORETTI

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Jedermann : Interview BÜHNE

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Das Spiel eines angekündigten Todes
Le jeu d’une mort annoncée

TOBIAS MORETTI. Der Filmstar spielt wieder Theater und zwar den Jedermann bei den Salzburger Festspielen auf dem Domplatz.
TOBIAS MORETTI. La star de cinéma joue de nouveau au théâtre et certes Jedermann au Festival de Salzbourg sur la place de la Cathédrale.
Es war doch eine Überraschung, als letzten November auf einer Pressekonferenz der Salzburger Festspiele im Hotel Sacher Intendant Markus Hinterhäuser als neuen Jedermann Tobias Moretti aus dem Hut zauberte. Der Filmstar hatte zuletzt wieder einmal Pause vom Theater gemacht und im Kino unter anderem in Wolfgang Murnbergers Verfilmung des Wolf-Haas-Krimis Das ewige Leben (2015) als windiger Polizeichef Aschenbrenner oder in Stefan Ruzowitzkys Actionthriller Die Hölle (2017) als abgebrühter, aber im Prinzip aufrechter Kommissar Steiner geglänzt. Am Wiener Burgtheater war Tobias Moretti zuletzt als Faust mit Gert Voss als Mephisto in Matthias Hartmanns Direktions-Eröffnungsinszenierung 2009 zu sehen, in der er von der Kritik als Mitgefangener einer fragwürdigen Regie weit unter seinem Wert geschlagen wurde. Am Münchner Residenztheater spielte Tobias Moretti dann in Martin Kušejs Eröffnungsinszenierung den notorischen Charakterathleten und Frauenheld Hofreiter in Schnitzlers Das weite Land. „Moretti war nie besser“, war da in der Kritik zu lesen. Da, am Residenztheater spielt er auch immer mal wieder den liebeskranken, Birgit Minichmayr in der Titelrolle verfallenen Grenzjäger, den er von Nicholas Ofczarek übernommen hat, in Martin Kušejs immer noch gespielter, nach München transferierter Wiener Inszenierung von Schönherrs Der Weibsteufel aus dem Jahr 2008. Und nun übersiedelt Tobias Moretti ab 21. Juli auf eine ganz besondere Bühne, den Salzburger Domplatz, ein bei Sonnenglut ganz schön heißes Pflaster, das die Schauspieler wie auch die Zuschauer mit Grenzerfahrungen konfrontiert, wie man trotz drohendem Hitzekollaps weitermachen kann. Dennoch funktioniert das „Spiel vom Sterben des reichen Mannes“ seit 1920 als Cashcow der Salzburger Festspiele. Einen „Smash-Hit“ nannte es Max Reinhardt schon damals. Die Elite der Schauspielkunst und die barocke Theatralik des Domplatzes sorgen dafür, dass die Faszination der Touristen-Attraktion ungebrochen bleibt, entgegen aller bösen Kritik, die das mittelalterliche Allegorienspiel seit seinen Anfängen eingeheimst hat. Wie das Neujahrskonzert der Wiener Philharmoniker ist auch der Jedermann stets ausverkauft. Tobias Moretti war schon in den Jahren 2002 bis 2005 als Guter Gesell und furioser Teufel dabei. Jetzt übernimmt er den Jedermann. Das E-Mail-Interview mit Tobias Moretti führte Lothar Lohs.
C’était pourtant une surprise, lorsqu’en novembre dernier, lors d’une conférence de presse du Festival de Salzbourg à l’Hôtel Sacher, le directeur Markus Hinterhäuser faisait sortir Tobias Moretti du chapeau en tant que nouveau Jedermann. La star de cinéma avait dernièrement fait de nouveau une pause au théâtre et brillait entre autres dans l’adaptation cinématographique de Wolfgang Murnberger du roman policier de Wolf Haas « la vie éternelle » (2015) dans le rôle du cynique chef de la police Aschenbrenner ou dans le thriller d’action « L’enfer » de Stefan Ruzowitzky dans le rôle du commissaire intransigeant mais en principe droit Steiner. On pouvait voir Tobias Moretti en dernier au Burgtheater de Vienne dans le rôle de Faust avec Gert Voss comme Mephisto dans la mise en scène d’ouverture de la direction de Matthias Hartmann en 2009, dans laquelle il était réduit bien au-dessous de sa valeur par la critique comme le co-prisonnier d’une mise en scène douteuse. Au Residenztheater de Munich, Tobias Moretti jouait alors dans la mise en scène d’ouverture de Martin Kusej l’athlète de caractère notoire et homme à femmes Hofreiter dans « Das weite Land » (litt.: « Le vaste pays ». Adaptation française sous le titre: Terre étrangère)( Wikipédia) de Schnitzler. On pouvait lire dans la critique « Moretti n’a jamais été meilleur ». Là, au Residenztheater, il jouait aussi de nouveau le garde frontière tombé malade d’amour de Birgit Minichmayr dans le rôle titre, qu’il a repris après Nicholas Ofczarek, dans « Der Weibsteufel »( Le Diable fait femme ) de Schönherr, mis en scène par Martin Kusej en 2008, qui est toujours joué après le transfert de Vienne à Munich. Et maintenant, Tobias Moretti s'installe à partir du 21 Juillet sur une scène tout à fait particulière, la place de la Cathédrale de Salzbourg, un endroit tout à fait chaud lorsque le soleil brille, où les acteurs comme les spectateurs sont confrontés à des expériences limites, où l’on doit continuer malgré la menace d’épuisement dû à la chaleur. Pourtant le « Jeu de la mort d’un homme riche » fonctionne depuis 1920 comme la « vache à lait » du Festival de Salzbourg. Un « Smash-hit »( grand succès qui a fait un malheur') ainsi que l’appelait déjà à l’époque Max Reinhardt. L’élite de l’art dramatique et la théâtralité baroque de la place de la Cathédrale s’assurent que la fascination de l’attraction touristique reste intacte, en dépit de toutes les mauvaises critiques, que le jeu allégorique moyenâgeux a récoltées depuis ses débuts. Comme le concert du Nouvel An du Wiener Philharmonique, Jedermann est aussi toujours surbooké. On pouvait déjà y voir Tobias Moretti de 2002 à 2005 dans le rôle du bon compagnon et du diable furieux. Maintenant, il reprend le rôle de Jedermann. L’interview par E-mail avec Tobias Moretti est menée par Lothar Lohs.

BÜHNE: Sie haben ein „neues Aufbrechen des Stücks“ gewünscht, wurde auf der Pressekonferenz im Hotel Sacher letzten November bekannt. Das kann man natürlich so interpretieren, dass Sie mit der Inszenierung von Julian Crouch und Brian Mertes nicht glücklich waren und keinesfalls in diese Version des Jedermann einsteigen wollten?
BÜHNE : Vous avez souhaitér une “nouvelle ouverture de la pièce”, apprenait-t-on lors de la conférence de Presse à l’hôtel Sacher en Novembre dernier. Cela peut bien sûr être interprété ainsi, qu’en fait, vous n’étiez pas heureux de la mise en scène de Julian Crouch et Brian Mertes, et que vous ne vouliez en aucun cas vous engager dans cette version de Jedermann ?

MORETTI: Das stimmt so nicht ganz, es gibt ja immer zwei Wahrheiten. Die Inszenierung von Crouch und Mertes war eine an vielen Stellen äußerst stimmige und poetische Inszenierung. Einiges war natürlich auch für meine Begriffe zu entrümpeln, nicht nur was meine Figur angeht, sondern was die ganze Ästhetik betrifft, und da sind wir uns ja vor anderthalb Jahren beim ersten Treffen in New York einig gewesen, dass wir das alle gemeinsam wollen.
MORETTI : Ce n’est pas tout à fait exact, il y a toujours deux vérités. La mise en scène de Crouch et Mertes était une mise en scène extrêmement cohérente à de nombreux points de vue et poétique. Certaines choses étaient bien sûr aussi à enlever de mon point de vue, pas seulement en ce qui concerne mon personnage, mais pour toute l’esthétique, et nous nous étions mis d’accord il y a un an et demi lors de la première rencontre à New York, que nous voulions cela tous ensemble.

BÜHNE: Es wurde ja dann auch eine „Neuaufsetzung“ vereinbart, die bald geplatzt ist, weil die beiden das Handtuch geworfen haben. Wie steht es jetzt mit dem ‚Aufbrechen‘ des Stücks und was verstehen Sie eigentlich darunter?
BÜHNE: Il était alors convenu aussi d’une nouvelle “mise en place” qui a bientôt éclaté, car les deux ont jeté l’éponge. Comment maintenant cela se passe avec « l’ouverture » de la pièce et que comprenez-vous en fait par cela ?

MORETTI: Für dieses Weiterentwickeln einer Inszenierung, was ja auch Regisseure wie Christian Stückl beim Besetzungswechsel praktizierten, haben die Festspiele extra sechs Wochen Probenzeit anberaumt. Das Problem von Mertes und Crouch war dann leider, dass sie plötzlich der Meinung waren, dass jede Veränderung die Statik ihrer Inszenierung gefährdet. Es musste also sehr schnell ein neuer Regisseur gesucht werden, und nach einer Woche habe ich erfahren, dass Michael Sturminger, der zu dem Zeitpunkt gerade bei den Osterfestspielen inszenierte, einspringt.
MORETTI : Pour ce perfectionnement d’une mise en scène, ce que des metteurs en scène comme Christian Stückl pratiquent aussi par des changements de distribution, le Festival a prévu six semaines de plus pour les répétitions. Le problème de Mertes et Crouch était alors, malheureusement, qu'ils étaient tout à coup d'avis que tout changement mettait en danger l'équilibre de leur mise en scène. Il a fallu rapidement chercher un nouveau directeur, et après une semaine, j'apprends que Michael Sturminger qui met en scène juste à ce moment au Festival de Pâques, entre en jeu.

BÜHNE: Wie sehen Sie diesen legendären Jedermann? Was ist das für eine Figur in Ihren Augen? Und wie muss man ihn heute spielen?
BÜHNE : Comment voyez-vous ce légendaire Jedermann? Qu’est ce personnage à vos yeux ? Et comment doit-on le jouer aujourd’hui?

MORETTI: Niemand muss irgendwas müssen und schon gar nicht eine Figur so oder so sehen oder spielen. Aber bevor ich mich halt so einer Figur nähere, betrachte ich das Stück im Konnex seiner Entstehung, dabei tun sich oft überraschende Perspektiven auf, nicht nur, was den Jedermann selbst betrifft. Diese Figur ist ja nicht psychologisch durchkomponiert, deswegen bietet sie auch viel Raum, den jeder auf seine Weise füllt und auch gefüllt hat.
MORETTI : Personne ne doit devoir quelque chose et déjà pas du tout voir ou jouer un personnage de telle ou telle façon. Mais avant que je me rapproche seulement d’un tel personnage, j’observe la pièce en connexion avec son développement, avec cela s’ouvrent souvent des perspectives surprenantes, pas seulement en ce qui concerne Jedermann lui-même. Ce personnage n’est pas du tout composé psychologiquement d’un bout à l’autre, c’est pourquoi il offre aussi beaucoup d’espace, que chacun remplit et a aussi rempli à sa manière.

BÜHNE: Ein neuralgischer Punkt für Ihre Zusage, den Jedermann zu spielen, hat man auf der letztjährigen Pressekonferenz auch erfahren, war die Besetzung der Buhlschaft, deren Klischee wohl auch ‚aufgebrochen‘ werden soll? Wie sind Sie und Bettina Hering, die neue Schauspielchefin der Salzburger Festspiele, auf Stefanie Reinsperger gekommen? BÜHNE : Un point névralgique pour votre acceptation de jouer Jedermann, a-t-on aussi appris lors de la Conférence de Presse de l’année dernière, était la distribution de la Buhlschaft, dont le cliché devait aussi être « brisé ». Comment vous et Bettina Hering, la nouvelle directrice de spectacle du Festival de Salzbourg en êtes-vous arrivés à Stefanie Reinsperger ?

MORETTI: Als „neuralgischen“ Punkt habe ich das nicht gesehen, es gab eher eine Lust bei uns beiden, darüber nachzudenken, was denn das für eine Figur sein soll, von der alle immer zu wissen meinen, was sie zu erfüllen hat. Da gibt’s für mich zwei Ansätze: zum einen, was Hofmannsthal wollte, und zum anderen, was die Verselbstständigung dieses erotischen Klischees von vollbusiger Sinnlichkeit betrifft. Wichtiger ist der Erste, denn Hofmannsthal ist durchaus gespalten in dieser Figur zwischen einer Muse im Sinne des Fin de Siècle und einer Vorstellung der mädchenhaften naiven Reinheit. Stefanie Reinsperger ist für mich eine phantasiebegabte, hochdramatische und lebenssprühende Kollegin, mit der ich auf diese Reise gehen will.
MORETTI : Je n’ai pas vu cela comme un point “névralgique”, il y avait plutôt une envie chez nous deux, de réfléchir à cela, à ce qu’alors un personnage, dont tous pensent toujours savoir, ce qu'il doit accomplir. Il y avait là pour moi deux angles d’approche : d’un côté, ce qu’Hoffmansthal voulait, et d’autre part, ce qui concerne le fait de se libérer de ce cliché érotique d’une sensualité plantureuse. Le plus important est le premier, car Hofmannsthal est divisé pour ce personnage entre une muse au sens de la fin de siècle et une représentation d’une pureté naïve de jeune fille. Stefanie Reinsperger est pour moi une collègue douée d’imagination, hautement dramatique et pleine de vie, avec laquelle je veux faire ce voyage.

BÜHNE: Sie haben 2002 bis 2005 in Christian Stückls Inszenierung den Guten Gesell und einen furiosen Teufel gespielt. Was war das für eine Erfahrung, auf dem Domplatz zu spielen?
BÜHNE : Vous avez joué de 2002 à 2005 dans la mise en scène de Christian Stückl le bon compagnon et un diable furieux. Quelle expérience était-ce de jouer sur la place de la Cathédrale ?

MORETTI: Für mich ist das immer noch eine unglaublich lebendige Erinnerung, und ich hab’ gedacht, dass sie mich auch mehr beeinflussen würde, als sie es jetzt tatsächlich tut. Mit dem Jedermann ist eine andere Figur gekommen, ein anderes Tempo, ein anderes Thema, eine andere Ökonomie und ein anderes Ziel.
MORETTI : Pour moi, c’est toujours encore un souvenir incroyablement vivant, et j’ai pensé que cela m’aurait davantage influencé que cela ne le fait maintenant en réalité. Avec Jedermann, un autre personnage est arrivé, un autre tempo, un autre sujet, une autre économie et un autre but.

BÜHNE: Damals war Peter Simonischek der Jedermann. Haben Sie schon damals insgeheim Gedanken gehegt, wie man das anders anlegen könnte?
BÜHNE : A l’époque, Peter Simonischek était Jedermann. Avez-vous déjà à l’époque nourri secrètement des pensées, comment on pourrait mettre cela en place autrement ?

MORETTI: Nein, das wär’ mir nicht eingefallen, dazu hab’ ich auch mit meinem Teufel viel zu viel Hetz gehabt. In der Sonne schwitzend, hat mir der Jedermann eher leid getan in diesem Hitzemarathon. Der Peter Simonischek hat das so wunderbar gespielt, mit großem Einsatz, mit viel Kraft, mit allem, was ihn ausmacht, und das ist eine ganze Menge.
MORETTI: Non, cela ne m’est pas venu à l’esprit, en plus, j’avais déjà trop à faire avec mon Diable. Transpirant sous le soleil, Jedermann m’a plutôt fait pitié dans ce marathon en pleine chaleur. Peter Simonischeck a joué cela merveilleusement, avec un grand engagement, avec beaucoup de force, avec tout ce qui le compose, et c’est beaucoup.

BÜHNE: Sie haben verraten, dass Sie schon zweimal angefragt wurden, den Jedermann zu übernehmen. War das vor oder nach ihrer Teufel-Zeit? Und Sie haben weiter verraten, dass Sie abgelehnt haben, weil Sie noch nicht so weit waren. Was heißt das? Was für Tücken hat diese Rolle, dass man eine gewisse Reifestufe erreicht haben muss?
BÜHNE: Vous avez révélé, que l’on vous avait déjà proposé deux fois de reprendre le rôle de Jedermann. Etait-ce avant ou après votre époque du Diable ? Et vous avez ensuite révélé que vous aviez refusé car vous n’étiez pas encore prêt ? Que signifie cela ? Quels sont les écueils de ce rôle, pour lesquels on doit avoir atteint une certaine maturité ?

MORETTI: Nein, das hat damals schon mit der Option einer Neuinszenierung zu tun gehabt; und beim zweiten Mal war es ein Zeitproblem. Aber was Sie da von Tücken und Reifestufe sagen, also ich finde die Rolle gar nicht tückisch, und die Reifestufe hat mit dem Reifungsprozess zu tun, den die Figur durchläuft. Sonst dürfte man ja überhaupt nix spielen, denn wer von uns hat schon die Reife eines Hamlet, eines Faust oder oder .
MORETTI : Non, à l’époque, cela avait déjà à voir avec l’option d’une nouvelle mise en scène et la deuxième fois, c’était un problème de temps. Mais ce que vous dites à propos des écueils et de la maturité, donc, je ne trouve pas du tout le rôle perfide et la maturité a à voir avec le processus de maturation que le personnage traverse. Sinon, on ne pourrait d’ailleurs rien jouer, car qui d’entre nous a déjà la maturité d’un Hamlet, d’un Faust, ou autre.

BÜHNE: Sie kennen sicher all die böse Kritik, die es zum Jedermann immer schon gegeben hat und weiter geben wird. „Aberwitziger Dreck“, nannte ihn Karl Kraus. Für Alfred Kerr war er nur das „Surrogat einer Dichtung“, und eine „Verwesungskonserve“ wurde er auch schon genannt. Was sagen Sie zu der weit verbreiteten, rabiaten Ablehnung des Stücks?
BÜHNE: Vous connaissez certainement toutes les mauvaises critiques qu’il y a eues autour de Jedermann et qu’il y aura encore. Karl Kraus l’appelait. « De la merde folle ». Pour Alfred Kerr, c’était seulement “Un succédané d’une poésie” et elle a déjà été appelée une « décadence mise en conserve ». Que dites-vous du rejet généralisé, enragé de la pièce ?

MORETTI: Ja, das kann ich natürlich nachvollziehen, weil sich das Stück einem an entscheidenden Momenten immer wieder so sperrt, als würde es sich selbst ein Scheit zwischen die Beine hauen. Dann gibt es dieses Flüchten in den Jargon einer konservativen Ideologie, in so ein deutschtümelndes Hans-Sachs-Herrenspiel, bei dem die Unterscheidungskategorie war: Je besser der Schauspieler, desto mehr überhört man den Text. Aber das ist eben nicht alles. Dieses Stück ist nicht nur ein Faszinosum, thematisch, was die Generalfrage unserer Zeit betrifft: Glaube, Ausuferung, Zerfransung unserer Kultur, die in unseren Köpfen auf ewig zementiert scheint, sondern auch theatralisch: Dieses Spektakel funktioniert einfach, und man kann sich ihm nur schwer entziehen, wenn man mal die Karte gezogen hat und im Zug drin sitzt, auch als Zuschauer.
MORETTI: Oui, je peux bien sûr suivre cela, parce la pièce se bloque toujours à l’un de ces moments décisifs, comme si elle se mettait elle-même une bûche entre les jambes. Alors il y a cette évasion dans le jargon d’une idéologie conservatrice, dans un tel jeu de tumulte allemand de Hans Sachs*, pour lequel les catégories de différences étaient : Meilleur est l’acteur, moins on entend le texte. Mais ce n’est justement pas tout. Cette pièce n’est pas seulement fascinant, thématique, de ce qui concerne la question générale de notre époque : la foi, la dégénération, le morcellement de notre culture qui semblent éternellement cimentés dans nos têtes, mais aussi théâtrale : ce spectacle fonctionne simplement, et l’on peut difficilement y échapper, si on a tiré la carte et qu’on prend le train, aussi en tant que spectateur. * poète allemand (1494-1576)

BÜHNE: Und jetzt die Gretchenfrage, die zu diesem Thema kommen muss und die Sie als Faust am Burgtheater bei jeder Vorstellung gehört haben: Wie halten Sie es mit der Religion?
BÜHNE : Et maintenant la question épineuse, qui doit arriver sur ce sujet et que vous avez entendu en tant que Faust au Burgtheater lors de chaque représentation : Quelle est votre position avec la religion?

MORETTI: Nun, die Generalfrage lautet hier eher: Irgendwann muss man sich, vor sich selber oder wem auch immer, dafür verantworten, wie man gelebt hat. Irgendwann, wenn es so weit ist. Und das trifft jeden, irgendwann. Das hat auch, aber nicht notwendig und ausschließlich mit der Religion zu tun.
MORETTI : Maintenant, la question générale serait plutôt ici : A un moment donné vous devez, pour vous-même ou pour quiconque, être responsable de la façon dont vous avez vécu. N’importe quand, le moment venu. Et cela concerne chacun, à un moment donné. Cela a aussi à voir, mais pas nécessairement et uniquement avec la religion.

BÜHNE: Glauben Sie wirklich, dass ein Typ wie der Jedermann, der ja eigentlich nicht den Durchschnitt repräsentiert, sondern das eine Prozent Reiche, denen die Welt gehört, glauben Sie also, dass sich so ein Typ echt läutert oder ist es nur ein frommer Wunsch des Dichters? Jesus hat bekanntlich dazu gesagt: Eher geht ein Kamel durch ein Nadelöhr, als dass ein Reicher in das Reich Gottes gelangt.
BÜHNE : Croyez-vous vraiment qu'un gars comme Jedermann, qui en réalité ne représente pas l'homme moyen, mais ce un pour cent de riches qui possèdent le monde, croyez-vous donc que ce genre de gars purifie réellement ou est-ce juste un vœu pieux du poète? Il est connu que Jésus a dit à ce sujet : il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

MORETTI: Hofmannsthal war ja Kapitalismus-Kritiker, wenn auch ein moderater, kein Barrikadenstürmer natürlich. Ich denke, es ging ihm hier wohl auch um die Hoffnung darauf, dass Läuterung, wie Sie es nennen, möglich ist, für den Einzelnen und für eine Gesellschaft. Läuterung heißt nichts anderes als Erkenntnis. Ich weiß auch nicht, wie sich das umsetzen lässt, dass Jedermann eben auch jeder Mann ist. Er ist einem Denksystem hörig, das nur funktioniert, weil es die Folgen des eigenen Handelns komplett ausblendet, so wie wir das auch ständig tun. Das ist auch das, was ihm da passiert. Und es scheint so, als wär’ er nur stoppable, wenn der große Schnitt kommt.
MORETTI: Hofmannsthal était en effet un critique du capitalisme même si c'était un modéré, pas un révolutionnaire, naturellement. Je pense qu'il avait sans doute aussi l'espoir que la purification, comme vous l'appelez, est possible pour l'individu et pour une société. La purification ne signifie rien d'autre que la connaissance. Je ne sais pas comment cela peut être mis en œuvre que Jedermann est justement Monsieur Tout le monde. Il est dépendant d'un système de pensée qui fonctionne seulement parce qu'il cache complètement les conséquences de ses propres actions, tout comme nous le faisons tout le temps. C'est aussi ce qui lui arrive ici. Et il semble qu'on ne puisse l'arrêter que lorsque la grande faucheuse arrive.

BÜHNE: Was hat Religion überhaupt noch für eine Funktion in unserer neoliberalen Zeit, in der nur noch an die Rendite geglaubt wird? Liefert sie den Weihrauch für die allwaltende Gier des Mehr und immer Mehr sowie für die Menschen, die unter die Räder dieser Gier kommen?
BÜHNE: Qu'est ce que la religion en général a encore comme fonction dans notre ère néolibérale dans laquelle on ne pense qu'au rendement? Fournit-elle l'encens pour la cupidité dévorante du plus et toujours plus également pour les gens qui sont écrasés sous les roues de la cupidité?

MORETTI: Na, da haben Sie ja das berühmte Wort ausgesprochen: Wenn 89 Prozent der Bildungsklasse inklusive politischer Journalisten immer noch glauben, dass Neoliberalismus etwas Liberales wäre, haben wir schon den Denkfehler. Und wenn Religion überhaupt eine gesellschaftliche Funktion hat, dann doch die, dass sie ein ethisches Korrektiv ist, auch für den Einzelnen.
MORETTI: Eh bien, vous avez bien prononcé le mot juste: Si 89 pour cent de la classe de formation, y compris les journalistes politiques, croient encore que le néo-libéralisme est quelque chose libéral, nous avons l'erreur de raisonnement. Et si la religion en général a une fonction sociale, alors c'est bien elle qui est un correctif éthique, aussi pour l'individu.

BÜHNE: Ist der Jedermann vielleicht nichts anderes als ein schönes Erlösungsmärchen, geadelt durch die Kulisse des Salzburger Domplatzes und die Elite der Schauspielkunst, die das alljährlich präsentiert?
BÜHNE: Jedermann n'est-il peut être rien de plus qu'un beau conte de fées anobli par la toile de fond de la place de la cathédrale de Salzbourg et l'élite de l'art dramatique, qui la présente chaque année

MORETTI: Ja ... Nein.

MORETTI: Oui… Non.

BÜHNE: Und das wahre Schlusswort hat der Teufel, nachdem ihm seine Beute, der Jedermann, weggeschnappt wird: „Die Welt ist dumm, gemein und schlecht / Und geht Gewalt allzeit vor Recht, / Ist einer redlich, treu und klug / Ihn meistern Arglist und Betrug“?
BÜHNE Et c'est le diable qui a le vrai dernier mot après que sa proie, Jedermann, lui a été arrachée: « Le monde est stupide, méchant et mauvais / Et la violence passe toujours avant le droit / si un homme est honnête, loyal et intelligent / la malice et la fraude ont raison de lui" ?

MORETTI: Das Schönste am Teufel ist, dass er unbedingt Recht hat und niemand auf der Welt niemals so sicher war, den richtigen Deal in trockene Tücher gebracht zu haben. Nur macht er die Rechnung ohne den Wirt: Denn es gibt halt so was wie Erkenntnis, wenn auch manchmal nur im Märchen.
MORETTI: Le plus beau au sujet du Diable, est qu'il a tout à fait raison et personne au monde n'a jamais été aussi sûr d'avoir fait la bonne affaire. Mais il ignore quelque chose : car il existe quelque chose comme la connaissance, bien que parfois seulement dans les contes de fées.
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