TOBIAS MORETTI

TOBIAS MORETTI

Jedermann 2020 : Interview TT.com

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Auf Krönung folgt Hofübergabe: Moretti spielt letztmals Salzburger Jedermann
Le couronnement est suivi de la transmission : Moretti joue pour la dernière fois Jedermann à Salzbourg.

Tobias Moretti gibt heuer letztmals den Jedermann in Salzburg, neue Rollen bei den Festspielen hält er sich offen. Mit den Corona-Beschränkungen lernte er zu leben, dankbar dafür, überhaupt auftreten zu können.
Tobias Moretti joue cette année pour la dernière fois Jedermann à Salzbourg, il reste ouvert pour de nouveaux rôles lors du Festival. Il a appris à vivre avec les restrictions dues au Corona, reconnaissant de pouvoir jouer.

Die Salzburger Festspiele starten am 1. August in ihr 100-Jahr-Jubiläum. Sie sind damit per definitionem der „Jahrhundert-Jedermann“ – mit welchem Gefühl in dieser speziellen Zeit?
Le Festival de Salzbourg démarre le 1er Août pour son centenaire. Vous êtes donc par définition « Le Jedermann du Siècle » - avec quels sentiments dans cette période spéciale ? 

Tobias Moretti: Es ist eine große Ehre, als „Jahrhundert-Jedermann“ der Salzburger Festspiele auf dem Domplatz zu stehen, zumal es gerade in diesem Jahr eine besondere Bedeutung hat. Dieses Stück stülpt sich wie ein Spiegelbild über unsere Gesellschaft und unseren Blick. Es gibt fast so etwas wie eine beunruhigende Kongruenz zwischen dem Stück und unserer Zeit. Gerade heuer ist es besonders gegenwärtig, wie sich die Menschen vor 100 Jahren gefühlt haben müssen, nach dem 1. Weltkrieg und dem Zusammenbruch der österreichischen Gesellschaftskultur, die Spanische Grippe im Nacken.
Tobias Moretti : C'est un grand honneur de se tenir sur la place de la cathédrale en tant que "Jedermann du siècle" du festival de Salzbourg, d'autant plus que cela revêt une signification particulière cette année. Cette pièce est le reflet de notre société et de notre regard. Il y a presque quelque chose comme une coïncidence troublante entre la pièce et notre époque. Cette année en particulier, il est particulièrement actuel de voir comment les gens ont dû se sentir il y a 100 ans, après la Première Guerre mondiale et l'effondrement de la culture sociale autrichienne, avec la grippe espagnole aux fesses.

Sie geben heuer zum vierten Mal seit 2017 den Salzburger Jedermann, mit Caroline Peters erleben Sie schon die dritte Buhlschaft. Wie schwer ist es, sich immer wieder auf neue Mitspielerinnen einzustellen?
Vous jouez cette année pour la quatrième fois depuis 2017 Jedermann à Salzbourg, avec Caroline Peters, vous faites déjà l’expérience de votre troisième Buhlschaft. A quel point est-il difficile de s’adapter encore et toujours à de nouvelles partenaires ?

Moretti: Wir waren letztes Jahr ziemlich erstaunt, als Valery Tscheplanowa für ein Filmprojekt die heurige Teilnahme abgesagt hat. Und daher ist es mir eine besondere Freude, dass Caroline Peters, die ihrer Buhlschaft einen völlig anderen Zugang und Charakter verleiht, heuer meine Partnerin ist. Wir sind Kollegen am Burgtheater, aber noch nie miteinander auf der Bühne gestanden. Caroline ist eine sehr klare, offensive Kollegin, unsere Sprache und unsere Denkweise haben einen gemeinsamen Sog. Das ist von großem Vorteil.
Moretti : Nous avons été assez surpris l'année dernière lorsque Valery Tscheplanowa a annulé la participation de cette année pour un projet de film. C'est donc un plaisir particulier pour moi que Caroline Peters, qui donne à sa Buhlschaft une approche et un caractère complètement différents, soit ma partenaire cette année. Nous sommes collègues au Burgtheater, mais nous n'avons jamais été sur scène ensemble. Caroline est une collègue très claire et combative, notre langage et notre façon de penser ont un point commun. C'est un grand avantage.

Michael Sturminger führt seit 2017 Regie. Gibt es heue­r im Jubeljahr markante Änderungen in der Inszenierung des „Jedermann“?
Michael Sturminger dirige la mise en scène depuis 2017. Y-a-t-il dans cette année d’anniversaire des changements notables dans la mise en scène de « Jedermann » ?

Moretti: Änderungen gibt es immer und muss es auch geben, und der Charakterwechsel einer Buhlschaft ist eine markante Änderung. Das übliche Klischee der bezirzenden Verführung oder der bürgerlichen Vorstellung von Erotik, mit der sich viele Buhlschaften zu messen hatten, ist bei Caroline allein schon dadurch ausgehebelt, dass sie einen äußerst skurrilen, witzigen Ansatz für die Figur hat und der Verführung neue Farben gibt. Man kann ja den Jedermann auch zum Lachen bringen, beispielsweise.
Moretti : Il y a toujours des changements, et il doit y en avoir, et le changement de caractère d'une Buhlschaft est un changement important. Le cliché habituel de la séduction envoûtante ou de la représentation bourgeoise de l'érotisme avec laquelle de nombreuses Bulhschaft ont dû se mesurer est, dans le cas de Caroline, effacé par le seul fait qu'elle a une approche extrêmement bizarre, pleine d'esprit, du personnage et qu'elle donne à la séduction de nouvelles couleurs. On peut aussi faire rire Jedermann, par exemple.

Ihr Bruder Gregor Bloéb, der gute Gesell und Teufel in der Jedermann-Produktion, leidet unter den Corona-Vorschriften, der Abschottung nach außen als Schutz vor Ansteckung: Wie geht es Ihnen damit?
Votre frère Gregor Bloéb, le bon compagnon et le Diable dans la Production Jedermann, souffre des directives liées au Corona, de l’isolement du monde extérieur comme protection contre la contagion. Qu’en est-il pour vous ?

Moretti: Mir helfen diese rigiden Maßnahmen sogar, denn man kann sich in diesem Arbeits­kokon freier bewegen als draußen. Mag sein, dass die Umstände nicht schön sind, doch wir haben nun mal diese Situation und diese Verantwortung. Die Salzburger Festspiele geben uns unter einem gigantischen Aufwand die Möglichkeit, hier so was wie Kunst stattfinden zu lassen, als Kontrapunkt zu dieser Apathie, die nicht nur uns Künstler, sondern die gesamt­e Gesellschaft betrifft.
Moretti : Ces mesures rigides m’aident même, car on peut se déplacer plus librement dans ce cocon de travail qu’à l’extérieur. Les circonstances ne sont peut-être pas agréables, mais nous avons cette situation et cette responsabilité. Le Festival de Salzbourg nous donne la possibilité, à un coût gigantesque, de faire de l’art en contrepartie de cette apathie qui ne nous concerne pas seulement nous les artistes, mais l’ensemble de la société
.Ich kenne Beispiele von großartigen Musikern, Konzertmeistern, Sängern, die, wie ich es neulich gesehen habe, als Lieferando-Fahrer per Fahrrad in orangem Teletubby-Outfit Pizza ausliefern. Dass diese Leute, die mindestens über dasselbe Qualitätsspektrum verfügen wie wir Schauspieler, diesen Umstand mit Würde tragen, richtet mich zum Beispiel wieder gerade. Wir müssen aufpassen, dass wir nicht in Larmoyanz verfallen, wie ich es bei einigen, auch festangestellten, Schauspielern bemerke.
Je connais par exemple des musiciens magnifiques, des concertistes, des chanteurs qui, comme je l’ai vu l’autre jour, livrent des pizzas à vélo en tenue orange Teletubby. Le fait que ces personnes, qui ont au moins la même gamme de qualité que nous, les acteurs, portent ce fait avec dignité, par exemple, me remet d’aplomb. Nous devons veiller à ne pas sombrer dans la larmoyance comme je le constate chez certains acteurs, même employés à plein temps.

Viele Sessel am Domplatz müssen heuer leer bleiben. Kann sich das auf die Aufführung auswirken?
Beaucoup de sièges doivent rester vides cette année sur la Place de la Cathédrale. Cela peut-il affecter les représentations ?

Moretti: Ich glaube nicht, weil der Domplatz, obwohl er von solchen Dimensionen ist, trotzdem etwas Hermetisches, auch Intimes hat. Auch bei den Endproben sitzt vielleicht nur ein Drittel der Leute drin, trotzdem hat man das Gefühl von Bühnenkonzentration und von einem gefüllten Auditorium. Mit der großartigen Schachbrett-Sitzanordnung, die die Festspiele für uns gefunden haben, wird man das Gefühl eines vollen Hauses haben. Und wir alle spüren nach dieser Zeit so eine unbändige Spiellust und Freude und Dankbarkeit, wieder unserem Beruf nachzugehen, dass das alles andere überstrahlt. Es ist natürlich schade für die andere Hälfte der Leute, die schon Karten hatten.
Moretti : Je ne crois pas, car la Place de la Cathédrale, bien qu'elle soit de telles dimensions, a encore quelque chose d'hermétique, voire d'intime. Même lors des dernières répétitions, quand peut-être un tiers seulement des personnes y est assis, on a quand même l'impression d'être concentré sur la scène et d'avoir un auditorium plein. Avec la magnifique disposition des sièges que le festival nous a trouvée, on aura l'impression d'avoir une salle pleine. Et après cette période, nous ressentons tous un tel désir irrépressible de jouer et une telle joie et gratitude de pouvoir à nouveau exercer notre profession, qu'elle éclipse tout le reste. C'est bien sûr dommage pour l'autre moitié des gens qui avaient déjà des billets.

Sie wollen heuer letztmals den „Jedermann“ spielen. Was ist der Grund dafür?
Vous voulez jouer « Jedermann » cette année pour la dernière fois. Quelle en est la raison ?

Moretti: Der 100-jährige Jedermann zu sein, ist so was wie eine Krönung, und es liegt in der Natur des Stücks und seiner Tradition, dass man den Stab nach ein paar Jahren weitergibt. Einen Erfolg bis ins Letzte auszureizen, war nie so mein Ding. Von so einem Ausgangspunkt aus kann man sich wunderbar neuen Aufgaben stellen, denn in unserem Beruf fängt man sowieso immer wieder von vorne an.
Moretti : Être le "Jedermann" du centenaire est une sorte de couronnement, et c'est dans la nature de la pièce et de sa tradition que l'on passe le relais après quelques années. Je n'ai jamais été du genre à pousser un succès jusqu'à ses limites. À partir de ce point de départ, on peut assumer de nouvelles tâches merveilleuses, car dans notre profession, on recommence toujours à zéro de toute façon.

Gibt es Überlegungen, in anderen Rollen nach Salzburg zurückzukehren?
Envisagez-vous de revenir à Salzbourg dans d’autres rôles ?

Moretti: Natürlich gibt es einige Überlegungen, die aber noch nicht konkret sind, sowohl im Schauspiel als auch im Musikbereich. Im Moment freue ich mich über die Präsenz dieses Jahrhundertspektakels. Die Aufführungen finden nicht nur im ORF, sondern auch auf Arte, in Großleinwandkinos in Berlin und Österreich statt. Was ich besonders schön finde, ist, dass die Jedermann-Aufzeichnung auch im Innsbrucker Dom zu sehen sein wird.
Moretti : Bien sûr, il y a quelques réflexions, mais elles ne sont pas encore concrètes, aussi bien dans le spectacle que dans le domaine musical. En ce moment, je suis heureux de la présence de ce spectacle du siècle. Les représentations auront lieu non seulement sur ORF, mais aussi sur Arte, dans des salles de cinéma grand écran à Berlin et en Autriche. Ce que je trouve particulièrement beau, c'est que l'enregistrement de "Jedermann" sera également présenté dans la cathédrale d'Innsbruck.

Der fünfte Teil der „Piefke-Saga“ soll 2021 in Ischgl gedreht werden: Werden Sie als „Joe“ wieder dabei sein?
La cinquième partie de la « Piefke Saga » doit être tournée à Ischgl en 2021. En serez-vous de nouveau dans le rôle de « Joe » ?

Moretti: Als Felix Mitterer uns während des Lockdowns mitgeteilt hat, dass ihm der ORF dafür grünes Licht geben würde, waren wir „Überlebenden“ (haha) natürlich dabei. Allerdings kommt es auf die Schärfe des Drehbuchs an, denn dieses Thema muss man in der heutigen Zeit sicher anders erzählen als vor 30 Jahren. Und wenn man wieder so einen Markstein schaffen will, kann man sich auch nicht damit begnügen, die aktuell üblichen Verdächtigen an den Pranger zu stellen. Die Auseinandersetzung mit dieser ganzen Tourismusdekadenz muss man sicher abstrakter und radikaler angehen.
Moretti : Quand Felix Mitterer nous a dit, pendant le confinement, que l'ORF lui donnerait le feu vert pour cela, nous, les "survivants" (haha), étions bien sûr là. Cela dépend toutefois de la finesse du scénario, car ce sujet doit sûrement être raconté différemment dans le monde d'aujourd'hui qu'il y a 30 ans. Et si on veut créer à nouveau un tel point de repère, on ne peut pas se contenter de mettre au pilori les suspects habituels du moment. Nous devons certainement adopter une approche plus abstraite et plus radicale de toute cette décadence du tourisme.

Der neue Leiter der Volksschauspiele Telfs, Christoph Nix, will Sie als Gast­regisseur nach Telfs holen. Werden Sie kommen?
Le nouveau directeur du Théâtre Populaire de Telfs, Christoph Nix, veut vous faire venir à Telfs en tant que metteur en scène invité. Y viendrez-vous?

Moretti: Diese Telfer Volksschauspielsache (Felix Mitterer und der Gründungsverein der Volksschauspiele haben sich im Streit von der neuen Führung abgewandt, Anmerkung) habe ich nicht wirklich mitbekommen. Das Wichtigste an so einer Institution ist der Ausgangspunkt – wie sie entstanden ist. Als Tiroler Schauspieler hat man sich ohnehin mit der Schizophrenie zwischen seiner Biographie in der Heimat und dem Schauspielerdasein notgedrungen arrangiert. Größen wie Hans Brenner, Ruth Drexel, Alf Brustellin, der junge Felix Mitterer, später auch Markus Völlenklee und Guntram Brattia – allesamt Tiroler von internationalem Renommee – haben sich damals zusammengetan, um ihren künstlerischen Anspruch mit den eigenen Wurzeln zu verbinden. Daraus entstand eine neue Form von Volkstheater und zum Teil sogar außergewöhnliches Theater.
Moretti: Je n’ai pas vraiment entendu parler de cette affaire du théâtre populaire de Telfer (Remarque :Felix Mitterer et l’association fondatrice du théâtre populaire, se sont détournés de la nouvelle direction dans le conflit). La chose la plus importante à propos d’une telle institution est son point de départ - comment elle est née. En tant qu’acteur tyrolien, on a dû faire face à la schizophrénie entre sa biographie dans sa patrie et le fait d’être acteur. Des grands noms tels que Hans Brenner, Ruth Drexel, Alf Brustellin, le jeune Felix Mitterer, plus tard Markus Völlenklee et Guntram Brattia - tous tyroliens de renommée internationale - ont alors uni leurs forces pour combiner leurs aspirations artistiques avec leurs propres racines. Cela a donné naissance à une nouvelle forme de théâtre populaire et même, en partie, à un théâtre extraordinaire

.Lässt sich das in die Gegenwart übertragen?
Cela peut-il être transposé au présent ?

Moretti: Als Schauspielstudent in meiner ersten Rolle in Telfs durfte ich erleben, dass sich Regiekapazunder und Kritikergrößen in Telfs einfanden, um dieses Spektakel zu bestaunen. Dies hat mich unglaublich mit Stolz erfüllt und meiner Identität ein künstlerisches Fundament gegeben. Diesen Geist gilt es wieder lebendig werden zu lassen – oder sonst die Sache in Ehren zu begraben.
Moretti: En tant qu'étudiant en théâtre dans mon premier rôle à Telfs, j'ai pu constater que de grands réalisateurs et critiques se réunissaient à Telfs pour s'émerveiller de ce spectacle. Cela m'a rempli d'une incroyable fierté et a donné à mon identité une base artistique. Il est important de faire revivre cet esprit - ou alors de l'enterrer en son honneur.

Die Fragen stellte Markus Schramek
Les questions étaient posées par Markus Schramek.
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