TOBIAS MORETTI

TOBIAS MORETTI

Interview NEWS.at : Tobias Moretti : Mein Kampf mit Hitler

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Une très intéressante interview de Tobias à propos de son rôle d'Hitler dans "Speer & Er"
Ein sehr interessantes Interview von Tobias bezüglich seiner Rolle von Hitler in "Speer und Er"
Traduction suivra / Übersetzung wird folgen

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Le texte de l'interview avec la traduction / Der Text des Interviews und die Übersetzung :

Tobias Moretti: Mein Kampf mit Hitler
Tobias Moretti : Mon combat avec Hitler
• Sein Horrortrip in Hitlers Wahnwelt
• Plus: Die große Österreich-Abrechnung
Son voyage d’horreur dans le monde de folie d’Hitler
Plus : le grand réglement de comptes de l’Autriche

Schmales Oberlippenbärtchen, wirre Frisur: Er meinte, sie könnten ihn für Charlie Chaplin halten. Er meinte, sie könnten über ihn lachen.  Doch sie hielten ihn nicht für Charlie Chaplin, und sie lachten auch nicht. Sie rannten davon. Vor ihrem eigenen Vater. Dem Mann mit der Hitler-Fratze.

Die fünfjährige Antonia und der vierjährige Lenz, die Kinder von Tobias Moretti, rannten, obwohl sie noch gar nichts von den Gräueltaten jener Figur wussten, die ihr Papa darstellte. Darstellen musste. Von der Figur, die zumindest vorübergehend düstere Schatten auf sein Alltagsleben warf.
Ab 9. Mai (20.15 Uhr, ORF 2) ist Moretti in Heinrich Breloers dreiteiligem Dokudrama „Speer und Er“, das die Männerfreundschaft zwischen dem NS-Rüstungsminister Albert Speer und dem Braunauer Despoten akribisch nachzeichnet, zu sehen. Als Adolf Hitler.

Etroite moustache au dessus de la lèvre supérieure, coiffure confuse : Il pensait, qu’ils pourraient le prendre pour Charlie Chaplin. Il pensait, qu’ils pourraient rire de lui. Pourtant, ils ne l’ont pas pris pour Charlie Chaplin et ils n’ont pas ri non plus. Ils se sont plutôt enfuis. Devant leur propre père. L’homme avec la figure grotesque d’Hitler.  Antonia, 5 ans et Lenz, 4 ans, les enfants de Tobias Moretti, couraient, bien qu'ils ne sachent rien du tout des horribles actions du personnage que leur papa interprétait. Devait interpréter. Devant le personnage, qui au moins temporairement, jetait des ombres sombres sur sa vie quotidienne.

A partir du 9 Mai (20H 15 – ORF2) Moretti est à voir, dans le drame documentaire en 3 parties d’Heinrich Breloers „Speer & Er“ qui relate de façon méticuleuse l’amitié entre le Ministre de l’Armement NS Albert Speet et le Despote de Braunauer. Dans le rôle d’Adolf Hitler.

Morettis Metamorphose. In NEWS spricht Österreichs beliebtester TV-Star erstmals ausführlich über die schwierigste Rolle seines Lebens – und über den Psychotrip, zu dem sein Eintauchen in die braune Wahnwelt des Diktators werden sollte: Es begann mit einer „quälenden Wesensveränderung“, die sich stets zwei, drei Tage vor Drehbeginn einer Szene einstellte – und die schließlich zu einer „zeitweiligen Verschmelzung mit Hitler“ führte. Moretti: „An normales Familienleben war nicht zu denken, ich kam nur zum Essen aus meinem Arbeitszimmer.“

Sein Leid an Hitler hat Moretti überwunden. Doch sein Österreichbild von heute hat es dennoch entscheidend geprägt. In einem seiner raren Interviews spannt der 45-jährige Tiroler einen gewaltigen Bogen von den Sünden der Zeitgeschichte zu den Zynismen der neuen Eliten.

Tobias Moretti, einmal Hitler und zurück – seine Abrechnung mit dem Gestern, seine Angst vor dem Heute …

La métamorphose de Moretti : Dans News, la star télé favorite de l’Autriche parle pour la 1ère fois en détail du rôle le plus difficile de sa vie – et à propos du voyage psychologique que le fait de plonger dans le monde de folie brune du dictateur devait devenir : cela commençait par un torturant changement de nature qui se soldait toujours deux ou trois jours avant le début du tournage d’une scène et qui finalement amenait à „une fusion temporaire avec Hitler“. Moretti : Une vie de famille normale n’était pas envisageable. Je sortais seulement de mon bureau pour manger.

Moretti a surmonté sa souffrance d’Hitler. Mais elle a eu un impact décisif sur son image de l’Autriche d’aujourd’hui. Dans une de ses rares interviews, le tyrolien de 45 ans dresse un parallèle énorme entre les péchés de l’histoire contemporaine et le cynisme de la nouvelle élite

Moretti, Hitler une fois et retour en arrière – Son réglement de comptes avec le passé, sa peur d’aujourd’hui…

NEWS: Herr Moretti, wie fühlt man sich, wenn man als amtierender Hitler vom Dienst erstmals vom Heldenplatz-Balkon blickt?

NEWS : Mr Moretti, comment se sent-on lorsque l’on regarde pour la première fois en tant qu’Hitler par intérim en service depuis le Balcon de la Place des Héros ?

Moretti: Hat da nicht auch schon der Karli Schranz runter geschaut?

Moretti : Karli Schranz n’a-t-il pas déjà regardé en bas de là ?

NEWS: Nein, das war vom Balkon des Bundeskanzeleramts, aber punziert hat den Nationalbiblio-theks-Balkon wohl eher ein anderer.

NEWS : Non, c’était le balcon de la chancellerie, mais cela aurait pu être aussi bien le balcon de la Bibliothèque Nationale plutôt qu’un autre.

Moretti : Ich habe mir diesen Balkon immer viel intimer und kleiner vorgestellt. Niemals hätte ich gedacht, dass einen beim Blick auf diesen riesigen Platz und die prunkvollen Ringstraßenbauten die Zeitraffer-Assoziationen derart übermannen. Ich habe gelernt, mit Hitlers Augen zu sehen, das verstärkt den Eindruck: Ins Hintergrund den bröckelnden Klassizismus der sterbenden Monarchie, die er noch als junger Zuzügler erlebt hatte, davor die ekstatischen Massen, die ihm bei seinem Wien-Comeback zujubelten - für Hitler war der große Auftritt auf dem Heldenplatz Teil seiner gigantomanischen Todessehnsucht. Doch die Massen dort unten, die hielten die beginnende Höllenfahrt für die märchenhafte Neudefinition einer Weltordnung. Man hatte damals ein anderes Begeisterungspotenzial für offensive Führerpersönlichkeiten. Das ist wohl im heutigen Medienzeitalter, wo jeder per Mausklick selber Diktator spielen kann, nicht mehr ganz nachvollziehbar.

Moretti : Je me suis toujours représenté ce balcon beaucoup plus intime et plus petit. Jamais je n’aurai pensé, que d’un regard sur cette place immense et les magnifiques constructions du Ring, les associations en accéléré submergeraient tellement. J’ai appris à voir avec les yeux d’Hitler, cela renforce l’impression : en arrière plan du classicisme s’émiettant de la monarchie agonisante, qu’il avait encore éprouvé en tant que jeune nouvel arrivant, devant les foules extatiques qui l’acclamaient lors de son retour à Vienne. – pour Hitler, la grande scène sur la place des héros étaient une partie de sa nostalgie mégalomaniaque de la mort. Mais les masses là, en bas, ceux-là tenaient la descente aux enfers naissante pour une nouvelle définition féérique d’un ordre mondial. On avait à l’époque un autre potentiel d’enthousiasme pour les personnalités dirigeantes offensives. Ceci n’est plus du tout compréhensible dans la période de médias actuelle, où, chacun, d’un clic de souris peut jouer lui-même un dictateur.

NEWS: Bedeutet es denn einen Leidensprozess, sich in einen Menschen wie Hitler hineinzuversetzen?

NEWS : Cela représente-t-il donc un processus de souffrance, de se mettre dans la peau d’un homme comme Hitler ?

Moretti: Während längerer Drehpausen konnte ich Hitler völlig abschütteln. Doch zwei, drei Tage vor dem Beginn einer neuen Szene stellte sich immer wieder aufs Neue eine quälende Wesensveränderung ein. Ich habe mich in mein Kammerl zurückgezogen und war völlig unfähig,
ein normales Familienleben zu führen. Ich habe während dieser Zeit mit niemandem geredet, sogar in meinem Arbeitszimmer geschlafen. Nur zum Essen bin ich rausgekommen.

Moretti : Pendant les plus longues pauses durant le tournage, je pouvais complètement me débarrasser d’Hitler. Pourtant, deux ou trois jours avant le début d’une nouvelle scène, se présentait toujours et encore de nouveau un changement de nature douloureux. Je me suis retiré dans ma chambre et était complètement incapable de mener une vie de famille normale. Pendant cette période, je n’ai parlé à personne, j’ai même dormi dans mon bureau. Je sortais seulement pour manger.

NEWS: Ertappt man sich während des Rollenstudiums dabei, Mitleid oder Sympathie für einen Massenmörder zu empfinden?

NEWS : Arrive-t-il que l’on ressente pendant l’étude d’un rôle comme cela, de la compassion ou de la sympathie pour un meurtrier en série ?

Moretti: Mitleid sicher nicht, er hat sich ja auch selber nicht bemitleidet, auch wenn er zum Schluss ein bisserl sentimental geworden ist. Sympathie? Ja, selbstverständlich. Und zwar im Sinne einer zeitweiligen Verschmelzung mit Hitler, in Momenten, wo seine Perspektive keine fremde mehr war sondern zu meiner eigenen wurde, wo sein Denken zwangsläufig auf mich überschwappte.

Moretti : Certainement pas de la compassion, il n’a pas eu non plus de compassion pour lui-même, même quand à la fin, il est devenu un peu sentimental. Sympathie ? Oui, naturellement. Et certes dans le sens d’une fusion temporaire avec Hitler, dans les moments où sa perspective n’était plus étrangère mais devenait la mienne propre, où ses pensées me submergeaient inévitablement.

NEWS: Pathetisch formuliert könnte man sagen, das Böse hat von Ihnen Besitz ergriffen.

NEWS : Formulé de façon pathétique, on pourrait dire que le mal s’est emparé de vous.

Moretti: In dem Moment, wo man Hitler spielt, sieht man ihn nicht mehr von außen, man verschmilzt mit dieser Figur, man ist Hitler! Das Merkwürdige wie die allmähliche Simplifizierung seiner Perspektiven auf einen überspringt und zur eigenen wird: Man denkt einfach nicht
mehr nach - das ist gespenstisch, wenn man über den Holocaust so kalt und nüchtern spricht. als wäre er nichts als ein mathematisch-logistisches-Problem. Das ist eine Katastrophe - so lange, bis man langsam wieder registriert, wer man wirklich ist. Im Nachhinein ist man masslos irritiert über den Funken, der da übergesprungen ist. Aus so einem Horrortrip darf man sich sicherlich nicht allzu oft begeben

Moretti : Au moment où l’on joue Hitler, on ne le voit plus de l’extérieur, on fusionne avec ce personnage, on est Hitler. Le bizarre est que l’on saute la simplification graduelle de sa perspective et qu’elle devient la sienne propre. Simplement, on n’y réfléchit plus. C’est étrange, quand on parle de l’Holocauste si froidement et objectivement, comme si ce n’était rien d’autre qu’un problème mathématico-logistique. C’est une catastrophe, jusqu’à ce que lentement, l’on enregistre de nouveau, qui on est réellement. Par la suite, on est immensément irrité à propos de l’étincelle qui a jailli là. Dans un tel voyage d’horreur, il ne faut certainement pas aller trop longtemps.

NEWS: Beschreiben Sie doch bitte den Punkt, an dem Sie so wie er zu denken begonnen.
NEWS : Décrivez-nous pourtant, s’il-vous-plaît, le point où vous avez commencé à penser comme lui.

Moretti: Da war die Normalität. mit der ich plötzlich Dinge sagte, die ich sonst nie über die Lippen bringen würde. Zum Beispiel ganz klare Angaben über Vernichtungsmechanismen, der pragmatische Umgang mit Selektion -- diese Verselbständigung der Dinge durch Zynismus, die wir ja heute auch noch kennen.

Moretti : Là, c’était la normalité, avec laquelle je disais soudain des choses, qui sinon, ne me seraient jamais venues aux lèvres. Par exemple, les indications tout à fait claires sur les mécanismes de destruction, le contact pragmatique avec la sélection - cette émancipation des choses par le cynisme que nous connaissons aussi encore aujourd'hui.

NEWS: Gibt es Ihrer Meinung nach Parallelen zwischen dem Zynismus der NS-Nomenklatur und den neuen Eliten?

NEWS : A votre avis, y-a-t-il des parallèles entre le cynisme de la nomenclature nazie et la nouvelle élite ?

Moretti : Der Zynismus der einen ist dem der anderen ähnlich, aber nicht derselbe. Man kann den einen nicht mit dem anderen vergleichen, und dennoch sind sie wesensverwandt. Der Zynismus der heutigen Wirtschaftseliten beispielsweise wird medial viel, viel moderater aufgearbeitet : Er wird an der Intensität des Lächelns gemessen, am Grad der Mundwinkelverschiebung nach oben, mit der man Dinge sagt, die man nicht meint. Das war früher anders, die Dämonen von gestern lächelten nicht.

Moretti : Le cynisme de l’un est semblable à celui de l’autre, mais pas le même, On ne peut pas comparer l’un avec l’autre, et pourtant, ils sont, par nature, apparentés. Le cynisme des élites de la société actuelle, par exemple, sera travaillé de façon médiatique beaucoup, beaucoup plus modérément. Il sera mesuré par l’intensité du sourire, au degré de l’angle de déplacement de la bouche vers le haut, avec lequel on dit des choses, que l’on ne pense pas. C’était différent auparavant, les démons d’hier ne riaient pas.

NEWS: Im Gegenteil. Hatten Ihre Kinder eigentlich Angst vor Ihnen und ihrer Hitler-Fratze?

NEWS : Au contraire. Vos enfants avaient-ils vraiment peur de vous et de votre figure grotesque d’Hitler ?

Moretti: Am nachhaltigsten hat mich ihr merkwürdiger Schauder berührt: Es war bei mir daheim in der Garage, und wir hatten einen Maskentermin, und meine Kinder stießen zufällig dazu. Ich mit diesem grotesken Bärtchen und der lächerlichen Frisur! Ich dachte mir, dass sie über diese Figur, deren reale Entsprechung sie ja nicht kannten, genauso unbeschwert lachen würden wie etwa über Charlie Chaplin - doch plötzlich war da eine Irritation, eine intuitive Angst, die sie vor mir davonrennen ließ. Ein Phänomen, für das ich bis heute keine Erklärung habe.

Moretti : Ce qui m’a touché le plus durablement, c’est leur étrange frémissement d’horreur : C’était chez moi dans le garage, et nous avions un rendez-vous de maquillage, et mes enfants sont tombés dessus par hasard. Moi, avec cette moustache grotesque et cette coiffure ridicule. Je me disais, qu’ils riraient aussi légèrement de ce personnage, dont ils ne connaissaient pas l’équivalent réel, que comme à propos de quelqu’un comme Charlie Chaplin – pourtant soudain, il y avait là une irritation, une peur instinctive, qui les ont fait fuir devant moi. Un phénomène, pour lequel je n’ai aucune explication jusqu’à aujourd’hui.

NEWS: Welche Facette an Ihrem zeitweiligen Alter Ego Hitler hat Sie am meisten überrascht?
NEWS : Quelle facette de votre Alter Ego temporaire Hitler vous-a-t-elle le plus souvent surpris?

Moretti: Die Erkenntnis, dass diese kaputte Seele nur einem verletzten Romantiker entspringen konnte - einem Liebenden, der in seiner naiven, subjektiven, starren Vorstellung von Liebe gebrochen wird und deshalb alles, was ihn an das Schöne, Lebenswerte denken lässt,
vernichtet. Ja, Hitler war ein verletzter Romantiker.

Moretti : La connaissance, que cette âme brisée pouvait seulement sortir d’un romantique blessé – un amoureux, qui dans sa conception naïve, subjective, rigide de l’amour sera brisé et qui donc, détruit tout ce qui fait penser à la beauté, à la valeur de la vie. Oui, Hitler était un romantique blessé.

NEWS: Heißt das, dass Sie ihn nicht nur als Täter, sondern auch als Opfer sehen?

NEWS : Cela veut-il dire que vous ne le voyez pas seulement comme coupable, mais aussi comme victime ?

Moretti: Warum Opfer?

Moretti : Pourquoi victime ?

NEWS: Weil Menschen, die verletzt werden, in der Regel Opfer sind.

NEWS : Parce que les hommes, qui sont blessés, sont en règle générale, des victimes.

Moretti: Das Bild vom verletzten Romantiker ist doch nur der Versuch einer Begründung dafür, warum jemand so ganz ohne humane Basis agieren konnte wie er.

Moretti : L’image du romantique blessé est pourtant seulement une tentative de justification pour cela, pourquoi quelqu’un sans aucune base humaine pouvait agir comme lui.

NEWS: Hätten Sie selbst denn aus Ihrem Umfeld und Milieu heraus das Potenzial gehabt, ein guter Nazi zu werden ?

NEWS : Auriez-vous alors eu vous-même de par votre environnement et votre milieu social, le potentiel pour être un bon Nazi ?

Moretti: Mein großer Vorteil wäre wohl gewesen, dass ich vor Vermassung und Entindividuali-sierung eine ganz tief sitzende Angst habe. Ich bin meinem Wesen nach ein Einzelkämpfer, das hätte die Versuchung vielleicht einigermaßen überschaubar gemacht. Ich, ein Nazi!? Andererseits würde heutzutage jeder diese Frage empört mit „Nein!" beantworten - und das ist natürlich Quatsch, eine Lüge. Vielleicht wäre ich ja doch unpolitischer Teil dieser olympischen Euphorie geworden, die damals herrschte - ich weiß es nicht.

Moretti : Mon grand avantage aurait bien été, que j’ai une peur tout à fait profonde de la massification et de la désindividualisation. Je suis, selon ma nature, un combattant individuel, cela aurait peut-être rendu, dans une certaine mesure, la tentation gérable. Moi, un Nazi ? D’autre part, actuellement, chacun serait indigné de cette question et répondrait « Non » - et c’est bien sûr une bêtise, un mensonge. Peut-être serais-je pourtant devenu la partie apolitique de cette euphorie olympique, qui dominait à l’époque – je ne sais pas.

NEWS: Entstammen Sie einer Nazi Familie?

NEWS : Provenez-vous d’une famille Nazie ?

Moretti: Ja und nein, einer meiner Großväter war ein Mitläufer-Nazi, ein Gemüsehändler, der nach dem größtmöglichen wirtschaftlichen Vorteil trachtete. Mein zweiter Großvater war Widerständler - ein gebildeter Mann, der knapp dem KZ entging, weil er als Lehrer einen SS-Mann, der für das letzte Aufgebot Vierzehnjährige anwerben wollte, aus seiner Schule rauswarf. Die Schuld der Großeltern-generation wurde in unserer Familie aber kaum diskutiert, weil der, der intellektuell angreifbar gewesen wäre, ohnedies auf der richtigen Seite stand und der Gemüsehändler sowieso jenseits von gut und böse war. Mit dem konnte man höchstens über die Gefahr des Kartoffelkäfers reden.

Moretti : Oui et non, l’un de mes grands-pères était un sympathisant nazi, un marchand de légumes, qui aspirait à un avantage économique le plus grand possible. Mon second grand-père était un résistant – un homme instruit, qui a échappé de justesse aux camps de concentration, parce qu’en tant qu’enseignant, il avait flanqué à la porte de son école, un SS qui voulait recruter pour le dernier contingent des jeunes de quatorze ans. Cependant, la culpabilité de la génération des grands-parents était à peine discutée, parce que celui, qui aurait été intellectuellement attaquable, se trouvait de toutes façons du côté juste et le marchand de légumes était de toutes façons, au-delà du bien et du mal. Avec celui-ci, on pouvait tout juste parler du danger des doryphores.

NEWS: Und seine geistigen Enkel - halten Sie die teilweise sogar parlamentarisch etablierten Neonazis für eine Gefahr?

NEWS : Et ses petits-fils intellectuels – Tenez-vous les néo-nazis même partiellement établis parlementairement comme un danger ?

Moretti: Auch wenn die heutigen Neonazis als Wechselwählerschaft kurzfristig an Potenz gewonnen haben, eine echte Gefahr sind sie nicht. Ihre Visionen sind die Vergangenheitsträume jener, die der Brutalo-Kapitalismus überrannte, ihre Sehnsüchte sind fast beliebig austauschbar: Die einen sehnen sich nach Honecker, diese Menschen kommen und gehen. Außerdem stinkt braune Wäsche heute ja schon so gegen den Wind, dass man sie sofort orten, moralisch verdammen und medienwirksam weißwaschen kann. Da steckt ja oft mehr politische Koketterie der Sittenwächter dahinter als echtes moralisches Bedürfnis.

Moretti : Même si les néo-nazis d’aujourd’hui ont gagné momentanément en puissance dans le corps électoral, ils ne sont pas un danger véritable. Leur vision est le rêve d’un passé, que le capitalisme brutal foulait aux pieds, leur nostalgie est presque interchangeable à volonté. Certains se languissent d'Honecker, ces hommes vont et viennent. Par ailleurs, les chemises brunes empestent déjà tellement contre le vent, que l’on peut tout de suite les localiser, les condamner moralement et les blanchir de façon médiatique. Là, il s’agit davantage de coquetterie politique des gardiens de la moralité publique que d’un véritable besoin moral.

NEWS: Wie rechtfertigt man sich als jemand, der selbst im TV den Popstar des Bösen gibt, vor der Kritik, dass anlässlich des Jubiläumsjahres pseudowissenschaftliche NS-Weihefestspiele veranstaltet werden?

NEWS : Comment se justifie-t-on, en tant que quelqu’un qui se donne lui-même à la télévision comme la Pop-star du mal, devant la critique, qu’à l’occasion de l’année d’anniversaire, des festivals de consécration pseudo-scientifiques néo-nazis sont organisés ?

Moretti: Durch Qualität. Wir brauchen nicht mehr Hitler-Darsteller, sondern mehr Filme, die uns die Augen öffnen. Auch im Dokumentarfilmbereich gibt es jetzt einen Haufen geldgeiler Trittbrettfahrer, die auf den Zug aufspringen. Sie werden von einem ganz bekannten deutschen Medienhistoriker angeführt, der jetzt das große Geschäft macht. Aber was noch viel schlimmer ist: Nächstes Jahr ist Mozartjahr, womit die nächste Katastrophe programmiert ist.

Moretti : Grâce à la qualité. Nous n’avons pas besoin de davantage de représentations d’Hitler, mais de davantage de films, qui nous ouvrent les yeux. Egalement dans les films documen-taires, où il y a maintenant un tas de profiteurs avides d’argent qui prennent le train en marche. Ils sont maintenant dirigés par un historien médiatique allemand tout à fait connu, qui fait maintenant de cela la grande affaire. Mais ce qui est encore pire : l’année prochaine est l’année Mozart, avec laquelle est programmée la prochaine catastrophe.

NEWS: Ist die Mozart-Verkitschung nicht doch um eine Spur weniger gefährlich einzustufen als die Hitler-Inflation?

NEWS : Est-ce que le fait de rendre Mozart kitsch ne peut-il pourtant pas être dans une certaine mesure considéré comme un peu moins dangereux que l’inflation sur Hitler ?

Moretti: Ich weiß schon, dass Mozart kein Massenmörder, sondern ein himmlischer Bote ist. Aber einen himmlischen Boten in die Senkgrube zu werfen, so dass er zur Kaufhausmusik wird - das ist auch Mord.

Moretti : Je sais déjà que Mozart n’est pas un meurtrier en série, mais un messager céleste. Mais plonger un messager céleste dans l'égoût,  si bien qu’il devient de la musique pour grand magasin, c’est aussi un meurtre.

NEWS: Im „Untergang", der opulenten Verfilmung von Hitlers letzten Tagen, gab Bruno Ganz den Diktator als verwirrten alten Mann mit dem viele, vor allem junge Kinobesucher in ersten Linie Mitleid hatten. Läuft man ein Hitler-Darsteller nicht stets Gefahr, von der heutigen Jugend
fundamental missverstanden zu werden?

NEWS : Dans “La Chute”, l’adaptation cinématographie opulente des derniers jours d’Hitler, Bruno Ganz montre le dictateur comme un vieil homme embrouillé, pour lequel, beaucoup, surtout de jeunes cinéphiles en première ligne, avaient de la compassion. Un interprète d’Hitler ne court-il pas toujours le danger d’être fondamentalement compris de travers par la jeunesse d’aujourd’hui ?

Moretti :“Der Untergang" ist ein fiktives Projekt und von vornherein amerikanisch inspiriert. Unser Projekt ist eine Mischung aus Fiktion und Dokumentation, wir tun nicht so, als waren wir selbst dabei gewesen. Ausserdem wird im„ Untergang," nur eine kurze Zeitspanne erzählt, die sonst hochehrenwerten. Bruno Ganz gut, aber äußerst theatralisch dargestellt wird. Durch diese amerikanische Inspiration entstand ein problematisches Heroenbild. Ich habe junge Leute getroffen, die nach dem Kinobesuch bedauerten, dass die Deutschen den Krieg nicht
gewonnen haben.

Moretti : “La Chute” est un projet de fiction et dès le début, d’inspiration américaine. Notre projet est un mélange de fiction et de documentation, nous ne faisons pas comme si, nous avions été là nous-mêmes. En outre, dans « La Chute», seulement une courte période est racontée, d’ailleurs de façon très honorable. Bruno Ganz est bien, mais interprète de façon extrêmement théâtrale. Au travers de cette inspiration américaine, apparaissait une image de héros problématique. J’ai rencontré des jeunes gens, qui après la séance de cinéma, regrettaient que l’Allemagne n’ait pas gagné la guerre.

NEWS: Reagieren Sie durch Ihre schmerzlichen Hitler-Erfahrungen heute sensibler auf die ganz gewöhnlichen kleinen Alltagsfaschisten ?

NEWS : Réagissez-vous aujourd’hui au travers de votre douloureuse expérience d’Hitler de façon plus sensible aux habituels petits fascistes quotidiens ?

Moretti: Dort, wo der Kleinbürger in Größenwahn verfällt, bekomme ich eine Gänsehaut. Der Hitler hat den Kleinbürger-Revanchismus auf der Straße aufgelesen und so nachhaltig salonfähig gemacht, dass er es bis heute geblieben ist - und sogar zum wichtigsten Spielball der Werbung wurde: Schau, der kann dies und das haben was der da hat, kannst und musst du auch haben. Dass man dafür was leisten muss und unter Umständen länger braucht, das sagt dir keiner. Mir diesen Neidreflexen wird heute genauso brutal gespielt wie in der NS-Zeit- nur mit anderen Mitteln. Man darf nicht immer nur die Vergangenheit dämonisieren wie dieser deutsche Medien-Pseudohistoriker mit seinen Dokumentationen. Das wäre ja eine Katastrophe, wenn man keine Parallelen zur Gegenwart ziehen würde. Das wäre genauso falsch wie die heutige Tendenz, über alles und jeden mit der Faschismuskeule drüberzuziehen. Gewisse Begriffe darf man heute ja nicht einmal mehr in den Mund nehmen, ohne als Faschist oder Reaktionär abgekanzelt zu werden.

Moretti : Là, où le petit-bourgeois tombe dans la mégalomanie, j’attrape la chair de poule. Hitler avait appréhendé la revanche du petit-bourgeois sur la rue, et l’avait rendu si efficacement présentable, qu’il en est resté ainsi jusqu’à aujourd’hui. Et c’est même devenu le jeu de balles le plus important de la publicité : Regarde, celui-ci peut avoir ceci et cela, ce que celui-là a, tu peux et tu dois aussi l’avoir. Ce que l’on doit faire pour cela et que cela nécessite parfois plus longtemps, personne ne te le dit. Pour moi, ces réflexes d’envie sont joués aujourd’hui de façon tout aussi brutale qu’à l’époque du national-socialisme – mais seulement avec d’autres moyens. On ne peut pas toujours seulement diaboliser le passé comme ce pseudo historien médiatique allemand avec ses documentaires. Ce serait une catastrophe si l’on ne tirait aucun parallèle avec le présent. Ce serait exactement aussi faux que la tendance actuelle, de rattraper tous et chacun avec le matraquage du fascisme. On ne peut plus aujourd’hui prendre certaines expressions en bouche, sans être rejeté comme fasciste ou réactionnaire.

NEWS: Sie meine Begriffe wie Treue oder Heimat?

NEWS : Vous voulez dire des notions comme la fidélité ou la patrie ?

Moretti: Die Scheinheiligkeit hat jeden Heimatbegriff ausradiert. Aber wie es ohne eigene Identität ein eigenes Selbstbewusstsein gehen sollte, das verrät man uns nicht. Die Franzosen haben Heimatbewusstsein, die Italiener haben Heimatbewusstsein, nur die Deutschen und Österreicher sind noch immer wie Kinder, die kein Zuhause und keine Eltern haben und sich mangels unbeschwerten Selbstbewusstseins andauernd für irgendetwas, entschuldigen. Wir sind in unserer Schuldgestik so verkrüppelt, dass wir entweder über alles drüberfahren oder es allen recht machen. Ohne nationale Identifikation sind wir nicht mehr als Beliebigkeitsmenschen, dauerbuckelnde Opportunisten, die ihre eigene Wertelosigkeit für liberal halten. Im Wesentlichen machen wir Österreicher aber nur das, was uns schon Hitler vormachte: alle tradierten Werte über Bord werfen.

Moretti : L’hypocrisie a effacé toute notion de patrie. Mais comment doit aller une propre conscience de soi sans une identité propre, on ne nous le dévoile pas. Les français ont la conscience de la patrie, les italiens ont la conscience de la patrie. Seuls les allemands et les autrichiens sont encore comme des enfants qui n’ont ni foyer ni parents, et qui faute de conscience sans souci, s’excusent continuellement pour quelque chose. Nous sommes tellement estropiés dans notre gestuelle de culpabilité, que soit nous passons au dessus de tout cela soit nous le faisons bien. Sans identification nationale, nous ne sommes rien de plus que des personnes du tout-venant, des opportunistes qui courbent l’échine, qui tiennent leur propre absence de valeur comme libérale. En substance, nous, les autrichiens faisons seulement cela : ce qu’Hitler nous a déjà démontré : jeter par-dessus bord toutes les valeurs traditionnelles.

NEWS: Sie sprachen eingangs von des Neudefinition der Weltordnung, als die man Hitlers Rede am Heldenplatz empfand. Steht unsere Weltordnung heute auch vor einer Neudefinition?

NEWS : Vous parliez au début de la nouvelle définition de l’ordre mondial, que l’on ressentait dans le discours d’Hitler sur la Place des Héros. Notre ordre mondial se tient-il aujourd’hui aussi devant une nouvelle définition ?

Moretti : Ich fürchte ja, denn Ethik hat ins modernen Demokratiebegriff bereits einen altmodischen Beigeschmack. Was vor ein paar Jahren noch als ruchlos galt, gilt heute dank wirtschaftlicher Allmacht als salonfähig. Jobs killen, Gewinne maximieren - na und? Anything goes ! Die Ausnützung aller Kräfte für den persönlichen Vorteil, das nennt man heute Demokratie. Doch das kann nur in eine Ohnmacht führen, in der man irgendwann wieder nach einem starker Mann rufen wird, der das System radikal vereinfacht. Wie er aussieht, kann ich nur beim besten Willen
noch nicht vorstellen. Nur eines weiß ich sicher - er wird sanft lächeln….

Moretti : Je le crains, car l’éthique a déjà un arrière-goût démodé dans la notion moderne de démocratie. Ce qui, il y a quelques années, était considéré comme infâme est considéré aujourd’hui grâce à la toute-puissance économique comme présentable. Tuer les emplois, maximiser les bénéfices, et alors ? ça continue ! L’exploitation de toutes les forces pour l’avantage personnel, on appelle cela aujourd’hui la démocratie. Cela ne peut que conduire à une impuissance, dans laquelle, n’importe quand, on devra faire appel de nouveau à un homme fort, qui simplifiera radicalement le système. A quoi il ressemblera, avec la meilleure volonté, je ne peux me le représenter. La seule chose dont je suis certain, c’est qu’il va doucement sourire…

David PESENDORFER

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Un autre article NEWS.at paru en 2005 retraçant la carrière de Tobias

Le texte (allemand/français) de l'article :

MANN OHNE GRENZEN
HOMME SANS LIMITES

MORETTI-FESTSPIELE. Der Ausnahme-Mime regiert ab Montag drei ORF-Hauptabende. Als Büh-nenstar steht er hoch oben, als Opernregisseur vor der Krönung. Ein Porträt von Heinz Sichrovsky.
FESTIVAL MORETTI : Le comédien d'exception règne à partir de Lundi sur trois soirées ORF. Comme star de la scène, il se tient tout en haut, comme metteur en scène d'Opéra, avant le couronnement.

Un portrait de Heinz Sichrovsky.

Es gibt Sätze, die man als Kritiker lieber nicht geschrieben hätte, aber doch geschrieben hat, weshalb sie einen noch lang über die Begrenztheit der eigenen Wahrnehmungsfähigkeit informieren. Diese Sätze zum Beispiel:  ?Der Abend kippt endgültig mit Tobias Morettis Flottwell: Ein hysterischer Lebensextremist mag beabsichtigt gewesen sein. Es wurde eine Selbstparodie" (Heinz Sichrovsky in der "Kronen Zeitung"). Das war im Juni 1990.
Il y a des phrases, qu'on préférerait en tant que critiques, ne pas avoir écrit, mais qu'on a pourtant écrit, c'est pourquoi ils informent encore plus longuement à propos de leur propre limite de perception. Cette phrase par exemple  « La soirée se renverse définitivement avec le Flottwell de Tobias Moretti : un extrémiste de la vie hystérique peut avoir été prévu. Cela devenait une auto-parodie (Heinz Sichrovsky dans « Kronen Zeitung »). C'était en juin 1990. 

Am Wiener Volkstheater gastierte in Raimunds "Verschwender" praktisch unbemerkt einer der interessantesten jungen Schauspieler des deutschen Sprachraums. Überall sonst sprach man vom damals 31-jährigen  Österreicher Tobias Moretti, der seit fünf Jahren in Dieter Dorns Elite-truppe an den Münchner Kammerspielen aufgestellt war und dort neben Sunnyi Melles die Titelrolle in Shakespeares "Troilus und Cressida" gespielt hatte.  Nur in der damals noch hermetischeren Wiener Szene, die alle Nachrichten jenseits von Purkersdorf mit dem Vermerk "Annahme verweigert" zurück auf den Postweg beförderte, wusste man von nichts. "Er konnte so sprechen, dass man das Gefühl hatte, es kommt im Moment aus ihm", erinnert sich Joachim Kaiser, der letzte Kritikerpapst, an die frühen Münchner Jahre. "Er war ganz hoch veranlagt. Ich frage mich, ob er wirklich schon all das erreicht  hat, was damals in ihm angelegt war."

Au Volkstheater de Vienne, dans "Le prodigue" de Raimund, , un des plus intéressants jeunes acteurs de l'espace linguistique allemand, pratiquement pas remarqué, jouait en tournée. Partout sinon, on parlait de l'autrichien Tobias Moretti, 31 ans à l'époque qui faisait partie depuis cinq ans de la troupe d'élite de Dieter Dorn au Kammerspiel de Munich et avait joué là aux côtés de Sunnyi Melles le rôle titre dans « Troilus et Cressida » de Shakespeare. Seulement dans la scène à l'époque encore hermétique de Vienne, qui renvoyait par la poste toutes les nouvelles de l'autre côté du Purkersdorf (*)avec la mention « Adoption refusée », on n'en savait rien. « Il pouvait parler de telle façon, qu'on avait le sentiment, que cela venait pour le moment de lui », se souvient Joachim Kaiser, le dernier pape des critiques, des années munichoises précédentes. « Il était vraiment très doué. Je me demande, s'il avait vraiment déjà réalisé, tout ce qui se trouvait en lui à l'époque »
(*)http://www.purkersdorf.at/system/web/default.aspx

Der Überlebende. Vier Jahre später gab es keine Möglichkeit mehr, Tobias Moretti nicht zu kennen. Aus Zorn, weil Dorn nicht ihn, sondern den Kollegen Axel Milberg als Caliban im "Sturm" besetzt hatte, unterschrieb er für eine österreichische Fernsehserie, die dann stark auswucherte. Drei Jahre und 39 Folgen lang spielte er in der Fernseh-serie "Kommissar Rex" gegen bis zu vier alternierende Titelkläffer. "Rex" war eine Macht, sprichwörtlich, weitverbreitet, allgegenwärtig. Als die letzten Folgen gedreht wurden, schickte sogar die "Zeit" einen Beobachter. Augenzeugen erinnern sich, wie der im Wiener ?Imperial" logierende Riccardo Muti über "Rex"-Dreharbeiten auf seiner Etage nicht etwa in Zorn, sondern in Überschwang geriet. Mit dem Ausruf "The original dog!" sei der Meister auf den Korridor geeilt. Diese Art Prominenz tötet, wie jeder weiß, der Klausjürgen Wussow vor dem Serienfall am Burgtheater gesehen hat: ein Goethe- und Schiller-Spieler, fast altmodisch, was Haltung, Lauterkeit und Schönheit der Sprache betraf. Und dann?
Le survivant. Quatre ans plus tard, il n'y avait plus aucune possibilité de ne pas connaître Tobias Moretti. De colère, parce que Dorn ne l'avait pas pris, mais son collègue Axele Milberg pour jouer Caliban dans « La tempête » ; il signait pour une des séries télévisées autrichiennes, qui alors foisonnaient. Pendant trois ans et 39 épisodes, il jouait dans la série télévisée «Kommissar Rex » contre jusqu'à 4 roquets en alternance dans le rôle titre. « Rex » était littéralement une puissance largement répandue, omniprésente. Quand les derniers épisodes étaient tournés, «Zeit » envoyait même un observateur. Des témoins oculaires se souviennent comment à l'Imperial de Vienne, Riccardo Muti, qui y logeait était, lors du tournage de Rex à son étage, pas en colère, mais exubérant. Avec l'exclamation « le vrai Rex ! » le champion se serait hâté dans le couloir. Cette sorte de célébrité tue, comme chacun sait, qui a vu Klausjürgen Wussow (*) avant le cas de la série au Burgtheater - un interprète de Goethe et Schiller, presque démodé, en ce qui concerne l?attitude, la pureté et la beauté de la langue. Et alors ?

(*)http://de.wikipedia.org/wiki/Klausj%C3%BCrgen_Wussow
http://en.wikipedia.org/wiki/Klausj%C3%BCrgen_Wussow

Ganz hoch oben. Moretti aber entstieg der Schutzhundeoper, die nach ihm vom Goldenen umweglos ins Blecherne Zeitalter sank, ohne Beschädigung. Als die erste Fernsehrolle nach dem 'Rex"-Ultimo just Marie von Ebner-Eschenbachs Hundemelo-dram 'Krambambuli" betraf, hätte noch alles kippen können. Doch der Grimme-Preis, den er dafür lukrierte, klärte die Lage ein für allemal. 'Mit einem blauen Auge" sei er damals davongekommen, sagte er später.
Tout à fait en haut. Mais Moretti se sortait du refuge de chien d'opéra, qui après lui en terminait avec sa période dorée, sans dommage. Comme le premier rôle télévisé après le dernier Rex, concernait le mélodrame canin « Krambambuli » de Marie von Ebner-Eschenbacjs, tout aurait pu encore se renverser. Pourtant le prix Grimme, dont il qu'il a gagné pour cela, clarifiait la situation une fois pour toutes 'Je m'en suis tiré à bon compte' disait-il plus tard.

Jetzt ist die Situation geklärt: Tobias Moretti, 46, logiert sehr hoch oben. Die Fernsehkarriere hat nicht nachgelassen, ganz im Gegenteil, doch sie betrifft nur noch das Beste. Sein Andreas Hofer war ein Ereignis, sein Ermittler im Entführungsfall Oetker die heimliche Hauptgestalt. Als er 2004 mit der Mankell-Verfilmung ?Der Tod des Tanzlehrers" abräumte, rühmte der 'Spiegel": "Spröde wirkt er, verschlossen und dennoch intensiv."
Maintenant, la situation est éclaircie. Tobias Moretti, 46 ans, se situe tout à fait en haut. La carrière télévisée n'a pas été abandonnée, bien au contraire, mais elle concerne seulement le meilleur. Son Andreas Hofer était un événement, son enquêteur dans le cas de l'enlèvement Oetker le personnage principal secret.Quand il faisait un carton en 2004 avec l'adaptation de Mankell « La mort du maitre de danse », « Spiegel » glorifiait « Il agit de manière cassante, fermée et pourtant intensive ».

Hitler zum Fürchten. Sein Adolf Hitler aber, jetzt dreimal 90 Minuten lang im ORF-Hauptabend (siehe Kasten), brachte die weitere Multiplikation der Reputation. Moretti hat den direkten "Führer"-Vergleich mit Bruno Ganz im Oscar-nominierten "Untergang" zu bestehen, doch das scheint kein Problem. Frank Schirrmacher holte in der "FAZ" zur Hymne aus: "Das Ereignis ist Tobias Moretti. Der österreichische Schauspieler liest Hitler gleichsam in der Gosse auf, die ordinären und gewalttätigen Züge des Charakters werden fassbar, ohne dass der Film-Hitler zur Karikatur wird. Berühmte Fotos erwachen zu einem geisterhaften Leben, das den Zuschauer erstarren lässt."
Hitler effrayant. Mais son Adolf Hitler, maintenant en 3 fois 90 mn dans les soirées ORF (voir encadré) poursuivait la multiplication de la réputation. Moretti doit soutenir la comparaison directe du « Führer » avec celui de Bruno Ganz, nominé aux Oscar dans « la Chute » mais ce ne semble pas être un problème. Franz Schirrmacher le soulignait sous forme d'hymne dans « FAZ» : « L'événement est Tobias Moretti. L'acteur autrichien tire pour ainsi dire Hitler du caniveau, les traits ordinaires et violents du personnage sont tangibles, sans que le Hitler du film devienne une caricature. Les célèbres photos s'éveillent en une vie spectrale, qui fait se figer le spectateur»

Den Filmschauspieler Tobias Moretti trägt es schwerelos nach oben, aber nicht genug damit: Er ist einer der sehr wenigen, deren Bühnenexistenz darunter nicht gelitten hat. Was da an kaum verschüttetem Potenzial vorhanden war , zeigte sich schon vor vier Jahren, als ihn Matthias Hartmann für den Großkampftermin einer Botho-Strauß-Uraufführung ans Bochumer Schauspielhaus holte. Die "Zeit" über Morettis wankenden Verleger in "Pancomedia": "Etwas Grummelig-Komisches, etwas unknackbar Zielbewusstes ist an Tobias Moretti. Womit er seiner Figur Unverechselbarkeit und Eleganz gibt."
Cela porte l'acteur de cinéma Tobias Moretti sans difficultés vers le haut, mais cela n'est pas suffisant. Il est l'un des rares, dont l'existence sur scène n'a pas souffert de cela. Ce qui se trouvait là dans un potentiel à peine exploité, se montre depuis 4 ans, lorsque Matthias Hartmann l'engageait pour le rendez vous du grand combat avec une Premiere de Botho Strauß au Schauspielhaus de Bochum. « Zeit » à propos de l'éditeur chancelant de Moretti dans « Pancomedia » « Quelque chose d'un grincheux comique, quelque chose de fragile, de quelqu'un cherchant à atteindre son but, est en Tobias Moretti. Avec cela il donne à son personnage quelque chose d'unique et de l'élégance. »

Salzburg, Burgtheater. Vier Jahre später steht Moretti Zentimeter vor der Qualifikation für die Königsklasse: Die bevorstehenden Salzburger Festspiele erleben ihn als Grillparzers König Ottokar in der Regie Martin Kusejs. Die Produktion wird im Herbst ans koproduzierende Burgtheater übersiedelt, wo sie an das patriotische 'Ottokar"-Getöse zur Wiedereröffnung vor 50 Jahren erinnern soll. Das ist nicht wenig, und Moretti ringt im Mediengetümmel um den 'Führer" längst mit Grillparzers Sprache, die formal ins Versmaß gemartert und doch von innen her wahrhaft ist.
Salzbourg, Burgtheater. Quatre ans plus tard, Moretti se tient à quelques centimètres de la qualification pour la classe royale. Le Festival de Salzburg à venir va le voir dans le König Ottokar de Grillparzer dans une mise en scène de Martin Kusej. La production sera déplacée à l'automne en coproduction au Burgtheater où le vacarme patriotique d'Ottokar doit rappeler la réouverture il y a 50 ans. Ce n'est pas rien et Moretti lutte depuis longtemps autour du 'Führer' dans le tourbillon des médias avec la langue de Grillparzer, qui est formellement martyrisée en versets et est pourtant véritable de l'intérieur.

Und Harnoncourt! In der nächsten Saison wird er am Zürcher Opernhaus Mozarts Jugendwerk 'La finta giardiniera" inszenieren. Das ist viel und wird sehr viel, wenn man weiß, dass Nikolaus Harnoncourt dirigieren wird. Die NEWS-Meldung vor zwei Wochen erregte großflächiges Medienaufsehen, aber keiner versuchte die Causa auch nur andeutungsweise mit Schand-Events wie Bernd Eichingers Berliner 'Parsifal" oder Doris Dörries Münchner 'Rigoletto" zu verwechseln. Harnoncourt, die Allegorie der Kompromisslosigkeit, hatte via NEWS den Segen erteilt: 'Moretti ist ein hoch musiksinniger Mensch, mit dem man wie mit einem Musiker reden kann."
Et Harnoncourt ! Lors de la prochaine saison, il mettra en scène l'oeuvre de jeunesse de Mozart « La Finta Giardiniera » à l'Opéra de Zurich. C?est beaucoup et ce sera encore plus, quand on sait que Nikolaus Harnoncourt  dirigera. L?annonce de NEWS il y a deux semaines avait fait une grande sensation dans les médias, mais aucun n'a essayé de comparer, même sommairement, la cause avec les événements de la honte comme le « Parsifal » de Bernd Eichinger à Berlin ou le « Rigoletto » de Doris Dörries à Munich. Harnoncourt, l'allégorie de l'intransigeance avait donné sa bénédiction via NEWS : « Moretti est un homme avec un grand sens de la musique, avec lequel on peut parler comme avec un musicien »

Auf Mozart-Suche. Das vielleicht ist das Geheimnis seiner Unverwundbarkeit: dass er in außer-gewöhnlichem Maß auf Eventualitäten vorbereitet ist. Das Wagnis der Mozart-Inszenierung zum Beispiel ist dreifach abgepolstert.  Erstens hat Moretti Musik studiert, und zwar Komposition bei Erich Urbanner an der Wiener Musikuniversität. Die Wahrheit also ist, dass er zur winzigen Minderheit jener Opernregisseure zählt, die eine Partitur nicht nur lesen, sondern auch ganz von innen her verstehen können.
A la recherche de Mozart : C'est peut-être le secret de son invulnérabilité : qu'il est préparé aux éventualités à un degré extraordinaire. Le risque de la mise en scène de Mozart est par exemple, trois fois amorti. Premièrement, Moretti a étudié la musique et certes la composition chez Erich Urbanner à l'université de musique de Vienne. La vérité est donc aussi qu'il compte parmi la plus infime minorité de metteurs en scène d'Opéra, qui non seulement lisent une partition mais peuvent aussi la comprendre tout à fait de l'intérieur.

Zweitens spielte er den Unsterblichen fast selbst, nämlich einen als Mozart umgehenden Hochstapler in Peter Turrinis "Da Ponte in Santa Fe". Die Uraufführung bei den Salzburger Festspielen unter Claus Peymann war eine Katastrophe für alle Beteiligten mit Ausnahme Morettis, der das Kritikerstahlbad erfrischt verließ. Turrini heute: "Er kombiniert hohe Intelligenz auf der Probe mit naiver, intuitiver Kreatürlichkeit in der Aufführung." Drittens hat er sich die Lizenz für Mozart in der Provinz geholt, als er 2001 in Bregenz "Don Giovanni" inszenierte.
Deuxièmement, il a presque joué les immortels lui-même, à savoir comme un imposteur se faisant passer pour Mozart dans « Da Ponte in Santa Fe » de Peter Turrini. La Première au Festival de Salzbourg sous Claus Peymann était une catastrophe pour tous les participants, à l'exception de Moretti, que le bain d'acier des critiques laissait rafraîchi. Turrini aujourd'hui « Il combinait une haute intelligence aux répétitions avec une créature naïve et intuitive lors de la Premiere ». Troisièmement, il a obtenu la licence pour Mozart en province, lorsqu'il a mis en scène « Don Giovanni » à Bregenz en 2001.

Das Kompositionsstudium gab er seinerzeit auf, weil ihm Urbanners Zugang zu mathematisch war. Der gebürtige Tobias Bloeb - den italienischen Namen holte er sich von Südtiroler Verwandten - wechselte an die Münchner Falckenberg-Schule, das Reinhardt-Seminar für den süddeutschen Raum. 1984 begann er am Residenztheater und wechselte dann über die Gasse zu Dorn an die Kammerspiele.
Il a abandonné en son temps les études de composition, parce que l'accès d'Urbanner était trop mathématique pour lui. Celui qui est né Tobias Bloeb - il a pris le nom italien d'une parenté du Sud Tyrol - s'installe à l'école Falckenberg de Munich, le séminaire Reinhard pour l'Allemagne du Sud. En 1984, il commence au Residenztheater et traverse alors la rue pour aller chez Dorn au Kammerspiele.

Künstler und Bauer. Auch Bruder Gregor Bloeb, ein Komödiant von prächtiger Körperlichkeit, wurde Schauspieler. Wie kann solch ein explizit künstlerischer Weg vom Tiroler Ort Gries seinen Ausgang genommen haben? Freunde beschreiben ein liebevolles bildungsbürgerliches Ambiente im rustikalen Raum. Der Vater war Pharmareferent, die Mutter Hausfrau. Beide leben in Tirol. Einer der Großväter, Gemüsehändler, als wäre es eine Figur von Günter Grass, war Nazi-Mitläufer. Der andere Lehrer und Widerständler. Eine in Tirol nicht seltene Ambivalenz.
Artiste et agriculteur. Son frère Gregor Bloeb, un comédien au physique superbe est devenu acteur également. Comme peut-on expliquer qu'un tel chemin artistique soit sorti du village tyrolien de Gries ? Les amis décrivent  une ambiance civile affectueusement formée dans un espace rustique. Le père était représentant en pharmacie, la mère femme au foyer. Tous deux vivent au Tyrol. L'un des grands-pères, un marchand de légumes, comme s'il était un personnage de Günter Grass, était sympathisant Nazi. L'autre professeur et résistant. Une ambivalence qui n'est pas rare au Tyrol.

Die agrarisch-künstlerische Doppelexistenz hat Moretti - es wäre nicht er- seriös und akademisch abgesichert, als er 1997 einen 400 Jahre alten Bauernhof am Omesberg bei Innsbruck übernahm. Nebst dem Diplom als Landwirt erwarb er auch Tuxer Rinder und benachbartes Weideland, beliefert heute Spitzengastronomen und war durch die BSE-Krise weder zu beeindrucken noch in der Expansion zu beeinträchtigen. 2000 schlüsselte er seine Einkommensverhältnisse schon so auf: 10 Prozent Landwirtschaft ? 90 Prozent Kunst. Den Hof übernahm er 1997 nach dem Finale (und mit dem Erlös) der "Rex"-Serie. Da er auch temporär mit Oldtimern handelt, hätte er selbst im Fall sich anbahnender Hunde-jahre nicht darben müssen.
Moretti a couvert sa double existencea grico-artistique de façon sérieuse et académique - ce ne serait pas lui - lorsqu'il a repris en 1997 une ferme vieille de 400 ans sur l'Omesberg près d'Innsbruck. A côté du diplôme d'agriculteur, il acquérait aussi des boeufs Tuxer et les terrains de pâturage voisins. Il approvisionne aujourd'hui la gastronomie de pointe et n'a été ni impressionné par la crise de la vache folle ni perturbé dans l'expansion. En 2000, il chiffrait déjà ses revenus ainsi : 10 % de l'agriculture ? 90 % de l'art. Il a repris la ferme en 1997 après la fin (et avec les revenus) de la série « Rex ». Comme il s'occupe aussi temporairement de voitures anciennes, il ne serait pas mort de faim même dans le cas des années de chien se préparant.

Das agrarische Zweitleben mit Ehefrau Julia, der ausübenden Oboistin, und den Kindern (Antonia, 6, Lenz, 4 1/2) steht keinen Augenblick lang im Verdacht, Aussteigerpose oder Marketing-fassade zu sein. Vielleicht ist es das, was ihn zu einem solch körperlichen, intensiven und glaubhaften Schauspieler macht: Der Mann wirkt authentisch, fest in sich verankert, unverbogen von den Erfordernissen des Selbst-marketings, auch wenn er mit der Begeisterungsfähigkeit eines End-Teens Autorennen fährt. Und erst recht, wenn er, keine Medienmacht scheuend, im Umgang mit seiner Person das Grundrecht auf Wahrheit einfordert.
La deuxième vie agricole, avec sa femme Julia, joueuse de hautbois en exercice, et les enfants (Antonia, 6 ans, Lenz 4 ans ½) n'est à aucun moment soupçonnée d'être une attitude marginale ou une façade de marketing. Peut-être est-ce cela, qui fait de lui un tel acteur physique, intensif et crédible. L'homme semble authentique, bien ancré en lui-même, pas déformé par les nécessités de l'auto-marketing, même quand il conduit avec l'enthousiasme d'un teenager des voitures de course. Et seulement bien, quand il exige, sans crainte du pouvoir des médias, le droit fondamental à la vérité quand il s'agit de sa personne.

Salut der Kollegen. Auch das ist charakteristisch für Tobias Moretti: dass die Zeugenaussagen immer freundlicher werden, je höher man mit der Befragung ansetzt. Nikolaus Harnoncourt: ?Er ist mit einer Musikerin verheiratet, die mit ihm vermutlich vorwiegend über Musik und Landwirtschaft spricht. Und wenn einer so mit der Natur zu tun hat wie er, ist das Musikalische ganz nah." Jürgen Flimm, der designierte Salzburger Festspielintendant: "Der Mann ist in einem überragenden Zustand als Schauspieler, die Mischung aus Komiker und genauem Menschenbeobachter ist beispielhaft. Er ist ein ziemlich kompletter Schauspieler." Helmuth Lohner: "Er ist das, was man unter einem positiven Tiroler versteht. Als Schauspieler denkt er seine Figuren richtig. Das ist ein großes Kompliment."  Und Peter Simonischek, der Jedermann, neben dem er in Salzburg den Teufel gibt: "Ein feinfühliger, sensibler Mensch, ein professioneller, guter, phantasievoller Figurensucher. Nur everybody's darling zu sein: Das hat er nicht gelernt."
Louanges des collègues. C'est ce qui est aussi caractéristique pour Tobias Moretti, que les témoignages deviennent toujours plus amicaux, plus loin on avance dans l'interview. Nikolaus Harnoncourt : « Il est marié avec une musicienne, qui doit probablement parler avec lui principalement de musique et d'agriculture. Et quand quelqu?'un a autant à voir avec la nature que lui, le sens musical est tout à fait proche » Jurgen Flimm, intendant désigné du Festival de Salzburg : « L'homme est dans un état primordial comme acteur, le mélange de comique et d'une observation exacte des hommes est exemplaire. C'est un acteur assez complet. » Helmut Lohner : "Il est ce que l'on entend comme tyrolien positif. Comme acteur, il pense correctement ses personnages. C'est un grand compliment. » Et Peter Simonischek, le Jedermann, aux côtés duquel il joue le Diable à Salzbourg : « Un homme émotif, sensible, un chercheur de personnages professionnel, bon, plein d'imagination. Seulement pour être le chéri de tout le monde : Il n'a pas appris cela. »

Doch in diesem Studienzweig sind schon genug Kollegen promoviert.
Pourtant, dans cette branche d'étude, peu de collègues sont déjà promus.'

Moretti als Hitler im ORF
Moretti dans le rôle de Hitler sur ORF

270 Minuten als TV-Dokudrama in "Speer und Er"
270 minutes d?un drame documentaire télévisé dans "Speer & Er"

Moretti in der Rolle des immerwährend Inkriminierten ? so hätte er den Österreichern ihren Hitler zurückgeben wollen. Weil diese, so der Regisseur Heinrich Breloer zu NEWS, "doch so gerne glauben, dass Hitler ein Deutscher war".Der Dreiteiler "Speer und Er" ist die Parabel von der Banalität des Bösen, akribisch recherchiert, künstlerisch hoch ambitioniert, als collagehaftes Dokudrama fürs TV adaptiert.
Moretti dans le rôle du continuel incriminé ? ainsi, il voulait rendre leur Hitler aux autrichiens. Parce que ceux-ci, selon le metteur en scène Heinrich Breloer à NEWS « croient pourtant tellement volontiers, qu'Hitler était allemand ». Les trois parties de Speer & Er sont la parabole de la banalité du mal, méticuleusement documenté, artistiquement ambitieux, en tant que drame documentaire adapté pour la télévision.

Moretti findet -auch in den identischen Bunkerszenen -seine eigene, eigenwillige Interpretation des Monsters als Mensch. "So eine Figur", sagt er im NEWS-Interview, "lässt man ja nicht an sich heran, sie drängt sich einem auf. Es gab nie moralische Bedenken, aber eine große Irritation, vor allem in den Bunkerszenen. Man spricht wie er und hat plötzlich sein Verständnis der Welt. Die Reaktion meiner Kinder auf die Maske war interessant. Eigentlich konnten die gar nicht wissen, wer da daherkommt -es hätte auch Chaplin sein können. Aber sie fühlten eine intuitive Angst, die sie davonlaufen ließ."
Moretti trouve - également dans les scènes identiques dans le Bunker - sa propre interprétation opiniâtre du monstre en tant qu'homme « Un tel personnage » dit-il dans une interview NEWS : « ne se laisse pas approcher, il s'impose. Il n'y a jamais de doutes moraux, mais une grande irritation, surtout dans les scènes dans le Bunker. On parle comme lui et on a soudain sa compréhension du monde. La réaction de mes enfants sur le maquillage était intéressante. En fait, ils ne pouvaient pas savoir, de qui il s'agissait - cela aurait pu aussi être Chaplin. Mais ils ressentaient une peur intuitive, qui les faisait fuir »

Der Film umkreist Hitlers Architekten Albert Speer, den bequemen Entlastungszeugen. Beim Nürnberger Prozess waren ihm die Ankläger auf den Leim gegangen.
Le film tourne autour de l'architecte d?Hitler, Albert Speer, le témoin à décharge confortable. Au procès de Nuremberg, les accusateurs sont tombés dans le panneau.

In Wahrheit wurde - so Regisseur Breloer - unter seinem Befehl Berlin "judenfrei" gemacht, das Konzentrationslager Dora oblag seinem Machtbereich.
En vérité - selon le metteur en scène Breloer - c'est sous son commandement que Berlin "libre de Juifs" a été fait, le camp de concentration de Dora était dans sa sphère d'influence.

Stellvertretend für die traumatisierten Nachgeborenen der Tätergeneration stehen Speers Kinder: Albert, der nach der Vertreibung aus dem Paradies bei Onkel Hitler zu stottern begann, Hilde, die sich auf die grün-alternative Seite rettete. Söhne und Töchter, die unter dem überlebensgroßen Schatten der Väter lebenslang ums psychische Überleben kämpfen. Gewichtig in Bild und Wort: die Opfer.
Les enfants de Speer se trouvent parmi les représentants des enfants posthumes traumatisés de la génération des auteurs. Albert qui commençait à bégayer après l'expulsion du paradis chez l'oncle Hitler, Hilde, qui se sauvait du côté vert-alternatif. Fils et fille, qui sous l'ombre plus grande que nature du père luttent toute leur vie pour leur survie psychique. Important en images et en mots : les victimes.

Speers Sklavenarbeiter etwa, der erzählt, wie er sich in Ermangelung von Wasser mit dem eigenen Urin die Augen auswischen musste.
Un ouvrier esclave de Speer, par exemple, qui raconte comment il devait s'essuyer les yeux avec sa propre urine, faute d'eau.

Nach diesen dreimal 90 Minuten wird es eine Ausrede des Nichtwissens weniger geben.
Après ces trois fois 90 minutes, l'ignorance aura moins d'excuses.

NADJA SARWAT
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