Le texte de l'interview avec la traduction / Der Text des Interviews und die Übersetzung :
Tobias Moretti: Mein Kampf mit Hitler
Tobias Moretti : Mon combat avec Hitler
• Sein Horrortrip in Hitlers Wahnwelt
• Plus: Die große Österreich-Abrechnung
• Son voyage d’horreur dans le monde de folie d’Hitler
• Plus : le grand réglement de comptes de l’Autriche
Schmales Oberlippenbärtchen, wirre Frisur: Er meinte, sie könnten ihn für Charlie Chaplin halten. Er meinte, sie könnten über ihn lachen. Doch sie hielten ihn nicht für Charlie Chaplin, und sie lachten auch nicht. Sie rannten davon. Vor ihrem eigenen Vater. Dem Mann mit der Hitler-Fratze.
Die fünfjährige Antonia und der vierjährige Lenz, die Kinder von Tobias Moretti, rannten, obwohl sie noch gar nichts von den Gräueltaten jener Figur wussten, die ihr Papa darstellte. Darstellen musste. Von der Figur, die zumindest vorübergehend düstere Schatten auf sein Alltagsleben warf.
Ab 9. Mai (20.15 Uhr, ORF 2) ist Moretti in Heinrich Breloers dreiteiligem Dokudrama „Speer und Er“, das die Männerfreundschaft zwischen dem NS-Rüstungsminister Albert Speer und dem Braunauer Despoten akribisch nachzeichnet, zu sehen. Als Adolf Hitler.
Etroite moustache au dessus de la lèvre supérieure, coiffure confuse : Il pensait, qu’ils pourraient le prendre pour Charlie Chaplin. Il pensait, qu’ils pourraient rire de lui. Pourtant, ils ne l’ont pas pris pour Charlie Chaplin et ils n’ont pas ri non plus. Ils se sont plutôt enfuis. Devant leur propre père. L’homme avec la figure grotesque d’Hitler. Antonia, 5 ans et Lenz, 4 ans, les enfants de Tobias Moretti, couraient, bien qu'ils ne sachent rien du tout des horribles actions du personnage que leur papa interprétait. Devait interpréter. Devant le personnage, qui au moins temporairement, jetait des ombres sombres sur sa vie quotidienne.
A partir du 9 Mai (20H 15 – ORF2) Moretti est à voir, dans le drame documentaire en 3 parties d’Heinrich Breloers „Speer & Er“ qui relate de façon méticuleuse l’amitié entre le Ministre de l’Armement NS Albert Speet et le Despote de Braunauer. Dans le rôle d’Adolf Hitler.
Morettis Metamorphose. In NEWS spricht Österreichs beliebtester TV-Star erstmals ausführlich über die schwierigste Rolle seines Lebens – und über den Psychotrip, zu dem sein Eintauchen in die braune Wahnwelt des Diktators werden sollte: Es begann mit einer „quälenden Wesensveränderung“, die sich stets zwei, drei Tage vor Drehbeginn einer Szene einstellte – und die schließlich zu einer „zeitweiligen Verschmelzung mit Hitler“ führte. Moretti: „An normales Familienleben war nicht zu denken, ich kam nur zum Essen aus meinem Arbeitszimmer.“
Sein Leid an Hitler hat Moretti überwunden. Doch sein Österreichbild von heute hat es dennoch entscheidend geprägt. In einem seiner raren Interviews spannt der 45-jährige Tiroler einen gewaltigen Bogen von den Sünden der Zeitgeschichte zu den Zynismen der neuen Eliten.
Tobias Moretti, einmal Hitler und zurück – seine Abrechnung mit dem Gestern, seine Angst vor dem Heute …
La métamorphose de Moretti : Dans News, la star télé favorite de l’Autriche parle pour la 1ère fois en détail du rôle le plus difficile de sa vie – et à propos du voyage psychologique que le fait de plonger dans le monde de folie brune du dictateur devait devenir : cela commençait par un torturant changement de nature qui se soldait toujours deux ou trois jours avant le début du tournage d’une scène et qui finalement amenait à „une fusion temporaire avec Hitler“. Moretti : Une vie de famille normale n’était pas envisageable. Je sortais seulement de mon bureau pour manger.
Moretti a surmonté sa souffrance d’Hitler. Mais elle a eu un impact décisif sur son image de l’Autriche d’aujourd’hui. Dans une de ses rares interviews, le tyrolien de 45 ans dresse un parallèle énorme entre les péchés de l’histoire contemporaine et le cynisme de la nouvelle élite
Moretti, Hitler une fois et retour en arrière – Son réglement de comptes avec le passé, sa peur d’aujourd’hui…
NEWS: Herr Moretti, wie fühlt man sich, wenn man als amtierender Hitler vom Dienst erstmals vom Heldenplatz-Balkon blickt?
NEWS : Mr Moretti, comment se sent-on lorsque l’on regarde pour la première fois en tant qu’Hitler par intérim en service depuis le Balcon de la Place des Héros ?
Moretti: Hat da nicht auch schon der Karli Schranz runter geschaut?
Moretti : Karli Schranz n’a-t-il pas déjà regardé en bas de là ?
NEWS: Nein, das war vom Balkon des Bundeskanzeleramts, aber punziert hat den Nationalbiblio-theks-Balkon wohl eher ein anderer.
NEWS : Non, c’était le balcon de la chancellerie, mais cela aurait pu être aussi bien le balcon de la Bibliothèque Nationale plutôt qu’un autre.
Moretti : Ich habe mir diesen Balkon immer viel intimer und kleiner vorgestellt. Niemals hätte ich gedacht, dass einen beim Blick auf diesen riesigen Platz und die prunkvollen Ringstraßenbauten die Zeitraffer-Assoziationen derart übermannen. Ich habe gelernt, mit Hitlers Augen zu sehen, das verstärkt den Eindruck: Ins Hintergrund den bröckelnden Klassizismus der sterbenden Monarchie, die er noch als junger Zuzügler erlebt hatte, davor die ekstatischen Massen, die ihm bei seinem Wien-Comeback zujubelten - für Hitler war der große Auftritt auf dem Heldenplatz Teil seiner gigantomanischen Todessehnsucht. Doch die Massen dort unten, die hielten die beginnende Höllenfahrt für die märchenhafte Neudefinition einer Weltordnung. Man hatte damals ein anderes Begeisterungspotenzial für offensive Führerpersönlichkeiten. Das ist wohl im heutigen Medienzeitalter, wo jeder per Mausklick selber Diktator spielen kann, nicht mehr ganz nachvollziehbar.
Moretti : Je me suis toujours représenté ce balcon beaucoup plus intime et plus petit. Jamais je n’aurai pensé, que d’un regard sur cette place immense et les magnifiques constructions du Ring, les associations en accéléré submergeraient tellement. J’ai appris à voir avec les yeux d’Hitler, cela renforce l’impression : en arrière plan du classicisme s’émiettant de la monarchie agonisante, qu’il avait encore éprouvé en tant que jeune nouvel arrivant, devant les foules extatiques qui l’acclamaient lors de son retour à Vienne. – pour Hitler, la grande scène sur la place des héros étaient une partie de sa nostalgie mégalomaniaque de la mort. Mais les masses là, en bas, ceux-là tenaient la descente aux enfers naissante pour une nouvelle définition féérique d’un ordre mondial. On avait à l’époque un autre potentiel d’enthousiasme pour les personnalités dirigeantes offensives. Ceci n’est plus du tout compréhensible dans la période de médias actuelle, où, chacun, d’un clic de souris peut jouer lui-même un dictateur.
NEWS: Bedeutet es denn einen Leidensprozess, sich in einen Menschen wie Hitler hineinzuversetzen?
NEWS : Cela représente-t-il donc un processus de souffrance, de se mettre dans la peau d’un homme comme Hitler ?
Moretti: Während längerer Drehpausen konnte ich Hitler völlig abschütteln. Doch zwei, drei Tage vor dem Beginn einer neuen Szene stellte sich immer wieder aufs Neue eine quälende Wesensveränderung ein. Ich habe mich in mein Kammerl zurückgezogen und war völlig unfähig,
ein normales Familienleben zu führen. Ich habe während dieser Zeit mit niemandem geredet, sogar in meinem Arbeitszimmer geschlafen. Nur zum Essen bin ich rausgekommen.
Moretti : Pendant les plus longues pauses durant le tournage, je pouvais complètement me débarrasser d’Hitler. Pourtant, deux ou trois jours avant le début d’une nouvelle scène, se présentait toujours et encore de nouveau un changement de nature douloureux. Je me suis retiré dans ma chambre et était complètement incapable de mener une vie de famille normale. Pendant cette période, je n’ai parlé à personne, j’ai même dormi dans mon bureau. Je sortais seulement pour manger.
NEWS: Ertappt man sich während des Rollenstudiums dabei, Mitleid oder Sympathie für einen Massenmörder zu empfinden?
NEWS : Arrive-t-il que l’on ressente pendant l’étude d’un rôle comme cela, de la compassion ou de la sympathie pour un meurtrier en série ?
Moretti: Mitleid sicher nicht, er hat sich ja auch selber nicht bemitleidet, auch wenn er zum Schluss ein bisserl sentimental geworden ist. Sympathie? Ja, selbstverständlich. Und zwar im Sinne einer zeitweiligen Verschmelzung mit Hitler, in Momenten, wo seine Perspektive keine fremde mehr war sondern zu meiner eigenen wurde, wo sein Denken zwangsläufig auf mich überschwappte.
Moretti : Certainement pas de la compassion, il n’a pas eu non plus de compassion pour lui-même, même quand à la fin, il est devenu un peu sentimental. Sympathie ? Oui, naturellement. Et certes dans le sens d’une fusion temporaire avec Hitler, dans les moments où sa perspective n’était plus étrangère mais devenait la mienne propre, où ses pensées me submergeaient inévitablement.
NEWS: Pathetisch formuliert könnte man sagen, das Böse hat von Ihnen Besitz ergriffen.
NEWS : Formulé de façon pathétique, on pourrait dire que le mal s’est emparé de vous.
Moretti: In dem Moment, wo man Hitler spielt, sieht man ihn nicht mehr von außen, man verschmilzt mit dieser Figur, man ist Hitler! Das Merkwürdige wie die allmähliche Simplifizierung seiner Perspektiven auf einen überspringt und zur eigenen wird: Man denkt einfach nicht
mehr nach - das ist gespenstisch, wenn man über den Holocaust so kalt und nüchtern spricht. als wäre er nichts als ein mathematisch-logistisches-Problem. Das ist eine Katastrophe - so lange, bis man langsam wieder registriert, wer man wirklich ist. Im Nachhinein ist man masslos irritiert über den Funken, der da übergesprungen ist. Aus so einem Horrortrip darf man sich sicherlich nicht allzu oft begeben
Moretti : Au moment où l’on joue Hitler, on ne le voit plus de l’extérieur, on fusionne avec ce personnage, on est Hitler. Le bizarre est que l’on saute la simplification graduelle de sa perspective et qu’elle devient la sienne propre. Simplement, on n’y réfléchit plus. C’est étrange, quand on parle de l’Holocauste si froidement et objectivement, comme si ce n’était rien d’autre qu’un problème mathématico-logistique. C’est une catastrophe, jusqu’à ce que lentement, l’on enregistre de nouveau, qui on est réellement. Par la suite, on est immensément irrité à propos de l’étincelle qui a jailli là. Dans un tel voyage d’horreur, il ne faut certainement pas aller trop longtemps.
NEWS: Beschreiben Sie doch bitte den Punkt, an dem Sie so wie er zu denken begonnen.
NEWS : Décrivez-nous pourtant, s’il-vous-plaît, le point où vous avez commencé à penser comme lui.
Moretti: Da war die Normalität. mit der ich plötzlich Dinge sagte, die ich sonst nie über die Lippen bringen würde. Zum Beispiel ganz klare Angaben über Vernichtungsmechanismen, der pragmatische Umgang mit Selektion -- diese Verselbständigung der Dinge durch Zynismus, die wir ja heute auch noch kennen.
Moretti : Là, c’était la normalité, avec laquelle je disais soudain des choses, qui sinon, ne me seraient jamais venues aux lèvres. Par exemple, les indications tout à fait claires sur les mécanismes de destruction, le contact pragmatique avec la sélection - cette émancipation des choses par le cynisme que nous connaissons aussi encore aujourd'hui.
NEWS: Gibt es Ihrer Meinung nach Parallelen zwischen dem Zynismus der NS-Nomenklatur und den neuen Eliten?
NEWS : A votre avis, y-a-t-il des parallèles entre le cynisme de la nomenclature nazie et la nouvelle élite ?
Moretti : Der Zynismus der einen ist dem der anderen ähnlich, aber nicht derselbe. Man kann den einen nicht mit dem anderen vergleichen, und dennoch sind sie wesensverwandt. Der Zynismus der heutigen Wirtschaftseliten beispielsweise wird medial viel, viel moderater aufgearbeitet : Er wird an der Intensität des Lächelns gemessen, am Grad der Mundwinkelverschiebung nach oben, mit der man Dinge sagt, die man nicht meint. Das war früher anders, die Dämonen von gestern lächelten nicht.
Moretti : Le cynisme de l’un est semblable à celui de l’autre, mais pas le même, On ne peut pas comparer l’un avec l’autre, et pourtant, ils sont, par nature, apparentés. Le cynisme des élites de la société actuelle, par exemple, sera travaillé de façon médiatique beaucoup, beaucoup plus modérément. Il sera mesuré par l’intensité du sourire, au degré de l’angle de déplacement de la bouche vers le haut, avec lequel on dit des choses, que l’on ne pense pas. C’était différent auparavant, les démons d’hier ne riaient pas.
NEWS: Im Gegenteil. Hatten Ihre Kinder eigentlich Angst vor Ihnen und ihrer Hitler-Fratze?
NEWS : Au contraire. Vos enfants avaient-ils vraiment peur de vous et de votre figure grotesque d’Hitler ?
Moretti: Am nachhaltigsten hat mich ihr merkwürdiger Schauder berührt: Es war bei mir daheim in der Garage, und wir hatten einen Maskentermin, und meine Kinder stießen zufällig dazu. Ich mit diesem grotesken Bärtchen und der lächerlichen Frisur! Ich dachte mir, dass sie über diese Figur, deren reale Entsprechung sie ja nicht kannten, genauso unbeschwert lachen würden wie etwa über Charlie Chaplin - doch plötzlich war da eine Irritation, eine intuitive Angst, die sie vor mir davonrennen ließ. Ein Phänomen, für das ich bis heute keine Erklärung habe.
Moretti : Ce qui m’a touché le plus durablement, c’est leur étrange frémissement d’horreur : C’était chez moi dans le garage, et nous avions un rendez-vous de maquillage, et mes enfants sont tombés dessus par hasard. Moi, avec cette moustache grotesque et cette coiffure ridicule. Je me disais, qu’ils riraient aussi légèrement de ce personnage, dont ils ne connaissaient pas l’équivalent réel, que comme à propos de quelqu’un comme Charlie Chaplin – pourtant soudain, il y avait là une irritation, une peur instinctive, qui les ont fait fuir devant moi. Un phénomène, pour lequel je n’ai aucune explication jusqu’à aujourd’hui.
NEWS: Welche Facette an Ihrem zeitweiligen Alter Ego Hitler hat Sie am meisten überrascht?
NEWS : Quelle facette de votre Alter Ego temporaire Hitler vous-a-t-elle le plus souvent surpris?
Moretti: Die Erkenntnis, dass diese kaputte Seele nur einem verletzten Romantiker entspringen konnte - einem Liebenden, der in seiner naiven, subjektiven, starren Vorstellung von Liebe gebrochen wird und deshalb alles, was ihn an das Schöne, Lebenswerte denken lässt,
vernichtet. Ja, Hitler war ein verletzter Romantiker.
Moretti : La connaissance, que cette âme brisée pouvait seulement sortir d’un romantique blessé – un amoureux, qui dans sa conception naïve, subjective, rigide de l’amour sera brisé et qui donc, détruit tout ce qui fait penser à la beauté, à la valeur de la vie. Oui, Hitler était un romantique blessé.
NEWS: Heißt das, dass Sie ihn nicht nur als Täter, sondern auch als Opfer sehen?
NEWS : Cela veut-il dire que vous ne le voyez pas seulement comme coupable, mais aussi comme victime ?
Moretti: Warum Opfer?
Moretti : Pourquoi victime ?
NEWS: Weil Menschen, die verletzt werden, in der Regel Opfer sind.
NEWS : Parce que les hommes, qui sont blessés, sont en règle générale, des victimes.
Moretti: Das Bild vom verletzten Romantiker ist doch nur der Versuch einer Begründung dafür, warum jemand so ganz ohne humane Basis agieren konnte wie er.
Moretti : L’image du romantique blessé est pourtant seulement une tentative de justification pour cela, pourquoi quelqu’un sans aucune base humaine pouvait agir comme lui.
NEWS: Hätten Sie selbst denn aus Ihrem Umfeld und Milieu heraus das Potenzial gehabt, ein guter Nazi zu werden ?
NEWS : Auriez-vous alors eu vous-même de par votre environnement et votre milieu social, le potentiel pour être un bon Nazi ?
Moretti: Mein großer Vorteil wäre wohl gewesen, dass ich vor Vermassung und Entindividuali-sierung eine ganz tief sitzende Angst habe. Ich bin meinem Wesen nach ein Einzelkämpfer, das hätte die Versuchung vielleicht einigermaßen überschaubar gemacht. Ich, ein Nazi!? Andererseits würde heutzutage jeder diese Frage empört mit „Nein!" beantworten - und das ist natürlich Quatsch, eine Lüge. Vielleicht wäre ich ja doch unpolitischer Teil dieser olympischen Euphorie geworden, die damals herrschte - ich weiß es nicht.
Moretti : Mon grand avantage aurait bien été, que j’ai une peur tout à fait profonde de la massification et de la désindividualisation. Je suis, selon ma nature, un combattant individuel, cela aurait peut-être rendu, dans une certaine mesure, la tentation gérable. Moi, un Nazi ? D’autre part, actuellement, chacun serait indigné de cette question et répondrait « Non » - et c’est bien sûr une bêtise, un mensonge. Peut-être serais-je pourtant devenu la partie apolitique de cette euphorie olympique, qui dominait à l’époque – je ne sais pas.
NEWS: Entstammen Sie einer Nazi Familie?
NEWS : Provenez-vous d’une famille Nazie ?
Moretti: Ja und nein, einer meiner Großväter war ein Mitläufer-Nazi, ein Gemüsehändler, der nach dem größtmöglichen wirtschaftlichen Vorteil trachtete. Mein zweiter Großvater war Widerständler - ein gebildeter Mann, der knapp dem KZ entging, weil er als Lehrer einen SS-Mann, der für das letzte Aufgebot Vierzehnjährige anwerben wollte, aus seiner Schule rauswarf. Die Schuld der Großeltern-generation wurde in unserer Familie aber kaum diskutiert, weil der, der intellektuell angreifbar gewesen wäre, ohnedies auf der richtigen Seite stand und der Gemüsehändler sowieso jenseits von gut und böse war. Mit dem konnte man höchstens über die Gefahr des Kartoffelkäfers reden.
Moretti : Oui et non, l’un de mes grands-pères était un sympathisant nazi, un marchand de légumes, qui aspirait à un avantage économique le plus grand possible. Mon second grand-père était un résistant – un homme instruit, qui a échappé de justesse aux camps de concentration, parce qu’en tant qu’enseignant, il avait flanqué à la porte de son école, un SS qui voulait recruter pour le dernier contingent des jeunes de quatorze ans. Cependant, la culpabilité de la génération des grands-parents était à peine discutée, parce que celui, qui aurait été intellectuellement attaquable, se trouvait de toutes façons du côté juste et le marchand de légumes était de toutes façons, au-delà du bien et du mal. Avec celui-ci, on pouvait tout juste parler du danger des doryphores.
NEWS: Und seine geistigen Enkel - halten Sie die teilweise sogar parlamentarisch etablierten Neonazis für eine Gefahr?
NEWS : Et ses petits-fils intellectuels – Tenez-vous les néo-nazis même partiellement établis parlementairement comme un danger ?
Moretti: Auch wenn die heutigen Neonazis als Wechselwählerschaft kurzfristig an Potenz gewonnen haben, eine echte Gefahr sind sie nicht. Ihre Visionen sind die Vergangenheitsträume jener, die der Brutalo-Kapitalismus überrannte, ihre Sehnsüchte sind fast beliebig austauschbar: Die einen sehnen sich nach Honecker, diese Menschen kommen und gehen. Außerdem stinkt braune Wäsche heute ja schon so gegen den Wind, dass man sie sofort orten, moralisch verdammen und medienwirksam weißwaschen kann. Da steckt ja oft mehr politische Koketterie der Sittenwächter dahinter als echtes moralisches Bedürfnis.
Moretti : Même si les néo-nazis d’aujourd’hui ont gagné momentanément en puissance dans le corps électoral, ils ne sont pas un danger véritable. Leur vision est le rêve d’un passé, que le capitalisme brutal foulait aux pieds, leur nostalgie est presque interchangeable à volonté. Certains se languissent d'Honecker, ces hommes vont et viennent. Par ailleurs, les chemises brunes empestent déjà tellement contre le vent, que l’on peut tout de suite les localiser, les condamner moralement et les blanchir de façon médiatique. Là, il s’agit davantage de coquetterie politique des gardiens de la moralité publique que d’un véritable besoin moral.
NEWS: Wie rechtfertigt man sich als jemand, der selbst im TV den Popstar des Bösen gibt, vor der Kritik, dass anlässlich des Jubiläumsjahres pseudowissenschaftliche NS-Weihefestspiele veranstaltet werden?
NEWS : Comment se justifie-t-on, en tant que quelqu’un qui se donne lui-même à la télévision comme la Pop-star du mal, devant la critique, qu’à l’occasion de l’année d’anniversaire, des festivals de consécration pseudo-scientifiques néo-nazis sont organisés ?
Moretti: Durch Qualität. Wir brauchen nicht mehr Hitler-Darsteller, sondern mehr Filme, die uns die Augen öffnen. Auch im Dokumentarfilmbereich gibt es jetzt einen Haufen geldgeiler Trittbrettfahrer, die auf den Zug aufspringen. Sie werden von einem ganz bekannten deutschen Medienhistoriker angeführt, der jetzt das große Geschäft macht. Aber was noch viel schlimmer ist: Nächstes Jahr ist Mozartjahr, womit die nächste Katastrophe programmiert ist.
Moretti : Grâce à la qualité. Nous n’avons pas besoin de davantage de représentations d’Hitler, mais de davantage de films, qui nous ouvrent les yeux. Egalement dans les films documen-taires, où il y a maintenant un tas de profiteurs avides d’argent qui prennent le train en marche. Ils sont maintenant dirigés par un historien médiatique allemand tout à fait connu, qui fait maintenant de cela la grande affaire. Mais ce qui est encore pire : l’année prochaine est l’année Mozart, avec laquelle est programmée la prochaine catastrophe.
NEWS: Ist die Mozart-Verkitschung nicht doch um eine Spur weniger gefährlich einzustufen als die Hitler-Inflation?
NEWS : Est-ce que le fait de rendre Mozart kitsch ne peut-il pourtant pas être dans une certaine mesure considéré comme un peu moins dangereux que l’inflation sur Hitler ?
Moretti: Ich weiß schon, dass Mozart kein Massenmörder, sondern ein himmlischer Bote ist. Aber einen himmlischen Boten in die Senkgrube zu werfen, so dass er zur Kaufhausmusik wird - das ist auch Mord.
Moretti : Je sais déjà que Mozart n’est pas un meurtrier en série, mais un messager céleste. Mais plonger un messager céleste dans l'égoût, si bien qu’il devient de la musique pour grand magasin, c’est aussi un meurtre.
NEWS: Im „Untergang", der opulenten Verfilmung von Hitlers letzten Tagen, gab Bruno Ganz den Diktator als verwirrten alten Mann mit dem viele, vor allem junge Kinobesucher in ersten Linie Mitleid hatten. Läuft man ein Hitler-Darsteller nicht stets Gefahr, von der heutigen Jugend
fundamental missverstanden zu werden?
NEWS : Dans “La Chute”, l’adaptation cinématographie opulente des derniers jours d’Hitler, Bruno Ganz montre le dictateur comme un vieil homme embrouillé, pour lequel, beaucoup, surtout de jeunes cinéphiles en première ligne, avaient de la compassion. Un interprète d’Hitler ne court-il pas toujours le danger d’être fondamentalement compris de travers par la jeunesse d’aujourd’hui ?
Moretti :“Der Untergang" ist ein fiktives Projekt und von vornherein amerikanisch inspiriert. Unser Projekt ist eine Mischung aus Fiktion und Dokumentation, wir tun nicht so, als waren wir selbst dabei gewesen. Ausserdem wird im„ Untergang," nur eine kurze Zeitspanne erzählt, die sonst hochehrenwerten. Bruno Ganz gut, aber äußerst theatralisch dargestellt wird. Durch diese amerikanische Inspiration entstand ein problematisches Heroenbild. Ich habe junge Leute getroffen, die nach dem Kinobesuch bedauerten, dass die Deutschen den Krieg nicht
gewonnen haben.
Moretti : “La Chute” est un projet de fiction et dès le début, d’inspiration américaine. Notre projet est un mélange de fiction et de documentation, nous ne faisons pas comme si, nous avions été là nous-mêmes. En outre, dans « La Chute», seulement une courte période est racontée, d’ailleurs de façon très honorable. Bruno Ganz est bien, mais interprète de façon extrêmement théâtrale. Au travers de cette inspiration américaine, apparaissait une image de héros problématique. J’ai rencontré des jeunes gens, qui après la séance de cinéma, regrettaient que l’Allemagne n’ait pas gagné la guerre.
NEWS: Reagieren Sie durch Ihre schmerzlichen Hitler-Erfahrungen heute sensibler auf die ganz gewöhnlichen kleinen Alltagsfaschisten ?
NEWS : Réagissez-vous aujourd’hui au travers de votre douloureuse expérience d’Hitler de façon plus sensible aux habituels petits fascistes quotidiens ?
Moretti: Dort, wo der Kleinbürger in Größenwahn verfällt, bekomme ich eine Gänsehaut. Der Hitler hat den Kleinbürger-Revanchismus auf der Straße aufgelesen und so nachhaltig salonfähig gemacht, dass er es bis heute geblieben ist - und sogar zum wichtigsten Spielball der Werbung wurde: Schau, der kann dies und das haben was der da hat, kannst und musst du auch haben. Dass man dafür was leisten muss und unter Umständen länger braucht, das sagt dir keiner. Mir diesen Neidreflexen wird heute genauso brutal gespielt wie in der NS-Zeit- nur mit anderen Mitteln. Man darf nicht immer nur die Vergangenheit dämonisieren wie dieser deutsche Medien-Pseudohistoriker mit seinen Dokumentationen. Das wäre ja eine Katastrophe, wenn man keine Parallelen zur Gegenwart ziehen würde. Das wäre genauso falsch wie die heutige Tendenz, über alles und jeden mit der Faschismuskeule drüberzuziehen. Gewisse Begriffe darf man heute ja nicht einmal mehr in den Mund nehmen, ohne als Faschist oder Reaktionär abgekanzelt zu werden.
Moretti : Là, où le petit-bourgeois tombe dans la mégalomanie, j’attrape la chair de poule. Hitler avait appréhendé la revanche du petit-bourgeois sur la rue, et l’avait rendu si efficacement présentable, qu’il en est resté ainsi jusqu’à aujourd’hui. Et c’est même devenu le jeu de balles le plus important de la publicité : Regarde, celui-ci peut avoir ceci et cela, ce que celui-là a, tu peux et tu dois aussi l’avoir. Ce que l’on doit faire pour cela et que cela nécessite parfois plus longtemps, personne ne te le dit. Pour moi, ces réflexes d’envie sont joués aujourd’hui de façon tout aussi brutale qu’à l’époque du national-socialisme – mais seulement avec d’autres moyens. On ne peut pas toujours seulement diaboliser le passé comme ce pseudo historien médiatique allemand avec ses documentaires. Ce serait une catastrophe si l’on ne tirait aucun parallèle avec le présent. Ce serait exactement aussi faux que la tendance actuelle, de rattraper tous et chacun avec le matraquage du fascisme. On ne peut plus aujourd’hui prendre certaines expressions en bouche, sans être rejeté comme fasciste ou réactionnaire.
NEWS: Sie meine Begriffe wie Treue oder Heimat?
NEWS : Vous voulez dire des notions comme la fidélité ou la patrie ?
Moretti: Die Scheinheiligkeit hat jeden Heimatbegriff ausradiert. Aber wie es ohne eigene Identität ein eigenes Selbstbewusstsein gehen sollte, das verrät man uns nicht. Die Franzosen haben Heimatbewusstsein, die Italiener haben Heimatbewusstsein, nur die Deutschen und Österreicher sind noch immer wie Kinder, die kein Zuhause und keine Eltern haben und sich mangels unbeschwerten Selbstbewusstseins andauernd für irgendetwas, entschuldigen. Wir sind in unserer Schuldgestik so verkrüppelt, dass wir entweder über alles drüberfahren oder es allen recht machen. Ohne nationale Identifikation sind wir nicht mehr als Beliebigkeitsmenschen, dauerbuckelnde Opportunisten, die ihre eigene Wertelosigkeit für liberal halten. Im Wesentlichen machen wir Österreicher aber nur das, was uns schon Hitler vormachte: alle tradierten Werte über Bord werfen.
Moretti : L’hypocrisie a effacé toute notion de patrie. Mais comment doit aller une propre conscience de soi sans une identité propre, on ne nous le dévoile pas. Les français ont la conscience de la patrie, les italiens ont la conscience de la patrie. Seuls les allemands et les autrichiens sont encore comme des enfants qui n’ont ni foyer ni parents, et qui faute de conscience sans souci, s’excusent continuellement pour quelque chose. Nous sommes tellement estropiés dans notre gestuelle de culpabilité, que soit nous passons au dessus de tout cela soit nous le faisons bien. Sans identification nationale, nous ne sommes rien de plus que des personnes du tout-venant, des opportunistes qui courbent l’échine, qui tiennent leur propre absence de valeur comme libérale. En substance, nous, les autrichiens faisons seulement cela : ce qu’Hitler nous a déjà démontré : jeter par-dessus bord toutes les valeurs traditionnelles.
NEWS: Sie sprachen eingangs von des Neudefinition der Weltordnung, als die man Hitlers Rede am Heldenplatz empfand. Steht unsere Weltordnung heute auch vor einer Neudefinition?
NEWS : Vous parliez au début de la nouvelle définition de l’ordre mondial, que l’on ressentait dans le discours d’Hitler sur la Place des Héros. Notre ordre mondial se tient-il aujourd’hui aussi devant une nouvelle définition ?
Moretti : Ich fürchte ja, denn Ethik hat ins modernen Demokratiebegriff bereits einen altmodischen Beigeschmack. Was vor ein paar Jahren noch als ruchlos galt, gilt heute dank wirtschaftlicher Allmacht als salonfähig. Jobs killen, Gewinne maximieren - na und? Anything goes ! Die Ausnützung aller Kräfte für den persönlichen Vorteil, das nennt man heute Demokratie. Doch das kann nur in eine Ohnmacht führen, in der man irgendwann wieder nach einem starker Mann rufen wird, der das System radikal vereinfacht. Wie er aussieht, kann ich nur beim besten Willen
noch nicht vorstellen. Nur eines weiß ich sicher - er wird sanft lächeln….
Moretti : Je le crains, car l’éthique a déjà un arrière-goût démodé dans la notion moderne de démocratie. Ce qui, il y a quelques années, était considéré comme infâme est considéré aujourd’hui grâce à la toute-puissance économique comme présentable. Tuer les emplois, maximiser les bénéfices, et alors ? ça continue ! L’exploitation de toutes les forces pour l’avantage personnel, on appelle cela aujourd’hui la démocratie. Cela ne peut que conduire à une impuissance, dans laquelle, n’importe quand, on devra faire appel de nouveau à un homme fort, qui simplifiera radicalement le système. A quoi il ressemblera, avec la meilleure volonté, je ne peux me le représenter. La seule chose dont je suis certain, c’est qu’il va doucement sourire…
David PESENDORFER