TOBIAS MORETTI

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„Ich weiß nicht, woher meine Frau die Kraft hat” : Interview BaS (02/06/24)

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INTERVIEW "BILD AM SONNTAG" (02/06/24)

„Ich weiß nicht, woher meine Frau die Kraft hat”
Film-Star Tobias Moretti spricht über den schweren Unfall seiner Frau Julia und sein Glück auf dem Bauernhof Am liebsten macht Tobias Moretti mit seinen Rollen auf sich aufmerksam. Dass er auch über sein Privatleben spricht ist selten. Hier macht er eine Ausnahme.

VON MICHAEL SCHACHT
BILD am SONNTAG:
In Ihrem neuen Film „Im Netz der Camorra" spielen Sie Matteo, einen gebrochenen Menschen vor den Trümmern seiner Existenz. Er ist als Vater damit konfrontiert, dass seine Familie ausgelöscht wird. Sie selbst haben drei Kinder. Ist so eine Sorge für Sie nachvollziehbar?

TOBIAS MORETTI:
Ja, aber glücklicherweise ist es nicht meine. Unsere Kinder sind Persönlichkeiten geworden. Es war und ist ein großes Glück, sie gesund aufwachsen zu sehen. Wir haben versucht, sie mit dem auszustatten, was sie brauchen: Mut, Empathie, Liebe, Leben. Unsere erwachsenen Kinder leben ihr eigenes Leben, und unsere Jüngste ist auch gerade dabei, das ihre in die Hand zu nehmen.

Antonia und Lenz leben in Berlin, Sie in Tirol. Kennen Sie als Eltern das sogenannte „Leere Nest"-Syndrom?

(lacht) Ja genau, dieses Gefühl kommt wirklich manchmal unmittelbar daher. Trotzdem ist es für uns so, dass eher zu viel als zu wenig los ist. Früher hat man geträumt, wie das mal sein wird, wenn es endlich etwas ruhiger wird und die schulischen und pubertären «Alltagskatastrophen» der Kinder sich auflösen. Aber das wird nichts, es ist immer volles Programm bei uns. Für meine Frau und mich ist es nur ein bisschen komisch, dass uns unsere beide großen Kinder so weit weg sind.

Macht Erfolg eigentlich glücklich?
Prinzipiell ist Erfolg ein dickes Polster, eine Basis, um immer weiter zu machen. Aber es gibt einen Unterschied zwischen einem künstlerischen Erfolg mit einer Arbeit oder einem Erfolg nach außen. Der erste ist für mich wichtiger. Außerdem weiß ich nicht, ob Erfolg und Glück auf einer Stufe stehen. Die Schauspielerei erfüllt mich zwar, aber glücklich macht sie mich nicht immer unbedingt. Es gibt Höhen und Tiefen. Und irgendwas dazwischen, was man Leben nennt. Für Julia und mich, die wir auch noch einen anderen Alltag durch unseren landwirtschaftlichen Betrieb haben, gibt es manchmal andere Prioritäten.

Vor zwei Jahren wurde Ihre Frau bei einem Quad-Unfall sehr schwer verletzt. Wie hat Sie dieses Ereignis verändert?

Seit dem Unfall von Julia bin ich eigentlich täglich voller Dankbarkeit und Lebensfreude - weil sie überlebt hat. Und dass wir heute so ein uneingeschränktes, unbe-schwertes Miteinander haben, hat auch mit ihrer unglaublichen Disziplin zu tun, und manchmal frage ich mich, woher sie ihre diese Stärke nimmt. Zum Beispiel stundenlang Oboe zu üben und dann bei uns auf dem Hof einen Kipper im schweren Gelände zu fahren.

Wie ist Ihr Leben als Landwirt im Vergleich zu Ihrem Leben als Schauspieler?
Unvergleichbar und schwer vereinbar. Wir leben in einem Mischbetrieb mit Kühen, Fleischnutzung und Gemüse-bau, mit den Tieren quasi unter einem Dach. Unsere wirtschaftliche Ausrichtung ist aber mittlerweile der Gemüseanbau. Wir haben auch große Resonanz auf unsere Produkte. Im Winter sind wir größtenteils allein, von März bis Anfang Juni bestellen wir die Felder, bereiten alles vor. Dann kommen die Helfer und Mitarbeiter für den Sommer, der immer Stress bedeutet.

« Je ne sais pas d'où ma femme tire sa force ».

La star de cinéma Tobias Moretti parle du grave accident de sa femme Julia et de son bonheur à la ferme . Tobias Moretti préfère attirer l'attention sur lui avec ses rôles. Il est rare qu'il parle aussi de sa vie privée. Il fait ici une exception.

PAR MICHAEL SCHACHT

BILD am SONNTAG :
Dans votre nouveau film « Dans la toile de la Camorra », vous jouez Matteo, un homme brisé devant les ruines de son existence. En tant que père, il est confronté à l'anéantissement de sa famille. Vous avez vous-même trois enfants. Une telle inquiétude est-elle compréhensible pour vous ?

TOBIAS MORETTI :
Oui, mais heureusement, ce n'est pas la mienne. Nos enfants sont devenus des personnalités. C'était et c'est toujours une grande chance de les voir grandir en bonne santé. Nous avons essayé de les doter de ce dont ils avaient besoin : Courage, empathie, amour, vie. Nos enfants adultes vivent leur propre vie, et notre plus jeune est également en train de prendre la sienne en main.

Antonia et Lenz vivent à Berlin, vous au Tyrol. En tant que parents, connaissez-vous le syndrome du « nid vide » ?

(rires) Oui, c'est vrai que ce sentiment est parfois immédiat. Malgré tout, pour nous, il y a plutôt trop de choses que pas assez. Avant, on rêvait de ce que ce serait un jour, quand les choses seraient enfin un peu plus calmes et que les « catastrophes quotidiennes » scolaires et pubertaires des enfants se dissiperaient. Mais cela n'arrivera pas, le programme est toujours chargé chez nous. Pour ma femme et moi, c'est juste un peu bizarre que nos deux grands enfants soient si loin de nous.

Le succès rend-il vraiment heureux ?

En principe, le succès est un gros coussin, une base pour continuer à aller de l'avant. Mais il y a une différence entre un succès artistique avec un travail et un succès vers l'extérieur. Le premier est plus important pour moi. De plus, je ne sais pas si le succès et le bonheur sont au même niveau. Le métier d'acteur me comble certes, mais il ne me rend pas toujours forcément heureux. Il y a des hauts et des bas. Et quelque chose entre les deux, qu'on appelle la vie. Pour Julia et moi, qui avons aussi un autre quotidien avec notre exploitation agricole, il y a parfois d'autres priorités.

Il y a deux ans, votre femme a été très gravement blessée dans un accident de quad. Comment cet événement vous a-t-il changé ?

Depuis l'accident de Julia, je suis chaque jour plein de gratitude et de joie de vivre - parce qu'elle a survécu. Et le fait que nous ayons aujourd'hui une cohabitation sans restriction ni difficulté est aussi lié à son incroyable discipline, et je me demande parfois d'où elle tire cette force. Par exemple, s'exercer au hautbois pendant des heures et conduire ensuite un camion-benne sur un terrain difficile dans notre ferme.

Comment se compare votre vie d'agriculteur à votre vie d'acteur ?

Incomparable et difficilement conciliable. Nous vivons dans une exploitation mixte avec des vaches, de la viande et des légumes, avec les animaux pratiquement sous le même toit. Mais notre orientation économique est désormais la culture maraîchère. Nous avons également un grand écho pour nos produits. En hiver, nous sommes en grande partie seuls, de mars à début juin, nous cultivons les champs, nous préparons tout. Ensuite, les aides et les collaborateurs arrivent pour l'été, ce qui est toujours synonyme de stress.
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