Un article de Springer.Medizin.at avec une bonne critique de la "Premiere" de Faust (seul petit bémol : l'allusion à Rex... Tobias a fait tant de choses depuis que c'est un peu réducteur de dire qu'il est surtout connu pour cela !!)
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Un soir, deux représentations
Faust I & II : Matthias Hartmann a fêté une Première couronnée de succès au Burgtheater de Vienne
Le Burgtheater de Vienne est plus qu?un théâtre, plus aussi que « la première scène de la langue allemande ». L'Autriche se permet ce théâtre l?un des mieux dotés financièrement au monde, essentiellement pour satisfaire d'éventuelles visions de grande puissance existant dans le pays. En conséquence, la première mise en scène du nouveau Directeur du Burgtheater Matthias Hartmann est suivie avec grande attention et tension.
Le bureau d?études de Faust. La scène est entièrement dans le noir. Puis une petite lumière s?allume dans le fond. Le logo d?Apple apparaît. Le docteur est assis devant son ordinateur portable. ?J?ai, appris hélas?.la philosophie, la jurisprudence et la médecine » Il se dit ces mots à lui-même et les frappe. Le célèbre monologue est dit tout à fait au tempo et au rythme de la saisie sur l?ordinateur.
Un début avec de l?aplomb.
C?est nouveau. Nous n?avions jamais entendu ces vers trop familiers aux écoliers de cette façon. Une surprise agréable dès le début de la mise en scène de Faust, avec laquelle le nouveau directeur du Burgtheater de Vienne, Matthias Hartmann, fête son arrivée. Aplomb ? ce mot définit encore et toujours ce natif d?Allemagne du Nord, qui était précédemment basé à Zurich, Avec aplomb, il ouvre sa saison. Pour la grande maison, rien de moins que le grand ouvrage de Goethe. Les Viennois ont entendu cela avec satisfaction. C?est le Burgtheater, un vestige des temps de la monarchie, qui peut satisfaire entre autres les possibles fantaisies de puissance existant encore dans le pays.
La force de la fatalité
Celui qui aurait pensé qu?Hartmann amènerait sur scène une grande machinerie pour faire tourner le spectacle, sera déçu. Le théâtre ne montrait pas ses muscles, mais au contraire mettait toutes ses forces dans la simplicité et la légèreté. La cave d?Auerbachs ou le jardin de Marthe. A chaque changement de lieu, au mieux : une nouvelle boîte claire s?allume sur la scène sombre, une paroi s?ouvre et donne la vue sur les décors. Après coup, la boîte s?envole vers l?arrière ou s?enfonce dans le sol. Pas de grande dépense. Pas de débordement d?images. La fantaisie est laissée à la libre imagination des spectateurs. Il en est de même pour le jeu des acteurs : Mephisto ne vient pas sur scène en boitant avec un pied bot. Gert Voss simule plutôt un tendre gigolo. Il montre son aspect diabolique par des expressions du visage : son « visage odieux » qui fait frémir Gretchen. Le rôle titre se tient traditionnellement dans l?ombre de Mephisto. Dans le cas présent, cela se complique encore par le fait que l?interprète de Faust, Tobias Moretti, est davantage connu comme interprète du commissaire dans la série télévisée populaire « Kommissar Rex ». Maintenant, il doit jouer un personnage réfléchissant et doutant toujours, et il y réussit plutôt bien. Convaincant. Pas de professeur distrait avec les cheveux ébouriffés mais plutôt un bureaucrate moderne avec des pensées profondes. Et enfin, Gretchen. Le naturel, la simplicité et l?authenticité en personne, interprétée par la jeune Katharina Lorenz.
Les quatre heures de représentation passent très rapidement. La pause, enfin de l?air ! Le système de ventilation de cette honorable maison date déjà de quelques années. Dans la salle de conférences, pendant la Première, on manquait un peu d?air et le personnel de surveillance avait distribué des éventails aux spectateurs.
Soudain une autre représentation
Faust, seconde partie. Le même metteur en scène, mais soudain une représentation tout à fait différente. Pas seulement, mais maintenant, beaucoup de jeunes acteurs sont sur scène, nous vivons quelque chose comme la tentative de jouer un texte difficile, que beaucoup tiennent pour injouable. Les acteurs improvisent, se présentent séparément au public et se regroupent pour former un ch?ur grec ancien. En plus, des vidéos et un accompagnement musical. C?est comme si nous nous trouvions soudain au milieu des essais. Peu importe, nous abandonnons tôt ou tard l?effort de chercher un sens plus profond à tout cela et nous nous laissons aller à la magie du jeu et aux impressionnants jeux d?optique.
Ici, une étude approfondie, là le pur plaisir de jouer. Ici, l?élaboré, là, l?ébauche. En une soirée, Hartmann a présenté deux versions tout à fait différentes et avec cela, le potentiel complet et le merveilleux éventail du jeu théâtral. Le public de la Première l?a remercié avec de longs applaudissements fournis.