TOBIAS MORETTI

TOBIAS MORETTI

Les interviews de Tobias à propos de Jud Süss

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Bonjour

Une interview de Tobias dans oö.nachrichten.at
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(je traduis au plus vite)

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Interview und Übersetzung
l'interview et sa traduction :

„Jud Süß wird weiter aufregen“

„Jud Süß continue à énerver“
Viel Aufregung und eine breite Skala von Reaktionen nach den Berlinale-Vorführungen von „Jud Süß – Film ohne Gewissen“. Somit wird es bis zum offiziellen Kinostart im Herbst wohl noch heiße Diskussionen geben. Für den Tiroler Tobias Moretti, 50, war die Rolle des „Jud Süß“-Darstellers Ferdinand Marian eine gewaltige Herausforderung. Ein Fall für den Schauspielerpreis?
Beaucoup d’agitation et une large échelle de réactions après la présentation à la Berlinale de « Jud Süss – Film sans scrupule » Et il y aura encore jusqu’à la sortie officielle au cinéma à l’automne des discussions passionnées. Pour le tyrolien Tobias Moretti, 50 ans, le rôle de Ferdinand Marian, interprète du Juif Süss a été un énorme défi. Un cas pour le prix d’interprétation ?

OÖN: Waren Sie auf diese Kontroversen vorbereitet?
OÖN : Etiez-vous préparé pour ces controverses ?

Tobias Moretti: Ich habe mir den Film erst gestern bei der offiziellen Vorführung in voller Länge angeschaut. Da war viel Jubel. Vorher soll es bei der Pressevorführung auch einige „Buuuhs“ gegeben haben. Während der Arbeit macht man sich zwar keine Gedanken, aber seit gestern ist mir klar, dass es noch einige Aufregung geben wird.
Tobias Moretti : J’ai vu le film pour la première fois en entier hier à la présentation officielle. Il y avait là beaucoup de jubilation. Tout d’abord, il y a eu aussi lors de la présentation à la Presse quelques huées. Pendant le travail, on ne se fait, certes, aucune pensée, mais depuis hier, il est clair pour moi qu’il y aura encore une certaine excitation.

OÖN: Es gab zum Beispiel Einwände dagegen, dass Marians Frau „aus dramaturgischen Gründen“ als Jüdin dargestellt wird, die sie in Wirklichkeit nicht war?
OÖN : Il y en a par exemple, qui se sont opposés au fait que pour des raisons de dramaturgie, la femme de Marian soit présentée en tant que juive, elle ne l’était pas en réalité ?

Moretti: Sie war vorher mit einem Mann jüdischer Herkunft verheiratet, und ihre Tochter hatte damit auch jüdisches Blut in den Adern. Gewisse Dinge wurden eben komprimiert. Hätte man die Geschichte politisch korrekt schwarzweiß aufgearbeitet, hätte es keinen Wiedererkennungswert als Spiegelbild der Society gegeben. So, wie es Oskar Roehler hingeklotzt hat. Für mich persönlich gibt es für diese Thematik keine andere Möglichkeit, als sie mit offensivem Fragezeichen darzustellen. Wichtig: Der Film macht Ferdinand Marian nicht zum Opfer. Denn ein Opfer kann nicht nein sagen, der Verführte hingegen könnte wählen.
Moretti : Elle était précédemment mariée à un homme d'origine juive et sa fille avait ainsi du sang juif dans les veines. Certaines choses ont été simplement comprimées. Si on avait retravaillé l’histoire pour faire du politiquement correct en noir et blanc, il n’y aurait pas eu la valeur de reconnaissance en tant qu’une image miroir de la Société. Ainsi, comme Roehler a bossé. De mon point de vue personnel, il n'y avait aucune autre possibilité pour cette thématique, comme de la représenter avec un point d’interrogation offensif. Le film ne fait pas de Ferdinand Marian une victime. Car une victime ne pouvait pas dire non, quelqu’un de séduit pouvait toutefois choisir.

OÖN: Wie sehen Sie persönlich Ferdinand Marian?
OÖN : Comment, personnellement, voyez vous Ferdinand Marian ?

Moretti: Als Schauspieler der kaltblütigen Natur. Er hat in spekulativer Form an seiner Karriere gearbeitet, die eine typische Spätkarriere war. Marian dachte, als er „Jüd Süß“ akzeptierte, er wäre nun endlich auf Augenhöhe mit „denen“, also mit der hohen Politik. Was er wohl nicht wusste,
war, wie perfide der Film „Jud Süß“ war. „Der ewige Jude“, vorher gedreht, war ein billiges Propagandafilmchen, doch „Jud Süß“ war subversiv, weil er zeigte, wie die Juden nur um ihr eigenes Leben kämpfen und nur ihren Vorteil im Sinn haben, während sich die Deutschen im Gegensatz dazu über das Kollektiv definierten, das für eine Idee steht. Marian war nicht so klug, das zu begreifen.
Moretti : Comme un acteur d’une nature au sang froid. Il a travaillé sa carrière d’une façon spéculative, le type même d'une carrière tardive. Marian a pensé, que comme il avait accepté „Jüd Süß“ , il serait finalement sur un pied d’égalité avec « eux », c’est –à dire la haute politique.
Ce qu'il ne savait peut-être pas, c’est combien le film "Jud Süss" » était perfide. "Le Juif éternel" avait été tourné comme un film de propagande bon marché, alors que « Jud Süss » était subversif, parce qu’il montrait comment les Juifs se battaient uniquement pour leur propre vie et n’avaient qu'ils n'avaient à l’esprit que leurs avantages, tandis que les allemands, au contraire, se définissent sur le collectif, ce qui représente une idée. Marian n’était pas assez intelligent pour comprendre cela


OÖN: Die Rolle – eine Mammutaufgabe?

OÖN : Le rôle – une tâche colossale ?
Moretti: Ja, und einem solchen Kaliber wollte ich mich nur mit einem wie Oskar Roehler stellen. Bei ihm wusste ich: Er kann bewirken, dass dieser Film alles andere denn eine Entschuldigung ist. Für mich war die einzige Alternative, Marian als apathische, ohnmächtige Laus zu spielen, der schließlich, als Angepisster, Versoffener in einem Vakuum saß.
Moretti : Oui, et pour un tel calibre, je ne voulais me placer qu’avec quelqu’un comme Oskar Roehler. Avec lui, je savais qu’il ne pouvait donc que faire que ce film soit tout autre chose que des excuses. Pour moi, c’était l’unique alternative de jouer Marian comme un pou apathique, inconscient, et finalement comme un ivrogne, soiffard assis dans le vide.

OÖN: War Marian eine Rolle, aus der Sie jeweils nach Drehschluss leicht rausschlüpfen konnten?
OÖN : Est-ce que Marian est un rôle dont vous avez pu facilement sortir après la fin du tournage ?

Moretti: Es gibt Rollen, die haben Feierabend. Diese hatte keinen. Gott sei Dank existierte ein neutraler Punkt, bei dem man anhalten konnte. Das war die jeweils nächste Szene, die man sich ja erarbeiten musste.
Moretti : Il y a des rôles où il y a des loisirs. Celui-ci n’en n’avait aucun. Dieu merci, il existait un point neutre sur lequel on pouvait s’arrêter. C’était à chaque fois la prochaine scène que l’on devait élaborer.

OÖN: Gab es Augenblicke, wo Sie gebetet haben, „Ich danke dir, Herr, dass ich heute lebe und nicht in der damaligen Zeit“?
OÖN: Y a-t’il des moments où vous avez prié : „Je vous remercie, mon Dieu, de vivre aujourd’hui et non à cette époque ? »

Moretti: Ja!!! Und es ist wichtig, dass ihr euch den Film genau anschaut. Vor allem die Szene beim Goebbels-Fest: Die Society dort ist fast heutig, da könnte jeder von uns dabei gewesen sein.
Moretti : Oui!! Et il est important que vous regardiez le film de près. Particulièrement la scène de la fête de Goebbles. La Société qui est là est presque contemporaine, chacun de nous aurait pu y être.

OÖN: Also stellen sich auch heutige Schauspieler manchmal in den Dienst des Teufels?
OÖN : Donc les acteurs d’aujourd’hui se mettent parfois au service du Diable ?

Moretti: Nicht nur Schauspieler. Damals bedeutete das eine fast unfassbare Woge an Privilegien. Heute findet es auf andere Art überall statt. Mit der Vermassung. Es gibt dabei genug Menschen, die ihre Karriere bewusst so gestalten, dass sie über Leichen und über ihre eigenen ethischen
Parameter gehen. Mit denselben Ausflüchten und der zynischen Notwendigkeit als Obsession – „ach, das kann ich mir schon irgendwie drehen“ –, wie das bei Ferdinand Marian der Fall war.
Moretti : Pas seulement les acteurs. A l'époque, cela signifiait une vague incompréhensible de privilèges. Aujourd’hui, il en va différemment. Avec la massification, il y a beaucoup de gens qui font leur carrière délibérément, en marchant sur des cadavres et en faisant fi de leurs propres
paramètres éthiques. Avec les mêmes évasions et la nécessité cynique comme obsession « Ah, je peux tourner cela d’une manière ou d’une autre » comme cela fut le cas de Marian


OÖN: Inwiefern ist Tobias Moretti, mit heute 50, verführbar?
OÖN : Dans quelle mesure Tobias Moretti, avec ses 50 ans, peut être séduit ?

Moretti: Glauben Sie, dass sich mit 50 was ändert? Es funktioniert halt auf anderer Ebene. Der Level der Verführbarkeit wird anders, wächst mit der Aufgabe.
Moretti : Croyez vous que le fait d’avoir 50 ans change quelque chose ? Cela fonctionne juste à un autre niveau. Le niveau de séduction est différent, il s’élève avec la tâche

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Interview APA in TT.com & SN.at (05/08/2010)

Tobias Moretti: "Es gibt keine Ideologie mehr"
Tobias Moretti : „Il n’y a plus aucune idéologie“

Der Schauspieler Tobias Moretti findet das Verhalten der Figur Ferdinan Marian in „Jud Süß“ „nachvollziehbar, aber nicht entschuldbar.
L'acteur Tobias Moretti trouve le comportement du personnage de Ferdinand Marian dans „Jud Süß“ compréhensible, mais pas pardonnable


6. August 2010 | 11:07 | wien | apa |

Theater, Fernsehen oder Kino - Tobias Moretti ist in vielen Gefilden aktiv. In Oskar Roehlers Melodram "Jud Süß - Film ohne Gewissen" (ab 24. September im Kino) rund um die Verführung der Macht vor dem Hintergrund des NS-Propagandafilms "Jud Süß" spielt er den Schauspieler Ferdinand Marian. Im APA-Interview erzählt der 51-Jährige über seinen Zugang zur Rolle und warum es keine Ideologie mehr gibt.
Théâtre, Télévision ou cinéma – Tobias Moretti est actif dans beaucoup de domaines. Dans le mélodrame d’Oskar Roehler « Jud Süss – Film sans conscience (au cinéma le 24 Septembre) autour de la séduction du pouvoir en fond du film de propagande NS « Jud Süss », il joue l’acteur Ferdinand Marian. Dans une interview APA, il raconte son accès au rôle et pourquoi il n’y a plus aucune idéologie.


APA: Stört es Sie, dass Ihre Figur im Film mit der Historischen nicht mehr viel gemein hat?
APA : Cela vous dérange-t’il que votre personnage dans le film n’ait plus grand chose en commun avec les historiques ?

Moretti: In einer dramatischen Arbeit gibt es ja immer die Fiktion. Darum geht man ja ins Kino und Theater. Für das rein Dokumentarische gibt es andere Medien. Der Film entnimmt immer eine Essenz. Das Angebot, mit Oskar Roehler die Geschichte zu interpretieren, hat mich sehr gereizt, denn über den Ferdinand Marian findet man nicht viel außer den gängigen Klischees. Als Schauspieler ist an dieser Rolle natürlich interessant, in welcher Begeisterung und Sogwirkung Marian sich befunden hat.
Moretti : Dans une oeuvre dramatique, il y a toujours la fiction. C’est pourquoi on va au cinéma ou au théâtre. Pour les documentaires purs, il y a d’autres médias. Le film amène toujours une quintessence. L’offre d’interpréter cette histoire avec Oskar Roehler m’a beaucoup excité, car à part les clichés courants, on ne trouve pas grand-chose à propos de Ferdinand Marian. En tant qu’acteur, ce rôle était bien sûr intéressant, dans quel enthousiasme et quel effet d’aspiration Marian s’est trouvé.

APA: Ferdinand Marian hat in einer sehr schwierigen Zeit gelebt. Wie verführbar sind Sie als Schauspieler? Würden Sie für eine Rolle Ihre Ideologie verraten?
APA : Ferdinand Marian a vécu dans une période très difficile. Comment pourriez-vous être séduit, en tant qu’acteur ? Pourriez-vous trahir votre idéologie pour un rôle ?

Moretti: Also heute überhaupt von Ideologie zu sprechen, ist eigentlich sehr schwierig. Es gibt keine Ideologie mehr. Weder für den Schauspieler noch für den Journalisten, am wenigsten Ideologie gibt es vom sogenannten Fundament der Gesellschaft. Verführbar ist sowieso jeder.
Moretti : Donc, parler en général aujourd’hui d’idéologie, est en principe très difficile. Il n’y a plus aucune idéologie. Ni pour les acteurs ni pour les journalistes. Il y a le moins d’idéologie pour les soi-disant fondements de la Société. Chacun peut être séduit de toutes façons.

APA: Was halten Sie persönlich von dieser Figur?
APA : Que pensez-vous personnellement de ce personnage ?

Moretti: Wenn man es in der heutigen Zeit versteht, kann man es in der damaligen Zeit erst Recht verstehen. Man kann es verstehen, aber man kann so etwas nie entschuldigen. Das darf es auch nie geben, denn sonst wäre das der Untergang.
Moretti : Si on le comprend dans l’époque actuelle, on peut aussi le comprendre au temps de cette époque-là a fortiori.. . On peut le comprendre, mais on ne peut jamais excuser quelque chose comme cela. Il ne doit jamais y avoir cela, car autrement, ce serait le naufrage.

APA: Der Film hat bei seiner Premiere bei der diesjährigen Berlinale stark polarisiert. Konnten Sie das nachvollziehen?
APA : Le film a fortement attiré l'attention lors de sa Première à la Berlinale de cette année. Pouvez-vous comprendre cela ?

Moretti: Ich habe diese Irritation damals als positiv empfunden, da so einem Film nichts Besseres passieren kann als die Kontroverse. Es ist sicher ein schmaler Grat, in der Art an das Thema heranzugehen. Die Arbeit war sehr spannend. Als ich den Film das erste Mal gesehen habe, war ich allerdings auch wie erschlagen. Bei dieser ominösen Pressevorführung war es damals so, dass ich den Film noch nicht gesehen hatte.
Moretti : J’ai ressenti cette irritation à l’époque comme positive, là, un tel film ne peut rien faire de mieux que la controverse. On est certainement toujours sur le fil du rasoir sur la manière d’aborder ce thème. Le travail a été très captivant. Lorsque j’ai vu le film pour la première fois, j’étais, il est vrai, aussi comme sidéré. Lors de cette conférence de presse fatale, à l’époque, c’était un fait que je n’avais pas encore vu le film.

APA: Sie sind teils auch als Regisseur tätig. Wie steht es um Ihre Zusammenarbeit 2012 mit den Salzburger Festspielen? Inszenieren Sie „Die Zauberflöte“?
APA : Vous êtes aussi en partie actif en tant que metteur en scène. Où en êtes-vous de votre collaboration en 2012 avec le Festival de Salzburg ? Mettez-vous en scène la Flûte Enchantée ?

Moretti: Wir (Moretti und der designierte Intendant Alexander Pereira, Anm.) haben zwar vor einem Jahr darüber gesprochen. Nun haben wir für 2012 eine andere Konzipierung getroffen. Ich darf dazu aber nichts sagen.
Moretti : Nous (Moretti et le directeur désigné Alexander Pereira) en avons en effet parlé il y a un an. Maintenant, nous avons rencontré une autre conception pour 2012. Je ne peux rien dire de plus à ce sujet.

APA: Wie werden sich die Salzburger Festspiele unter Alexander Pereira entwickeln?
APA : Comment le Festival de Salzburg se développera-t-il sous Alexander Pereira ?

Moretti: Das ist schwierig zu sagen, das ist alles Spekulation. Man weiß es nicht genau. Er ist jemand, bei dem sein Prinzip schon in Zürich funktioniert.
Moretti : C’est difficile à dire, c’est surtout de la spéculation. On ne sait pas exactement. C’est quelqu’un dont le principe fonctionne déjà à Zurich.

APA: Was reizt sie am Meisten: Inszenieren, Spielen, Bühne, Kino?
APA : Qu’est ce qui vous excite le plus : la mise en scène, le jeu , la scène, le cinéma ?

Moretti: Schauspieler, Schauspieler, Schauspieler. Vor der Kamera ist die eigentliche Arbeit.
Moretti : Acteur, acteur, acteur. Le véritable travail est devant la caméra.

© SN/SW

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THANK YOU, NINAB AND ELVIRA!

Here is the translation of the interview in English

Tobias Moretti: There is no more ideology
August 6, 2010 | 11:07 | wien | apa |

Theater, television or cinema - Tobias Moretti is active in many scetors. In Oskar Roehler's melodrama "Jud Suss - film without conscience" (as of 24 September in cinemas) about the seduction of power against the background of the Nazi propaganda film "Jud Suess" he plays the actor Ferdinand Marian. In the APA interview, the 51-year-old talks about his approach to the role and why there is no more ideology.

APA : Does it bother you that your character in the film has no longer much in common with the historical character ?

Moretti
: In a dramatic work, there's always fiction. That is why people go to the movies and theater. For the purely documentary, there are other media.The film takes always an essence. The offer to interpret the story with Oskar Roehler excited me very much, because concerning Ferdinand Marian you can not find much other than the usual clichés. As an actor, what was of course interesting in this role, was the enthusiasm and secondary or incidental effect in which Marian found himself.

APA: Ferdinand Marian lived in a very difficult time. How far can you be led astray as an actor? Would you betray your ideology for a role?

Moretti
: Today talking of ideology is actually very difficult. There is no ideology anymore. Neither for the actor nor for the journalists, is there a minimum of ideology from the so-called basis of society. Everyone is seduced anyway.

APA
: What do you personally think of this character?

Moretti
: If one understands the character now, ithen one can a-fortiori understand him in those past times. One can understand him, but one can never excuse anything. This should never exist, otherwise it would be the end.

APA: The film has at the Première attracted much attention at this year's Berlinale. Could you understand that?

Moretti: I felt this irritation at that time as positive, since such a film can not do anything better than controversy. The way of approaching the subject is certainly a razor's edge. The work was very exciting. When I saw the movie the first time, I was also, like, struck. At this ominous press screening, it was so, that I had not seen the film.

APA: You are working also partly as a director. What about your collaboration with the Salzburg Festival in 2012? Will you stage "The Magic Flute"?

Moretti : We (Moretti and the designated director Alexander Pereira, NB) indeed talked about this a year ago. Now for 2012 we have taken a different design. However I can say nothing about this.

APA: What will be the development of the Salzburg Festival under Alexander Pereira?

Moretti: It's hard to say, that's all speculation. We do not know exactly. He is somebody by whom his principle already works in Zurich.

APA: What excites you the most: Staging, performing, theater, cinema?

Moretti: acting, acting, acting. Being In front of the camera is the actual work.


THANK YOU FOR THIS ANSWER, TOBIAS!

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Interview OÖN Nachrichten

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L'interview et sa traduction :


Moretti: „Jud Süß“ stellt die Gewissensfrage
Moretti : „Jud Süß“ pose la question de conscience


„Jud Süß – Film ohne Gewissen“ war einer der großen Aufreger bei der diesjährigen Berlinale. Die Diskussionen sind bis heute nicht abgeflaut. Ab 24. September läuft der Streifen in den österreichischen Kinos. Hauptakteur Tobias Moretti hat bereits jetzt, mit Start in Wien, seine
Interviewtour begonnen.
„Jud Süß – Film sans conscience“ a été un des grandes excitations lors de la Berlinale de cette année. Les discussions n’ont pas diminué jusqu'à aujourd’hui. Le film sera dans les cinémas autrichiens à partir du 24 Septembre. L’acteur principal Tobias Moretti a déjà commencé, en débutant par Vienne, sa tournée d’interviews.

OÖN: Sie haben ein funkelnagelneues Plakat mitgebracht – ein anderes Sujet als jenes, das man bei der Berlinale sah. Extra für Österreich entworfen. Sie sind als Schauspieler Ferdinand Marian abgebildet – mit fest zugedrückten Augen. „Eyes wide shut“, sozusagen. Ist dieses Plakat auf Ihren Wunsch entstanden?
OÖN: Vous avez apporté une affiche flambant neuve – un autre sujet que celui qu’on a vu à la Berlinale. Réalisé spécialement pour l’Autriche. Vous êtes photographié comme l’acteur Ferdinand Marian, avec les yeux solidement fermés « Eyes wide shut » pour ainsi dire. Est-ce que cette affiche a été faite selon votre désir ?

Moretti: Nein, aber ich habe den Vorschlag sofort interessant gefunden, weil er im Prinzip das Wesen des Films umfasst. Und der Titel prangt wie ein Stempel auf dem Hirn. Das ist schon ein starker Blickfang. Das Plakat der Deutschen hingegen schaut aus wie eins für eine Komödie der neunziger Jahre.
Moretti : Non, mais j’ai tout de suite trouvé la proposition intéressante, parce qu’elle recouvre en principe la nature du film. Et le titre resplendit comme un timbre sur le cerveau. C’est déjà un point de mire plus fort. L’affiche des allemands se présentait toutefois plus comme pour une comédie des années 90.

OÖN: Was ist hier das „Wesen des Films“?
OÖN: Quelle est ici la « Nature du film » ?

Moretti: Die Antwort auf die zentrale Frage ist bereits gegeben: Dass sich in einer Gesellschaft, die sich jeder Moralität entledigt, die moralische Frage, die Gewissensfrage nicht mehr gestellt wird. Und dann kann man das auch von Galionsfiguren nicht mehr verlangen. Heute würde man sagen: von Celebrities. Das lässt der Film sehr plastisch erscheinen.
Moretti : La réponse à la question centrale est déjà donnée : Que dans une Société, qui se débarrasse de chaque moralité, la question morale, la question de conscience ne s’est plus posée. Et alors, on ne peut plus non plus exiger cela aussi des figures de proue. Aujourd’hui, on dirait : des célébrités.Cela fait apparaître le film très plastique.

OÖN: Schleichen die Marians, also jene, die bereit sind, sich für ein tolles Angebot dem Teufel zu verkaufen, noch immer herum?
OÖN: Les Marian, comme ceux qui sont prêts à vendre leur âme au Diable pour une super offre existent-ils encore ?

Moretti: Klar. Da müsst ihr euch nur selbst anschauen. Derlei ist ja nicht bloß auf Schauspieler beschränkt. Und unser Film schaut da ganz genau hinein, weil er den Nerv der Zuschauer treffen möchte. Da konnte uns eigentlich nichts Besseres passieren als eine Kontroverse. Regisseur Oskar Roehler hat sich hier auf eine Gratwanderung begeben. Was den Umgang mit der Ästhetik betrifft, ist er großspurig, klar, offensiv. Und die Randfiguren sind zentraler, als man glaubt. Die Thematik wird nicht benützt, um zu erzählen und alles dramatischer zu gestalten, sondern es ging darum: Man muss kapieren! Auf seine Art ist der Film Provokation, vor allem, weil er so leichtfüßig wirkt, nicht gestellt und hölzern.
Moretti : C’est clair. Là, vous devez seulement le voir vous-même. Ce genre n’est pas limité seulement à l’acteur. Et notre film regarde tout à fait exactement la-dedans car il voudrait rencontrer les nerfs des spectateurs. Là, rien de mieux ne pouvait nous arriver qu’une controverse. Le régisseur Oskar Roehler a ici marché sur la corde raide. Pour le contact avec l’esthétique, il est vantard, clair, offensif. Et les personnages secondaires sont plus centraux qu’on le croit. La thématique n’est pas utilisée pour raconter et rendre tout dramatique, mais il s’agit de cela : on doit piger ! A sa manière le film est une provocation, avant tout, parce qu’il semble si leste et qu’il ne laisse pas de bois.

OÖN: Sie sind der Ansicht, dass es aus der damaligen Zeit zwei verschiedene Modi gibt. Nämlich?
OÖN: Vous êtes de l’avis, qu’il y a deux modes différents du temps de cette époque. A savoir ?

Moretti: Den Propagandaton und den Komödiantenton. Ich denke, dass besagte Zeit aus diesen beiden Säulen bestand. Und man fragt: Wie konnte das passieren? Wieso sind alle so benebelt in dieses Schicksal gerannt? Das betrifft ja auch die gesamte akademische Schicht, die zu mehr als 90 Prozent beteiligt war.
Moretti : Le son de la propagande et le son du comédien. Je pense que le temps concerné se composait de ces deux piliers. Et on demande : comment cela pouvait se passer ? Pourquoi sommes-nous tellement grisés par ce destin couru ? Cela concerne aussi la couche académique entière, qui était impliquée à plus de 90 %.

OÖN: Kann ein Film wirklich etwas bewirken?
OÖN: Un film peut-il vraiment provoquer quelque chose ?

Moretti: Schon, das beweist ja der ursprüngliche „Jud Süß“-Streifen. Heute jedoch ist das anders, weil wir ein riesiges Quantum an Information haben und eine dokumentarische Dichte, die einen Film als Veranstaltung zweitrangig machen. Damals aber nicht. Da waren die Leute in ihrer Wahrnehmung naiver. Film ist wahr, glaubten sie. Und wer es nicht glauben wollte, hat es sich eingeredet. Das zog sich dann bis in die DDR rüber, mit der im System verankerten Kultur.
Moretti : Déjà, cela concerne la bande „Jud Süß“- initiale. Aujourd’hui, toutefois, c’est différent, car nous avons une quantité énorme d’informations et une densité documentaire qui font d’un film un événement secondaire. Mais pas à l’époque. Là, les gens étaient plus naïfs dans leur perception. Le film est vrai, croyaient-ils. Et ceux qui ne voulaient pas le croire, on les a persuadés. Alors, cela s'étendait jusqu'à la RDA de ce côté-ci, avec la culture ancrée dans le système.

OÖN: Wenn man eine Figur wie Marian verkörpert, fährt die mehr rein als andere Charaktere?
OÖN: Si on incarne un personnage comme Marian, y rentre-t'on plus facilement que dans d’autres personnages ?

Moretti: Solange man vor der Kamera in Aktion ist, ist der Unterschied nicht groß. Doch während der ganzen Drehzeit gerät man in eine Sackgasse, aus der es kein Entkommen gibt. Das ist eine andere Dichte. Es gibt keinen Feierabend.
Moretti : Tant que l’on est en action devant la caméra, la différence n’est pas grande. Mais pendant toute la période du tournage, on entre dans une impasse de laquelle on ne peut pas s’échapper. C’est une autre densité. Il n’y a aucun loisir.

OÖN: Wie war Ihnen, als Sie seinerzeit das Angebot für diese Rolle erhielten?
OÖN: Qu’avez-vous ressenti, lorsque vous avez reçu l’offre initiale pour ce rôle ?

Moretti: Ich war atemlos. Die erste Drehbuchfassung habe ich gar nicht gelesen, ich habe das auf die lange Bank geschoben. Mit der zweiten Fassung kamen Regisseur Oskar Roehler und Produzent Franz Novotny direkt auf mich zu. Sie haben gleich versucht, das Ganze zu verankern. Und eine so traumhafte Rolle passiert einem natürlich nicht immer. Bis zum Drehbeginn ergaben sich dann noch haufenweise Probleme finanzieller Natur.
Moretti : J’étais hors d’haleine. Je n’ai même pas lu la première version du scénario, je l’ai mise sur la banquette arrière. Avec la deuxième version, le metteur en scène Oskar Roehler et le producteur Franz Novotny sont venus directement me voir. Ils ont tout de suite essayé d’amarrer le tout. Et bien sûr, un tel rôle fantastique ne se présente pas toujours. Jusqu’au début du tournage il y a encore eu un tas de problèmes de nature financière.

OÖN: Wie haben Sie die heftigen Diskussionen gesehen, die nach der Berlinale ausbrachen?
OÖN: Comment avez-vous vu le début houleux qui a éclaté après la Berlinale ?

Moretti: Oskar Roehler hat sich gegen Vorwürfe wegen historischer Ungenauigkeiten gewehrt, erklärt, wie das beim Film ist, dass man zum Beispiel oft mehrere Charaktere in einem zusammenfasst, dass man dramaturgische Brücken einbaut und so weiter. Diese Kontroverse wurde ein eigenes Phänomen. Es gab Reaktion und Konterreaktion, beide mit „Jetzt erst recht“-Charakter. Alles ein bissl pubertierend.
Moretti : Oskar Roehler s’est défendu contre les allégations d’inexactitudes historiques, a expliqué, comment c’était pour le film, que par exemple, souvent plusieurs personnages étaient associés en un, que l’on incluait des ponts dramaturgiques, etc.. Cette controverse devenait un phénomène propre. Il y avait la réaction et la contre-réaction, les deux avec le caractère « Maintenant plus que jamais ». Tout cela un peu pubertaire.

OÖN: In Berlin haben Sie gesagt, dass Sie nach „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ eine längere Ruhepause einlegen wollten. Ist Ihnen das gelungen?
OÖN: A Berlin, vous avez dit que vous vouliez après „„Jud Süß – Film sans conscience »’ prendre un plus long temps de repos. Y êtes vous arrivé ?

Moretti: Ja, die Waage zwischen Arbeit und Sein hat gestimmt. Und ab Oktober gebe ich bis Jänner noch einmal ein bissl Ruhe. Dazwischen liegt ein Kinderfilm nach den „Yoko“-Büchern von Knitter. So was wollte ich schon immer einmal machen. Bei „Der Räuber Hotzenplotz“ wäre es fast einmal so weit gewesen, doch da hat man mich zu spät gefragt.
Moretti ; Oui, l’équilibre entre le travail et l’être a été juste. Et à partir d’Octobre, je m’accorde encore un fois un peu de repos jusqu’en Janvier. Entre temps, il y aura le film pour enfants D’après le livre Yoko de Knitter. Je voulais depuis toujours faire une fois quelque chose comme cela. Pour « le brigand Hotzenplotz », c’était presque arrivé une fois, mais là on me l’avait demandé trop tard.

OÖN: Was sind für Sie Motive, eine bestimmte Rolle anzunehmen?
OÖN: Quels sont les motifs pour vous d’accepter un certain rôle ?

Moretti: Dass es ein Stoff ist, in den ich Neugier und Kraft reinschmeißen kann. Routine oder äußerlicher Zwang sollen nicht der Motor sein. Ebenso wenig Kalkül. Es sollte möglichst Provokation stattfinden, im Positiven wie im Negativen. Freilich passiert es manchmal, dass man in ein Projekt reingerät, bei dem man sich während der Arbeit fragt: Warum? Bei dem man auf einmal glaubt: Ich kann nicht mehr – und über den nächsten Baum nachdenkt, in den man reinfahren kann. Hin und wieder passiert es aber auch, dass just solche Projekte am Ende gut gelingen.
Moretti : Que ce soit une matière, dans laquelle je peux faire entrer la curiosité et la force. La routine ou la contrainte extérieure ne doivent pas être le moteur. Ni un peu de calcul. Il doit si possible y avoir de la provocation, en positif comme en négatif. Toutefois, il arrive quelquefois, que l’on se retrouve dans un projet, dans lequel pendant le travail, on se demande : Pourquoi ? Avec lequel on croit immédiatement : je ne peux plus – et on réfléchit au prochain arbre dans lequel on peut rentrer. De temps en temps, il se passe aussi que justement de tels projets se terminent bien.

OÖN: Wann ist Ihnen so was passiert?
OÖN: Quand cela s’est-il passé ainsi pour vous ?

Moretti: Zum Beispiel bei Brechts „Mann ist Mann“ in den Münchner Kammerspielen oder bei Dominik Grafs Film „Deine besten Jahre“.
Moretti : Par exemple dans la pièce de Brecht „Mann ist Mann“ au Münchner Kammerspielen ou dans le film de Dominik Graf „Deine besten Jahre“

OÖN: Gibt es für Sie noch Traumprojekte?
OÖN: Y-a-t’il encore pour vous des projets de rêve ?

Moretti: Ja, aber die spiele ich eh. Man sollte sich nur nicht verkrampfen und es lieber wie der Bär Balu im „Dschungelbuch“ halten: Probier’s mal mit Gemütlichkeit.
Moretti : Oui, mais cela je le joue. On devrait seulement ne pas se crisper et se tenir plutôt comme l’ours Balu dans le Livre de la Jungle. Essayez cela une fois dans l’intimité.

OÖN: Was wäre in Ihrem Beruf der „worst case“?
OÖN: Qu’est-ce qui serait dans votre profession le „pire cas“ ?

Moretti: Es muss immer Herausforderung da sein. Wenn nicht, dann ist es einfach beschissen. Wenn einem langsam die Luft ausgeht, ist die Katastrophe des Daseins da. Bei euch, den Medien, hieße das, dass ihr zynisch-mild werdet. Und bei uns wäre es die Bequemlichkeit
Moretti : Le défi doit toujours être là. Si ce n’est pas le cas, alors, c’est simplement de l’arnaque. Si l’air part lentement, la catastrophe de l’existence est là. Chez vous, les médias, cela voudrait dire que vous devenez cyniquement doux. Et chez nous, ce serait le confort.

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:bd:

Un petit article de der Standard.at disant que Tobias et le producteur Franz Novotny rencontrent la presse ces jours-ci :

"Dieser Tage stellten sich Franz Nowotny, Produzent des Films "Jud Süß - Film ohne Gewissen" und Tobias Moretti, als Ferdinand Marian, der Presse."


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Une nouvelle interview de Tobias dans "die Presse" :

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Tobias Moretti: "Moral gibt es nicht mehr"
Tobias Moretti : “Il n’y a plus de morale”

18.09.2010 | 18:59 | von TERESA SCHAUR-WÜNSCH (Die Presse)

Im Kino spielt Tobias Moretti Ferdinand Marian, den Darsteller des NS-Propagandawerks "Jud Süß". Im Interview spricht der Tiroler über den neuen Film, die historische Vorlage und eine neue bürgerliche Welt.

Au cinéma, Tobias Moretti joue Ferdinand Marian, l’interprète de l’ouvrage de propagande nazi “Jud Süß". Dans l’interview, le Tyrolien parle du nouveau film, de la présentation historique et d’un nouveau monde bourgeois.

Jud Süß“: Auf der Berlinale hat der Film für Diskussionen gesorgt, diese Woche feierte er in Wien seine Premiere. Hauptdarsteller Tobias Moretti kommt entspannt zum Interview. In der Hotelbar, die ihn an einen Bahnhof erinnert, sinniert er über den „Ewigen Reisenden“.

Jud Süß : Lors de la Berlinale, le film a provoqué des discussions, le film a fêté sa Première à Vienne. L’interprète principal, Tobias Moretti arrive détendu à l’interview. Au bar de l’Hôtel, qui lui rappelle une gare, il médite sur le « l’éternel voyageur »

Sind Sie ein ewiger Reisender?
Etes vous un éternel voyageur ?

Tobias Moretti: Nein, das ist ganz verschieden. Derzeit ist es ruhiger. Ich mache gerade eine schöne Arbeit, Yoko, einen absurden Kinderfilm. Ich bin der Antipode, der Bad Guy.
Tobias Moretti : Non, c’est tout à fait différent. En ce moment, c’est calme. Je fais en ce moment un beau travail, Yoko, un absurde film pour enfants.Je suis à l’antipode, le méchant.

Sind Sie gern der Bösewicht?
Aimez-vous être le méchant ?

Das ist die wahre Messlatte im Kinderfilm. Wenn man bei der Premiere mit Eiern und Tomaten beworfen wird, dann hat man alles richtig gemacht.
C’est la véritable référence dans un film pour enfants. Si lors de la Première, on vous jette des œufs et des tomates, alors, on a tout fait correctement.

Dafür stehen die Chancen bei „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ auch ganz gut, der ist ja nicht nur auf Zustimmung gestoßen.
Donc les chances de „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ sont tout à fait bonnes. Il n’a pas rencontré que de l’approbation.

Es ist ein guter Film geworden. Es gibt partiell immer Dinge, die man sich anders vorstellt, aber was meine Figur betrifft, war die Arbeit eine gute. Spannend, provokativ und grenzgängerisch.
C’est devenu un bon film. Il y a toujours en partie des choses, que l’on se représentait différentes, mais en ce qui concerne mon personnage, le travail a été bon. Captivant, provocateur et sur la corde raide.

Wie haben Sie sich in den Schauspieler Ferdinand Marian hineinversetzt?
Comment êtes vous entré dans la peau de l’acteur Ferdinand Marian ?

Es ging um zwei Schienen: Einmal Marian selbst, ein egozentrischer Schauspieler mit dieser damaligen spielastischen (übertriebenem Getue, Anm.) Dramatik und einem klaren Kalkül, der viele in seinen Bann gezogen hat. Marian ist durch diesen Film auch schauspielerisch zur Persona non grata geworden. Man hat ihm alle Fähigkeit aberkannt. Was falsch ist, denn er war ein toller, exzentrischer Theaterschauspieler. Die andere Schiene für meine Rolle war der Film im Film, wie Marian die Rolle spielt.
Il y avait deux pistes : En premier, Marian lui-même, un acteur égocentrique qui jouait à l’époque au théâtre de façon exagérée et un calcul clair, qui en a attiré beaucoup dans cette période. Marian est devenu par ce film « personna non grata » comme acteur. Il a été dépouillé de toute possibilité. Ce qui était faux, car il était un super acteur de théâtre excentrique. L’autre piste pour mon rôle a été le film dans le film, comment Marian joue le rôle.

Wie haben Sie den Originalfilm empfunden?
Comment avez-vous ressenti le film original ?

Das erste Mal habe ich ihn vor 20 oder 30 Jahren gesehen, in einem Studentenkino. Da wurde gar nicht erkannt, wie gefährlich gut er gemacht war. Der Film wurde nur in einer eifrigen 68er-Haltung als billige, schlecht gemachte Propaganda verdammt. Das ist falsch und feige, dadurch kann man
nie der Sache auf den Grund gehen. Es ist ja ein bis ins kleinste Detail perfider Film von unglaublicher Sogwirkung und indirekter Suggestion. Vor allem suggeriert er, dass „der Jude“ jemand wäre, der nur auf seinen Vorteil aus ist: dass die Elite des Menschentums sich über ein Kollektiv definiert sich über ein Kollektiv, und das Jüdische, Antideutsche definiert sich wie das Tier nur über das eigene Überleben definiert.
Je l’ai vu pour la première fois il y a 20 ou 30 ans, dans un cinéma pour étudiant. Là, on n’a vraiment pas reconnu combien il était dangereusement bien fait. Le film a été condamné seulement dans une attitude soixante-huitarde zélée comme une propagande bon marché, mal faite. C’est faux et lâche, parce qu’on ne peut jamais aller au fond des choses. C’est un film perfide jusqu’au plus petit détail de l’incroyable effet de séduction et de suggestion indirecte. Il suggère surtout que « Le Juif » serait quelqu’un qui recherche seulement son propre avantage, que l’’élite de l’humanité est définie comme un collectif par une convention collective, et le juif anti-allemand se définit comme l’animal qui se définit sur sa propre survie.

Was sagen Sie zur Debatte über die historischen Fakten, die im Film verändert sind?
Que dites-vous du débat à propos des faits historiques qui ont été modifiés dans le film ?

Das war ein Presse-Selbstläufer, der jetzt gar nicht mehr relevant ist. Die fiktive Form der dramatischen Zuspitzung ist plausibel und seriös, das wird oft gemacht. Klarerweise kann man darüber streiten, aber es ist ja kein Film über Himmler, sondern über einen Schauspieler, der sich in sein eigenes Dilemma hineinmanövriert, bis er in seinem moralischen Dreck ersauft. Was Oskar Roehler, der Regisseur, sehr wohl mutig erzählt, ist die Leichtigkeit der gesellschaftlichen Elite, die deutliche Parallelen zur heutigen Situation zeigt. Wir tun immer so, als ob sich der Mensch in zwei Generationen neu erfunden hätte. Das hat er mitnichten.
Cela a été lancé par la presse elle-même, cela n’est plus tout à fait important maintenant. La forme fictive de l'évolution dramatique est plausible et sérieuse, cela a été souvent fait. De toute évidence, on peut argumenter à ce sujet, mais ce n’est pas un film sur Himmler, mais sur un acteur, qui s’est embourbé dans son propre dilemme jusqu’à se noyer dans sa propre crasse morale. Ce qu’Oskar Roehler, le metteur en scène, raconte très bien courageusement, est la légèreté de l’élite sociale, qui montre des parallèles clairs avec la situation actuelle. Nous faisons toujours comme si les hommes s’étaient réinventés eux-mêmes dans deux générations. Ce n’est pas de tout cela.

Was hätten Sie an Marians Stelle getan?
Qu'auriez-vous fait à la place de Marian ?

Das kann man nie sagen. Ein Schauspieler ist auf einer Plattform ein Tänzer, der Pirouetten dreht, mit einer Mischung aus Kalkül, Intuition und Begabung als Leitfaden. Allerdings leben wir in einer Zeit, in der die moralische Frage vom Bürgertum völlig abgelöst wurde. Es gibt keine Moral. Der Erfolg ist das Mittel. Und das ist gesellschaftsfähig.
Cela, on ne peut jamais le dire. Un acteur est comme un danseur sur une plate-forme qui fait des pirouettes, avec un mélange de calcul, d’intuition et le talent comme guide. Cependant, nous vivons à une époque où la question morale a été complètement remplacée par la bourgeoisie. Il n'y a pas de morale. Le succès est le moyen. Et cela est socialement acceptable.

Auch wenn es keine Moral mehr gibt: Sind die Ansprüche an Schauspieler trotzdem hoch?
Bien qu’il n’y ait plus aucune morale : Les exigences d’un acteur sont-elles malgré tout hautes ?

Das ist nachvollziehbar: Die Religion ist in den wesentlichen Kulturen abgeschafft, wo gibt es dann noch eine moralische Instanz außer in der Kunst?
C’est compréhensible : La religion est abolie dans les cultures occidentales, où y_a-t-il alors encore une instance morale ailleurs que dans l’art ?

Gab es für Sie je ein unmoralisches Angebot?
Y-a-t’il pour vous une offre immorale ?

Beruflich gibt es diese Schizophrenie zwischen Angebot und Selbstbetrug nicht in einem vergleichbaren Ausmaß. Ich habe das so jedenfalls nicht erlebt.
Professionnellement, cette schizophrénie entre l’offre et l’autotromperie n’existe pas dans une mesure comparable. Je n’ai en tout cas jamais ressenti cela.

Es kann ja auf harmloserer Ebene laufen. Das lukrativere, prestigeträchtigere Angebot?
Cela peut arriver à un niveau plus innocent. L’offre la plus lucrative, la plus prestigieuse ?

Geld ist für mich nie entscheidend gewesen. Und sonst gibt es nichts, wofür man jeden Verrat in Kauf nähme. Aber Opportunismus ist heute salonfähig. Wo man noch in den Neunzigern gesagt hätte, „das ist ein Wahnsinn, das würde ich nie machen“, ist man heute ein Depp, wenn man's nicht macht.
L’argent n’a jamais été décisif pour moi. Et sinon, il n’y a rien, pour quoi on pourrait prendre chaque trahison en compte. Mais l’opportunisme est aujourd’hui acceptable. Où l’on on aurait dit dans les années 1990, « c’est une folie, je ne l’aurais jamais fait » on est maintenant une andouille, si on ne le fait pas.

("Die Presse", Print-Ausgabe, 19.09.2010


Traduction anglaise (Thank you, maureen !!)
Tobias Moretti: "There is no more morality "

In the cinema Tobias Moretti plays Ferdinand Marian, the actor playing the Nazi propaganda work "Jud Suss". In the interview, the Tyrolean talks about the new film, the historical production, and a new bourgeois world. Jud Suss: At the Berlinale, the film has provided for discussion; this week in Vienna, it celebrated its premiere. Actor Tobias Moretti is relaxed for the interview. In the hotel bar, which reminds him of a railway station, he muses about the "Eternal Traveler".

Are you an eternal traveler?
Tobias Moretti: No, this is quite different. Currently, it is quiet. I'm doing a nice job, Yoko, an absurd children film. I am the antipode, the Bad Guy.

Do you like to be the bad guy?
This is the true benchmark in children movies. When at the premiere people throw eggs and tomatoes at you, then you have everything right.

Therefore the chances of "Jud Suss - film without conscience" are quite good; it was not met only with approval.It is a good movie. There are always partial things that you imagine otherwise, but as to my character, the work was good. Exciting, provocative and tightrope.

How did you approach the actor Ferdinand Marian?

There were two tracks: first Marian himself, an egocentric actor with the exaggerated way of acting drama in those days and a clear calculation which has drawn many into its spell. Marian has also become through this film persona non grata as an actor. He has been stripped of all ability. Which is wrong, because he was a great, eccentric actor. The other track for my role was the film in the film, playing the role as Marian.


How have you seen the original film?

The first time I saw it was 20 or 30 years ago in a movie house for students. It was not recognized then how dangerously well done it was. The film was condemned only in a 68-zealous attitude as a cheap, poorly made propaganda. This is wrong and cowardly, because you can never get to the bottom of the matter. It's a perfidious film that goes into the smallest details and is of incredible attraction effect and indirect suggestion. In particular, he suggests that "the Jew," would be someone, who is only to his advantage: that the elite of humanity is defined as a group over a group , and the Jew, anti-German is defined as the animal defined only through its own survival.


What do you say about the debate concerning the historical facts that have been altered in the film?

This was for the press kind of a cash cow which is now no longer relevant. The fictional form of dramatic escalation is plausible and serious, which is often made. Clearly, one can argue about it, but it's not a film about Himmler, but about an actor who maneuvered himself into his own dilemma, until he drowned in his moral filth. What Oskar Roehler, the director, told very bravely, is the ease of the social elite, which shows clear parallels to today's situation. We always do so, as if man would have re-invented himself in two generations. By no means.

What would you have done in Marian's place?

One can never say . An actor is a dancer on a platform, who does pirouettes, as a mix of calculation, intuition and talent as a guide. However, we live in a time when the moral question has been completely replaced by the bourgeoisie. There is no morality. The success is the means. And that is socially acceptable.

Even when there is no more moral: the demands on actors are still high?

That is understandable: the religion is abolished in Western cultures; where is there still a moral authority other than in art?


Was there ever an indecent proposal made to you?

Professionally, this schizophrenia between supply and self-deception does not exist to a comparable extent. In any event I have not experienced that.

It can even run on a more innocent level. The most lucrative, most prestigious offer?

Money has never been decisive for me. And otherwise there is nothing for which any treachery would be taken into account But opportunism is now socially acceptable. Where one would have said in the nineties, "this is madness, I would never do it," you're now a bugger when you do not do it

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Interview OE24 
https://www.oe24.at/kino/Tobias-Moretti-auf-der-Spur-der-Nazi-Perfidie-Jud-Suess/1786345

Moretti-Interview
Jud Süß - Auf der Spur der Nazi-Perfidie
Jud Süß – Sur la trace de la perfidie Nazie
Tobias Moretti über "Jud Süß – Film ohne Gewissen" im Interview.
Tobias Moretti en interview à propos de "Jud Süß – Film ohne Gewissen"


" Jud Süß – Film ohne Gewissen“ erzählt von der Entstehung des übelsten Hetzfilms der Nazis. Jetzt läuft das Werk mit Tobias Moretti an.
" Jud Süß – Film ohne Gewissen“ raconte l’origine du pire film de propagande nazie. Maintenant, l’oeuvre avec Tobias Moretti sort sur les écrans

Kino
Tobias Moretti ist Ferdinand Marian. Der Star spielt in Oskar Roehlers Jud Süß – Film ohne Gewissen den österreichischen Schauspieler, der 1940 von Nazi-Propagandaminister Goebbels (Moritz Bleibtreu) ein Angebot bekam, das er nur zu gern abgelehnt hätte: Er übernahm die Hauptrolle im antisemitischen Hetzfilm Jud Süß. Moretti im Interview über seinen umstrittenen neuen Film.
Cinéma :
Tobias Moretti est Ferdinand Marian. La star joue dans le film d’Oskar Roehler « Jud Süß – Film ohne Gewissen“ l’acteur autrichien, qui reçut en 1940 une offre du ministre de la propagande Nazi Goebbels (Moritz Bleibtreu) qu’il aurait seulement trop volontiers refusée. Il reprenait le rôle principal dans le film de propagande antisémite Jud Süss. Moretti en interview à propos de son nouveau film contesté.

ÖSTERREICH: Wie gingen Sie an "Jud Süß – Film ohne Gewissen“ heran?
ÖSTERREICH: Comment êtes-vous arrivé à "Jud Süß – Film ohne Gewissen“ ?

Tobias MORETTI: Es war von vornherein klar, dass dies ein sehr kontroverser Film werden würde. Man musste sich entscheiden: Macht man den Film aus einer dokumentarischen politischen Distanz oder schmeißt man den Leuten einen Brocken hin und konfrontiert sie mit einer Irritation. Für Letzteres hat man sich entschieden.
Tobias MORETTI :Il était clair dès le début que ce serait un film très controversé. On devait faire un choix : Soit faire un film comme un documentaire à distance politique, ou jeter des bribes aux gens et les confronter à une irritation. On s’est décidé pour ce dernier choix.

ÖSTERREICH: Wie beurteilen Sie die Tatsache, dass Aufführungen von "Jud Süß“ bis heute verboten sind?
ÖSTERREICH: Comment jugez-vous le fait que les représentations de "Jud Süß“ sont interdites jusqu’à aujourd’hui ?

MORETTI: Ich finde das ziemlich fahrlässig. Das Gegenteil wäre richtig. "Jud Süß“ ist ein beklemmend gut gemachter Film. Damit muss man umgehen, sonst kann man seine perfide Dimension nicht ermessen. Der Film zeigte den Juden Süß als einen Mann, dem es nur um den eigenen Vorteil ging und der um das eigene Überleben kämpfte. Und der dadurch natürlich im Gegensatz zum Nazi-Bild von den arischen Menschen stand – die sollten sich als Kollektiv begreifen und bereit sein, für eine Idee zu sterben.
MORETTI : Je trouve cela assez imprudent. Le contraire serait juste. "Jud Süß“ est un film bien fait angoissant. On doit traiter cela, autrement on ne peut pas estimer sa dimension perfide. Le film montre le Juif Süss comme un homme qui s’occupe seulement de son propre avantage et combat pour sa propre survie. Et bien sûr, à l’inverse de l’image nazie de l’homme aryen debout – qui se définit en tant que collectif et est prêt à mourir pour une idée.

ÖSTERREICH: Glauben Sie, wollte Marian den "Jud Süß“ wirklich nicht spielen oder hat er das Angebot doch gerne angenommen?
ÖSTERREICH: Croyez-vous que Marian ne voulait vraiment pas jouer le "Jud Süß“ou qu’il a pourtant accepté volontiers l’offre ?

MORETTI: Er wollte den Film am Anfang nicht machen, weil er die Gefahr spürte. Und er war ja kein Nazi. Aber dann waren ihm seine eigene Eitelkeit und sein Opportunismus im Wege. Das hat ihn dann auch zu Fall gebracht. Er war ein typischer Spätkarrierist, für den sich mit "Jud Süß“ natürlich auch die Gunst der Stunde zeigte. Man macht sich keine Vorstellung, auf welcher Woge der Privilegien damals die Schauspieler der Nazis herumgereicht wurden, während alle anderen in den Niederungen des menschlichen Daseins und des Kriegs herumkrochen.
MORETTI : Il ne voulait pas faire le film au début, car il sentait le danger. Et il n’était pas nazi. Mais alors, sa propre vanité et son opportunisme sont entrés en ligne de compte. C'est ce qui a provoqué sa chute. C’était un typique carriériste tardif pour lequel bien sûr « Jud Süss » s'est avéré être une occasion favorable. On ne peut se faire aucune idée sur quelle vague de privilèges, à l’époque, les acteurs des nazis voguaient pendant que tous les autres s’enfonçaient dans les bas-fonds de l’existence humaine et de la guerre.

ÖSTERREICH: Man wirft dem neuen Film historische Ungenauigkeit vor
ÖSTERREICH: On reproche au nouveau film son imprécision historique

MORETTI: Ich kann diese Vorwürfe einerseits nachvollziehen und finde sie andererseits eher irrelevant. Marians Frau hatte ein halbjüdisches Kind mit einem früheren Ehemann. Dass sie im Film selbst zur Halbjüdin wird, dient nur zur dramatischen Überspitzung, um Marian mit der Charakterlosigkeit seines Tuns direkt zu konfrontieren.
MORETTI : Je peux d’une part comprendre ces reproches et les trouve d’autre part plutôt insignifiants. La femme de Marian avait un enfant à demi juif d’un précédent mari. Qu’elle-même soit à demi-juive dans le film sert seulement à la dramaturgie, pour confronter directement Marian à l’absence de caractère de ses actions.

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Interview news.de :



«Es gibt Figuren, die haben keinen Feierabend»*
“Il y a des personnages, qui ne laissent aucun repos”

Von news.de-Mitarbeiter Dieter Oßwald

Tom Cruise gab er einen Korb für dessen Rollenangebot als Hitler inOperation Wallküre. Nun spielt Tobias Moretti den Schauspieler Ferdinand Marian, der im NS-Propagandastreifen Jud Süß die Hauptrolle spielte. Im Interview verrät er, was er von Marian hält.
Tom Cruise lui avait fait une offre pour reprendre le rôle d’Hitler dans Operation Walkyrie. Maintenant, Tobias Moretti joue l’acteur Ferdinand Marian, qui jouait le rôle principal dans le film de propagande nazi Jud Süß . Dans l’interview, il révèle ce qu’il pense de Marian.

Was sagen Sie zu den ablehnenden Reaktionen auf Jud Süß bei der Berlinale?
Que dites-vous des réactions négatives sur Jud Süß pendant la Berlinale ?

Tobias Moretti: Die Reaktionen waren kontrovers, und eigentlich kann so einem Film nichts Besseres passieren als eine Kontroverse. Roehler bewegt sich auf einem schmalen Grat; die politische Korrektheit der ewig gleichen Perspektive bringt einen nicht weiter. Der Film will über eine dokumentarische Distanz hinausgehen – das ist ihm, glaube ich, gelungen.
Tobias Moretti : Les réactions ont été contradictoires, et en fait, il ne peut rien se passer de mieux pour un film qu’une polémique. Roehler se déplaçait sur une marge étroite, l’exactitude politique de la sempiternelle même perspective n’apporte rien de plus. Le film voulait se situer au-delà d’une distance documentaire – c’est pour lui, je crois, réussi.

Sie spielen Ferdinand Marian - war er naiv, eitel oder hatte er gar keine andere Wahl?
Vous jouez Ferdinand Marian – Etait-il naîf, vaniteux où n’avait-il pas d’autre choix ?

Moretti: Er war naiv, er war auch eitel, aber vor allem war er ein kalkulierender, kaltblütiger Schauspieler, der dennoch über ein großes Reservoire an Begabung verfügt hat. Marian war ein Spekulant seiner selbst. Entsprechend schwierig war es am Anfang, den richtigen Ankerpunkt bei dieser Figur zu finden. Das Thema des Films ist ja sozusagen ein Verführer, der sich nicht vergegenwärtigen will, dass er selbst verführt wird
Moretti : Il était naïf, il était aussi vaniteux mais surtout, c’était un acteur calculateur, au sang froid, qui pourtant avait encore à disposition une grande réserve de talents. Marian était un spéculateur de lui-même. Par conséquent, il était difficile au début de trouver le point d’ancrage correct pour ce personnage. Le sujet du film est pour ainsi dire, un séducteur, qui ne veut pas réaliser qu’il est lui-même séduit

Was haben Sie bei Ihren Recherchen über Marian entdeckt?
Qu’avez-vous découvert de vos recherches à propos de Marian ?

Moretti: Marian ist eine persona non grata, bekannt ist er nur durch denJud Süß – und dieser Film ist verboten. Das finde ich fahrlässig, denn genau hier kann man erkennen, wie Manipulation funktioniert. Von Marian heißt es gemeinhin, er wäre nur ein mittelmäßiger bis kleiner Schauspieler gewesen. Auch das ist falsch. Er hat auf Augenhöhe mit den Großen gespielt, auf der Bühne, und im Film wollte er dies eben auch.
Moretti : Marian est une “persona non grata”, connu seulement au travers du “Jud Süss » et ce film est interdit. Je trouve cela imprudent, car on peut reconnaître exactement ici, comment la manipulation fonctionne. De Marian, on dit généralement, qu’il aurait été seulement un médiocre jusqu’à petit acteur. Mais cela aussi est faux Il a joué au même niveau que les grands sur scène et il voulait aussi juste cela dans le film.

In einer Szene wirft Marian dem überraschten Goebbels (gespielt von Moritz Bleibtreu) wütend einen Aschenbecher vor die Füße – ist das erfunden?
Dans une scène, Marian furieux jette aux pieds de Goebbels (joué par Moritz Bleibtreu), surpris, un cendrier, est-ce inventé ?

Moretti: Es wird von Ohrenzeugen berichtet, dass sich das so zugetragen habe, hinter der Türe konnte man das draußen hören. Gerade diese Szene verdeutlicht den Zustand von Marian, denn man muss sich unglaublich vergessen können in seiner Emotionalität, bevor man so etwas wagt. Dieses Selbstbewusstsein ist in Anbetracht der Situation nach wie vor unvorstellbar.
Moretti : Cela a été rapporté par des témoins auditifs, que cela s’est produit ainsi, on pouvait entendre derrière la porte ce qui se passait à l’intérieur. Cette scène explique justement l’état de Marian, car on doit alors pouvoir s’oublier incroyablement dans son émotivité, avant de se risquer à quelque chose comme cela. Cette conscience est toujours impensable en considération de la situation.

Wann sind Sie mit dem Film Jud Süß erstmals in Berührung gekommen?
Quand avez-vous été pour la première fois en contact avec le film Jud Süß ?

Moretti: Ich habe den Film als Student gesehen und nun natürlich erneut. Was mich jetzt irritiert hat, ist eigentlich, wie bestürzend genau dieser Film gemacht ist. Man kennt ja zwei Klischees: den Propagandaton und den Komödienton. Hier aber ist alles, die Theatralik, das Dramatische, mit Leichtigkeit und ganz direkt, man kann fast sagen: modern gespielt. Jud Süß wurde immer als Symbol des typischen Propagandafilms bezeichnet, was er jedoch nie war, im Unterschied zu einem
Film wie Der ewige Jude. Er ist sehr viel sublimer gemacht, jede einzelne Kameraeinstellung transportiert Ideologie, ohne dass sie einem gleich ins Auge sticht.
Moretti : J’ai vu ce film quand j’étais étudiant et l’ai bien sûr revu maintenant. Ce qui m’irrite maintenant, c’est à vrai dire, combien de manière choquante ce film est exactement fait. On connaît deux clichés : le son de la propagande et le son de la comédie. Mais ici, il y a tout, le théâtral, le dramatique avec la facilité et le tout à fait direct, on peut presque dire : joué de façon moderne. Jud Süss est toujours présenté comme le symbole du film typique de propagande, ce qu’il n’a pourtant jamais été , à la différence d’un film comme « le Juif Eternel » Il est fait de façon beaucoup plus sublime, chaque mouvement de caméra transporte l’idéologie, sans qu’elle saute immédiatement à l’œil.

Worin liegt für Sie die Besonderheit des Films?
Dans quoi se trouve pour vous la particularité du film ?

Moretti: Das Perfide an diesem Film liegt darin, dass er subversiv seinem Publikum suggeriert, dass der Jude immer nur aus sich selbst heraus agiert und auf den eigenen Vorteil bedacht ist; während der treudeutsche Bürgerliche als Idealist für die Idee sterben kann, zählt beim Juden nur das Streben nach dem eigenen Überleben und Vorteil, womit man gleich bei einem fürchterlichen Vergleich ist, weil Tiere so handeln. Um das durchschauen zu können, hätte man den Film zugänglich machen müssen.
Moretti : La perfidie de ce film tient au fait, qu’il suggère de façon subversive à son public, que le juif agit toujours seulement pour lui-même et ne pense qu’à son propre avantage tandis que le civil fidèle allemand pourrait mourir en tant qu’idéaliste pour l’idée, le Juif ne compte que par la poursuite de sa propre survie et son avantage, d’où l’on arrive tout à suite à une terrible comparaison, parce que les animaux agissent ainsi. Et pour pouvoir comprendre ce que cache cela, on devrait rendre le film accessible.

Wie würden Sie Marian auf einer Opfer-Täter-Skala einordnen?
Comment placeriez-vous Marian sur une échelle Victime-Coupable ?

Moretti: Von Opfer kann gar keine Rede sein, das soll er auch nie sein. Der Parameter, wann ein Mensch korrupt wird und wann nicht, funktioniert nicht auf dieser einfachen Schwarz-Weiß-Skala. Es ist eine Frage der Perspektive, und seine Perspektive zeigt der Film. Wenn Marian zum Beispiel einmal behauptet, dass er diesen Juden anders darstellen wolle, entschuldigt das in keiner Weise die Hurerei, die er betreibt. Im Prinzip ist es ganz einfach: Ein Opfer kann nicht Nein sagen –
aber Marian hätte es gekonnt.
Moretti : On ne peut pas parler de victime, , car il ne l’a jamais été. Le paramètre, quand un homme devient corrompu ou pas, ne fonctionne pas sur cette simple échelle noir et blanc. C’est une question de perspective, et le film montre sa perspective. Quand Marian affirme par exemple qu’il veut représenter ce Juif différemment, cela n’excuse en aucune façon la fornication qu’il pratique. En principe, c’est tout à fait simple : Une victime ne peut pas dire non – mais Marian aurait pu le faire.

Sie würden Marian verurteilen?
Vous condamneriez Marian ?

Moretti: In jedem Fall verurteile ich sein Handeln und seine vorherrschenden Motive. Mir schien es für die Figur die einzige Möglichkeit, ein Vakuum der totalen Erbärmlichkeit zu zeigen. Deshalb habe ich die Figur immer mehr in die Apathie und die Ohnmacht getrieben. Es gibt nichts Schlimmeres als einen Zustand jenseits des Handelns, das ist die Niederung des menschlichen Daseins.
Moretti : En tout cas, je condamne ses actes et ses motivations principales. Il m’a semblé que l’nique possibilité pour ce personnage était de montrer un vide de la misère totale. C’est pourquoi j’ai poussé le personnage toujours plus dans l’apathie et l’impuissance. Il n’y a rien de pire qu’un état au-delà des actes, c’est le bas-fond de l’existence humaine.

Die Todesursache ist nicht eindeutig geklärt …
La cause du décès n’est pas clairement établie...

Moretti: Biographisch ist das richtig, in der filmischen Dramaturgie aber ist der Selbstmord schlüssig,
Moretti : Biographiquement, c’est correct, mais dans la dramaturgie du film, le suicide est probant

Wie beurteilen Sie Marian als Schauspieler?
Comment jugez-vous Marian en tant qu’acteur ?

Moretti: Seine schauspielerische Leistung als Jud Süß ist absolut hervorragend, das zu ignorieren wäre fatal. Denn er hat mit seiner Darstellung die ganze Sache ja wie ein Schwungrad angeworfen. Irgendwann sagt Marian einmal stolz, dass er sich von diesem Nazi Veit Harlan nie etwas hätte sagen lassen. Das empfand er als Anarchie – dabei ist es so, als ob ein Hamster bremst, aber das Rad läuft trotzdem weiter.
Moretti : Sa performance d’acteur en tant que Jud Süss était absolument remarquable, ignorer cela serait fatal. Car il a avec sa représentation, commencé l’affaire entière comme un volant. Marian a dit une fois fièrement qu’l ne s’était jamais laissé dire quelque chose par ce nazi de Veit Harlan Il ressentait cela comme de l’anarchie – Cela, c’est ainsi, comme si un hamster freinait, mais que la roue continue à tourner

Im Film wird auch die Rolle der damaligen UFA-Stars thematisiert. Haben Hans Moser, Paula Wessely oder Heinz Rühmann gewusst, was sie tun?
Dans le film, le rôle des stars UFA de cette époque-là est aussi pris pour thème. Est-ce que Hans Moser, Paula Wessely ou Heinz Rühmann ont su ce qu’ils faisaient ?

Moretti: Es ist interessant, wer sich damals aus Opportunität hat scheiden lassen, nur weil der Mann oder die Frau jüdisch oder halbjüdisch waren. Wenn man die berühmten Fälle kennt, die Karajans, die Rühmanns, dann kann man erst mal hochrechnen, wie viele es wirklich waren. Andererseits gibt es ja auch die berühmten Fälle, die es nicht getan haben, wie Hans Moser.
Moretti : C’est intéressant, qui à l’époque a saisi l’opportunité de divorcer, seulement parce que leur mari ou leur femme était juif ou à demi-juif. Si on connaît les cas célèbres, comme les Karajan, les Rühmann, alors on peut extrapoler, combien c’était vrai pour beaucoup. D’autre part, il y a aussi les cas célèbres, qui ne l’ont pas fait, comme Hans Moser.

Wie lange nimmt man so eine Rolle noch nach Drehschluss mit?
Combien de temps garde-t-on encore en soi un tel rôle apès la fin du tournage ?

Moretti: Es gibt Figuren, die haben einen Feierabend – diese hatte ihn nicht.
Moretti : Il y a des personnages, qui laissent du repos – celui là n’en avait pas

Was würden Sie Marian fragen, wenn er nun zur Tür herein käme?
Que voudriez-vous demander à Marian, s’il arrivait maintenant à la porte ?

Moretti: Gar nichts, wahrscheinlich.
Moretti : Vraisemblablement, rien du tout.

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Un article de news.de disant le plus grand bien de la performance de Tobias dans le film :

[lien]


Entre autres :

*Man sollte ihn anschauen - aber nur wegen des Spiels von Tobias Moretti.*
On doit le voir - mais seulement à cause du jeu de Tobias Moretti

Tobias Moretti aber überstrahlt sie alle. Die Rolle des selbstverliebten, moralisch schwachen Charmeurs Marian scheint ihm auf den Leib geschneidert. Von Zerrissenheit geplagt, egozentrisch und charmant, verführt und verführend, schmierig und dabei auch ungeheuer sexy – Tobias Moretti zieht alle Register und zeigt in diesem Film, was für ein großer Schauspieler er ist.

Mais Tobias Moretti les surpasse tous. Le rôle du narcissique, charmeur Marian, moralement faible semble être taillé sur mesure pour lui. Tourmenté par ses déchirements, égocentrique et charmant, séduit et séducteur, graveleux, et pourtant aussi incroyablement sexy - Tobias Moretti sort le grand jeu et montre dans ce film, quel grand acteur il est. - Comme c'est vrai !!!

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Encore une interview du Salzburger Nachrichten
Noch ein Interview von Salzburger Nachrichten

[lien]

Ein Verführer, der selbst verführt wurde
Un séducteur, qui sera séduit lui-même

21. September 2010 | 17:17 | | MAGDALENA MIEDL Drama, Deutschland 2010. Regie: Oskar Roehler. Mit Tobias Moretti, Moritz Bleibtreu, Martina Gedeck, Armin Rohde, Justus von Dohnànyi. Start: 24.9.

Interview. Tobias Moretti sprach mit den SN über seine Rolle als Ferdinand Marian in „Jud Süß – Film ohne Gewissen“.
Interview Tobias Moretti parle avec SN à propos de son rôle en tant que Ferdinant Marian dans „Jud Süß – Film ohne Gewissen“.

Bis heute ist der Film „Jud Süß“ von Veit Harlan, 1940 mit Ferdinand Marian in der Hauptrolle gedreht, als antisemitische Propaganda verboten. Der deutsche Regisseur Oskar Roehler erzählt in dem Film „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ die Produktionsbedingungen nach, in expressiver Bildsprache und ohne sich im Detail an die historische Wahrheit zu halten – was bei der Berlinale-Premiere zu Kontroversen führte. Ein SN-Interview mit Tobias Moretti, der den Schauspieler Ferdinand Marian darstellt.
Jusqu’à aujourd’hui, le film „Jud Süß“de Veit Harlan, qui a été tourné en 1940 avec Ferdinand Marian dans le rôle principal est interdit en tant que propagande antisémite. Le metteur en scène allemand raconte dans le film „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ les conditions de la production, dans un expressif langage imagé, et sans s’en tenir en détail à la vérité historique – ce qui a mené à des controverses lors de la Première à la Berlinale. Une interview de SN avec Tobias Moretti qui interprète l’acteur Ferdinand Marian


SN: Die Reaktionen auf den Film waren sehr heftig. Wie geht es Ihnen damit?
SN : Les réactions sur le film ont été très violentes. Comment l’avez-vous ressenti ?

Moretti: Es konnte uns ja eigentlich nichts Besseres passieren, als dass der Film so kontrovers diskutiert wird. Bei so einem Thema und bei Oskar Roehlers offensiver Art, damit umzugehen, muss und darf man damit rechnen. Der Film hat einen heutigen politischen Anspruch, womit aber keine konventionelle politische Korrektheit gemeint ist. Roehler wollte über die dokumentarische Distanz hinausgehen, und das ist ihm gelungen.
Moretti : Il ne pouvait à vrai dire rien ne nous arriver de mieux que le film soit ainsi controversé. Par un tel sujet et par la manière offensive d’Oskar Roehler, de traiter cela, on peut et on doit compter là-dessus.; Le film a une exigence politique contemporaine, ce qui ne signifie pas une exactitude politique conventionnelle. Roehler voulait aller au-delà de la distance documentaire et cela lui a réussi.

SN: War Ferdinand Marian Ihrer Ansicht nach naiv, eitel – oder hat er gar nicht anders gekonnt, als bei „Jud Süß“ mitzumachen?
SN : Selon vous, Ferdinand Marian était-il naïf, vaniteux – ou n’a-t-il pas pu faire autrement que de participer au Jud Süss ?

Moretti: Er war sowohl naiv als auch eitel, aber von seinem Wesen her, als Mensch wie als Schauspieler, war er kalkulierend, kein Emotionsschauspieler. Seine Kaltblütigkeit hat auch seinen Reiz ausgemacht, das hat in die Ästhetik der damaligen Zeit sehr gut hineingepasst. Dazu kam seine Gabe zu einer spielerischen Leichtigkeit – er war sozusagen ein Spekulant seiner selbst. Es war für mich anfangs schwierig, den Anker zu finden in seiner Figur, um diese Mischung genau zu treffen. Er, der als Verführer galt und nicht gemerkt hat dass er selbst verführt wurde, war ja ausgestattet mit viel schauspielerischer Intelligenz, aber auch mit gehöriger Selbstüberschätzung.
Moretti : Il était aussi bien naïf que vaniteux, mais de par sa nature même, en tant qu’homme comme en tant qu’acteur, il était calculateur, aucune émotion d’acteur. Son sang-froid a fait aussi son charme, cela s’insérait très bien dans l’esthétique de l’époque. En plus, il avait ce don
pour une légèreté à jouer – il était pour ainsi dire lui-même un spéculateur. Cela a été difficile pour moi au début de trouver le point d’ancrage dans ce personnage, pour arriver exactement à ce mélange. Lui qui était considéré comme un séducteur et n’a pas remarqué qu’il était lui-même séduit, avait beaucoup d’intelligence d’interprétation mais aussi une bonne part de surestimation de lui-même.


SN: Woher haben Sie die Kenntnis über seine Persönlichkeit? Haben Sie sich da ganz auf Oskar Roehler verlassen?
SN : Où avez-vous pris les connaissances sur sa personnalité ? Vous êtes vous reposé entièrement sur Oskar Roehler ?

Moretti: Nein, für so eine Figur recherchiert man natürlich selbst. Ich wollte eine Balance finden zwischen der realen Person und einer fiktiven. Mir war es wichtig, dass es da einen Haarriss in der Figur gibt, der von Anfang an da ist und der immer weiter zur Kluft aufreißt. Marian war ja in
den letzten Jahrzehnten eine Persona non grata, den kennen alle an den Filmakademien nur von seiner „Jud Süß“-Darstellung, und da wurde uns immer erzählt, er sei ein mittelmäßiger Schauspieler gewesen und wäre nur wegen dieser Rolle vom Regime gehypt worden. Das ist Quatsch. Marian war damals schon auf Augenhöhe mit den Großen am Theater, und wir machen uns ja keine Vorstellung, wie die damals hofiert wurden, auf welcher Woge der Privilegien die geschwommen sind. Alles andere ist in der beschissenen Erbärmlichkeit des Krieges herumgekrochen, und die ziehen von Party zu Party und überlegen, was zieh’ ich heute an. In Wirklichkeit waren sie natürlich nur Spielbälle der Mächtigen, Satellitengebilde in deren Umlaufbahn. 
Moretti : Non, pour un tel personnage, on fait bien sûr les recherches soi-même. Je voulais trouver un équilibre entre la personne réelle et une fictive. Pour moi, il était important qu’il y ait une fêlure dans le personnage qui était là au début et qui s’élargit toujours de plus en plus jusqu’à la faille. Marian était dans les dernières décennies une « persona non grata » connu seulement dans les académies du film pour son interprétation du Jud Süss et là, on nous a toujours raconté qu’il n’était qu’un acteur médiocre et qu’il était seulement devenu célèbre à cause de ce rôle du régime. C’est de la bêtise. Marian était déjà à l’époque au même niveau que les grands au théâtre, et nous ne nous ne pouvons pas nous représenter comment ils étaient flattés à l’époque et sur quelle vague de privilèges ils voguaient. Tous les autres rampaient dans une pauvreté misérable due à la guerre et eux passaient de fête en fête et à y réfléchir, ce que je vois encore aujourd’hui. En vérité, ils étaient bien sûr seulement les balles de jeu des puissants, des satellites dans leur orbite.

SN: Durften, konnten, mussten oder wollten Sie den Originalfilm „Jud Süß“ sehen?
SN : Etiez-vous autorisé, pouviez-vous, deviez-vous ou vouliez-vous voir le film original „Jud Süß“ ?
Moretti: Ja, natürlich. Dass der Film bis heute nicht mehr öffentlich gezeigt wird, finde ich igentlich fahrlässig, denn hier kann man Manipulation durch Medien genauestens studieren. Das sollte uns interessieren, denn heute wird ja jeder von uns von Medien belagert, jedenfalls wenn man dem nicht selbst einen Riegel vorschiebt. Ich war schockiert, wie genau der Film gemacht war. Man kennt ja von den Nazifilmen entweder den seichten, blöden Komödienton oder das Propaganda-Gebell.Aber in „Jud Süß“ gibt es nichts davon, die haben ganz direkt gespielt, heutig. Und mit großer Theatralik, fast expressionistisch. Mit diesen Mitteln wird dem Zuschauer die Ideologie eingeträufelt, dass der arische Mensch einer wäre, der immer für die Gemeinschaft denkt, während der Jude nur für das eigene Überleben kämpfen würde.Es war eine sehr große Herausforderung, die Originalszenen zu spielen, man kann das ja nicht einfach nur nachspielen, sondern muss dieses bösartige Muster einfangen.
Moretti: Oui, bien sûr. Que le film ne soit plus montré en public aujourd’hui, je trouve cela à vrai dire imprudent, car ici on peut étudier la manipulation en étroite collaboration avec les médias. Cela devrait nous intéresser car aujourd’hui chacun d’entre nous est assiégé par les médias, en tout cas si l’on n’y met pas soi-même un verrou. J’étais choqué comment le film a été exactement fait. On ne connaît des films nazis que le son de comédie superficielle, idiote
ou les aboiements de la propagande.
Mais dans „Jud Süß“ il n’y a rien de cela, ceux-ci ont joué tout à fait directement, de façon actuelle. Et avec de grands effets théâtraux, presque
expressionnistes ; Avec ces moyens l’idéologie est instillée aux spectateurs, que l’homme aryen était celui qui pensait toujours pour la communauté, pendant que le juif ne combattait seulement que pour sa propre survie.
C’était un très grand défi, de jouer les scènes originales, car on ne pouvait pas simplement rejouer seulement cela, mais on devait s’inspirer de ce méchant modèle.

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Une interview publiée dans le magazine Tele.at :



1ere page :
MORETTI NEUES FILMPROJEKT
LE NOUVEAU PROJET DE FILM DE MORETTI

« Die nächste Arbeit macht mir wirklich Freude », erzählt Tobias Moretti, „weil ich das schon immer machen wollte: ein Kinderfilm. Meine Kinder sind zwölf und zehn, für die bin ich damit schon zu spät dran. Der Film heißt „Yoko“, Regie führt Franziska Buch, die auch „Bibi Blocksberg“ gemacht hat. Meine Rolle ist der Bösewicht !“
„Le prochain travail me fait vraiment plaisir“ raconte Tobias Moretti, « parce que je voulais déjà depuis toujours faire un film pour enfants. Mes enfants ont douze et dix ans, pour eux, je suis déjà trop en retard pour cela. Le film s’appelle « Yoko », la mise en scène est de Franziska Buch,
qui a fait aussi « Bibi Blocksberg ». Mon rôle est celui du méchant ! »


2ème page :
MORETTI SPIELT MARIAN
MORETTI JOUE MARIAN

In „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ verkörpert Tobias Moretti den Hauptdarsteller des NS-Propagandafilm, Ferdinand Marian. Interview spricht et über Gewissenfragen und der Wahrheitsgehalt von Filmen . Von Julia Pühringer
Dans „Jud Süß – Film ohne Gewissen“, Tobias Moretti incarne l’interprète principal du film de propagande Nazi, Ferdinand Marian. Dans l’interview, il parle de la question de conscience et de la véracité des films. Par Julia Pühringer

Tobias Moretti sitzt entspannt rauchend beim Interviewtermin im Garten des Hotel Triest in Wien. Die Aufregungen um „Jud Süß“ bei der Berlinale betrachtet er gelassen als „eigenes Phänomen, Reaktion und Konterreaktion“.
Tobias Moretti s’assied détendu, en fumant, lors du rendez-vous pour l’interview dans le jardin de l’hôtel Triest à Vienne. Il considère les excitations autour de « Jud Süß“ avec calme comme ‚ un phénomène propre de réaction et de contre-réaction »

"Damals waren die Leute in ihrer Wahrnehmung naiver“ (Tobias Moretti)
"A l’époque, les gens étaient plus naïfs dans leur perception" (Tobias Moretti)

Tele : Wäre die Gesichte des Ferdinand Marian heute wieder möglich ?
Tele : L’histoire de Ferdinand Marian serait-elle toujours possible aujourd’hui ?

Tobias Moretti : Das is die zentrale Frage des Films. Eigentlich ist die Antwort auch schon gegeben, weil eine Gesellschaft, die sich jeder Moralität bewußt entledigt hat, keine Gewissenfragen mehr stellt. Die Zeit war eine andere, aber trotzdem in vielen gesellschaftlichen Randbedingungen, Zwängen, Opportunitäten sehr ähnlich der Zeit, in der wir heute sind, nur haben wir kein totalitäres System.
Tobias Moretti : Telle est la question centrale du film. A vrai dire, la réponse est aussi déjà donnée, parce qu’une Société qui s’est débarrassée de toute moralité, ne se pose plus aucune question de conscience. L’époque était différente, mais malgré tout dans beaucoup de conditions annexes sociales, de contraintes, d’opportunités, c’était très semblable à l’époque dans laquelle nous sommes aujourd’hui, seulement, nous n’avons pas de système totalitaire.

Tele : In Film schmückt sich Goebbels mit berühmten Schauspielern…
Tele : Dans le film, Goebbels s’entoure de de célèbres acteurs..

Moretti :Das ist natürlich eine Art Provokation, weil’s so leichtfertig, gar nicht gestellt wird. Wir kennen aus Filmen ja nur zwei verschiedene Modi eines Klischee der damaligen Zeit, den Propaganda-Ton und den Komödien-Ton, jetzt glaub man, die Zeit hat aus diesen zwei Säulen bestanden. Doch es hat die ganze akademische Schicht betroffen, obwohl die über eine andere Möglichkeit der Reflexion verfügt hätte, aber das will man ja bis heute nicht wahrhaben
in der Aufarbeitung.
Moretti : C’est bien sûr une sorte de provocation, parce que ce n’est pas du tout mis autant à la légère. Nous connaissons des films datant de cette époque seulement un cliché de deux modes différents, le son de la propagande et le son de la comédie, nous croyons maintenant que le temps s’est composé de ces deux colonnes. Pourtant, cela a concerné toute la couche académique, bien qu’ils auraient disposé d’une autre possibilité de réflexion, mais on
ne veut pas admettre cela jusqu’à aujourd’hui dans le renouvellement.


Tele : Kann ein Film heute noch so eine Wirkung haben wie „Jud Süß“?
Tele : Est-ce qu’aujourd’hui un film pourrait avoir un effet similaire à celui de „Jud Süß“?

Moretti : Sicher nicht so eine starke, weil wir ein solches Quantum an Information haben, daß der Film letztendlich als Unterhaltung immer eine zweitrangigen Wert hat. Damals waren die Leute auch in ihrer Wahrnehmung naiver. Das Kino war auch „wahr“, der Film was „wahr’. Und deshalb war er auch so wichtig für die Propaganda. Das ist heute anders.
Moretti : Certainement pas une aussi forte, parce que nous avons une telle quantité d’informations, que finalement, le film en tant que distraction a toujours une valeur secondaire. A l’époque, les gens étaient aussi plus naïfs dans leur perception. Le cinéma était aussi « vrai », le film était « vrai ». Et c’est pourquoi, c’était aussi tellement important pour la propagande. C’est différent aujourd’hui.

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Encore une interview très intéressante de Tobias, parue dans le magazine "PM HISTORY"

[lien]


P.M. Wie lange haben Sie überlegt, ob Sie Ferdinand Marian spielen möchten - und warum haben Sie sich dafür entschieden?
P.M. Combien de temps avez-vous réfléchi si vous vouliez jouer Ferdinand Marian et pourquoi vous êtes-vous décidé pour cela ?

Tobias: Zum einen ist dies eine höchst interessante Rolle, zum anderen ist gerade dieser Konnex zu einem realen Charakter, dessen Geltungstrieb ihn in den Erfolg getrieben hat und dessen Ende so erbärmlich war, ein wahrer Tanzboden für einen Schauspieler. Allerdings war es schon entscheidend, wer den Film machen würde, und mit der Zusage von Oskar Roehler war die Sache eigentlich klar.
Tobias : Premièrement, c’était un rôle très intéressant, d’autre part, il y avait justement cette connexion avec un caractère réel, dont le besoin de se faire valoir l’a mené au succès et qui était si pitoyable à la fin, une véritable piste de danse pour un acteur. Toutefois, il était essentiel
de savoir qui ferait le film, et avec l’engagement d’Oskar Roehler, l’affaire était à vrai dire claire.


P.M. Hatten Sie Veit Harlans "Jud Süß" schon gesehen, bevor Sie dieses Rollenangebot bekamen? Was haben Sie empfunden, als sie Harlans Film zum ersten Mal sahen?
P.M. Aviez-vous déjà vu le “Jud Süß" de Veit Harlan, avant de recevoir l’offre pour ce rôle ? Qu’avez-vous ressenti, lorsque vous l’avez vu pour la 1ère fois ?

Tobias: Den Film kannte ich aus der Studienzeit; jetzt für diese Arbeit musste ich ihn dann sehr genau studieren, zumal wir ja auch zahlreiche Szenen aus dem Originalfilm nachgespielt haben. Je intensiver man sich damit beschäftigt, desto deutlicher wird einem, mit welcher grausamen Akribie er gemacht ist, wie minutiös jede Kameraeinstellung, jeder Zungenschlag, jede Geste auf die ideologische Botschaft des Films eingeschworen ist, ohne dass der Zuschauer es bemerkt.
Tobias : Je connaissais le film de l’époque où j’étais étudiant. J’ai dû maintenant pour ce travail l’étudier de façon précise, d’autant plus que nous devions rejouer de nombreuses scènes du film original. Plus intensément on s’en préoccupe, et plus cela devient distinct, avec quelle méticulosité cruelle il est fait, combien chaque mouvement de caméra, chaque accent, chaque geste sur le message idéologique du film est imposé minutieusement, sans que le
spectateur le remarque

P.M. Wie haben Sie sich auf die Rolle vorbereitet - haben Sie Bücher gelesen, Museen besucht, mit Zeitzeugen gesprochen?
P.M. Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ? Avez-vous lu des livres, visité des musées, parlé avec des témoins ?

Tobias: Auch das, natürlich; Recherche zu unserer Geschichte habe ich ja schon für "Speer und Er" vor einigen Jahren genug betrieben, das kam mir auch jetzt zu Hilfe. Aber um in diese Figur hineinzukriechen, war es wichtiger, sich über diesen Charakter Gedanken zu machen, seine große Begabung, seine Eitelkeit, seine Beschränktheit. Eigentlich war Marian ja ein Prototyp für viele,die sich zwar nicht aus ideologischer Überzeugung, aber trotzdem ohne  Widerwillen korrumpiert haben. Nur wurde er das Stigma nicht mehr los, jeder identifizierte ihn mit diesem Machwerk, während so viele andere, auch viele Kollegen von ihm nach 1945 zur Tagesordnung übergehen konnten.
Tobias : Cela aussi, bien sûr. J’avais déjà fait des recherches sur notre histoire pour « Speer und Er » il y a quelques années, cela m’a aussi aidé maintenant. Mais pour pénétrer dans ce personnage, il était plus important de se faire une idée de son caractère, son grand talent, sa vanité, son étroitesse d’esprit. En fait, Marian était un prototype pour beaucoup, qui s’étaient laissés, certes pas par conviction idéologique, mais malgré tout sans aversion, corrompre. Seulement, il ne s’est plus détaché de son stigmate, chacun l’identifiait à ce méchant ouvrage, pendant que beaucoup d’autres, aussi beaucoup de ses collègues pouvaient être remis à l’ordre du jour après 1945.

P.M. Sieht man sich Oskar Roehlers Film an, bekommt man Mitleid mit Ihrem Ferdinand Marian, der wie ein Opfer des Regimes erscheint. Darf oder soll man ihn denn als Opfer sehen?
P.M. Si on voit le film d’Oskar Roehler, on éprouve de la pitié pour votre Ferdinand Marian, qui apparaît comme une victime du régime. Peut-on ou doit-on le voir comme une victime ?

Tobias: Für mich ist er nie ein Opfer gewesen, und so ist er auch nicht dargestellt. Klarerweise muss man sich als Zuschauer mit ihm identifizieren, und dadurch bleibt man nicht unbeteiligt, was seinen Absturz betrifft. Aber das ist ein dramaturgisches Prinzip. Er hat seine Kollaboration in menschlichem Kalkül auch noch für sich moralisiert, indem er sich eingeredet hat, er könne durch seine Darstellung der Figur und damit dem Film menschliche Züge verleihen, aber selbst dies ist Berechnung, gepaart vielleicht mit der überlegten "Unzurechnungsfähigkeit des Künstlers".
Tobias : Pour moi, il n’a jamais été une victime, et il n’est aussi pas représenté ainsi. De manière claire, on doit s’identifier à lui en tant que spectateur, et au travers de cela, on ne reste pas étranger à ce qui concerne sa chute. Mais c’est un principe de dramaturgie. Il a aussi encore moralisé sa collaboration dans un calcul humain, en s’imaginant qu’il pouvait prêter, au travers de l’interprétation, au personnage et par là au film, des traits humains, mais cela même est un calcul, apparié peut-être avec « la responsabilité irréfléchie de l’artiste »

P.M. Anders gefragt: Darf man Künstler wie Marian oder auch die Regisseurin Leni Riefenstahl und den Architekten Albert Speer als Täter betrachten, weil sie Werke für das Nazi-Regime schufen?
P.M. Autre question : Peut-on considérer un artiste comme Marian ou aussi la metteur en scène Leni Riefenstahl ou l’architecte Albert Speer comme  des coupables, parce qu’ils créaient des œuvres pour le régime Nazi ?

Tobias: Ja. Gerade Speer und Riefenstahl haben aus ideologischer Überzeugung gehandelt und kannten das mörderische System, in dessen Dienst sie ihr künstlerisches Potenzial zur Gänze gestellt haben.
Tobias : Oui. Speer et Riefensthal ont agi par conviction idéologique et connaissaient le système meurtrier, au service duquel ils ont mis leur complet potentiel artistique.

P.M. Wie wichtig ist es, die Perspektive der Künstler verstehen zu lernen, die in dieser Zeit gearbeitet haben?
P.M. Combien est-ce important d’apprendre à comprendre la perspective de l’artiste qui a travaillé à cette époque ?

Tobias: Naja, die Perspektive des Ferdinand Marian ist deshalb so wichtig und interessant, weil sie eine prototypische ist. Immerhin sind die Argumente auch von Nicht-Künstlern dieselben - denken wir an die vielen Juristen und Ärzte, die bis in die 70er-Jahre munter drauflos gearbeitet haben und die weit Schlimmeres zu verantworten hatten.
Tobias : Eh bien, la perspective de Ferdinand Marian est aussi tellement importante et intéressante, parce que c’est un prototype. Cependant, les arguments sont aussi les mêmes pour les non-artistes – nous pensons à beaucoup de juristes et de médecins qui ont travaillé spontanément jusqu’aux années 70 et ont à répondre de bien pire.

P.M. Was denken Sie, wir "Jud Süß - Film ohne Gewissen" zum deutschen Geschichtsverständnis beitragen?
P.M. Pensez-vous que nous contribuons avec "Jud Süß - Film ohne Gewissen" à la compréhension de l’histoire allemande ?

Tobias: Nun, das ist ja nicht das Hauptmotiv des Films, historische Aufklärungsarbeit zu leisten. Dafür gibt es ja dokumentarische Möglichkeiten, dazu sind Historiker berufen. Hier gilt es, in einer fiktiven dramatischen Form die Nuancen, die Szenenbilder, die Muster transparent zu machen.
Tobias : Maintenant, ce n’est pas le motif principal du film, de faire un travail d’éclaircissement historique. Pour cela, il y a des possibilités documentaires, en plus les historiens s’y emploient. Ici, il s’agit de rendre transparents dans une forme dramatique fictive, les nuances, les images
de scène, les modèles.

P.M. Sie haben 2005 in "Speer und Er" Adolf Hitler gespielt - welche Rolle war für Sie die größere schauspielerische Herausforderung?
P.M. Vous avez joué Hitler dans « Speer und Er » en 2005 - Quel rôle est pour vous le plus grand défi d’acteur ?

Tobias: Eine Herausforderung waren alle beide. Also Hitler war das größere Risiko; Marian war als Mensch mit viel mehr Schattierungen zu skizzieren. Er ist ja das Symbol des Eine Herausforderung waren alle beide. Also Hitler war das größere Risiko; Marian war als Mensch mit viel mehr Schattierungen zu skizzieren. Er ist ja das Symbol des Nachvollziehbaren.
Tobias : Les deux étaient un défi. Donc, Hitler était le plus grand risque. Marian était à esquisser comme homme avec beaucoup plus de nuances. Il est le symbole du compréhensible.


Interview: Felicia Englmann

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OE24 Interview

Offen für das Brandgefährliche
Ouvert à tous les risques

Tobias Moretti spricht im TT-Interview über die Grandiosität des Teuflischen, den „Radikalinski“ Luis Trenker, bevorstehende Vaterfreuden und den Innsbrucker Intendantensessel, der ihn frühestens in 20 Jahren reizt.
Tobias Moretti parle dans une interview TT de l'importance du diabolique, du « skieur de l'extrême » Luis Trenker, des joies de la paternité à venir et du fauteuil de Directeur d’Innsbruck qui le tente au plus tôt dans 20 ans.

Innsbruck – Seit Freitag läuft Oskar Roehlers Regiewerk „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ in den österreichischen Kinos. Ein Film, der aneckt und dem Regisseur den Vorwurf der Geschichtsverfäl-schung eingebracht hat. Hauptdarsteller Tobias Moretti, der im Film in die Rolle von Ferdinand Marian schlüpft, stellte sich nach der Premiere den Fragen der Kinogänger. Die TT traf ihn vorab zum Interview.
Innsbruck –
Depuis Vendredi, l’oeuvre du metteur en scène Oskar Roehlers „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ est sortie dans les cinémas autrichiens. Un film, qui heurte et a apporté au metteur en scène le reproche d’avoir falsifié l’histoire. L’interprète principal, Tobias Moretti, qui se glisse dans le film dans le rôle de Ferdinand Marian, se soumettait après la Première aux questions des cinéphiles. Avant cela, TT l’a rencontré pour une interview

Was ging in Ihnen vor, als Sie Veit Harlans Propagandafilm „Jud Süß“ zum ersten Mal gesehen haben? Waren Sie sich der perfiden Botschaft sofort bewusst?
Qu’avez-vous ressenti, lorsque vous avez vu le film de propagande de Veit Harlan “Jud Süß“ pour la première fois ? Vous-êtes vous rendus compte immédiatement du message perfide ?

Tobias Moretti: Es ist wie bei vielen Propagandafilmen – beim ersten Mal sieht man das Eigentliche nicht. Ich hab’ den Film erstmals als Student an der Filmakademie gesehen, wo er als prototypischer Propagandafilm gezeigt und dementsprechend beurteilt wurde – sprich: schlechter Film, schlechte Schauspieler, alles schlecht. Aber damit macht man es sich zu leicht. Ich habe den Film bis heute sicher 15 Mal gesehen – und er ist teuflischerweise grandios gemacht. Mit welcher modernen Direktheit dort gespielt wurde, ist beeindruckend. Die haben ins Ziel getroffen – leider.
Tobias Moretti : C’est comme beaucoup de films de propagande – la première fois, on ne voit pas la réalité. J’ai vu le film pour la première fois en tant qu’étudiant à l’Académie du Film, où il a été présenté comme le prototype du film de propagande et jugé conformément à cela, à savoir : mauvais film, mauvais acteur, tout mauvais. Mais c’est trop facile. J’ai vu le film jusqu’à aujourd’hui certainement 15 fois – et il est fait d’une façon diaboliquement grandiose. Avec quelle crudité moderne il a été joué là, c’est impressionnant. Ils ont atteint leur objectif – malheureusement.

„Jud Süß“ darf nur mit einer pädagogischen Einführung öffentlich gezeigt werden…
„Jud Süß“ ne peut être montré en public qu’avec une introduction pédagogique…

Moretti: Bei der Vorstellung, dass mir ein Medienpädagoge im Vorhinein sagt, wie ich etwas zu sehen habe, ist mir nicht wohl, weil dessen Meinung wahrscheinlich auch dem Zeitgeist unterliegt; ich würde mir mehr Vertrauen in die Demokratie wünschen. Es ist richtig, dass der Film nicht unkommentiert bleiben soll, aber trotzdem muss man ihn zeigen, weil er demonstriert, wie Medien- und Massenmanipulation funktionieren – das ist ja nicht nur ein Thema des Nationalsozialismus.
Moretti : Lors de la représentation, qu’un pédagogue médiatique m’ait dit en amont, comment j'avais quelque chose à voir , ne me convient pas, parce que son opinion est probablement soumise à l’esprit du temps. Je souhaiterais plus de confiance dans la démocratie. Il est juste que le film ne doive pas rester sans commentaires, mais malgré tout, on doit le voir, parce qu’il démontre comment les médias et la manipulation fonctionnent – ce n’est pas seulement le
sujet du national-socialisme.


Oskar Roehlers Kinofilm „Jud Süß – Film ohne Gewissen“ war starker Kritik ausgesetzt: Vor allem die Tatsache, dass historische Fakten verändert wurden – etwa dass Ferdinand Marians katholische Frau zur Halbjüdin gemacht wird – wurde angeprangert. War es tatsächlich notwendig, die Wahrheit zu bearbeiten?
Le film d’Oskar Roehler „Jud Süß – Film ohne Gewissen“a été fortement soumis à la critique. Avant tout le fait que les faits historiques ont été modifiés –  par exemple que la femme catholique de Ferdinand Marian ait été transformée en demi-juive a été dénoncé. Etait-ce réellement nécessaire d’adapter la vérité ?

Moretti: Das ist eine berechtigte Frage. Und im Nachhinein ist man immer klüger. Aber es gibt genügend andere Filmbeispiele, in denen historische Themen fiktiv bearbeitet wurden, damit die Handlung dramatisch enggeführt wird. Deshalb hat man sich in diesem konkreten Fall dazu entschieden, aus Marians Frau eine Halbjüdin zu machen; deren Tochter aus erster Ehe war ja in der Tat eine „Halbjüdin“. Das Problematische für mich persönlich ist jetzt nur, dass diese
Veränderung den Eindruck erwecken könnte, dass Marian sich nur zu ihrem Schutz entschließt, die Rolle des „Jud Süß“ anzunehmen. Dabei wittert er schon in dem Moment seine Chance, als ihm Goebbels bei den Proben zu „Othello“ zusieht, da muss man nur hinschauen. In dieser Figur ist von vornherein ein Haarriss des Emporkömmlings. Er weiß, dass ihm der „Jud Süß“ die Anerkennung und den Erfolg einbringen könnten, die ihm bis dato nicht vergönnt waren. Und von da an
belügt und betrügt er – nicht nur seine Frau oder andere, sondern auch sich selbst.
Moretti : C’est une question légitime. Et par la suite, on est toujours plus prudent. Mais il y a beaucoup d’autres exemples de films, dans lesquels les sujets historiques ont été adaptés en fiction, de façon à amener l’action de façon dramatique. Par conséquent, on a décidé, dans ce cas précis, de faire de la femme de Marian une demi juive ; sa fille de son premier mariage était en effet une « demi-juive ». Maintenant, le problème pour moi, personnellement est seulement que cette modification pourrait éveiller l’impression, que Marian se décide seulement à accepter le rôle du „Jud Süß“pour assurer leur protection. Avec cela, il flaire déjà à ce moment sa chance, quand Goebbels le regarde pendant les essais "d’ Othello", car on doit seulement regarder. Dans ce personnage, il y a dès le départ la fêlure de l’arriviste. Il sait que „Jud Süß“ peut lui apporter la reconnaissance et le succès, qui ne lui était pas permis jusqu’ici. Et à partir de là, il ment et triche – pas seulement sa femme ou autres, mais aussi à lui-même.

Ferdinand Marian lehnte die Rolle ursprünglich ab, ließ sich dann aber doch verführen. Mussten Sie verführt werden, um die Rolle des Ferdinand Marian anzunehmen?
Ferdinand Marian a d’abord refusé le rôle mais cependant, s'est laissé séduire ensuite. Deviez-vous être séduit pour accepter le rôle de Ferdinand Marian

Moretti: Nein, dieses Buch hat mich gefesselt und fasziniert. Ich habe mich aber nicht darauf eingelassen, bevor ich wusste, wer es umsetzen würde. Es brauchte schlussendlich den Mut und die Offensive von Oskar Roehler, um diesen Film zu machen. Roehler malt Filme, deshalb sind manche seiner Figuren auch comichaft gezeichnet – aber Moritz Bleibtreu spielt den Goebbels fantastisch. Und mir stockte auch der Atem, weil es manchmal grenzwertig ist, wie er ihn darstellt. Aber Goebbels war so ein humpelnder Selbstdarsteller, so ein besessener, diabolischer Fädenzieher. Das Problem ist auch die dokumentarische Halbbildung mancher, die sich mit den Figuren zu oberflächlich beschäftigen und aus heutiger Sicht psychologisieren.
Moretti : Non, ce scénario m’a intrigué et fasciné. Mais je ne m’y suis pas décidé avant de savoir qui mettrait en scène. Il fallait finalement le courage et l’énergie d’Oskar Roehler pour faire ce film. Roehler peint les films, de ce fait, beaucoup de ses personnages sont représentés de
façon comique – mais Moritz Bleibtreu joue Goebbels de façon fantastique. Cela m’a aussi coupé le souffle, parce que c’est parfois limite, comment il le représente. Mais Goebbels était un tel auto-comédien boitillant, un tel tireur de ficelles obsédé, diabolique. Le problème est aussi la formation à demi-documentaire de certains personnages représentés de façon trop superficielle et étudiés psychologiquement avec un point de vue actuel.


Wie wählen Sie Ihre Rollen prinzipiell aus? Zu Castings werden Sie ja nicht mehr gehen müssen.
Comment choisissez-vous vos rôles en principe ? Vous ne devez plus aller aux castings.

Moretti: Zu Castings bin ich ehrlich gesagt noch nie gegangen. Eigentlich funktioniert das ganz einfach: Ich werde gefragt – und manchmal sage ich ja und manchmal nein.
Moretti : Honnêtement, je ne suis encore jamais allé aux castings. En fait, cela fonctionne tout à fait simplement : On me demande – et parfois je dis oui, et parfois non.

Es kursiert das Gerücht, dass Sie Luis Trenker verkörpern sollen. Ja oder Nein?
Le bruit circule que vous devez incarner Luis Trenker(*). Oui ou non ?

(*) [lien]

Moretti: Julian Pölsler, mit dem ich den Erzherzog Johann gedreht habe, ist sehr fasziniert von dieser Figur – aber wir haben noch gar nicht wirklich darüber gesprochen. Er hat nur unlängst gemeint, dass ich das machen sollte. Der Typ war natürlich unglaublich spannend, ein Phänomen und Radikalinski, der aus dem Vollen geschöpft hat – aber das Thema ist auch brandgefährlich. Wenn am Schluss nur das Liebestriptychon zwischen Luis Trenker, seiner Frau und Leni Riefenstahl und ein bisschen Bergidylle übrigbliebe, interessiert mich das nicht.
Moretti : Julian Pölsler, avec qui j’ai tourné “Erzherzog Johann” est très fasciné par ce personnage – mais nous n’avons pas encore vraiment parlé à ce sujet. Il a seulement dit récemment, que je devrais faire cela. Le type est bien sûr incroyablement passionnant, un phénomène et skieur de l’extrême qui a beaucoup créé, mais le sujet est aussi dangereux. Si en conclusion, cela se réduit à un tryptique amoureux entre Luis Trenker, sa femme et Leni
Riefensthal et une petite idylle de montagne, cela ne m’intéresse pas.


Im Tiroler Landestheater wird 2012 der Intendantensessel frei. In Künstlerkreisen wird in der Nachfolger-Frage auch Ihr Name genannt. Würde Sie der Posten reizen?
Le fauteuil de directeur du “Tiroler Landestheater” sera libre en 2012. Dans les cercles artistiques, votre nom est cité dans la question du successeur. Ce poste vous tenterait-il ?

Moretti: Wenn ich offen sein darf: Ich lebe hier gerne, ich liebe meine Heimat, aber was meinen künstlerischen Beruf betrifft, bin ich hier der Falsche. Das heißt nicht, dass ich nie in Tirol spiele – ich liebe das Tiroler Publikum und meine Tiroler Freunde. Aber es ist ein Unterschied, ob man hier gastiert, oder ob man in einem festen Konstrukt ein Theater leitet. Dass mein Name ins Spiel kommt, hat sicher damit zu tun, dass ich neben dem Theater auch Opern mache, da ist gerade 2012 bei den Salzburger Festspielen etwas im Gespräch. Außerdem brenne ich ja noch in meinem Beruf als Schauspieler, da würde ich auf so einem „Intendantensessel“ unruhig hin- und herrutschen, denn wenn man das seriös machen würde, wäre man gebunden und könnte vieles andere nicht mehr machen. Aber vielleicht ist ein Intendantenposten ja in 20 Jahren das Richtige für mich. Fassbaender hat dieses Theater toll geleitet, neu definiert; sie hat sich nach ihrer großen Gesangskarriere mit vollem Herzen in diese Aufgabe geschmissen.
Moretti : Si je peux être franc : Je vis volontiers ici, j’aime ma patrie, mais en ce qui concerne ma profession artistique, ici, je suis le mauvais choix. Cela ne veut pas dire, que je ne joue jamais au Tyrol, j’aime le public tyrolien et mes amis tyroliens. Mais c’est une différence, si on est invité ici, ou si on dirige un théâtre d’une main solide. Que mon nom entre en jeu, a certainement quelque à voir avec le fait qu’à coté du théâtre, je fais aussi des opéras, là il y a justement des discussions pour le Festival de Salzburg 2012. En outre, je suis encore enthousiasmé par ma profession d'acteur, je serais ballotté sans repos sur un tel fauteuil de directeur car si on veut faire cela sérieusement, on est lié et on ne peut plus faire grand-chose d’autre. Mais peut-être qu’un poste de directeur serait correct pour moi dans 20 ans. Fassbaender(*) a dirigé ce théâtre de façon super, l’a redéfini. Elle s’est après sa grande
carrière de chanteuse, jetée à plein cœur dans cette tâche.


Man hört, Sie werden demnächst zum dritten Mal Vater. Darf man gratulieren?
On a entendu, que vous seriez bientôt père pour la troisième fois. Peut-on vous féliciter ?

Moretti: Es ist wirklich so, dass sich ein Nachzügler oder eine Nachzüglerin ankündigt. Und wir waren gleichermaßen erstaunt wie auch überrascht und freuen uns jetzt sehr.
Moretti : Il est vrai qu’un petit dernier ou une petite dernière s’annonce. Et nous étions autant étonnés que surpris et nous sommes maintenant très heureux.


THE ENGLISH TRANSLATION :

Open to the risks

Tobias Moretti speaks in the TT interview about the magnitude of the diabolical, about Luis Trenker, the "Radikalinski", the upcoming joys of fatherhood and the Innsbruck director chair, which appeals to him at the earliest in 20 years

Innsbruck - Since Friday Oskar Roehler's work "Jud Suss - film without a conscience" has been released in the Austrian cinemas. A film that offends and that has brought to the director the accusation of having distorted the history . Actor Tobias Moretti, who slips in the movie into the role of Ferdinand Marian, faced the questions of movie-goers after the Premiere .TT met him prior to the interview.

What went through your mind when you saw for the first time Veit Harlan's propaganda film "Jud Suess"? Were you immediately aware of the perfidious message?

Tobias Moretti: It is like many propaganda films - the first time you do not see the real thing. I have seen the movie for the first time as a student at the Film Academy, where it was shown as a prototype propaganda and assessed accordingly - that is, a bad movie, bad actors, all bad. But this is it too easy. I have certainly seen the movie 15 times to date - and it is diabolically well made. The modern directness used to play that film is really impressive.. They have hit the target - unfortunately.

Jud Suss "may be shown publicly only with a pedagogical introduction

Moretti: That, at the release, a media educator in advance tells me that I have something to do, is not fine to me, probably because his opinion is also subject to the spirit of the time. I would like to see more faith in democracy. It is true that the film should not be left without comment, but you still have to show it because it demonstrates how media and mass manipulation work- this is not just an issue of National Socialism.

Oskar Roehler's film, "Jud Suess, film without a conscience" was exposed to strong criticism: in particular the fact that historical facts have been changed - for example, the fact that Ferdinand Marian's Catholic wife is made a half-Jewish has been denounced. Was it really necessary to adapt the truth?

Moretti: It's a legitimate question. And in retrospect one is always wiser. But there are plenty of other examples of films, in which historical topics were fictitious, so the action is brought about dramatically. Therefore, we decided in this particular case to make of Marian's wife a half-Jew, whose daughter from her first marriage was yes, indeed, "half-Jewish." The trouble for me personally is only now that this change might give the impression that Marian decides only for their protection, to accept the role of "Jud Suss". He already senses his chance at the moment when Goebbels watches him in the rehearsals of 'Othello', because you only have to look. In this character, there is from the outset the tiny crack of the upstart. He knows that the "Jud Suess" could bring him the recognition and success that had been so far not granted to him. And from then on he lies and cheats - not just to his wife or to others, but to himself as well

Ferdinand Marian rejected the role originally, but then let himself be tempted. Did you have to be tempted to assume the role of Ferdinand Marian?

Moretti: No, this book has captivated and fascinated me. I have not agreed to it before I knew how it would be transposed. . It finally took the courage and the dynamism of Oskar Roehler to make this film. Roehler paints the films, so that many of his figures are also comically drawn - but Moritz Bleibtreu plays Goebbels fantastically. And I also stopped breathing because it is sometimes equivocal, as he represents it. But Goebbels was such a limping self-promoter, an obsessive, diabolical string puller. The problem is the semi-documentary formation of some characters which are dealt with from too superficial and modernly psychological a perspective.

How do you choose your roles as a rule? You no longer have to go to auditions.

Moretti: To be honest I have to this day never been to auditions. Actually it works quite simply: I am asked - and sometimes I say yes and sometimes no.

Rumor has it, that you should embody Luis Trenker(*). Yes or No?

(*) [lien]

Moretti: Julian Pölsler, with whom I shot the Archduke John is fascinated by this character - but we have not really spoken about it. He meant only recently that I should do it. The guy was of course incredibly exciting, and Radikalinski a phenomenon that has drawn from the solid - but the topic is also highly dangerous. If in the end only the love triptych between Luis Trenker and his wife Leni Riefenstahl and a little mountain idyll would be left, that does not interest me.

In 2012, the State Theatre director's chair is free. In artistic circles, in the successor issue, your name has been mentioned. Does the post tempt you?...

Moretti: If I may be frank: I'm happy here, I love my home, but in terms of my artistic career, I am the wrong thing. This does not mean that I never play in Tirol - I love my audience and the Tyrolean friends. But there is a difference between being a guest here, or being director of a theater in a solid way.. That my name comes into play has to do certainly with the fact that, next to the theater , I'm also involved in opera; right now we'rre talking about the Salzburg Festival in 2012.I am also still enthousiast in my career as an actor. I would in such a "Director Chair" slide back and forth restlessly, because if one wants to do it seriously, one is bound and could not do much more. But perhaps in 20 years, the job of director would be right for me. Fassbaender (*)
has guided this great theater, redefined it. After her great singing career she has thrown herself with a full heart in this task.

(*)[lien]

We have heard that you will soon be father for the third time. May we congratulate you?
Moretti: It is true that a little one is announced. And we were equally amazed and surprised and we are very happy now.

Interview by Christiane Fasching

(*)[lien]


Das Gespräch führte Christiane Fasching
Conversation menée par Christiane Fasching

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Encore une autre interview (et une petite vidéo)

[lien]


Tobias Moretti zeigte sich zudem sehr besorgt um seine schwangere Frau Julia. Bevor das Interview beginnen konnte war sie die Nummer eins.
Tobias Moretti a paru en outre très soucieux de sa femme Julia qui est enceinte. Avant que l’interview puisse commencer, elle était le numéro un

Hatten Sie im wahren Leben schon Rollen die sie nicht annehmen wollten?
Aviez-vous dans la vraie vie déjà des rôles que vous ne vouliez pas accepter ?

T. M. Ja, schon. Aber eher weil sie so schlecht waren und nicht weil sie so reizvoll und moralisch unbedenklich waren. Das ist die Generalfrage schlechthin, aber nicht nur als Schauspieler sondern letztendlich eine Frage von uns allen, ob wir uns als Aushängeschild des Prototypen zur Verfügung gestellt hätten. Wir haben alle mit Medien zu tun und müssen uns Gedanken machen.
TM : Oui, déjà. Mais plutôt parce qu’ils étaient tellement mauvais et pas parce qu’ils étaient tellement fascinants et tellement moralement sans risque. C’est la question générale en tant que telle, mais pas seulement en tant qu’acteur mais finalement une question de nous tous, si nous avions mis à disposition l’enseigne du prototype. Nous avons tous à faire avec les médias et devons nous faire à l’idée.

Herr Moretti, gibt es eine Rolle für die Sie Ihre Seele verkaufen würden? Ihre Rolle als Ferdinand Marian hat etwas von „Faust“.
Mr Moretti, y-a_t-il un rôle pour lequel vous pourriez vendre votre âme ? Votre rôle en tant que Ferdinand Marian a quelque chose de « Faust »

T. M. Nein, für andere Rollen nicht. Für den „Faust“ hätte ich Sie beinahe verkauft (Tobias Moretti zwinkert mit den Augen) Ich hätte diesen Film nicht gemacht, wenn Oskar Roehler nicht der Regisseur gewesen wäre. Die Kontroverse, die Konfrontation des Films ist sehr wichtig. Die Rolle ist wirklich der Spekulation preisgegeben. Es war unheimlich spannend, gerade was die Figur angeht. Jede kleinste Nuance wurde hervorgehoben. Ich bin sehr stolz, dass wir soviel Interesse und Spannung auslösen konnten.
T.M. Non, pas pour d’autres rôles. Pour « Faust’, je vous aurais presque vendu (Tobias Moretti cligne des yeux) Je n’aurais pas fait ce film, si Oskar Roehler n’avait pas été le metteur en scène. La polémique, la confrontation du film est très importante. Le rôle est vraiment abandonné de la spéculation. Il était incroyablement captivant, justement en ce qui concerne le personnage. La moindre petite nuance était soulignée. Je suis très fier que nous puissions déclencher autant d’intérêt et de tension.

Hätten Sie damals der Versuchung widerstehen können, wenn Sie so eine Rolle bekommen hätten?
Auriez-vous pu, à l’époque, résister à la tentation, si on vous avait offert un tel rôle ?

T. M. Das ist schwer zu sagen. Heute haben wir es leicht zu sagen, wir hätten widerstanden, weil wir eine ganz andere Zeit haben. Die Generalfrage kann erst im Nachhinein beantwortet werden. Im hier und jetzt ist es eigentlich die Frage der Entscheidung. Wer sagt, er ist über alles erhaben und vor allem über die Frage der Versuchung, dass kann nicht sein.
T.M. C’est difficile à dire. Aujourd’hui, nous avons plus de facilité à dire, nous aurions résisté, parce que nous avons une époque tout à fait différente. On peut répondre seulement rétrospectivement à la question générale. Dans l’ici et maintenant, c’est à vrai dire la question de la décision. Qui dit, qu’il est au dessus de tout et surtout au dessus de la question de la tentation, cela ne peut pas être.

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Une interview faite lors de la Berlinale en Février :

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Bitter-Süß
Amer-doux
Tobias Moretti zu Jud Süß - Film ohne Gewissen
Tobias Moretti pour Jud Süß - Film sans conscience

In Oskar Roehlers Porträt eines Mitläufers spielt Tobias Moretti den fehlgeleiteten Filmstar Ferdinand Marian, der als Propaganda-Bösewicht Jud Süß in die Kinogeschichte einging - und nimmt den kontroversiellen Part mit Bravour. SKIP traf ihn in Berlin .

Dans le portrait d’un sympathisant d’Oskar Roehler, Tobias Moretti joue la star de cinéma Ferdinand Marian mal dirigée qui est entré dans l’histoire du cinéma comme le méchant de propagande Jud Süß – et prend la partie controverse avec brio. Skip l’a rencontré à Berlin

SKIP: Jud Süß - Film ohne Gewissen lief bei der heurigen Berlinale – und wurde dort sehr, sehr kontrovers aufgenommen. Wie ging es Ihnen dabei?

SKIP : Jud Süß - Film ohne Gewissen était à la Berlinale et a été là, très, très controversé. Comment prenez-vous cela ?

Tobias Moretti: Dass dieser Film einige Diskussion erzeugen wird, war eigentlich von vornherein klar. Das muss aber auch so sein, sonst hätten wir etwas falsch gemacht. Es wäre schrecklich, wenn die Leute gesagt hätten: "Ein netter Film, wieder mal einer - zum altbekannten Thema.“ Sicher haben wir dem Publikum da einen fetten Brocken hingeworfen. Es ging uns nicht darum, politisch korrekt zu sein, die Geschichte mit dokumentarischer Distanz nachzuerzählen. Es ist durchaus legitim, sie auf die Spitze zu treiben, um die Konfrontation der Figur mit der Realität des Regimes unmittelbarer zu machen.

Tobias Moretti : Que ce film serait sujet à discussion, était, à vrai dire, clair dès le début. Mais cela devait aussi être ainsi, sinon, on aurait fait quelque chose de faux. Ce serait terrible, si le gens avaient dit « Un gentil film, encore un, sur un sujet bien connu » . Nous avons certainement jeté là au public un morceau de gras. Il ne s’agissait pas pour nous d’être politiquement corrects, de raconter l’histoire avec une distance documentaire. Il est
absolument légitime de les pousser jusqu’à la limite, pour rendre la confrontation du personnage avec le régime plus directe.


SKIP: Es wurde vor allem heftig kritisiert, dass Ferdinand Marians Ehefrau im Film Jüdin ist, was in Wirklichkeit nicht der Fall war und so die Positionen etwas verschiebt …

SKIP : Il a été surtout violemment critiqué, que la femme de Ferdinand Marian soit juive, ce qui n’était pas le cas en réalité et qu’ainsi les positions étaient quelque peu modifiées

Tobias Moretti: Erstens ist das keine Doku, sondern ein Spielfilm mit den dafür notwendigen erzählerischen Verdichtungen. Seine Frau war in erster Ehe mit dem jüdischen Regisseur Julius Gellner verheiratet, den Otto Falckenberg an die Münchner Kammerspiele geholt hatte, und sie hatte eine Tochter aus dieser Ehe. Im Film erlebt Marian hautnah, gegen wen sich das richtet, was er tut - und zwar bevor er sich entscheidet, es zu tun. Trotzdem lässt er sich korrumpieren,
das macht es eigentlich nur schlimmer.

Tobias Moretti : Tout d’abord, ce n’est pas un documentaire mais un film avec les condensations narratives nécessaires à cela. Sa femme était mariée lors d’un premier mariage avec le metteur en scène juif Julius Gellner, qu’Otto Falckenberg était allé chercher au Münchner Kammerspiele, et elle avait une fille de ce mariage. Dans le film, Marian éprouve de très près, contre qui ce qu’il fait, est dirigé, et ce, avant qu’il ne se décide à le faire. Néanmoins, il se laisse corrompre et cela ne fait à vrai dire qu’empirer les choses.

SKIP: Kennen Sie eigentlich Veit Harlans Jud Süß aus 1940? Der Film ist bei uns ja nach wie vor verboten ...

SKIP : Connaissiez-vous à vrai dire le Jud Süß de Veit Harlan de 1940. Le film est toujours interdit chez nous…

Tobias Moretti: Natürlich. Ich hatte den Film schon mal auf der Akademie gesehen, Studenten wird er ja vorgeführt, und für den Dreh musste ich ihn klarerweise genau studieren. Es hat mich jemand vorhin bei einem Interview gefragt: "Finden Sie, dass das ein gut gemachter Film war?“ Und ja, es war ein sehr gut gemachter Film, leider, das war ja das Fatale. Dieser Film ist von einer perfiden, schrecklichen Intelligenz. Und ausgerechnet diese seltsame Distanz, mit der Marian diese Figur gespielt hat - genau die war das Schwungrad, das den Film noch gemeiner gemacht hat, als er ohnehin schon war.

Tobias Moretti : Bien sûr. J’avais déjà vu le film à l’Académie. Il était présenté aux étudiants et pour le tournage, je devais de façon claire l’étudier exactement. Quelqu’un m’a demandé tout à l’heure lors d’une interview ‘Trouvez-vous, que ce soit un film bien fait » Et oui, c’est un film très bien fait, c’est ce qui est fatal. Ce film est d’une intelligence perfide, terrible. Et précisément cette étrange distance, avec laquelle Marian a joué ce personnage – a été exactement le volant qui a rendu le film encore plus ignoble qu’il l’était au reste déjà.

SKIP: Wie sehr können Sie die Entscheidung des Ferdinand Marian nachvollziehen? Diesen Narzissmus, der gerade Schauspieler nicht verschont, vor allem
wenn sie eine besondere Rolle angeboten bekommen?

SKIP : Jusqu’à quel point pouvez-vous comprendre la décision de Ferdinand Marian ? Ce narcissisme, qui n’épargnait justement pas l’acteur, surtout si on lui offrait un rôle particulier.

Tobias Moretti: Das verschont niemanden. Bei Herrn Marian war es halt auch seine ganz besondere Eitelkeit, die ihm zum Verhängnis wurde, obgleich er ja ein kluger Schauspieler war. Aber seine Eitelkeit hat ihn dazu gebracht zu glauben, er käme da irgendwie raus, ohne Schaden zu nehmen und wohlmöglich ohne welchen anzurichten. Ja er hat sich kurzfristig sogar eingeredet, dass er den Juden in dem Film positiv darstellen könnte. Marian war kein emotionaler Mensch, er war ein kaltblütiger, berechnender Schauspieler. Im Prinzip war er ein spekulativer Karrierist, der sich gedacht hat, so, das muss ich jetzt einfach packen, und die Karriere, die danach kommt, macht alles wett. Es war ja verführerisch: Wir machen uns ja keine Vorstellung, auf welcher Woge an
Privilegien die damals geschwommen sind - die, die mitgemacht haben. Unfassbar. Draußen war überall Dreck, Krieg, Front, Mord und Tod. Und die Schauspieler von Goebbels Gnaden mussten sich bis zum bitteren Ende nur darüber den Kopf zerbrechen, was sie heute anziehen, mit welchem Auto sie vorfahren und was sie wohl heute spielen werden. Das kommt ja auch vor in dem Anwurf von Goebbels, wo er sagt: "Wir bezahlen euch besser als unsere besten Wissenschaftler und
ihr zickt da so rum.“

Tobias Moretti : Cela n’épargne personne. Chez M. Marian, c’était aussi juste sa vanité tout à fait particulière, qui est devenue une calamité, bien qu’il soit un acteur intelligent. Mais sa vanité l’a en plus amené à croire qu’il s’en sortirait n’importe comment, sans dommages et peut-être même sans en causer. Oui, et il s’est même persuadé à court terme qu’il pourrait représenter le juif dans le film de façon positive. Marian n’était pas un homme émotif, c’était un acteur au sang-froid, calculateur. En principe, c’était un carriériste spéculatif, qui a pensé, je dois simplement emballer cela, et la carrière qui vient après cela compense le tout. C’était séduisant; nous ne nous faisons aucune idée sur quelle vague de privilèges ceux de l’époque voguaient - - ceux qui ont participé. Inconcevable. Au dehors, c’était partout la crasse, la guerre, le front, le meurtre et la mort. Et les acteurs qui avaient les faveurs de Goebbels, devaient, jusqu’à leur fin amère, seulement se casser la tête sur ce qu’ils portent aujourd’hui, avec quelle voiture se déplacer, et ce qu’ils joueront probablement aujourd’hui. Cela vient aussi de l’invective de Goebbels, où il dit « Nous vous payons mieux que nos meilleurs savants, et vous faites des caprices »

SKIP: Marian war also alles andere als ein Opfer?

SKIP : Marian était donc tout autre chose qu’une victime.

Tobias Moretti: Sicher war er kein Opfer, und so hab ich ihn auch nicht gespielt. Ich habe einen Menschen gespielt, der die Konsequenzen seines Handelns erlebt und am Schluß angepisst und versoffen in apathische Ohnmacht verfällt. Eine durch und durch erbärmliche Figur.

Tobias Moretti : Certainement, il n’était pas une victime, et je ne l’ai pas non plus joué ainsi. J’ai joué un homme, qui subit les conséquences de ses actes et en conclusion, se saoûle et tombe dans une impuissance apathique. Un personnage tout à fait pitoyable.

Interview: Kurt Zechner / Februar 2010

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The english translation of the above interview :
(Thanks, Maureen)


Bitter-sweet

( Süss in German means “sweet”, hence the pun)

Tobias Moretti for Jud Süß - Film ohne Gewissen (English title : The Jew Süss-Rise and Fall)

In Oskar Roehler's portrait of a follower, Tobias Moretti' played the misguided film star, Ferdinand Marian, who became part of cinema history as the propaganda villain Jud Süss - and claims the controversial part with bravery.. SKIP met him in Berlin.

SKIP:Jud Süß - Film ohne Gewissen was shown at this year's Berlinale - and was received with very much controversy. How did you feel it?

Tobias Moretti: The fact that this film would generate some discussion was actually clear from the outset. This is how it should be, otherwise we would have done something wrong. It would be terrible if people had said: "A nice film, another one - to the familiar theme." Certainly we have
thrown the audience a fat chunk We were not interested in being politically correct, and retelling the story with documentary distance. It is perfectly legitimate to drive them to the top to make a direct confrontation of the character with the reality of the regime .

SKIP :It has been especially criticized, that Ferdinand Marian's wife is Jewish in the film, which in reality was not the case and so the positions shifted slightly.

Tobias Moretti: First, this is not a documentary but a film with the necessary narrative compressions. His wife was at first married with a Jewish director, Julius Gellner, who had been fetched by Otto Flckenberg at the Kammerspiele of Munich and she had a daughter out of that union. Marian experienced first hand against whom he does what he does before he decides to do it. Nevertheless, he was corrupted, which actually makes it worse.

SKIP: Do you know Veit Harlan's Jud Suss of 1940? The film is still forbidden for us ...

Tobias Moretti: Of course. I had already seen the movie at the academy, yes it was shown to the students, and for the filming I had to study it obviously very carefully. Someone asked me earlier in an interview: "Do you think this was a well-made film?" And yes, it was a very well-made film, unfortunately, that was fatal This film is of a pernicious, horrible. Intelligence. And this is exactly this strange distance with which he has played this character of Marian -. which was exactly the energy which has made the film even meaner than it already was.

SKIP: How far can you follow the decision of Ferdinand Marian? This narcissism, which did not spare an actor, especially if he was offered a special role?

Tobias Moretti: It spared no one. As concerns Mr. Marian it was just his special vanity which was his undoing, although he was a clever actor, yes. But his vanity has brought him to believe he would come out of there somehow, without any damage to himself, and possibly without inflicting any. Yes, he has even persuaded himself, short term, that he could represent the Jews in the film in a positive way. Marian was not an emotional person, he was a cold-blooded, calculating actor. In principle, he was a speculative careerist who has thought, so I just have to manage that, and the career that comes after will make up for everything.. It was attractive: We have no idea on which wave of privileges those people then floated - those who participated. Unbelievable. Outside,
everywhere was dirt, the war, the front, murder and death. And the actors who had Goebbels' favor just had, to the bitter end ,to ask themselves about what to wear today, which car to drive and what they will probably play today. This is so also in the accusation of Goebbels, where he says: "We pay you better than our best scientists and you act nonsense about that."

SKIP: So Marian was anything but a victim?

Tobias Moretti: He certainly was not a victim, and so I did not play as a victim. I've played a man who undergoes the consequences of his actions and pissed off at the end and drowned in apathy helplessness. A thoroughly miserable figure who, at the end, disgusted and boozy, drowns into apathetic powerlessness

Interview: Kurt Zechner / February 2010

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Une autre interview faite lors de la Berlinale en Février :


[lien]


Tobias Moretti: “Mir war klar: Das wird kontrovers”
Tobias Moretti : C’est clair pour moi. Il y aurait polémique.

Tobias Moretti im Interview M. Greuling / A. Zawia Ort: Hotel Ritz Carlton, Berlin
Tobias Moretti en Interview. : M. Greuling/ A. Zawia Lieu : Hotel Ritz Carlton Berlin
Zeit: Februar 2010
Période : Février 2010

seinen neuen Film „Jud Süss“
Son nouveau film : „Jud Süss“


Herr Moretti, welchen Zugang haben Sie zu Ferdinand Marian?
Mr Moretti, quel accès avez-vous à Ferdinand Marian ?

Für mich war es schwierig, den ersten Einstieg in die Figur des Marian zu finden. Weil er ein kaltblütiger, kalkulatorischer Schauspieler war. Er war kein emotionaler Mensch. Mit seiner Leichtigkeit und musischen Begabung hat er das gut übertüncht, aber sich auch immer wieder, in den entscheidenden Phasen, selber zu Fall gebracht. Im Prinzip war er ein spekulativer Spätkarrierist.
Pour moi, c’était difficile de trouver le premier accès au personnage de Marian. Parce qu’il était un acteur au sang-froid, calculateur. Il n’était pas un homme émotif. Avec sa facilité et son don artistique, il a bien masqué cela, mais il a aussi apporté tout le temps cela lui-même dans les phases décisives. En principe, c’était un carriériste tardif spéculatif.

Ist die Verführbarkeit, der Narzissmus dieser Figur etwas, das bei Ihnen ein Echo ausgelöst hat?
Est-ce la séduction, le narcissime de ce personnage qui a quelque part éveillé un écho en vous ?

Narzissmus verschont niemanden. Es war die besondere Eitelkeit des Herrn Marian, die ihm zum Verhängnis wurde, obgleich er ein kluger Schauspieler war. Damit war er die ideale Antipode zu Goebbels. Dass Moritz (Bleibtreu) dafür jetzt so Schelte kriegt, ist nicht fair. Es geht in seiner Darstellung ja um die Chuzpe, dass dieser Mensch mit dem Selbstverständnis eines Weltmächtigen sagt „Ich mach das.“ Und das Perfide dieses höchst intellektuell gesetzten Films, der in seiner Niederträchtigkeit deshalb so klug ist, weil er ganz einfach den Juden zeichnet als jemanden, der immer nur für seinen eigenen Vorteil kämpft. Der immer nur, auch im Tod, um sein eigenes Überleben, um seinen individuellen Anspruch als Mensch kämpft, was ihn wiederum dem Tier gleichsetzt, denn ein Tier macht nichts anderes. Hingegen der deutsche Mensch, der definiert sich über das Kollektive, über die Idee. Das ist das Fiese an dem Film.
Le narcissisme n’épargne personne. C’était la vanité particulière de Mr Marian, qui devenait une fatalité pour lui, bien qu’il soit un acteur intelligent. Avec cela, il était l’antipode idéal de Goebbels. Que Moritz (Bleibtreu) soit maintenant blâmé, n’est pas juste. Il s’agit de l’impertinence de son interprétation, que cet homme avec sa propre image d’un monde puissant dit : « Je fais cela » Et la perfidie de ce film d’un haut niveau intellectuel, qui dans sa vilainie est si adroit, parce ce qu’il montre tout simplement le juif comme quelqu’un, qui combat seulement toujours pour son propre avantage. Celui qui combat toujours seulement, aussi dans la mort, pour sa propre survie, pour son exigence individuelle en tant qu’homme, ce qui l’identifie à l’animal, car un animal ne fait rien d’autre. Au contraire de l’homme allemand, qui se définit sur le collectif, sur l’idée. C’est ce qui est dégueulasse dans le film.


Wie sehen Sie die Tatsache, dass Marian im Film eine jüdische Frau angedichtet wird?
Comment voyez-vous le fait, que Marian ait dans le film une femme juive ait été calomnié ?

Ich finde diese Diskussion lächerlich und unpolitisch. Wenn Sie mir die Alternative erklären könnten, das wäre interessant. Ich finde zum Beispiel, genau das ist ja unerheblich. Denn die Frau Marian, die in Wirklichkeit eine Deutsche war, war in erster Linie mit einem Juden verheiratet, die dann ein halbjüdisches Kind mit ihm hatte. Halbjuden sind ja genauso ins KZ gekommen, die Brisanz war also dieselbe. Ob man jetzt sie zur Jüdin gemacht hat oder nicht, ist ja letztendlich völlig egal. Es geht doch wirklich um etwas anderes in diesem Film.
Je trouve cette discussion ridicule et apolitique. Si vous pouviez m’expliquer l’alternative, ce serait intéressant. Je trouve par exemple, que c’est juste insignifiant. Car Madame Marian, qui en réalité était allemande, était dans un premier temps mariée à un juif, elle avait donc eu avec
lui un enfant à-demi juif. Des demi-juifs sont aussi allés en camp de concentration, le caractère explosif était donc le même. Que maintenant, on en ait fait d’elle une juive ou non, cela a, en fin de compte, peu d’importance. Il s’agit en réalité de tout à fait autre chose dans ce film.


Der Punkt, an dem die Kritik hier einhakt ist ja, dass dadurch und durch andere geschichtliche Fakten, die abgeändert wurden, Rechtfertigungs-Möglichkeiten für Marians Handeln geschaffen und präsentiert werden.
Le point, sur lequel la critique accroche est que cela et d’autres faits ont été modifiés. Des possibilités de justification pour les actions de Marian sont créées et présentées.

Das sehe ich überhaupt nicht so.
Je ne vois pas du tout cela ainsi.

Regisseur Oskar Roehler hat selbst gesagt, dass Marian am Ende als Opfer dasteht.
Le metteur en scène Oskar Roehler a dit lui-même que Marian se trouve à la fin comme victime.

Das ist völliger Quatsch! Das habe ich nicht gespielt, diese Rolle habe ich nicht gespielt!
C’est complètement absurde ! Je n’ai pas joué cela, je n’ai pas joué ce rôle

Genau das ist das Interessante hier.
C’est précisément ce qui est intéressant ici

Ja, denn ich habe einen Menschen gespielt, der in der Konsequenz seines Handelns in den Niederungen des Daseins endet, angepisst und angesoffen, nur noch in apathischer Ohnmacht ein Vakuum darstellt. Und das ist das Schlimmste, weil sich das Vakuum jeder Haltung entzieht. Das habe ich gespielt. Ich habe eben nicht Haltung bezogen. Dass er am Schluss auch noch von einem Juden getreten wird, ist vielleicht zu viel.
Oui, j’ai donc joué un homme, qui en conséquence de ses actions, finit dans les bas-fonds de l’existence, dégoûté et bourré, représente encore seulement un vide dans l’impuissance apathique. Et c’est le pire, parce que le vide se soustrait à chaque attitude. J’ai joué cela. Je n’ai justement pas appliqué une attitude. Qu’à la conclusion, il ait été aussi encore piétiné comme un juif, est peut-être trop.

Hatten Sie beim Lesen des Drehbuchs keine Bedenken gegenüber den Fakten, die im Film nicht ganz korrekt dargestellt werden? Zum Beispiel, dass Marians Frau mitnichten als Jüdin in den Gaskammern starb, sondern im Prozess auch noch für Veit Harlan aussagte und sich dann umbrachte? Gerade beim Thema „Jud Süss“ sind derlei „Details“ doch nicht uninteressant?
N’avez-vous pas eu de doutes, lors de la lecture du scénario, par rapport aux faits qui ne sont pas tout à fait représentés correctement dans le film. Par exemple, que la femme de Marian n’est en aucun comme morte en tant que Juive dans les chambres à gaz , mais également témoignait encore lors du procès pour Veit Harlan puis se suicidait. Justement, pour le sujet « Jud Süss » ce genre de « détails » ne sont pourtant pas inintéressants.
Dass es kontrovers werden wird, das war mir klar, und das liegt nicht nur daran, dass zwecks dramaturgischer Veränderung Einiges verändert wurde. Auch als ich Bleibtreu in den ersten Szenen am Set sah, dachte ich „Wow, das würde ich mich nicht trauen.“ Schwierig ist sicher auch, dass eigentlich niemand den Originalfilm kennt und dadurch in diesem Film manche Szenen spekulativ wirken.
Qu’il y aurait polémique était clair pour moi, et cela tient non seulement au fait qu’en vue du changement dramaturgique, quelques changements aient été apportés. Aussi, quand j’ai vu Bleibtreu dans les premières scènes sur le tournage, j’ai pensé « Wow, cela, je ne me ferais pas confiance » C’est certainement aussi difficile, qu’à vrai dire, personne ne connaissait le film original et de ce fait, dans ce film, quelques scènes soient faites de façon spéculative.

Aber man kann beim Publikum doch nicht voraussetzen, einen Film zu kennen, der bis heute verboten ist.
Mais on ne peut quand même pas supposer que le public connaisse un film, qui est interdit jusqu’à aujourd’hui

Das stimmt schon. Jemand hat mich übrigens gefragt, ob ich den Originalfilm gut fände. Und natürlich: Es ist ein unglaublich gut gemachter Film, das war ja das Fatale. Und weil der Marian den „Jud Süss“ auch noch mit solch einer Hybris gespielt hatte, mit der er sich eigentlich aus der Rolle
rausmanövrieren wollte, machte den Film noch gemeiner. Und ja, man darf sagen, dass es ein gut gemachter Film war, weil man das sagen muss, um die Mechanismen zu enttarnen. Dass er so gut war, hat ihn funktionieren lassen, und das zu erkennen, ist wichtig. Nur dann kann ich erkennen, was die Manipulation in der Reflexion bedeutet.
C’est déjà exact. Quelqu’un m’a d’ailleurs demandé si je trouvais le film original bon. Et naturellement. C’est un film incroyablement bien fait, c’est ce qui est fatal. Et parce que Marian avait aussi joué le « Jud Süss » avec une telle démesure, avec laquelle il voulait en réalité se sortir par des manoeuvres du rôle, rend le film encore plus ordinaire. Et oui, on peut dire que c’est un film bien fait, parce qu’on peut dire cela, dans le but de découvrir les mécanismes. Qu’il était si bon, l’a fait fonctionner, et reconnaître cela, est important. Seulement alors, je peux reconnaître ce que signifie la manipulation dans la réflexion.

Das Problem ist, dass die Reflexion in der Masse nicht stattfindet.
Le problème est que la réflexion dans la masse n’a pas lieu

Das stimmt auch. Aber die Aufarbeitung darf nicht diesen Charity-Charakter haben, der der NS-Zeit-Aufarbeitung immer anhaftet und jedem das Denken abnimmt.
C’est aussi exact. Mais la remise à neuf ne peut pas avoir ce caractère caritatif, à laquelle la remise à neuf de l’époque national-socialiste adhère toujours et enlève à chacun la pensée.
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