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Moretti im Steierkrimi: "Eine menschlich heruntergewirtschaftete Familie"
Tobias Moretti hat in der Rolle eines Landgrafen einen Gastauftritt im Steirerkrimi. Wie viel Agatha Christie und wie viel Münster-„Tatort“ in der Reihe steckt.
Von Peter Temel 10.12.24, 04:38
In „Steirermord“ (Dienstag, 10. Dezember, 20.15, ORF1) wird man ohne lange Vorreden in eine Entführungsstory geworfen. Diese endet mit zwei Toten. Mittendrin Schlossbesitzer Otto Glanzberg (Tobias Moretti), der nicht lange um seine gekidnappte vietnamesische Frau trauern kann – schon sind Sascha Bergmann (Hary Prinz) und Anni Sulmtaler (Anna Unterberger) am Tatort. Die Ermittler treffen auf Widerstände: Ihre Chefin (Bettina Mittendorfer) ist mit Glanzberg im Bunde und dessen Familie offenbart bei den Befragungen manches Geheimnis.
KURIER: Sie bezeichnen Ihre Rolle als „absurde Erscheinung“. Was macht sie dazu?
Tobias Moretti: Dieser Otto Graf Glanzberg mit seinem unangefochtenen Selbstverständnis, seiner Arroganz, die ihm vielleicht selbst nicht mal bewusst ist, wirkt wie aus der Zeit gefallen. Gleichzeitig hat aber ausgerechnet dieser Mensch eine fast anarchische Lust daran, seine menschlich heruntergewirtschaftete Familie zu provozieren, durch seine Heirat. Der Spagat zwischen Restfeudalismus und einer durchaus zeitgemäßen Offenheit, und das als Oberhaupt einer Dynastie, die sich selbst immer noch todernst nimmt, hat wirklich etwas Absurdes.
Wie viel Klischee darf bei einer Rolle wie dieser sein?
So ein Landadelklischee hat ja ein bissl auch einen wahren Kern. Der Grenzgang bei so einer Figur ist es, diesen Kern zu erwischen und dabei eben nicht im Klischee zu enden. Zwischen diesen Polen gilt es, den Rahmen für die Figur abzustecken, damit sie glaubwürdig und menschlich interessant bleibt und damit man ihr gern folgt.
Die Anordnung im Schloss erinnert an Agatha Christie, was „Steirermord“ etwas von den anderen Steirerkrimis abhebt. Wie finden Sie diese Idee von Wolfgang und Maria Murnberger (Buch)?
Ja, das stimmt. Eigentlich finde ich die Agatha-Christie-Dramaturgie einer „geschlossenen Gesellschaft“ die dramatischste Konstellation für einen Krimi. Sie ist dem Theater sehr nahe und auch für uns Zuschauer spannend.
Es geht auch um die Position eines lokalen Machthabers. Sie leben selbst in Tirol im ländlichen Umfeld. Wie realistisch ist die Darstellung?
„Machthaber“ würde ich ihn nicht nennen, das waren seine Vorfahren, aber er pflegt und nützt das, was vom privilegierten Status seiner Familie übrig ist. Der Respekt für diese Institution war meinen Eltern noch in Fleisch und Blut. Das ist heute natürlich längst Geschichte. Aber Menschen wie Otto haben dieses Selbstverständnis noch von ihren Eltern mitbekommen und stecken faszinierenderweise noch mit einem Bein in diesem Muster fest.
Die Steirerkrimis sind die am konsequentesten weiterverfolgte Landkrimi-Reihe. Wie erklären Sie den Erfolg in Österreich und Deutschland?
Der Blick der Murnbergers (die Drehbuchautoren Maria und Wolfgang, Anm.) auf das Format und auf ihre Figuren hat einen wunderbaren Humor, er ist nicht kalt, nicht zynisch, es „menschelt“ überall. Er überreizt auch das Format nie, wie es manchmal passiert. Wolfgang Murnberger (der Regisseur, Anm.) hat auch eine Offenheit, wenn man eine Figur weiterentwickelt und versucht, sie zum Beispiel zwischen Skurrilität und Realismus zu balancieren. Beim Münsteraner „Tatort“ ist so ein Muster auch erkennbar, und vielleicht ist er deshalb so lange schon erfolgreich.
Wie erleben Sie die Steiermark?
Ich bin fasziniert von den Kontrasten dieses Landes und seiner Mentalitäten: Das Wein- und Grenzland im Süden, das raue Murtal, der Gatsch vom Erzberg, und natürlich Graz mit seiner Kulturvielfalt und Geschichte.
Bei den jüngsten Wahlen haben die Steirer ihrer Unzufriedenheit besonders markant Ausdruck verliehen ...
Das Protestwahlphänomen trifft im Moment fast ganz Europa, es scheint sich von einer Wahl zur anderen zu verschärfen. Menschen treffen ihre Wahlentscheidungen impulsiver als früher, als es noch so etwas wie eine gesellschaftliche Zuordnung oder politische Grundhaltung gegeben hat, der man ein Leben lang treu geblieben ist. Es wird eines der Themen der Zukunft sein, wie man die sogenannten Protestwähler wieder ins Zentrum zurückholen will. Vielleicht haben Politik und das mediale Gesamtbild auch noch nicht realisiert, dass sich das Zentrum der Gesellschaft bereits verändert hat. Dabei muss es doch möglich sein – trotz Social Media und ihrem ökonomischen Kalkül –, den Menschen nahezubringen, was eine Zivilgesellschaft ausmacht in ihrem Grundgerüst. Den Steirern selbst würde ich das nicht vorwerfen, es sind im Allgemeinen nette Leut‘.
Moretti dans un polar styrien : « Une famille humainement délabrée ».Tobias Moretti est invité à jouer le rôle d'un landgrave dans un polar styrien. Quelle est la part d'Agatha Christie et de « Tatort » de Münster dans cette série ?
Par Peter Temel
Dans « Steirermord » (mardi 10 décembre, 20h15, ORF1), on est plongé dans une histoire d'enlèvement sans trop de préambule. Cela se termine par deux morts. Au milieu de tout cela, le propriétaire du château Otto Glanzberg (Tobias Moretti), qui ne peut pas pleurer longtemps sa femme vietnamienne kidnappée - Sascha Bergmann (Hary Prinz) et Anni Sulmtaler (Anna Unterberger) sont déjà sur les lieux du crime. Les enquêteurs se heurtent à des résistances : leur patronne (Bettina Mittendorfer) est de mèche avec Glanzberg et sa famille révèle de nombreux secrets lors des entretiens.
KURIER : Vous qualifiez votre rôle de « phénomène absurde ». Qu'est-ce qui le rend ainsi ?
Tobias Moretti : Ce comte Otto Glanzberg, avec son image incontestée de lui-même, son arrogance dont il n'a peut-être même pas conscience lui-même, donne l'impression d'être hors du temps. Mais en même temps, c'est justement cet homme qui a une envie presque anarchique de provoquer sa famille humainement délabrée, par son mariage. Le grand écart entre un féodalisme résiduel et une ouverture d'esprit tout à fait contemporaine, et ce en tant que chef d'une dynastie qui se prend toujours au sérieux, a vraiment quelque chose d'absurde.
Quelle est la part du cliché dans un rôle comme celui-ci ?
Un cliché d'aristocrate terrien a un peu de vérité. La limite pour un tel personnage est d'atteindre ce noyau et de ne pas finir en cliché. Entre ces deux pôles, il faut définir le cadre du personnage pour qu'il reste crédible et humainement intéressant et qu'on ait envie de le suivre.
La disposition dans le château rappelle Agatha Christie, ce qui distingue quelque peu « Steirermord » des autres polars styriens. Que pensez-vous de cette idée de Wolfgang et Maria Murnberger (scénario) ?
Oui, c'est vrai. En fait, je trouve que la dramaturgie d'Agatha Christie d'un « huis clos » est la configuration la plus dramatique pour un roman policier. Elle est très proche du théâtre et passionnante aussi pour nous, spectateurs.Il s'agit également d'une position de pouvoir local.
Vous vivez vous-même au Tyrol, dans un environnement rural. Quel est le degré de réalisme de la représentation ?
Je ne le qualifierais pas de « détenteur du pouvoir », c'était le cas de ses ancêtres, mais il entretient et profite de ce qui reste du statut privilégié de sa famille. Le respect pour cette institution était encore dans la chair et le sang de mes parents. Aujourd'hui, c'est bien sûr de l'histoire ancienne. Mais les gens comme Otto ont encore reçu cette image de soi de leurs parents et, de manière fascinante, ils ont encore un pied dans ce modèle.
Les polars styriens sont la série de polars régionaux la plus systématiquement suivie. Comment expliquez-vous leur succès en Autriche et en Allemagne ?
Le regard des Murnberger (les scénaristes Maria et Wolfgang, ndlr) sur le format et sur leurs personnages a un humour merveilleux, il n'est pas froid, pas cynique, il y a de « l'humain » partout. Il n'exagère jamais non plus le format, comme cela arrive parfois. Wolfgang Murnberger (le réalisateur, ndlr) a aussi une ouverture d'esprit quand on fait évoluer un personnage et qu'on essaie de l'équilibrer entre bizarrerie et réalisme par exemple. Dans le « Tatort » de Münster, on peut aussi reconnaître un tel modèle, et c'est peut-être pour cela qu'il a du succès depuis si longtemps.
Comment vivez-vous la Styrie ?
Je suis fasciné par les contrastes de ce pays et de ses mentalités : La région viticole et frontalière au sud, la rude vallée de la Mur, le gatsch de l'Erzberg, et bien sûr Graz avec sa diversité culturelle et son histoire.
Lors des dernières élections, les Styriens ont exprimé leur mécontentement de manière particulièrement marquée ..
.Le phénomène du vote protestataire touche actuellement presque toute l'Europe, il semble s'aggraver d'une élection à l'autre. Les gens prennent leurs décisions électorales de manière plus impulsive qu'auparavant, lorsqu'il existait encore une sorte de classification sociale ou d'attitude politique fondamentale à laquelle on restait fidèle toute sa vie. L'un des thèmes de l'avenir sera de savoir comment ramener au centre les électeurs dits protestataires. Peut-être que la politique et l'image globale des médias n'ont pas encore réalisé que le centre de la société a déjà changé. Il doit pourtant être possible - malgré les médias sociaux et leurs calculs économiques - de faire comprendre aux gens ce qu'est une société civile dans sa structure de base. Je ne le reprocherais pas aux Styriens eux-mêmes, ce sont en général des gens sympathiques.