TOBIAS MORETTI

TOBIAS MORETTI

Trenker : une interview KURIER.at (29/08/15)

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Moretti über Trenker: "Wichtig, ihn zu mögen"
Moretti à propos de Trenker : “ C’est important, de l’aimer”

Tobias Moretti über den Bergsteiger Luis Trenker, über Asyl-Politik und Verführbarkeit von Künstlern
Tobias Moretti à propos de l’alpiniste Luis Trenker, de l’asile politique et de la corruption des artistes.

Tobias Moretti spielt Luis Trenker. Um dieses Wagnis in seiner ganzen Tragweite zu erfassen, muss man sich Trenker – den legendären Gipfelstürmer, Schauspieler, Filmemacher und Geschichtenerzähler – noch einmal vor Augen führen: Sein Ego und die Podeste, auf die er sich selbst gerne stellte, waren hoch wie das Matterhorn.
Er präsentierte sich als Abenteurer und Draufgänger, als einer, der überall sein Glück machte: In den Bergen und in Berlin, in Tirol und in New York, vor und hinter der Filmkamera, oder am Schreibtisch, beim (Er-)Finden seiner Geschichten. Die Gesamtauflage seiner Bücher ging in die Millionen.

Tobias Moretti joue Luis Trenker. Et pour saisir ce risque dans toute sa portée, on doit se remettre Trenker – le légendaire alpiniste, acteur, cinéaste et conteur d’histoires en mémoire. Son égo et les podiums sur lesquels il se mettait volontiers lui-même, étaient aussi hauts que le Cervin. Il se présentait comme aventurier et casse-cou, comme quelqu’un qui tentait sa chance partout : Dans les montagnes et à Berlin, au Tyrol et à New-York, devant et derrière la caméra, ou à son bureau, pour la découverte/l’invention de ses histoires. Le tirage total de ses livres se comptait par millions. 

Und vielleicht war es ein Glück, dass er als Architekt nicht auch noch Häuser bauen konnte, weil die Italiener sein österreichisches Diplom nicht anerkannten. Seine Gebäude hätten wahrscheinlich so ausgesehen wie seine Bücher und Filme: hemmungslos populär und auf fast aggressive Weise naturverbunden.
Et peut-être était-ce une chance qu’il n’ait pas pu non plus construire des maisons en tant qu’architecte, car les italiens ne reconnaissaient pas son diplôme autrichien. Ses constructions auraient vraisemblablement ressemblé à ses livres et à ses films : populaires à tout va et reliés à la nature de manière presque agressive. 

Unter der Regie von Wolfgang Murnberger ("Das ewige Leben") spielt Moretti den Trenker als überaus charmanten und schlagfertigen Geschichtenerzähler. Der Film "Trenker – Der schmale Grat der Wahrheit" erzählt von einem geplanten Coup des Extrem-Bergsteigers und Dampfplauderers: 1948 bietet Trenker (der von Nazigrößen protegiert wurde, sich aber als unpolitisch sah) einem Hollywoodagenten die Tagebücher der Eva Braun zur Verfilmung an. Die Regisseurin Leni Riefenstahl bestreitet deren Echtheit.
Dans une mise en scène de Wolfgang Murnberger (“La vie éternelle”) Moretti joue Trenker comme conteur d’histoires extrêmement charmant et prompt à la répartie. Le film « Trenker – l’étroite arête de la vérité » raconte un coup programmé par l’alpiniste de l’extrême et baratineur : en 1948, Trenker (qui était protégé par les dignitaires nazis, mais se voyait comme apolitique) offre à un agent d’Hollywood le journal intime d’Eva Braun pour une adaptation cinématographique. La metteur en scène Leni Riefenstahl en conteste l’authenticité. 

KURIER: Sie haben bereits einige umstrittene Persönlichkeiten verkörpert – u. a. den "Jud Süß"-Darsteller Ferdinand Marian und Adolf Hitler. Und jetzt die ambivalente Figur des Luis Trenker. Ist das Zufall oder entsprechen solche Rollen Ihrem Zugang zur Zeitgeschichte?
KURIER : Vous avez déjà incarné certaines personnalités contestables – entre autres l’interprète de Jud Süß, Ferdinand Marian et Adolf Hitler. Et maintenant le personnage ambivalent de Luis Trenker. Est-ce le hasard ou de tels rôles correspondent-ils à votre accès à l’histoire contemporaine ?

Tobias Moretti: Es gibt ja keine Rollen, auch in der Literatur, die nicht aufgrund ihrer Persönlichkeit und ihres Handelns für etwas stehen. Daraus ergibt sich automatisch ein Zugang zur jeweiligen Zeitgeschichte. Ich meine, Hitler ist wieder was anderes, aber Ferdinand Marian und Trenker haben schon eine gewisse Mentalitäts-Verwandtschaft. Nur ist es dem Trenker halt auch gelungen, wie selten jemandem, ganze Epochen zu durchschwimmen und am anderen Ende wieder trocken und mit sich im Reinen auf sein Leben zurückzuschauen.
Tobias Moretti : Il n’y a aucun rôle, dans la littérature non plus, qui ne représente pas quelque chose en raison de sa personnalité ou de son action. Il en résulte automatiquement un accès à toute histoire contemporaine. Je veux dire, Hitler, c’est autre chose mais Ferdinand Marian et Trenker ont une certaine parenté de mentalité. Seulement, Trenker a réussi aussi, comme peu de personnes à nager à travers toutes les époques et à s’en sortir sec à la fin et à pouvoir considérer avec le recul sa vie comme pure. 

KURIER : Da man ja immer sagt, dass man aus der Geschichte lernen kann und soll – welche Erkenntnisse haben Sie speziell durch Ihre Darstellung von Luis Trenker gewonnen?
On a toujours dit, que l’on peut et doit apprendre de l’histoire – quelles connaissances avez-vous gagné spécialement au travers de votre interprétation de Luis Trenker ? 

Tobias Moretti :Das sagt man nicht nur, das ist so, aber nur für diejenigen, die wirklich reflektieren wollen – im Übrigen auch mit einem Blick nach vorne, wenn sich bestimmte Dinge wiederholen. Trenker war mir gar nicht so gegenwärtig als die Persönlichkeit, die er auch war. Um so einen Charakter zu fassen, muss man sich ja von der kritischen Distanz auch verabschieden und ihn mögen, sonst kann man dieses Kaleidoskop von einem Menschen gar nicht sichtbar machen.
On ne dit pas seulement, c’est ainsi, mais seulement pour ceux qui veulent vraiment réfléchir – d’ailleurs, également avec un regard vers l’avant, si certaines choses se répètent. Trenker n’était pas du tout pour moi aussi présent comme la personnalité qu’il était aussi. Et pour saisir un tel caractère, on doit aussi se séparer de la distance critique et l’aimer, sinon on ne peut pas rendre visible ce kaléidoscope d’un homme. 

KURIER : Es geht im Trenker-Film unter anderem um die Verführbarkeit von Künstlern durch Macht. Diese Verführbarkeit liegt sicher unter anderem am Streben von Künstlern nach Anerkennung und auch an der Tatsache, dass Kunst Geld braucht, um sich (bzw. etwas) darzustellen. Wie gehen Sie mit dieser Verführbarkeit um?

Il s’agit entre autres dans le film Trenker de la corruption des artistes par le pouvoir. Cette corruption se trouve certainement entre autres dans la poursuite de la reconnaissance des artistes et aussi dans le fait que l’art a besoin d’argent pour se (ou quelque chose) représenter. Comment traitez-vous cette corruption ? 

Tobias Moretti : Das stimmt, was Sie sagen, aber der Umkehrschluss ist ebenso ein Faktum: Zur Prostitution gehört einer, der sich verkauft, und einer, der kauft. Theater, Film – Sport würde ich auch dazurechnen – waren damals Propagandamedien par excellence. Heute mit den neuen Medien ist es nicht viel anders, aber die Karten sind anders gemischt. Manipulation funktioniert auch ohne Galionsfiguren, durch die Verselbstständigung.
C’est exact, ce que vous dites, mais l’inverse est tout aussi vrai : celui qui se vend et celui  qui achète font partie de la prostitution. Théâtre, cinéma – j’ajouterais le sport en plus – étaient à l’époque des médias de propagande par excellence. Aujourd’hui, avec les nouveaux médias, ce n’est pas très différent, mais les cartes sont mélangées autrement. La manipulation fonctionne aussi sans figure de proue, au travers de l’indépendance. 

KURIER :Helfen Ihnen Rollen wie Marian und Trenker, die Verführungen zu erkennen und sich davor zu schützen?
Des rôles comme Marian et Trenker vous aident-ils à reconnaître la corruption et vous en protéger ? 

Tobias Moretti : Sie werfen ein Licht auf den Mechanismus. Ich glaube, dass man immer genau spürt, was man tut. Das heißt, man muss es bewusst ausblenden, wenn man es trotzdem tut. Es gibt viele moderate Formen des Selbstbetrugs.
Vous mettez le mécanisme en lumière. Je crois qu’on sent toujours exactement ce que l’on fait. Cela signifie qu’on doit masquer cela en toute conscience, si on le fait malgré tout. Il y a beaucoup de formes modérées de l’illusion. 

KURIER : Kunst ist ein Produkt der Zeit und damit auch der jeweiligen Gesellschaft. Glauben Sie, dass Kunst und Künstler unpolitisch sein können?
L’art est un produit de l’époque et avec cela, aussi de la société correspondante. Croyez-vous que l’art et les artistes puissent être apolitique ? 

Tobias Moretti : Es ist schwer, da muss man differenzieren: Es gibt einen Haufen Leute meines Berufsstandes, die unpolitisch sind. Andere wieder, die politisch zu sein scheinen, kalkulieren oft nur damit. Es gibt Kunstformen – wie Design –, die fast unpolitisch sind, weil es keine klare Zuordnung gibt. Künstler oder Schriftsteller – oder auch Regisseure – können sich aus politischen Dimensionen eigentlich gar nicht ausklinken, so kommt’s mir jedenfalls vor.
C’est difficile, on doit faire la différence. Il y a un tas de gens dans ma profession, qui sont apolitiques. D’autres encore, qui semblent être politiques, mais souvent seulement par calcul. Il y a des formes d’art – comme le Design – qui sont presque apolitiques, car il n’y a aucune classification. Les artistes ou les écrivains – ou même les metteurs en scène ne peuvent en fait pas tout tirer leur épingle du jeu des dimensions politiques, en tout cas, c’est ainsi que je le ressens. 

KURIER : Sollten sich Künstler zur Asyl-Politik in Österreich und Europa zu Wort melden?
Les artistes devraient-ils se déclarer pour l’asile politique en Autriche et en Europe ? 

Sich zu deklarieren, ist da zu wenig. Unser Zugang ist derzeit ein ohnmächtiger, wir sind geschockt, und wir sind völlig ratlos. Vielleicht werden Zeiten auf uns zukommen, die uns in eine ungeahnte Situation bringen. Möglicherweise werden wir für unsere Gesellschaftsform, die auf einem humanistischen Weltbild beruht – auf Diskurs, Analyse und Meinungsfreiheit – in Zukunft kämpfen müssen. Die Situation in Frankreich zum Beispiel, die ich in diesem Sommer aus der Nähe erlebt habe, ist beängstigend.
Se déclarer, est trop peu. Notre accès est actuellement impuissant, nous sommes choqués et nous sommes totalement embarrassés. Peut-être arriverons-nous dans des temps qui nous amèneront dans une situation inattendue. Il est possible que nous devions dans le futur combattre pour notre forme de société, qui est fondée sur une vision du monde humaniste – sur le discours, l’analyse et la liberté d’expression. La situation en France, par exemple, que j’ai pu vivre de près cet été, est inquiétante. 

KURIER : Trenker kannte die Mächtigen, sagte aber, ein unpolitischer Mensch gewesen zu sein. War es Ihnen für die Darstellung seiner Figur wichtig, ihm das zu glauben – und ihn zu mögen?
Trenker connaissait les puissants, mais disait avoir été un homme apolitique. Etait-ce important pour vous, pour la représentation de son personnage, de croire cela – et de l’aimer ? 

Tobias Moretti : Ihn zu mögen, war wichtig, sehr – ich habe mich lange davor gesträubt, weil ich ihm eben nicht glaube. Andererseits war er in seiner Behauptung sogar irgendwie authentisch, was mich unglaublich fasziniert hat. Er war eine Mischung aus Vision und Naivität, aus Utopie und Offensive – und Bauernschläue. Es war also wichtig, ihn zu mögen, ihn aber auch mit einer Ironie zu zeichnen, die man außerhalb von sich stellt und trotzdem mit allem würzt, was man zu bieten hat.
L’aimer, était important, très – j’ai longtemps résisté avant, parce que justement, je ne croyais pas en lui. D’autre part, il était même dans son affirmation en quelque sorte authentique, ce qui m’a incroyablement fasciné. Il était un mélange de vision et de naïveté, d’utopie et d’offensive – et de ruse paysanne. C’était donc important de l’aimer, mais aussi de le dessiner avec une ironie, que l’on met à l’extérieur de soi et malgré tout, pimenté de tout ce que l’on a à offrir. 

KURIER : Trenker war Extrem-Bergsteiger und Sportler, und er war ohne Zweifel auch ein bemerkenswerter Filmemacher. Ist Ihnen die Figur irgendwie nahe?
Trenker était un alpiniste et un sportif de l’extrême, et il était sans doute aussi un cinéaste remarquable. Le personnage est-il en quelque sorte proche de vous? 

Tobias Moretti : Ja, sehr, natürlich. Aus den oben beschriebenen Gründen.
Oui, beaucoup, bien sûr. Pour les raisons décrites plus haut. 

KURIER : Spielen Sie generell lieber Menschen, mit denen Sie sich identifizieren können, oder lieber solche, die konträr zu Ihrer eigenen Persönlichkeit sind?
Jouez-vous en général de préférence des hommes, avec lesquels vous pouvez vous identifier, ou préférez-vous ceux qui sont le contraire de votre propre personnalité ? 

Tobias Moretti : Eine der schwierigsten Auseinandersetzungen für einen Schauspieler ist es, Figuren spielen, die einem scheinbar so nahe sind, dass man glaubt, sie neben sich greifen zu können. Das kann eine unglaublich selbstgefällige Veranstaltung werden. Andererseits wieder, wenn eine Figur zu weit weg ist, kann es sein, dass man sie zu unbeteiligt, oder, besser gesagt: zu konstruiert darstellt. Wahrscheinlich liegt die Wahrheit in der Schnittmenge der gegenseitigen Provokation.
Un des affrontements les plus difficiles pour un acteur est de jouer des personnages qui sont apparemment tellement proches, que l’on croit pouvoir s’en emparer. Cela peut devenir une manifestation incroyablement arrogante. D’un autre côté, si un personnage est trop éloigné, il se peut, qu’on y soit trop indifférent, ou mieux dit : représenté de façon trop construite. La vérité se trouve probablement dans la correspondance de la provocation mutuelle. 

Von Gabriele Flossmann
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