Traduction de l'interview :
Traduction :
Kulturwerk
Rett : Jud Süss devait être un film antisémite artistiquement sophistiqué. 20 millions de personnes l’ont vu à l’époque nazie. Il s’est souvent produit, à l’issue des représentations, des excès contre les citoyens juifs. Dans le film, Tobias Moretti se glisse dans la peau de l’interprète du Juif Süß, qui est devenu célèbre avec le film et s’est brisé sur ce film. Responsable, collaborateur, victime ? Je suis curieuse de voir comment Tobias voit cela.
Le film fortement controversé produit pour le cinéma „Jud Süß –Film ohne Gewissen“ du metteur en scène allemand Oskar Roehler. Moritz Bleibtreu joue le ministre de la Propagande Joseph Goebbels, Tobias Moretti l’acteur autrichien Ferdinand Marian, qui n’avait qu’un succès mitigé jusqu’en 1940 et est soudain devenu célèbre en tant que Jud Süß. Un rôle qu’il a en partie accepté sous la pression des nationaux-socialistes, en partie pour la nostalgie du grand rôle, du grand succès. Comme le film original est toujours interdit, Oskar Roehler a intégré de courts extraits dans son nouveau film.
C’est le viol présumé d’une jeune chrétienne, qui causa le malheur du Jud Süss et le mena à son exécution.
Tobias Moretti est aujourd’hui l’invité de Barbara Rett, dans Kulturwerk
Rett : Tobias, comment est séduit un acteur, comment es-tu séduit ?
Tobias : Séduit ... chaque homme l’est, sinon il y en a aucun. Donc, je veux dire, c’est comme un principe, un axiome, sinon, l’humanité n’est pas concevable, pas possible. Et tout le reste est peut-être une utopie, mais, mais soit, elle est.. cela reste l’utopie et ce n’est pas possible ou c’est un mensonge.
Rett : Il y a dans le film un moment où il vient comme une blague. Le diable dit à l’acteur : „Je te promets tout. Succès, argent, pouvoir, maisons, femmes mais tu dois pour cela me vendre ton âme. L’acteur dit „ „ Et... où est le hic là-dedans ?“ Est-ce une bonne ou une mauvaise blague ?
Tobias : Oui, c’est clair. Non . C’était d’ailleurs une blague habituElle à cette époque. Et chacun savait aussi exactement ce que cela signifiait. Oui, c’est, c’est... Je veux dire finalement cette auto-tromperie s’est accomplie dans chaque homme, parce que l’environnement de cette époque était si transparent, si clair, si claire aussi était sa perspective dans son point de vue, tout à fait claire. Et beaucoup ont juste évincé cela et Marian a également juste évincé cela. Pour lui aussi.
Rett : Dans quelle mesure est-il pour toi un responsable, dans quelle mesure est-il un collaborateur, dans quelle mesure est-il pour toi une victime ? Les catégories sont-elles du reste bien délimitées ?
Tobias : Oui, il n’est la victime de personne. Il n’est pas du tout une victime. Si, alors il est juste un.. un prototype même pour beaucoup d’hommes qui se stylisent là et manoeuvrent intérieurement dans la... dans une situation d’exception, qu’on, qu’il croit trouver un terrain d'entente d’une manière ou d’une autre, ce qui serait alors pardonnable. Et cela ne va bien sûr pas.
Rett : J’ai entendu une fois dans une interview avec Christa Ludwig à propos de la question, comment elle se serait comportée pendant le national-socialisme, elle a dit : „Je ne sais pas Si j’avais eu 23 ans, ce seraient exactement les années de ma vie, où la voix est à son apogée. Je ne sais pas, si j’aurais émigré ou si j’aurais utilisé les possibilités.“ J’ai trouvé cela incroyablement honnête et une réponse qu’on entend rarement.
Tobias : Oui, c’est une réponse très courageuse et aussi très vraie et je crois, si on est honnête, alors, on doit au moins avec le point de départ, on doit une fois définir le point de départ pour soi, parce que tout le reste est un véritable mensonge.
Rett : Maintenant, tu le joues, cet acteur, mais déjà aussi motivé et nourri de ce désir, je veux le rôle de ma vie, je veux percer, je veux le succès. C’est pourtant aussi une force motrice de chaque
acteur.
Tobias : Donc, on ne doit pas oublier, que ce, que ce Marian, ainsi que nous avons appris à le connaître, je veux dire, on connaît toujours cela d’après le cliché de la remise à neuf, que nous n’avons nous-mêmes jamais trouvé, parce qu’elle était de toute façon toujours mensongère jusqu’à aujourd’hui. Pourquoi le film a été aussi interdit jusqu’à aujourd’hui. Marian, euh (il rit) est quelqu’un qui s’est toujours senti
inférieur dans son talent entier, dans son existence, parce qu’on n’a pas su, qu’il était un homme très doué et très talentueux et qu’il avait aussi joué à un haut niveau au théâtre avec les gens, et c’est ce que, ce que nous par exemple, ne savions pas. Chez nous, on a, par exemple, nous avons reçu à l’époque, le film au visage et on nous a montré le film, et le sujet uniforme était, c’était de toute façon d’une manière ou d’une autre, c’était, oui..
Rett : Acteur de troisième classe
Tobias : Acteur de troisième classe et qui a ensuite été acheté et cela n’est pas vrai et c’est pourquoi il était aussi et cela est ce qui est intéressant sur le film et c’est pour cette raison que cet acharnement, cette revalorisation qu’il a exigée pour lui-même, était ensuite aussi une raison, un moteur qu’il a fait tout autrement comme avec des oeillères et là je dois, alors, je ne veux pas, et d’autre part il a, bien sûr, parce qu’il était un homme au sang-froid, qui analysait, il a aussi ressenti cela, il a remarqué, si cela ne va pas bien, alors, c’est relativement loin derrière et ensuite, il a essayé de créer des options, puis il a fait quelque chose de manière claire, ce que font beaucoup dans la situation, il a quelque peu moralisé. Il s’est créé une lettre de franchise au travers de son interprétation, au travers de sa manière d’interprétation.
Rett : Il a essayé, comme on le dit, de faire cela humainement. Il y a cette belle citation de Berhhard „On ne peut pas vivre correctement dans le faux“. Cela m’est venu à l’esprit quand j’ai vu le film.
Il essaie cela. Maintenant, mais ce sont pourtant toutes les situations, que nous connaissons aussi, n’est-ce-pas ? Connaître ainsi dans chaque forme ?
Tobias : Oui, c’est certain
Rett : On veut simplement quelque chose. Quelque chose d’autre, qu’on a le sentiment, si cette opportunité passe maintenant, ou cela ne s’est-il jamais passé pour toi au théâtre ?
Tobias : Bien sûr. Cela arrive tout le temps, et maintenant, nous vivons dans une période, qui ne peut pas être comparée aux conditions de l’époque et aussi (regarde vers ce qu’il entend) se coupe de tout, qui déplace seulement dans une certaine mesure la pression dans la lumière dans laquelle les gens de l’époque se trouvaient, oui, les acteurs ou aussi les artistes ont vécu une vie, étaient aussi de façon claire, au travers de la propagande, valorisés, ce qui était si important pour Goebbels. C’est inconcevable. Les autres ont crevé à la guerre et ils étaient complètement dans un autre monde et dans leur situation élitiste et dans l’éclat et comme les moyens de propagande, toujours comme une rayonnante publicité Persil, ceux-ci marchaient autour.
Rett : Sais-tu pourquoi j’ai cité cette blague du film ? Parce que cette blaque, quand l’acteur dit mais où est le hic, si je dois vendre mon âme. Cela joue bien sûr sur le fait qu’un acteur n’a pas d’âme, parce qu’il a la capacité.
Tobias : .. on doit jouer avec beaucoup d’âmes
Rett : .. Se glisser dans les âmes. Et ce qui m’intéresse simplement maintenant, comment ressens-tu cela ? Où es-tu ? où t’abandonnes-tu ? Où découvres-tu de nouvelles facettes, comment as-tu la main sur cela ?
Tobias : Dans le personnage, on doit se souvenir ou ainsi que je l’ai juste fait, cela signifie qu’on doit, on ne joue pas cela. Je me suis juste concentré sur une impulsion ludique presque enfantine de la survie. Parce que.. la bavard qui donne un coup de pied dans le projecteur, c’est pour ainsi dire qu’avec une touche d’attention, on peut échapper au cloaque, à la misère, au néant, à l’existence grise. Oui, et c’est pour ainsi dire l’impulsion, très enfantine, très ludique, pour échapper ainsi n’importe comment à une zone grise de l’humanité et puis, dans un tel ‚tscha“ et soudain, on est, on obtient ainsi en périphérie une telle image satellitaire d’éclat, de lumière et c’est...
Rett : Intensité et présence...
Tobias : Oui, oui et soudain, l’homme grandit et soudain, il se surpasse et ainsi de suite. Et aussi en dehors d’une telle impulsion, on doit, pas seulement, qu’on analyse ainsi le personnage de Marian, parce qu’il a aussi en principe deux faces, c’est-à-dire aussi, le côté calculateur, le côté spéculatif dans son caractère, mais il avait aussi le côté ludique.
Rett : Mais tu dois aussi connaître cela
Tobias : Bien sûr
Rett : Tu dois aussi l’avoir déjà eu dans ton enfance
Tobias : Oui, c’est certain
Rett : Pourquoi prend-t-on ce chemin ?
Tobias : Oui, et bien, cela ne signifie pas qu’on doit toujours, pour ainsi dire, alors, tout de suite, oui, on s’abandonne, mais on
Rett : On ne s’abandonne pas
Tobias: On ne s’abandonne pas, donc ce n’est pas une chose qui s’exclut
Rett : Cependant beaucoup d’acteurs le disent aussi toujours quand on les interviewe, oui, on doit au public, beaucoup d’acteurs, chanteurs, metteurs en scène, on doit séduire le public. On doit cela, donc, c’est déjà une notion, qu’en quelque sorte, il doit déjà y avoir des éléments érotiques, ainsi que le jeu avec le public
Tobias : Oui, oui, et dans ce contexte, Marian était aussi un séducteur, qui a été séduit, oui
Rett : Es-tu un séducteur au théâtre ?
Tobias : Dans le meilleur des cas, oui !
Rett : Ressent-on cela à l’instant, si cela fonctionne ?
Tobias : Oui, oui, on ressent cela
Rett : Et que fait-on, si l’on ressent que cela ne fonctionne pas ce soir ?
Tobias : Oui, c’est alors tout à fait difficile. Je crois que c’est alors comme un
démarrage détraqué. Alors…
Rett : La pression
Tobias : Oui, alors cela ne va plus du tout, comme c’est fréquent dans le football
Rett : D’après quoi choisis-tu tes rôles ? Selon quels critères ?
Tobias : Oui, c’est un mélange d’intérêt et de refus et de nécessités, donc, quelque part entre les deux
Rett : OK, plutôt avec beaucoup de rigueur
Tobias : Oui, maintenant, dans le cas de Jud Süß, c’était une autre chose, parce que j’avais reçu le scénario de Novotny. Cela m’a fasciné, le rôle m’a fasciné, de façon claire, et cependant, j’ai pensé, c’est aussi un terrain glissant, donc, cela nécessite quelqu’un, qui conduise cela et lorsqu’alors, il a été clair que Roehler le faisait, alors, j’ai tout de suite accepté, parce qu’il est aussi un séducteur, il en est un aussi
Rett : Oui, mais aussi un…
Tobias : Oui, oui et aussi sans compromis et jusqu’à l’auto-dissolution
Rett : Oui, jusqu’à la dernière conséquence
Tobias : Bien sûr
Rett : Y compris l’échec, c’est aussi ce qui est beau chez lui
Tobias : Bien sûr
Rett : Je vois cela aussi. Je crois que nous avons un panel de quelques-uns de tes rôles et je crois qu’il y a un professionnel qui a commenté cela
* Extraits de Andreas Hofer, le Diable dans Jedermann, Adolf Hitler. Tobias Moretti se glisse toujours et encore dans des rôles de mégalomanes narcissiques. Mégalomanie, Narcissisme ? Un cas pour le canapé du psy ? Le psychologue viennois Walter Hofmann a analysé de façon précise les rôles excessivement mythiques de Tobias Moretti*
Hofmann : Ces mythes ont déjà quelque chose en commun, en effet, il s’agit toujours d’hommes qui n’acceptent pas les limites qu’on leur impose de quelque manière que ce soit. Donc, c’est particulièrement flagrant pour l’apparence d’Hitler, il a vraiment cru, qu’il était une providence et le Diable en tant que tel est aussi pour ainsi dire l’imagination, la toute puissance de tous les
proches. Qui est le plus puissant, si on renonce au cher Dieu ? En tant qu’ange déchu, le Diable, oui ?
* Le Diable se situe dans le détail et Moretti examine et vit aussi ses rôles jusqu'au
dernier détail. Cependant peut-on conclure de l’intérieur d’un acteur pour la
décision pour un rôle ? *
Hofmann : Ce n’est pas, je l’espère, maintenant pour ainsi dire trop impoli et Mr Moretti me pardonnera, mais je pense qu’il est est bien sûr une personnalité très fortement narcissique, cependant, je ne veux dire avec le narcissisme rien de négatif – Le narcissisme est aussi
absolument considéré comme positif
* Moretti se sent dans tous les cas grandi par les grands hommes de l’Histoire. Une bonne dose de narcissisme est bien contenue là-dedans*
Hofmann : Je pense que chaque bon acteur a aussi un très fort noyau narcissique, aussi l’envie de se trouver sur la scène, pour se laisser admirer par les autres. Cela fait simplement partie de cette
pofession.
* Qui connaît Moretti, sait qu’il reste fidèle à sa nature et qu’il continue à avoir aussi le bon feeling pour le choix de ses rôles. *
Rett : Tu as aussi joué Saint Joseph, j’avais oublié cela
Tobias : Oui, oui, le saint Peppi
Rett : Donc, comment est-ce maintenant, le narcissisme ?
Tobias rit : Oui, en apparence, cela ne connaît aucune limite. Je n’étais aussi encore jamais allé sur le canapé, dois-je dire. Je dois donc y aller une fois
Rett : Pourquoi ?
Tobias : Oui, celui-ci analyse ainsi
Rett : Celui-ci ?
Tobias : Oui, oui
Rett : Ou plutôt préfère ne pas y aller
Tobias : Pourquoi ?
Rett : Parce que beaucoup d’artistes sentent qu’alors la créativité se perd et on..
Tobias : Ah non
Rett : Ah non.. y aller, essayer ?
Tobias : Je fais cela volontiers. Parce que c’est vraiment .. je crois, que je, que l’on est même enclin, si l’on va à l’acte arbitraire, si on était alors pour ainsi dire chez le psychologue et qu’on se posait vraiment la question, et maintenant, je mets tout à plat et, alors, je crois qu’on se mentirait à soi-même et que ce ne se remarquera pas, donc, cela ferait alors le bon acteur
Rett : Oui, le très très bon
Tobias : Probablement. Oui, parce qu’il se croit cela lui-même. Parce que pour ainsi dire, avec la transparence, aussi dans la réflexion – cela est prévisible, ce qu’il veut entendre, alors on se met en route, on s’ouvre différemment que le citoyen. Parce qu’on peut cela et alors, on le croit soi-même.
Rett : Et alors, quand sont les moments où l’on sait, que…
Tobias : Marian l’a fait aussi, d’ailleurs, Marian a fait aussi cela
Rett : Oui ? Mais quand sont les moments où l’on sait, que l’on ne peut plus maintenant se mentir à soi-même ? Le réalise-t-on alors encore ? Ou cela disparaît-il au cours de la vie d’un acteur ?
Tobias : Donc, je pense, qu’en aucun cas cela fonctionne, si on …Si cela se passe, si on est dans un « Haut », donc, cela peut seulement fonctionner, ou dans une telle zone, une telle situation, si on est à plat, si on est en bas. Si on se trouve, pour ainsi dire, dos au mur et qu’on se regarde dans le miroir, mais pas à l’extérieur.
Rett : Es-tu un homme, comme il l’a dit, qui n’accepte aucune limite ? Tu es au moins un homme, qui explore les limites de l’extrême. Egalement dans le sport.
Tobias : Cela peut être. Accepter, je ne crois pas. Je ne crois pas, je n’ai pas ce problème « faustien », que je ne peux accepter aucune limite. Je ne crois pas cela. Je crois, pour ainsi dire, donc, je sais déjà où est ma place dans la vie, oui. Mais s’épuiser, sonder et une telle conversion, c’est déjà un, un, quelque chose comme un moteur donc, c’est une impulsion constante, ou comme un volant ou quelque chose comme ça, cela peut déjà être.
Rett : Je dis toujours, tu dois une fois jouer “Pergeon” et je trouve que Kusej et toi devriez faire cela, parce que c’est exactement cette histoire. En 2002, le Jedermann de Salzburg a de nouveau été mis en scène. Christian Stückl a fait cela. A l’époque Christian Stückl et toi étiez chez moi dans
« Treffpunkt Kulturstudio ». Tu as joué le Diable et le Joyeux compagnon et j’ai toujours été dans
Treffpunkt Kultur parfaitement neutre et parfaitement objective et en général, je ne dis mon opinion personnelle, je dis, sans le vouloir à la fin de cette émission « Et vous, Mr Moretti, voudriez-vous aussi, voudriez vous être le prochain Jedermann? » Cela m'a vraiment complètement surprise, parce que j'ai dit quelque chose qui ne correspondait pas à la compréhension de mon travail. Toutefois, j’ai toujours le sentiment que tu es « Jedermann », pourquoi, en fait n’es-tu pas devenu le prochain Jedermann ?
Tobias : Ah, on me l’a demandé et je n’ai plus, à vrai dire, après ces 4, 5 années à Salzburg, une fois aussi avec Ottokar et Jedermann ensemble, vraiment aucune envie réelle, d’autant plus que j’ai cru aussi, que cette pièce dans son droit moralisateur est finalement à l’époque d’aujourd’hui complètement absurde. Donc, j’en ai vraiment aussi partiellement souffert. J’avais pensé, le complet Jedermann est un… c’est ainsi, comme si on apprenait l’érotisme au travers d’instructions dans un.. pour ainsi dire.. mais je me suis trompé. Je l’ai vu cette année et oui, ils ont joué « Jedermann » avec une telle joie, avec un tel plaisir, avec une telle liberté.
Rett : Et Stückl a aussi encore une fois travaillé là-dessus
Tobias : Et Stückl a aussi encore une fois travaillé là-dessus et aussi sur ce rempart à
la barrière de la foi et des bonnes œuvres, qui ont été mises à l’écart et que cela a été fait seulement autour de la foi (Rett discute entre deux) avec cette légèreté. Oui, la foi est que le beau et ses bonnes œuvres, même s’ils sont si minces et à peine existants sont pourtant là et Richter a joué cela. Un ange, si bon et Niki était fantastique, qu’il a vraiment pris cela ainsi et a vraiment travaillé parfaitement dans le détail. Vraiment bon. Je me suis trompé, je n’avais pas pensé, que cela pouvait fonctionner et j’ai vraiment pour ainsi dire refusé cela dans la mise en scène de l’époque et cela m’a d’autant plus réjoui, quand je l’ai vu cette année
Rett : Je crois pourtant que j’avais raison à l’époque. Un jour, il y aura une nouvelle adaptation, une nouvelle mise en scène
Tobias : Ah, beaucoup le voulaient déjà. On échoue aussi en effet. En principe, Stückl a aussi raison, parce cela fonctionne aussi seulement comme une pièce populaire. Oui, donc cela ne peut pas être tout à fait différent. Nous nous sommes à l’époque creusé la tête là –dessus et avons réfléchi avec Oberender sur qui peut faire cela et il est tombé des noms comme Lars van Trier, etc.. et ci et là. Mais alors, finalement, c’est tout, ça tourne, on creuse sa propre tombe. Finalement, cela fonctionne très bien ainsi. Et c’est vraiment une bonne représentation.
Rett: Oui, je trouve cela aussi. Tu es de façon quasi-certaine le seul acteur de l’histoire du
Burgtheater, Tyrolien élevant des bœufs. Comment, à vrai-dire, cette idée t’est-elle venue ? Chacun sait cela, dans chaque journal, les images sont présentées. Et c’est ainsi une partie de ton image de marque aussi. Mais comment à vrai t’est venue l’idée de dire, à côté du travail d’acteur, je fais…
Tobias : Maintenant, cela semble un peu comme chez Zilk ?
Rett : Un paysan. Non, mais c’est vraiment fascinant
Tobias : C’est maintenant une telle émission de Zilk (Il rit)
Rett : Si je change ma voix, je ne pourrais même pas … Tu deviens maintenant comme Zilk, tu ris maintenant comme Zilk. Mais cette fois vraiment maintenant. Comment as-tu eu l’idée, le..
Tobias : Je n’ai pas du tout eu l’idée. Pour ainsi dire, la vie m’a offert la possibilité..
Rett : En tant qu’acteur. Pratique, j’ai une deuxième corde à mon arc et alors, je fais...
Tobias : Non, cela a à faire avec soi, comment on grandit et ce qu’on a déjà fait. Et oui, cela est une partie de ma vie. Je suis juste ensuite parti loin de la maison et ensuite, je ne voulais à vrai dire plus rien avoir à faire avec ceux, avec tous ceux , de ce qu’on a touché là de ma biographie, seulement, parce qu’on veut simplement aller loin et puis, on revient à la maison, et puis on se retrouve juste lié. Et cela a été une décision de vie et maintenant, nous n’avons donc jamais regretté. Pas jusqu’à aujourd’hui, à vrai dire.
Rett : La belle citation de Max Reinhardt
Tobias : Mais c’est pour ainsi dire aussi ridicule, si on explique cela, on ne peut pas
tout à fait expliquer cela, parce que le paysan est un peu comme l’acteur, une profession bourgeoise et le bourgeois croit toujours, qu’on fait cela, parce qu’on veut donner une image de soi ou parce que l’on veut trouver une certaine forme de la nature. C’est complètement bidon, ce qu’il pense, parce que ce n’est pas correct du tout. On ne fait rien du tout. Parce qu’on ne fait pas aussi tout à fait cela. Donc, pour ainsi dire, cela a à faire seulement avec moi, avec ma famille, tout à fait intime. C’est de la sueur, c’est de l’amour, c’est la peine, ce n’est pas non plus toujours agréable, et malgré tout, on est parfois le roi, parce qu’on se trouve ailleurs.
Rett : Parce que tu l’as dit, on ne peut pas expliquer cela. Je ne crois pas, qu’on puisse expliquer CELA. TU ne le peux déjà vraisemblablement pas. Il y a une merveilleuse citation de Max Reinhardt. Peut-être ne la connais-tu pas « Je crois à l’immortalité du théâtre. C’est le repaire le plus heureux pour ceux, qui ont mis en secret leur enfance dans leur poche, et avec cela ont fait de pouvoir continuer à jouer jusqu’à la fin de leur vie »
Tobias est follement ému * Trop beau – l’enfance éternelle – Facteur tendresse*
Rett : Merci … Helmut Zilk te remercie (Tobias rit)